IHSAHN – Eremita
Candlelight Records
Style : Progressive Extrême Metal
Origine : Norvège
Sortie : Juin 2012
Site Web : www.myspace.com/ihsahnmusic
01. Arrival / 02. The Paranoid / 03. Introspection / 04. The Eagle And The Snake / 05. Catharsis / 06. Something Out There / 07. Grief / 08. The Grave / 09. Departure
Avec Promotheus : The Discipline OF Fire & Demise, le dernier album sous le nom d’EMPEROR, IHSAHN est entré dans une nouvelle ère que l’on aime ou pas mais qui force le respect. After s’était révélé comme une album abouti, osant des choses que l’on ne pensait pas cet homme capable, en effet, qui aurait pu imaginer qu’Ihsahn, l’une des figures du mouvement Black Metal puisse nous proposer un Progressive Metal, certes assez extrême, mais surtout particulièrement jouissif. En alliant le côté sombre et dérangeant de sa musique à des structures Progressives, ce musicien s’est ouvert des portes qui l’ont mené notamment vers Jørgen MONKEBY et son saxophone endiablé connu au sein de SHINING. Mais avec Eremita, c’est avec Jeff LOOMIS (NEVERMORE) et le fou Devin TOWNSEND que l’homme s’est rapproché le temps de deux morceaux, la guitare lead sur "The Eagle And The Snake" à l’esprit Jazz très présent pour le premier et le chant sur "Introspection" pour le deuxième. Ce nouvel album est une extension d’After où le saxophone prend une place prépondérante, amenant toujours ce brin de folie caractéristique pouvant même aller jusqu’à la sensation d’improvisation comme sur "The Grave" et son break central franchement déstructuré, mais c’est aussi avec cet album qu’IHSAHN délivre ses refrains les plus immédiats, "Arrival", "The Paranoid" ou "Something Out There", même s’ils conservent cet aspect sombre, ouvrent vraiment la voix à un rapprochement avec le Progressif pour s’éloigner un peu des bords du Black Metal dont on retrouve tout de même ici quelques traces. Rien que la voix du Norvégien de toute façon fait penser à son passé mais aussi quelques blasts qui ne font pas semblant ("The Paranoid") mais surtout par ces riffs vraiment vicieux comme ce guitariste sait vous en pondre. Pourtant cet Eremita marque vraiment un tournant pour IHSAHN, trop accessible pour ses die-hards mais pas encore assez soft pour les amateurs de Progressif, on sent le musicien attaché à ses racines mais surtout envieux d’aller explorer des territoires qui lui sont inconnus encore. C’est ainsi que la fin d’album est lancé par un "Grief", un petit interlude orchestral qui aurait pu être signé par EMPEROR avant "The Grave" aux contours franchement ambiants et pour finir avec "Departure" qui montre vraiment les intentions d’Ihsahn, faire du Progressif Metal alliant le Jazz et l’extrême, voilà une démarche qui nous rappelle EBONYLAKE mais aussi Devin TOWNSEND et le riff central de ce dernier morceau aurait pu sortir de l’esprit torturé du Canadien sans problème. Voilà le genre d’album sur lequel il est difficile de se faire un avis tranché et définitif, ne serait-ce pas la marque des grands albums ? On regrettera juste que sur certains passages et notamment quelques refrains assez doux, Ihsahn n’essaie pas plus de nous mettre mal à l’aise, remplaçant la grisaille par une joie mélancolique, ceux qui regrettent le virage qu’OPETH a entrepris sur son dernier album peuvent se pencher sur Eremita, le nouvel album d’IHSAHN dont la folie n’a d’égal que le don et la passion de cet homme, respect car pour le moment pas de faux pas à signaler dans sa carrière solo.
Chronique par Aymerick Painless
Note : 8.5/10