Eklablog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

RUINS - Undercurrent

Publié le par Nono666

RUINS - Undercurrent
Listenable Records
Style : Black Metal
Origine : Australie
Sortie : 2016
Site Web : www.facebook.com/ruins666

RUINS - Undercurrent



01. Shadow Of A Former Self / 02. Crossroads / 03. Rites Of Spring / 04. The Fires Of The Battlefields To Survive / 05. Certainty The Adversary / 06. Undercurrent / 07. Filled With Contempt / 08. Symbols From Intent

Les Australiens de RUINS m'ont toujours évoqué, d'une manière plus ou moins objective, plus ou moins fondée, et plus ou moins justifiée, les Suisses de HELLHAMMER. Peut être le même regard abattu, ou le même riffing rouillé et d'un grisâtre plongeant dans la noirceur ; on pourrait également pointer les  atmosphères austères et lancinantes, les mêmes émotions. Toujours que cette impression, lors de mes quelques écoutes éloignées des premiers, m'ont toujours rappelé les seconds (notons tout de même que l'ordre, dans la logique des choses, devrait être inversé).

Pourtant, Undercurrent aurait pu, pour couper les liens avec cette ombre que j'attache, qu'ils le veuillent ou non, à RUINS, autant de part sa production bien plus moderne et claire qui, si elle ajoute peut être en impact direct aux compositions efficaces du combo, lui fait perdre un peu de sa nitescence aigrie et sale qui faisait en partie son charme, que par des riffs beaucoup moins Rock'n'roll, plus attirés cette fois par l'introspection et la contemplation (qui, ne vous y méprenez pas, on toujours fait partie de la musique du groupe). Rassurez vous tout de même : la recette ne change pas. Demeurent ainsi, la glace impénétrable de ces chères et cabalistiques dissonances (écoutez donc "Rites Of Spring", vous comprendrez), la fougue des influences Thrash carbonisées, les mid tempos écrasants (le mieux, c'est que je sais toujours pas pourquoi ce simplisme me fait tant effet), les grognements de volatile (qu'on les aime), et ce bon vieux tempo à 120 bpm ; comme un peintre utiliserait ses diverses teintes de noir aux blafards reflets glauques ou bleuâtres pour dépeindre sa schizophrénie prononcée, RUINS inflige ses discordances épaisses et impénétrables à l'auditeur. Si tout n'est pas parfaitement choisi (on va de l'élan d'inspiration remarquable de l'éponyme, à des longueurs tout à fait regrettables et évitables, qui auront tendance à peser vers la fin), la globalité est suffisamment maîtrisée pour que l'on puisse se plonger assez profondément dans les méandres caverneux des powerchords du groupe (avec, à la clef, un sens du blast assez développé), bien que rien ici ne soit révolutionné, et que dans sa globalité, l'album est relativement oubliable (malgré des traces de mélancolie nocturne assez touchantes). J'ai pas grand chose à dire là dessus ; vous savez ce qu'il y a dedans, vous savez l'appréhender. Je ne pense pas avoir besoin de vous écrire un roman pour que vous puissiez comprendre la musique d'un tel groupe, et j'ai vraiment plus beaucoup d'inspiration, là, le genre de truc qui arrive sur les albums bons, mais sans plus. Donc...

En bref ? Rien à faire, je pense toujours à HELLHAMMER.

Chronique : Durchfall

RUINS - Undercurrent

 

Voir les commentaires

TRUCKFIGHTERS - V

Publié le par Nono666

TRUCKFIGHTERS - V
Century Media Records
Style : Stoner Rock
Origine : Suède
Sortie : 2016
Site Web : www.truckfighters.com

TRUCKFIGHTERS - V



01. Calm Before The Storm / 02. Hawkshaw / 03. The 1 / 04. Gehenna / 05. The Contract / 06. Fiend / 07. Storyline

C'était, je le suppose, en Août ; TRUCKFIGHTERS dévoila "Calm Before The Storm". Paraît-il que la vidéo l'accompagnant était de qualité ; je l'ignore, je ne souhaite pas le savoir. Toujours est-il que chacune des putains de notes qui composent ce morceau est idyllique, formant un crescendo à la limite du transcendantal, entre ses parties calmes divinement bien composées, sa structure irréprochable, son riff à la fois groovy et surpuissant, son intelligence globale, sa tempête d'émotions (ai-je besoin de m'étendre ?), et ses mélodies décadentes et plaintives. Dans la plénitude la plus totale.

Bon, tout ça est bien beau, mais le groupe avait atteint un tel niveau de perfection qu'on en aurait presque eu peur pour le reste de l'album. Peut être écrasé par le volume pachydermique d'un chef-d'œuvre se suffisant à lui seul en son sein, peut être étouffé par sa propre qualité. Bien évidemment, ce n'est pas le cas : nos Suédois sont trop malins pour ça. Supposons que vous connaissez déjà le groupe, vous savez donc que, comme à chaque fois, la production est irréprochable, dans toute la modernité du terme (c'est simple, on est à un degré d'intensité rarement égalé), ce qui est immuable chez le groupe, et donc, peu changé par la signature sur un label (à savoir, Century Media), puisque le groupe était jusque là indépendant (ou plus exactement, produit par son propre label, Fuzzorama Records (sur lequel ils ont signé quelques groupes bien sympathiques, dont notamment VALLEY OF THE SUN, qui est une pure claque en Stoner, si ça vous intéresse). Comme d'habitude, on a un son de basse mastodontesque, une guitare encore plus grosse (je sais pas comment un truc aussi énorme peut passer dans mes enceintes), et le jeu de batterie groovy et sagace, qui arrive à amplifier le reste (il doit y avoir un théorème, probablement avec la racine carrée de Pi, et une division par 0).

Comme à chaque album, le groupe se réinvente, tout en restant fidèle à ses racines. Ici, soyez prévenu : les parties calmes sont mises à l'honneur, comme sur le single (vaguement) évoqué plus haut, afin de plus mettre en valeur la puissance de l'irrésistible Fuzz du groupe. Beaucoup de travail sur le contraste, donc, mais également sur les atmosphères, mêlant à la manière d'un oxymore une palette de sentiments large et recherchée, et affirmant bien l'héritage du progressif, habilement distillé dans la tornade de saturation du groupe, qui avait déjà été affirmée sur les prédécesseurs (que vous vous empressez d'aller écouter, si ce n'est pas déjà fait). Je suis perdu, je ne sais que dire, à l'écoute des morceaux de l'album. Que décrire, qu'employer, que faut il en conclure ? Sincèrement, aucune idée, je crois que le simple objectif de cet album est de vous laisser porter, sans se soucier de rien d'autre que du Groove incessant, s'entrechoquant avec délicatesse, contre la subtilité des parties plus mélodiques ou acoustiques, dans une cohérence effarante. Du coup j'ai mis 10, parce que j'ai rien d'autre à dire. Si, je peux juste dire que je comprends pas pourquoi ils ont inclus à la fin de l'album un enregistrement live de l'excellent "Manhattan Project", qui ne correspond pas plus que ça au reste, mais à la limite, on s'en fout, j'ai "Storyline" dans les oreilles, et ça me suffit amplement.

Putain, j'avais tellement de choses à dire, mais je crois que j'aurais mieux fait de balancer une seule phrase, au lieu de faire les choses à moitié.

Chronique : Durchfall

TRUCKFIGHTERS - V

 

Voir les commentaires

PARIS - The World Outside

Publié le par Nono666

PARIS - The World Outside
Melodic Rock Records
Style : AOR/Hard FM
Origine : France
Sortie : 2016
Site Web : www.facebook.com/Paris-official

PARIS - The World Outside



01. End Of My World / 02. When You Find Love / 03. Looking For You / 04. Kitesurfing / 05. This Broken Heart / 06. I Feel Fine / 07. Tears In Your Heart / 08. In My Eyes / 09. Haunted / 10. Unreachable

PARIS, comme son nom l'indique, est un groupe français évoluant dans un Hard Rock FM nous ramenant tout droit dans les années 80, et The World Outside est leur second album. Les leaders se nomment Frédéric Dechavanne (eh oui !) au chant et claviers, et Sébastien Montet aux guitares. L'ensemble sonne, ma foi, pas mal, et après plusieurs écoutes, PARIS finit par s'imposer naturellement, grâce à de bonnes parties de guitares, mais surtout à des compositions souvent inspirées. Bien sûr, le style musical ne risque pas de les faire connaître du grand public. De plus, être un groupe français est une tâche très difficile, bon nombre de très bons groupes se sont cassés les dents, même à une époque pourtant plus propice à ce registre musical. Et puis si la France était un pays amateur du genre, ça se saurait ! Reste maintenant à savoir si PARIS aura le pouvoir de s'exporter ailleurs. Les qualités sont là en tout cas, que ce soit avec le titre d'ouverture "End Of My World" et son riff qui fait son effet, le plus AOR "When You Find Love" ou le dynamique "Kitesurfing" pouvant rappeler TOTO par ses arrangements. Le hit de l'album, si il fallait en trouver un, pourrait être "Tears In Your Heart", son refrain étant impeccable pour ce genre d'exercice. Quant au reste de l'album, pas de titres vraiment faibles, le tout s'écoutant, encore une fois, agréablement. Si vous aimez l'AOR, jetez donc une oreille sur ce groupe français, fait assez rare pour être encouragé comme il se doit. Il faut absolument que PARIS puisse poursuivre son aventure et nous proposer d'autres compositions par la suite, ce serait amplement mérité.

Chronique : Renegade88

PARIS - The World Outside

 

Voir les commentaires

SIN STARLETT - Digital Overload

Publié le par Nono666

SIN STARLETT - Digital Overload
Emanes Metal Records
Style : Heavy Metal
Origine : Suisse
Sortie : 2016
Site Web : www.facebook.com/sinstarlett

SIN STARLETT - Digital Overload



01. Electric Expander / 02. Tear Down the Halls / 03. Force And Thunder / 04. Digital Overload / 05. Savage Nightshifts / 06. The Last Straw / 07. Righteous Saviours / 08. Sideway Warriors

Découverts il y a quatre ans avec l'album Throat Attack, qui nous avait laissé sur une fort bonne impression, les Suisses de SIN STARLETT font leur retour avec un troisième opus qui, d'emblée, confirme tout le potentiel entrevu précédemment. En effet si ce Digital Overload ne change pas vraiment la donne et s'inscrit dans la droite lignée de son prédécesseur, le combo lucernois nous délivrant toujours avec la même aisance ce Heavy de tradition que votre serviteur affectionne tant, on se rend compte qu'un certain soin a, cette fois, été apporté à la mise en son, ce qui a pour effet d'amener toute la puissance nécessaire à des compos de très bonne facture, s'inspirant clairement de la N.W.O.B.H.M et des pères fondateurs que sont SAXON, JUDAS PRIEST ou IRON MAIDEN. Si le style pratiqué par nos Suisses n'a rien de révolutionnaire ni d'original, il faut bien reconnaitre que les huit compos constituant ce Digital Overload se révèlent une nouvelle fois d'une efficacité imparable. En effet, comment un amateur de Heavy à l'ancienne parfaitement constitué pourrait-il résister à ces "Electric Expander", "Force And Thunder", "Digital Overload" et autres "Righteous Saviours", véritables hymnes à la gloire du Heavy Metal, tout aussi catchy que mordants, dont les refrains ne manqueront pas de s'insinuer au plus profond de votre crane pour ne plus en ressortir. Efficace, mélodique et accrocheur, SIN STARLETT signe là un album hautement recommandable qui fait perdurer de bien belle manière l'héritage des maitres du genre. Avec des groupes de ce calibre, la relève semble belle et bien assurée !

Chronique : Nono666

SIN STARLETT - Digital Overload

 

Voir les commentaires

SUICIDAL TENDENCIES - World Gone Mad

Publié le par Nono666

SUICIDAL TENDENCIES - World Gone Mad
Suicidal Records
Style : Crossover
Origine : Etats-Unis
Sortie : 2016
Site Web : www.suicidaltendencies.com

SUICIDAL TENDENCIES - World Gone Mad



01. Clap Like Ozzy / 02. The New Degeneration / 03. Living For Life / 04. Get Your Fight On / 05. World Gone Mad / 06. Happy Never After / 07. One Finger Salute / 08. Damage Control / 09. The Struggle Is Real / 10. Still Dying To Live / 11. This World

Les skaters californiens avaient effectué un retour tonitruant en 2013 avec 13, un dixième opus sorti après 13 ans d'absence et le moyen Free Your Soul...And Save My Mind (2000). Fort heureusement, il n'aura pas fallu attendre aussi longtemps pour retrouver la furia légendaire du groupe et voir débouler ce World Gone Mad. SUICIDAL TENDENCIES nous offre là un disque de qualité, puissant et dévastateur. Les musiciens sont toujours en très grande forme, délivrant des compositions variées incandescentes, le tout servi par une production rageuse et massive. Le groove incroyable du groupe est toujours aussi marqué, avec notamment cette section rythmique basse/batterie virevoltante du duo Ra Diaz / Dave Lombardo. Les « petits nouveaux » s'adaptent à merveille au style SUICIDAL, Lombardo démontre, s'il en est encore besoin, qu'il est un batteur ultra complet, à la palette stylistique très large, comme le prouve par exemple le très bon "Clap Like Ozzy" qui ouvre l'album de fort belle manière, ou encore "Living For Life", où l'ex-SLAYER se montre absolument implacable. La basse slappée de Ra Diaz fait des merveilles, des titres tels que "Clap Like Ozzy", "One Finger Salute", "Damage Control" ou "Still Dying To Live" laissent éclater son talent au grand jour. Comme à son habitude, ce groupe « touche à tout » se permet de jouer sur plusieurs terrains : Hardcore Punk, Thrash, Funk... Du déjanté "Get Your Fight On" aux relents Punk au heavy "World Gone Mad", lent et pachydermique, jusqu'à ce "Still Dying To Live" aux accents prononcés de RED HOT CHILI PEPPERS, SUICIDAL TENDENCIES ratisse large et le fait avec grand talent. Les changements de rythme sont dévastateurs (le heavy "Happy Never After" à la fin débridée, l'accélération fulgurante et diabolique de "The New Degeneration"). Et comment faire l'impasse sur l'énorme travail des guitaristes, et notamment de Dean Pleasants qui distille tout son savoir-faire via des soli rageurs et subtils ("Damage Control", "Still Dying To Live"). Ce fracassant World Gone Mad se termine en acoustique avec "This World" sur lequel l'influence RHCP se fait à nouveau sentir. Fantastique album que nous distille là la bande à Mike Muir, sans doute l'un des plus impressionnants depuis le chef d’œuvre Lights Camera Revolution de 1990.

Chronique : Papa Bordg

SUICIDAL TENDENCIES - World Gone Mad

 

Voir les commentaires

AIRBOURNE - Breakin' Outta Hell

Publié le par Nono666

AIRBOURNE - Breakin' Outta Hell
Spinefarm Records
Style : Hard Rock
Origine : Australie
Sortie : 2016
Site Web : www.airbournerock.com

AIRBOURNE - Breakin' Outta Hell



01. Breakin’ Outta Hell / 02. Rivalry / 03. Get Back Up / 04. It's Never Too Loud For Me / 05. Thin The Blood / 06. I'm Going To Hell For This / 07. Down On You / 08. Rocked Like This / 09. When I Drink I Go Crazy / 10. Do Me Like You Do Yourself / 11. It's All For Rock 'n' Roll

Les Australiens d'AIRBOURNE, frères jumeaux gonflés à l'hélium du mythique AC/DC, nous sortent leur quatrième album en ce début d'automne 2016 ! A cette annonce, j'entends déjà certains raleurs et médisants les décrier, les moquer tant leur musique ressemble à celle de la bande à Angus. Certes AIRBOURNE tire son essence et son style du gang des frères Young, c'est une certitude, mais avec un sacré putain de talent ! Là où AC/DC vire désormais à la parodie et à la catastrophe tant leur dernier effort semble bien faible, AIRBOURNE, lui, nous explose les tympans avec un Breakin' Outta Hell absolument sensationnel, sentant bon la bombe à neutrons ! Sur cet album, le groupe nous offre onze tueries, dont certaines vous laisseront complètement pantois. Dès le début, on assiste à un véritable feu d'artifice, AIRBOURNE enflamme tout sur son passage avec une rage folle, l'éponyme "Breakin' Outta Hell" tabasse sévère, ça groove, ça pète, et ce n'est pas le colossal "Rivalry" qui va venir calmer les choses, bien au contraire, nous tenons là une tuerie finie, un véritable hymne à la folie pure ! Joel O'Keefe y est teigneux, charismatique, comme gagné par l'enfer ! Et il en sera de même durant les quarante minutes que dure ce Breakin' Outta Hell, aucune faiblesse n'est à signaler, aucun temps mort ! On se surprend même à pratiquer la Air guitar sur l'électrisant "Thin The Blood" où, une nouvelle fois, la voix rageuse de Joel O'Keefe fait sensation, la section rythmique balance grave également... AIRBOURNE continue d'être tonitruant et incroyable sur le refrain génial de "I'm Going To Hell For This". Les guitares y sont fantastiques. Arrrgh !!! Complètement addictif, y compris pour les plus septiques ou non initiés. Même la queue de mon carlin bat la chamade au rythme effréné des kangourous, c'est vous dire ! Crazy, vous avez dit crazy ! Il n'y a qu'à demander, et AIRBOURNE s'éclate sur le refrain endiablé de "When I Drink I Go Crazy", avec ce break qui permet au titre de respirer pour repartir de plus belle et de tout détruire sur son passage. Cette nouvelle ode au Rock'n'Roll se termine avec le magnifique "It's All For Rock'n'Roll", énième tube de l'album, scandé avec conviction et soutenu par des chœurs fédérateurs du plus bel effet. AIRBOURNE réussit là à nous faire oublier son ainé tant sa musique est sublime de bout en bout. AC/DC n'est plus qu'un mythe et c'est déjà énorme, mais AIRBOURNE reprend le flambeau avec enthousiasme, furie et passion ! Vive le Hard Rock, vive AIRBOURNE !

Chronique : Papa Bordg

AIRBOURNE - Breakin' Outta Hell

 

Voir les commentaires

OPETH - Sorceress

Publié le par Nono666

OPETH - Sorceress
Nuclear Blast
Style : Progressive Rock
Origine : Suède
Sortie : 2016
Site Web : www.opeth.com

OPETH - Sorceress



01. Persephone / 02. Sorceress / 03. The Wilde Flowers / 04. Will O The Wisp / 05. Chrysalis / 06. Sorceress 2 / 07. The Seventh Sojourn / 08. Strange Brew / 09. A Fleeting Glance / 10. Era / 11. Persephone (Slight Return)

OPETH est devenu, après plus de 20 ans de carrière et douze albums au compteur, un groupe incontournable de la sphère Metal. Les Suédois, menés de main de maitre par Mikael Åkerfeldt, leader surdoué, apportèrent, à leurs débuts, un souffle nouveau, une originalité et des sons peu conventionnels que personne n'avait encore soupçonner. Morningrise (1996) et ses duels acoustiques rêveurs, bordés de longues complaintes Black progressives menèrent au paroxysme musical... et quelques années plus tard, la monstrueuse et étrange toile fut tissée avec Blackwater Park (2001), marquant notamment l'arrivée fédératrice du producteur et génie anglais Steven Wilson (PORCUPINE TREE). Puis en 2002/2003, Deliverance et Damnation, duo inséparable, montrant toutes les facettes musicales du groupe. La scission se fit à partir de Watershed (2008), menant Åkerfeldt à s'émanciper quelque peu pour s'épanouir avec une approche plus langoureuse. Après quelques changements de line-up, Heritage (2011) marqua l'arrivée fortuite du Rock progressif dans la musique des Suédois, amenant une nouvelle respiration, une sorte de seconde vie pour les scandinaves. Hélas, Pale Communion (2014), bien que très bon et dans un registre assez similaire à son prédécesseur, ne fut pas tout à fait du même niveau, ne possédant pas cette même étincelle de vie. Il fallait donc qu'avec ce Sorceress, OPETH puisse à nouveau se renouveler et surprendre, pour nous ébahir totalement, comme ce fut le cas par le passé.

Persephone la magnifique, déesse d'une grande beauté, fut désignée malgré elle reine des enfers par Hades, partageant ainsi avec équité l'amour du bien sur la terre, et évidemment l'amour du mal aux enfers. Voilà la thématique de ce Sorceress, l'amour dans toute sa splendeur et sa démesure, capable de transcender comme d'anéantir tout sur son passage.

Les quelques notes acoustiques, mélancoliques et larmoyantes à souhait de "Persephone" nous adressent leur message, le groove énorme de la sorcière nous submerge totalement avec ses claviers excitants, un riff pachydermique, ultra accrocheur. L'éponyme "Sorceress" nous transporte avec un refrain magnifique et mordant qui ne manquera pas de nous faire tressaillir d'excitation. Quelle richesse ! Tant dans l'approche créative que technique, OPETH affiche un état de grâce permanent, une jouissance musicale étonnante (le somptueux et démesuré "The Wilde Flowers"), avec une dramaturgie proche de QUEEN, notamment dans ses chœurs et son chant, avec un Åkerfeldt possédé ("Chrysalis"). Et que dire du solo de Fredrik Akesson absolument fantastique... "The Wilde Flowers" rappelle les joutes victorieuses du glorieux passé Opethien. La tempête s'apaise quelque peu avec "Will O The Wisp", beau voyage où l'acoustique est roi, pouvant rappeler, dans l'esprit, un album comme Damnation. Ce Sorceress est d'une efficacité redoutable tout en étant d'une infinie variété. De plus, OPETH réussit le tour de force de réunir toutes ses périodes musicales confondues, en étant toujours au firmament, "Chrysalis" pouvant par exemple évoquer le meilleur de Blackwater Park, cependant les musiciens poussent les choses bien plus loin, comme le prouve le sublime break ambiant où Akesson détache ses notes avec une aisance et une classe sans pareil, laissant se transporter les émotions sur des vocaux et chœurs teintés 70's, la technique est là indéniablement mais avec un touché, un feeling et une délicatesse de tous les instants. Il semble aussi très important de souligner et d'insister sur la chrysalide de Mikael sur son chant clair qui, au fil des années, s'est grandement amélioré jusqu'à en devenir aujourd'hui sans faille, varié et puissant. "Sorceress 2" n'en est que plus marquant, posant les vagues sentimentales qui nous submergent parfois totalement. Celui-ci utilisant beaucoup les effets de voix pour donner des couleurs 70's (le frappant et magique "Strange Brew" dont l'accélération technique vous colle au plafond, "The Seventh Sojourn", "A Fleeting Glance"). Axenrot propose, quant à lui, cette débauche de folie supplémentaire. Sorceress bénéficie aussi de l'énorme travail de Joakim Svalberg, donnant ce grain et ce cachet vintage, déclinant des ambiances profondes, éclectiques et mélancoliques. Mais La déesse à la beauté lumineuse "Persephone" reprend finalement la main pour parachever cette nouvelle œuvre marquante, chainon manquant entre les années 70 et 2000 qui sera, sans aucun doute, l'un des sommets de cette année 2016. OPETH réussit là à obtenir la quintessence absolue de son style.

Chronique : Papa Bordg

OPETH - Sorceress

 

Voir les commentaires

PAIN - Coming Home

Publié le par Nono666

PAIN - Coming Home
Nuclear Blast
Style : Industrial Metal
Origine : Suède
Sortie : 2016
Site Web : www.painworldwide.com

PAIN - Coming Home



01. Designed To Piss You Off / 02. Call Me (feat. Joakim Brodén) / 03. A Wannabe / 04. Pain In The Ass / 05. Black Knight Satellite / 06. Coming Home / 07. Absinthe-Phoenix Rising / 08. Final Crusade / 09. Natural Born Idiot / 10. Starseed

Le multi-instrumentiste et compositeur de génie Peter Tägtgren œuvre avec talent depuis plus de 25 ans au sein d'HYPOCRISY et 20 ans en ce qui concerne PAIN, nous ayant habitués à des opus magiques, plutôt rapprochés et peu conventionnels. Un monstre de travail, d'abnégation et d'obstination, rarement à cours d'inspiration. Et ses compétences ne s'arrêtent pas là puisqu'il est également un producteur de renommée internationale, capable d'embellir et de transfigurer, grâce à son travail, les nombreux groupes qui lui font confiance. Il est donc surprenant de le voir revenir avec ce huitième album de PAIN plus de cinq ans après son prédécesseur, l'excellent et superbe You Only Live Twice (2011). PAIN a connu les sommets avec deux opus : Nothing Remains The Same (2002) et Dancing With The Dead (2005). Après un dernier album d'HYPOCRISY, End Of Disclosure (2013), en demi-teinte, et la longue attente qui a permis au génie diabolique de souffler (l'épisode LINDEMANN), peut-on attendre de Tägtgren que ce Coming Home soit un récital d'innovations et d'originalité ? La réponse, hélas, est non ! Sur ce nouvel album, PAIN paraît emprunté, plutôt fatigué, pour ne pas dire moribond et sans grande créativité. Même si ce Coming Home n'est pas foncièrement mauvais, délivrant de ci, de là, quelques beaux passages et quelques morceaux intéressants sortant un peu du lot. Côté line-up, on retrouve Sebastian, le fiston Tägtgren, qui remplace David Wallins derrière les futs. Papa peut être fier de son rejeton car il délivre ici une très belle performance. Mais revenons à notre sujet principal, à savoir ce Coming Home. Celui-ci démarre avec "Designed To Piss You Off" sur de belles guitares sudistes à la slide, le morceau s'emballant sur un rythme dynamique, sautillant, mais malheureusement desservi par un refrain faible et sans envergure, ce qui a pour effet de gâcher quelque peu la musique qui, pourtant, valait le coup. La même sensation nous envahit avec "Call Me", single avec un Joakim Brodén (SABATON) donnant magistralement le change à Peter Tägtgren sur un riff d'acier pour un titre à l'accent Rammsteinien, mais, une fois encore, le refrain parait mille fois entendu et n'arrive pas à transcender totalement son auditoire. Cependant, ces titres font tout de même preuve d'une certaine qualité, ce qui n'est pas vraiment le cas du mauvais "Pain In The Ass", incroyablement brouillon et mal produit. Rien non plus de bien mémorable avec le moyen et insignifiant "Absinthe-Phoenix Rising". C'est mou, c'est creux ! Fort heureusement, des titres bien plus marquants parcourent aussi ce Coming Home, c'est notamment le cas d'un "A Wanabee" faisant figure d'hymne surpuissant, sonnant déjà comme un futur classique du groupe. Symphonie, grandiloquence et démesure sont au rendez-vous. Excellentissime ! On retrouve également ces splendides éléments avec le somptueux "Black Knight Satellite", doté d'une mélodie inoubliable au piano, envoutante, et d'un refrain spatial qui reste bien en tête. Du grand art. Il est judicieux aussi de mentionner l'énorme "Natural Born Idiot" aux cassures indus, avec un riff à la MESHUGGAH, mais aussi sa voix d'opéra surprenante et fantastique. La ballade "Coming Home", avec le groove de la batterie où s'épanche l'organe vocal de Tägtgren, pourra, quant à elle, évoquer le père Ozzy, accompagnée d'une très belle orchestration, mais qui peine toutefois à émouvoir. PAIN nous délivre donc un disque plutôt moyen, avec une petite moitié d'album belle et intéressante, mais ne se renouvelle guère sur l'autre. A l'issue de l'écoute de cet album, on est un peu comme Peter Tägtgren sur l'artwork, seul, dépité, comme gagné par l'ennui et le manque de surprise délivré par ce Coming Home.

Chronique : Papa Bordg

PAIN - Coming Home

 

Voir les commentaires

DENNER / SHERMANN - Masters Of Evil

Publié le par Nono666

DENNER / SHERMANN - Masters Of Evil
Metal Blade Records
Style : Heavy Metal
Origine : Danemark
Sortie : 2016
Site Web : www.dennershermann.com

DENNER / SHERMANN - Masters Of Evil



01. Angel's Blood / 02. Son Of Satan / 03. The Wolf Feeds At Night / 04. Pentagram And The Cross / 05. Masters Of Evil / 06. Servents Of Dagon / 07. Escape From Hell / 08. The Baroness

Après le EP Satan's Tomb qui avait servi de carte de visite en fin d'année dernière, le duo DENNER / SHERMANN publie à présent un album complet sous le titre Masters of Evil. Autant l'avouer d'entrée, les compositions possèdent un supplément d'accroche par rapport à celles présentées sur le format court, ce qui n'est pas plus mal car, avec le recul, ce dernier ne s'était pas imposé durablement sur nos platines. Non, cette fois-ci, le répertoire est clairement un cran au dessus et s'installe plus volontiers dans nos neurones ("Son Of Satan", "Servants Of Dagon"...). La production semble également plus travaillée pour un rendu incisif à souhait et pas spécialement daté comme on aurait pu le craindre. On peut par contre s'étonner du choix de placer "Angel's Blood", qui ne débute pas de façon très dynamique, en début d'album. Heureusement, la suite du morceau se montre bien plus convaincante ! Inutile d'en faire des caisses à propos du line-up, vous savez déjà que la paire de guitaristes originelle de MERCYFUL FATE qui donne son nom au projet est un peu la version Dark Heavy Metal du duo Dave Murray / Adrian Smith, si si ! C'est donc à un festival de riffs et de soli flamboyants que nous sommes conviés. Mais rappelons-le, DENNER / SHERMANN ne semble pas spécialement avoir de vocation passéiste et d'ailleurs, si ressemblance avec MERCYFUL FATE il y a, c'est bien plus avec son incarnation des 90's qu'avec les premiers pas de la légende, malgré ce que veut nous faire croire cette pochette honteusement racoleuse qui pastiche celle du classique Don't Break The Oath (1984). En outre, le batteur Snowy Shaw, efficace à souhait, est loin de donner dans un style “vintage”. Le vocaliste américain Sean Peck abat quant à lui un boulot tout à fait remarquable, avec une voix certes peu originale - voire même potentiellement rédhibitoire pour certains - mais qui se prête merveilleusement à ce Heavy Metal certifié AOP. Ceci étant dit, il faut bien admettre que le bonhomme possède un style très théâtral et qu'un temps d'adaptation est à prévoir. Voilà, vous possédez maintenant toutes les cartes en main pour apprécier cette quarantaine de minutes de musique certes pas exempte de reproches (tous les titres n'ont pas le potentiel de futurs classiques) mais pour le moins enthousiaste et enthousiasmante. Laissez faire les pros !

Chronique : Morbid S.

DENNER / SHERMANN - Masters Of Evil

 

Voir les commentaires

MUSSORGSKI - Creatio Cosmicam Bestiae

Publié le par Nono666

MUSSORGSKI - Creatio Cosmicam Bestiae
Godz Ov War Productions
Style : Ambient Black Metal
Origine : Pologne
Sortie : 2016
Site Web : www.mussorgski.com

MUSSORGSKI - Creatio Cosmicam Bestiae



01. Gaaya – The Planet Of The Dead / 02. God Is In The Neurons / 03. Stellar Core / 04. Sabbathum In Perpetuum / 05. Key To The Universe / 06. Inverted Aeon / 07. Implanted Consciousness / 08. Paradisum

Mené par Khorzon, guitariste du groupe de Black Metal ARKONA, MUSSORGSKI est revenu à la vie depuis 2009 comme un projet solo. Exit les anciens membres, Khorzon s’occupe de tout désormais car si sur Chaos And Paranormal Activity (2011), Witchlord (ex-ARKONA) était venu prêter main forte pour les parties de batterie, sur Creatio Cosmicam Bestiae, le Polonais a utilisé une batterie programmée, renforçant encore le côté Indus’ qui se dégageait déjà naturellement de sa musique. Ce troisième album marque toutefois le pas vers cet Ambient Black Metal qui nous rappelle MYSTICUM mais également le Black des années 90 dans le sens où, parfois, la grandiloquence d’un DIMMU BORGIR n’est pas très loin ("God Is In The Neurons"). Mais bizarrement, on ressent également cette ambiance propre à BEHEMOTH l’espace d’un "Gaaya – The Planet Of The Dead" qui ouvre cet album de manière fort convaincante. Mais, passé "Stellar Core", un instrumental assez inoffensif, tout comme "Inverted Aeon" d’ailleurs, MUSSORGSKI se perd dans l’utilisation du chant parlé répétitif, étirant également les morceaux inutilement, les refrains sont rallongés et manquent de percussion ("Sabbathum In Perpetum" et sa partie ambiante répétée inlassablement vraiment dommage, "Key To The Universe"), certainement enfermé dans un schéma qui montre un certain manque de recul. La bonne idée de cet album, reste tout de même la participation de Ronve (PURIFIER) au chant qui donne cette coloration Black très haineuse appuyant également l’intensité de la musique de MUSSORGSKI, un titre comme "Sabbathum In Perpetuum" aurait vraiment une autre saveur sans cette voix qui colle si bien à cette musique. "Implanted Consciousness" montre le côté le plus Indus’ de MUSSORGSKI et là, Khorzon montre quelques limites à sa créativité, ce chant parlé placé bizarrement, ces bruits technoïdes en fond, un peu comme si STURMGEIST était tombé dans la facilité, vous imaginez un peu le tableau. Le Polonais manque clairement le coche avec cet aspect Indus’ daté et assez kitsch là où il réussit à capter notre attention sur des choses un peu plus ambiantes. Après cinq années d’absence, MUSSORGSKI ne convainc encore pas totalement avec ce troisième album plutôt inégal même si, l’effort de ne pas sonner comme bon nombre d’autres groupes est très louable, reste que des éléments sur cet album nous laissent penser que ce projet pourrait fournir encore bien mieux. A suivre, donc, à l’image d’un "Paradisum" plus lumineux pour refermer cet album.

Chronique : Aymerick Painless

MUSSORGSKI - Creatio Cosmicam Bestiae

 

Voir les commentaires