ABDUCTION - Une Ombre Régit Les Ombres Finisterian Dead End Style : Black Metal Origine : France Sortie : 2016 Site Web : www.abduction.fr
01. L'horloge / 02. Naphtalia / 03. Sainte Chimère / 04. Les Frissons des Cimes / 05. Une Ombre Régit les Ombres / 06. L'enlèvement d'Automne
Et ce fut donc quelque peu porté par un sûrement naïf onirisme que je portai mes humbles capacités d'écoute sur cette horloge ; non pas ce sempiternel et balançant clepsydre, dont ne sera dénommée que l'inquiétante futilité, cette machine inhumaine et grinçante, mais bien sur l'incipit sonore d'une ombre régissant les ombres, signée ABDUCTION. Passez donc outre la regrettable pusillanimité d'une production fort injuste, réduisant les parties de guitare clean à des interludes reposantes, quoique légèrement pathétiques, affaiblissant les tempêtes aux flots pourtant tourmentés, de saturation et de blast beats mélancoliques, passez donc outre les quelques maladresses d'un chant clair pourtant expressif, passez donc outre la répétitivité parfois mécanique de certaines phases ; par les sinueux et tourmentés chemins du Black Metal, ne peut-on donc point en faire abstraction ? Si je dois admettre trouver fort dommage ces précisions, leur confier la solitude ne saurait faire justice à la profondeur globale de l'œuvre d'ABDUCTION, qui, malgré ses nombreux défauts, su proposer à mon ouïe ce qu'elle attendait d'un Metal de ce genre. Haine viscérale et nostalgie grandiloquente ont-elles déjà en l'âme si bien cohabité ? Par la force d'un Tremolo Picking toutefois quelconque, ABDUCTION crée la quintessence de ce que j'oserai nommer, par mon ignorance arrogante, quintessence des sentiments. Alors, comment ne pas appéter de meilleures structures ? N'y a-t-il point d'absurdité à enchaîner de manière bien trop mécanique, une dizaine de minutes durant, la douceur comme dit précédemment amoindrie des parties calmes, et la puissance sensée transcendante d'une musique épileptique ? Et pourtant demeure la profondeur, au même titre que la laideur d'une rime avortée. Qu'importe la répétitivité de ce clair-obscur trop facile, si celui-ci fait mille fois effet par moment ? Entre la beauté discordante et la douleur brillante se révèle la noirceur oppressante et ironique de chaotiques intempéries, volent en éclats ; quelconque illusion automnale. Le pari d'ABDUCTION est à mon sens réussi, bien qu'à parfaire, dans le futur d'une discographie d'ores et déjà à suivre.
BORN TO BURN - Welcome To Reality Dooweet Style : Hardcore Metal Origine : France Sortie : 2016 Site Web : www.facebook.com/btoburn
01. Welcome / 02. Who Are You / 03. Hammer / 04. Seven / 05. Finish Him / 06. The Shield / 07. Pigs / 08. Warm Up / 09. Dark Walk / 10. Loud / 11. Mars
Parfois, on se prend une bonne grosse baffe sans vraiment l'avoir vu venir, c'est bien l'effet que fait ce Welcome To Reality de BORN TO BURN, groupe de formation assez récente puisque formé en 2013, qui avec ce premier essai compte bien nous ramener à notre dure réalité. BORN TO BURN, malgré son jeune age, fait preuve d'une maturité impressionnante, nous balançant un Hardcore rageur et puissant dont la force de frappe imparable n'a de commune que son efficacité, dont le but avoué est bien de nous laisser sur les rotules. Nos p'tits gars n'y vont pas par quatre chemins, ne s'encombrant jamais de fioritures inutiles, ça envoie du lourd, un peu comme si tu te prenais un train fou lancé à pleine vitesse dans la face ! Du direct, sans concession, qui cogne et qui bastonne sévère, de la rage à l'état pur ("Pigs"), à situer quelque part entre MADBALL et HATEBREED pour le côté Hardcore, et PANTERA et MACHINE HEAD pour l'aspect Metal, le tout parfaitement intégré au sein d'une musique qui ne manque toutefois pas de personnalité. Nos tourangeaux frappent là où ça fait mal, pas de retour en arrière possible, la guerre est déclarée, avec pour seul vainqueur plausible BORN TO BURN et son Hardcore dévastateur.
TYKETTO - Reach Frontiers Music Srl Style : Melodic Hard Rock Origine : Etats-Unis Sortie : 2016 Site web : www.facebook.com/TykettoTheOfficial
01. Reach / 02. Big Money / 03. Kick Like A Mule / 04. Circle The Wagons / 05. I Need It Now / 06. Tearing Down The Sky / 07. Letting Go / 08. The Fastest Man Alive / 09. Remember My Name / 10. Sparks Will Fly / 11. Scream / 12. The Run / 13. Precious Little Gets Away (Bonus Track)
2016 voit le retour de TYKETTO, dont la carrière discographique depuis 1991 n'est pas des plus prolifique. Le groupe, emmené par Danny Vaughn, œuvre dans un Hard Rock mélodique assez soft. Témoin, le pourtant réussi "Reach" en ouverture, mais assez proche d'une ballade, choix assez surprenant pour un début d'album. Les suivants, plus enlevés, "Big Money" ou "Kick Like A Mule", dévoilés en avant-première, auraient peut-être été plus logiques, mais bon, ceci n'est qu'un détail. Le plus important étant l'ensemble du contenu, qui est de bonne qualité et nettement dans la moyenne des nombreuses sorties proposées. Il faut néanmoins plusieurs écoutes pour apprécier pleinement ce Reach qui, au premier abord, semble un poil ennuyeux. Néanmoins, la durée de l'album, raccourcie en dessous de ses 60 minutes, aurait permis de tenir plus l'écoute sur la distance. On peut penser à quelques morceaux un peu plus dispensables comme "Sparks Will Fly", "Tearing Down The Sky", "The Run" ou le bonus "Precious Little Gets Away"... bien que ces derniers ne soient en aucun cas mauvais. Mais peu importe, Reach contient suffisamment de pépites pour en envisager l'investissement, avec notamment la belle ballade "Circle The Wagons", l'excellent "I Need It Now" aux racines bien Hard Rock, ou encore l'entêtant "Remember My Name" avec ses chœurs sur le refrain et son intro western. Et de se dire que Danny Vaughn convient beaucoup mieux à ce style qu'au plus rugueux WAYSTED (groupe avec lequel il jouera en 1986 le temps de l'album Save Your Prayers). Reach atteint au final une note qui peut paraître un brin sévère, mais les quelques longueurs ci-et-là l'empêche, certes de justesse, d'atteindre une meilleure appréciation.
IRON FIRE - Among The Dead Crime Records Style : Power/Thrash Metal Origine : Danemark Sortie : 2016 Site Web : www.ironfire.dk
01. Intro / The Lost City / 02. Among The Dead / 03. Hammer Of The Gods / 04. Tornado Of Sickness / 05. Higher Ground / 06. Iron Eagle / 07. Made To Suffer / 08. The Last Survivor / 09. No Sign Of Life / 10. Ghost From The Past / 11. When The Lights Go Out / 12. For Whom The Bell Tolls (Metallica Cover)
Voila maintenant plus de seize ans qu'IRON FIRE inonde nos oreilles de son Power melodique. Toutefois, avec Voyage Of The Damned (2012), les Danois semblaient vouloir s'aventurer dans un registre plus thrashy, délaissant quelque peu leur style d'origine. Ce Among The Dead se situe dans la plus parfaite continuité, enfonçant totalement le clou de cette nouvelle direction. Lancé par "The Lost City", une superbe intro épique, "Among The Dead" démarre avec puissance et autorité. Gros riff Thrash, refrain magnifique et grandiose, voix exceptionnelle, tantôt claire ou parfois growlée, le décor de ce huitième album est planté. Martin Steene se déchaîne avec éclectisme ("Ghost From The Past"), délivrant une performance vocale de premier ordre, parfois proche d'un Jorn Lande. On y retrouve du pur Heavy Metal également, avec le terrible "Hammer Of The Gods", addictif au plus haut point. Et que dire du pont mélodique de "Tornado Of Sickness", superbe, porté par un refrain fédérateur où Martin Steene joue de son organe vocal avec délectation. IRON FIRE ne donne plus vraiment dans le Power Metal, mais davantage dans un Heavy/Thrash de fort bonne facture ("The Last Survivor"), entrainant et même parfois bien surprenant, comme sur le refrain plutôt cool et aérien de "Higher Ground". Sous un excellent riffing, "No Sign Of Life", aux chœurs merveillleux, dégage un groove presque Anthraxien. Le groupe conclut ce Among The Dead avec "When The Lights Go Out", une bien belle ballade, tout aussi puissante que touchante. La reprise du "For Whom The Bell Tolls" de METALLICA, certes bonne, manque tout de même quelque peu de profondeur et de force. La basse y est plus marquée et virevoltante, mais tout cela n'apporte pas grand chose par rapport à la version originale, qui demeure mythique. Avec Among The Dead, IRON FIRE tire sa force de la voix spéciale de son frontman, forte et charismatique, et de ses refrains survitaminés et déchirants. Cependant, malgré ses grandes qualités, tout cela semble parfois un peu trop linaire et répétitif. Au final, un bon album, mais néanmoins perfectible.
LONEWOLF - The Heathen Dawn Massacre Records Style : Heavy Metal guerrier Origine : France Sortie : 2016 Site Web : www.wolfdivision.com
01. A Call To Wolfes / 02. Wolfsblut / 03. Demon's Fire / 04. Keeper Of The Underwolrd / 05. When The Angels Fall / 06. Until The End / 07. Rise To Victory / 08. Heathen Dawn / 09. Into The Blizzard / 10. The Birth Of A Nation / 11. Song For The Fallen
Depuis maintenant quelques années le plus teuton des groupes français, LONEWOLF, sort des albums avec une régularité qu’on ne lui connaissait pas au début de sa carrière. On peut dire que Jens Börner a forgé son empreinte dans le Metal avec persévérance, allant de l’autoproduction à Massacre Records. Souvent très inspiré au niveau des riffs, des rythmes, même si les Isérois ne révolutionnent rien, reprenant à toutes les sauces les codes du genre, leur Metal n’est pas sans rappeler RUNNING WILD, GRAVE DIGGER ou STORMWARRIOR. Dommage que le groupe n’apporte pas une « French Touch » à sa musique car Thor et Odin ne sont pas franchement Gaulois… Après une intro qui plante le décor sur laquelle la ligne de basse est très intéressante, "Wolfburst", ses mélodies de guitares nous emmenant dans les steppes enneigées, et son refrain fédérateur déboule. "Keeper Of The Underworld", grâce à son intro et son refrain, nous démontre que, vocalement, Jens est capable de varier sa façon de chanter. Il ne devrait pas s’en priver, à mon avis, car on peut déceler une voix claire plutôt agréable et mélodique derrière celle plus forcée. Musicalement aussi, ce titre est une réussite. Un refrain qui reste en tête, bref, tout du Hit. D’ailleurs, ce titre est à mon avis Le Hit de l’album, à n’en pas douter. Paradoxalement, sur le titre suivant, on sent les limites vocales de Jens et ça bloque presque. Je pense que c’est encore sur ce point que le groupe doit progresser pour passer un nouveau cap et faire partie du gotha européen du genre. Parce que musicalement le groupe est là, bien présent et au point. Rythmiquement ça ramone. En solo, rien à redire non plus, les choses sont maîtrisées, et plutôt à merveille, c’est plus que plaisant sur tous les titres. D’ailleurs, on notera l’arrivée d’un nouveau guitariste soliste, Michael Hellstrom, en lieu et place d’Alex Hilbert, ce nouveau venu étant particulièrement à l’aise en solo et pour pondre de belles mélodies de guitare. Ça headbangue à tous les étages et, comme sur "Until The End" par exemple, les parties guitares mélodiques apportent la diversité essentielle. Malgré tout, je dois bien avouer que sans ces nombreuses parties de guitares mélodiques, en tierce, quinte, les soli, tout particulièrement réussis, et quelques refrains sur lesquels les mélodies vocales retiennent l’attention, on pourrait s’ennuyer à l’écoute de cet album. Et malheureusement, cet état de fait est dû à la monotonie vocale, ça manque de variation à ce niveau et LONEWOLF va devoir continuer à travailler cet aspect de son Heavy Metal pour parvenir à franchir un nouveau palier. "Song For The Fallen" est taillé pour la scène, avec son refrain et son break basse/batterie, et j’imagine bien des hordes de métalleux headbanguant et chantant lors des festivals en Allemagne (ou ailleurs) sur cette partie. Avec ce titre, on peut dire que l’album s’achève sur une note très positive.
BLACKRAIN - Released UDR Music Style : Hair Metal / Glam Origine : France Sortie : 2016 Site Web : www.blackrain.fr
01. Back In Town / 02. Mind Control / 03. Killing Me / 04. Run Tiger Run / 05. Puppet On A String / 06. Words Ain't Enough / 07. Eat You Alive / 08. Home / 09. For Your Love / 10. Fade To Black / 11. Electric Blue / 12. Rock My Funeral / 13. One Last Prayer
Grosse déception. Personnellement, It Begins m’avait plus que séduit, j’avais carrément adhéré à fond, donc évidemment, là, la frustration est énorme. Mais l’explication est simple : BLACKRAIN est tombé dans le piège du studio ! Ce nouvel opus est surproduit, trop d’arrangements… Résultat, une réalisation aseptisée, sans âme, sans vie. La production bouffe l’énergie, la fougue, l’envie de tout éclater qu’on pouvait entendre sur le précédent album. Évidemment le travail des voix est vraiment bon, celui du guitariste en solo nous fait tendre l’oreille plusieurs fois tout au long de l’écoute, comme sur "Puppet On A String" par exemple. Et puis, il y a bien deux, trois chansons qui nous sortent de la torpeur, comme par exemple "Killing Time" qui, pour moi, est le titre phare, une composition qui a un petit côté A-HA, je trouve, notamment lors de son refrain hyper efficace. Mais la prod’ est tellement lisse qu’elle a un effet soporifique et passe au formol pratiquement toutes les chansons de ce Released. On sent bien que le groupe a voulu faire preuve de plus de maturité, nous proposer des chansons plus réfléchies musicalement, avec des arrangements en veux-tu, en voilà. Alors on rajoute une piste de piano, une autre de synthé, une autre de guitare acoustique puis des pistes de chœurs et ci et ça. Je ne sais pas pourquoi mais cet album me fait penser à chaque fois que je l’écoute au second album de BON JOVI, ne me demandez pas pourquoi. Ce n’est pas une question de style, c’est sûr. C’est juste un feeling par rapport à la perception d’un album et de son écoute à un instant T. C’est sûr que cet album est beaucoup moins direct et spontané que le précédent, qu’il s’apprécie plus sur la longueur, au fil des écoutes mais est-ce le propos d’un groupe de la trempe de BLACKRAIN ? Gageons que le groupe saura rebondir et corriger le tir sur le prochain album. Il parait qu’on apprend toujours de ses erreurs. Après son second album 7800°Farenheit, BON JOVI n’a-t-il pas connu un succès interplanétaire avec Slipery When Wet et New Jersey, c’est là tout le bien que je souhaite aux Frenchies.
LAMB OF GOD - The Duke Nuclear Blast Style : Groove Metal Origine : Etats-Unis Sortie : 2016 Site Web : www.lamb-of-god.com
01. The Duke / 02. Culling / 03. Still Echoes (Live from Rock am Ring) / 04. 512 (Live from Bonnaroo) / 05. Engage The Fear Machine (Live from Bonnaroo)
Nouvelle sortie pour LAMB OF GOD qui nous revient en cet automne 2016 avec The Duke, un EP qui revêt un caractère bien spécial puisqu'il est dédié à la mémoire de Wayne Ford, un fan du groupe, devenu ami avec Randy Blythe, décédé de leucémie en 2015. Présentant deux nouveaux titres et trois morceaux live, ce EP vaut surtout pour ses deux inédits, "The Duke" et "Culling", le premier, directement inspiré de la vie et de la mort de Wayne Ford, présentant un LAMB OF GOD poignant qui, de part l'utilisation majoritaire du chant clair, pourra être rapproché d'un morceau comme "Overlord" issu du dernier album. Le second, lui aussi issu des sessions de VII: Sturm und Drang, nous montre le visage rageur et sans concession des Américains, un titre bien puissant, typique du combo. Pour le reste, on retrouve "Still Echoes", "512" et "Engage The Fear Machine" dans des versions live, enregistrées au Rock am Ring pour le premier, et à Bonnaroo pour les deux autres, qui, outre le fait de démontrer la force de frappe du combo en situation live, n'apportent pas grand-chose à un EP certes sympathique mais finalement sans grande surprise. Voila toutefois de quoi faire patienter les fans jusqu'au prochain album...
SIXX A.M. - Prayers For The Blessed, Vol.2 Eleven Seven Music Style : Rock/Metal Origine : Etats-Unis Sortie : 2016 Site Web : www.sixxammusic.com
01. Barbarians (Prayers For The Blessed) / 02. We Will Not Go Quietly / 03. Wolf At Your Door / 04. Maybe It's Time / 05. The Devil's Coming / 06. Catacombs / 07. That's Gonna Leave A Scar / 08. Without You (Badfinger cover) / 09. Suffocate / 10. Riot In My Head / 11. Helicopters
Nous étions tous impatients à l'idée de savourer la suite du superbe Prayers For The Damned, tant cette première partie nous avait bluffé et enchanté. Et en ce mois de novembre, voici que déboule le second volet, Prayers For The Blessed, pour taquiner nos esgourdes ! Reprenant les choses là où elles s'étaient arrêtées avec "Rise Of The Melancoly Empire", ce Volume 2 démarre sur les chapeaux de roues avec "Barbarians". Un son écrasant, des riffs secs et un refrain qui emporte tout, ce premier titre se situe dans la droite lignée de Prayers For The Damned, DJ Ashba nous gratifiant ici d'un solo acrobatique, spectaculaire et sensationnel. Nos barbares sont visiblement en très grande forme, comme le prouve, par exemple, le tubesque et nerveux "We Will Not Go Quietly" au refrain, lui aussi, très proche des titres du précédent volet. Nikki Sixx fait vrombir sa basse comme personne ("Wolf At Your Door"). Les chœurs féminins, s'ils paraissent quelque peu désuets, font tout de même leur petit effet, appuyant un James Michael chantant avec une grande conviction, DJ Ashba surfant sur la vague du guitar hero avec une grande dextérité. En outre, la ballade "Maybe It's Time" fait un peu retomber la tension, car un peu trop mielleuse et sans réelle force, loin de pouvoir rivaliser avec l'exquis "Better Man" (Volume 1) qui avait de biens meilleurs atouts en nous prenant davantage aux tripes. Mais la machine est vite relancée avec le terrible "The Devil's Coming" ou "That's Gonna Leave A Scar" qui, avec ses guitares rugissantes et sa batterie flamboyante, pulse grave. Les variations de tempo dans la voix de James Michael sont un pur régal, Nikki Sixx nous gratifiant de lignes de basse en totale fusion pour laisser parler la classe étoilée de DJ Ashba, qui perdurera sur "Catacombs", un court instrumental, intense et fou, qui pourra évoquer le "Eruption" de VAN HALEN. Puis arrive le calme, mais aussi la platitude, avec la reprise du "Without You" de BADFINGER, connue du grand public par l'interprétation qu'en fit Mariah Carey en son temps. Ça sonne faux et complètement décalé dans le cadre de cet opus. Sans doute le seul titre faible avec le moyen "Maybe It's Time" précédemment évoqué. Heureusement, Prayers For The Blessed se termine par trois très bons titres, à commencer par un "Suffocate" proche du BON JOVI du début des années 90, un "Riot In My Head" transcendant, lent et langoureux, avec des chœurs que n'aurait pas renié un certain QUEEN, et un "Helicopters" nous offrant une fin en forme d'apothéose, embrasé d'émotion. DJ Ashba brille de mille feux, éclaboussant une nouvelle fois de son talent ce Volume 2, tout comme James Michael, absolument imparable derrière le micro. Cependant, et malgré toutes les qualités énoncées précédemment, ce Prayers For The Blessed, Vol.2 semble moins addictif et passionnant que ne pouvait l'être son ainé.
EASTERN FRONT - Empire Cacophonous Records Style : Black Metal Origine : Royaume-Uni Sortie : 2016 Site Web : www.wartornblackmetal.co.uk
01. Empire / 02. Veiled By Blood / 03. The Fire Consumes / 04. No Snow Falls For Sorrow / 05. Husks Of Kursk / 06. Crimson Mourn / 07. 1000 Winds That Blow / 08. Die Reise in den Tod Pt. II
EASTERN FRONT a vu le jour en Angleterre en 2006. Comme c’est très explicitement énoncé dans le nom du groupe, la thématique récurrente demeure la seconde guerre mondiale. Les textes traitent donc de combats, de mort, de sang versé pour la patrie et de chars allemands. L’imagerie est bien évidemment guerrière : des visuels noirs, un crane sanguinolent comme cover, des barbelés et des tenues « militaro-black-metal », déjà vues certes, mais efficaces.
Le premier morceau, qui fait office d’introduction, est plutôt très engageant. Assez lent, pesant et mélodieux, des voix caverneuses ou parlées. Comme son nom l’indique, tout cela est très impérieux et imposant. Bienvenue dans Empire. Puis vient "Veiled By Blood", empreint d’une mélodie tenace et subtile. Le rythme est soutenu, le style très Black Metal et la double pédale ultra rapide. Musicalement, l’énergie est là. Certains morceaux sont plus mélodieux que d’autres : "No Snow Falls For Sorrow" est puissant et délicat à la foi. L’esprit est guerrier, la mélodie est belle. Sans être révolutionnaire, le tout fonctionne bien. "Husks Of Kursk" est mélancolique, des riffs assez « thrashy ». Un zest de piano, des voix parlées, des ambiances froides : un petit cocktail explosif et plutôt intéressant. "Crimson Mourn" est certainement le plus beau morceau de l’album : tout en puissance, en énergie guerrière et froide. Empire se termine en apothéose avec "Die Reise in den Tod Part. 2" (la partie 1 se trouvant dans le précédant album, Descent Into Genocide, sorti en 2014), un morceau très prenant et intense. Une rythmique mid tempo, des mélodies, du clavier et un chant qui couvre la quasi totalité du titre, avec « fade out » en fin.
Globalement, Empire est un album intéressant, avec de belles mélodies, mais qui manque un peu de relief. La production est assez fade, et comme toutes les voix féminines, je trouve que le chant manque de coffre et de puissance. Malgré l’imagerie, le côté guerrier et malsain ne se ressent pas vraiment dans la musique d'EASTERN FRONT. Empire reste malgré tout agréable à écouter, même si le genre n’est pas révolutionné.
METALLICA - Hardwired… To Self Destruct Blackened Recordings / Warner Music Style : Metal Origine : Etats-Unis Sortie : 2016 Site Web : www.metallica.com
CD 1 : 01. Hardwired / 02. Atlas, Rise! / 03. Now That We're Dead / 04. Moth Into Flame / 05. Dream No More / 06. Halo On Fire CD 2 : 01. Confusion / 02. ManUNkind / 03. Here Comes Revenge / 04. Am I Savage? / 05. Murder One / 06. Spit Out The Bone
Dire que ce nouvel album de METALLICA était attendu serait un euphémisme... Huit ans auront été nécessaire aux Four Horsemen pour nous livrer le successeur de Death Magnetic, mais le voici, il est là ce Hardwired... To Self-Destruct, tout chaud, tout frais... et même si nous n'attendions plus grand-chose de la part de METALLICA, avouons que les premiers titres dévoilés ("Hardwired", "Moth Into Flame" et "Atlas, Rise!") avaient plutôt de quoi rassure. Et à l'écoute de l'intégralité de ce nouvel opus, force est de reconnaitre que ce Hardwired... To Self-Destruct recèle de très bons titres. En effet, ce double album contient son lot de morceaux marquants, puissants et percutants, toutefois, il renferme aussi des choses bien moins inspirées et plus dispensables ("ManUNkind", "Am I Savage?", le fade "Murder One"), pour le reste, METALLICA nous offre ici ses compos les plus solides depuis un bon moment. Outre les trois titres que tout le monde a pu découvrir en avant première, on retiendra notamment le heavy "Confusion", sorte de mix entre le METALLICA actuel et celui de l'époque Kill 'em All, l'explosif et dévastateur "Spit Out The Bone", le groovy "Here Comes Revenge", dont l'intro ne manquera pas d'évoquer "Lepper Messiah", ou l'efficace "Now That We're Dead" qui nous ramène au meilleur de l'ère Load/ReLoad. Parmi les autres moments forts de ce dixième album, on citera également le très lourd et puissant "Dream No More" et "Halo On Fire". Le seul reproche que l'on peut formuler à l'encontre de METALLICA avec cette nouvelle galette, c'est de proposer des morceaux souvent trop longs qui gagneraient grandement en spontanéité et en impact si ils étaient ramenés à une durée plus « conventionnelle » (le déjà peu inspiré "ManUNkind"). Un album qui aurait pu être quasi parfait si nous avions eu droit à un album simple ne contenant que les huit ou neuf titres les plus forts, évitant ainsi cette légère sensation de remplissage que l'on peut avoir à l'écoute du CD 2.
Au final, avec un premier CD excellent et un second très inégal, METALLICA ne nous livre sans doute pas l'album de l'année mais un album tout à fait correct, avec, certes, quelques défauts mais aussi pas mal de qualités... en tous cas leur meilleur réalisation depuis des lustres...
Chronique : Nono666
Huit ans séparent ce Hardwired... To Self-Destruct de son prédécesseur, Death Magnetic, un album qui ne fait toujours pas l'unanimité auprès de la communauté Metal. Durant ces huit années, METALLICA ne s'est toutefois pas reposé sur ses lauriers, parcourant le monde, et presque tous les festivals (sauf le Hellfest, hélas), mais nous n'avions toujours pas de nouveau matériel à nous mettre sous la dent... C'est désormais chose faite avec ce dixième et tant attendu Hardwired... To Self-Destruct. Enregistré à domicile, dans leur studio de Los Angeles, leur permettant ainsi de concilier vie de famille et passion artistique, ce Hardwired... To Self-Destruct est un double album, divisé en deux disques de six titres chacun. L'édition limitée comprenant également un troisième disque avec le bonus "Lord Of Summer", un medley hommage à Ronnie James Dio, deux reprises, "When A Blind Mind Cries" de DEEP PURPLE et "Remember Tomorrow" d'IRON MAIDEN, ainsi que 10 titres live.
C'est quelque peu fébrile que j'attaque cette écoute. Et disons-le tout de suite, METALLICA semble en parfaite santé, avec, sur ce premier CD, quelques tueries absolues. Le court et énergique "Hardwired", certes classique, envoie sévère, avec un refrain rageur et haineux craché par un Hetfield en très grande forme. On enchaine avec la perle "Atlas, Rise!" aux riffs démoniaques, travaillés et groovy à souhait, doté d'un refrain impossible à se retirer du cortex. Énorme ! Quand arrive "Now That We're Dead", on est surpris et complètement décontenancé par ce morceau à l'esprit Heavy Rock, bien plus lent, avec un riff simple et hyper accrocheur qui s'étire. Du METALLICA qu'on a peu l'habitude d'entendre, cassant un peu le rythme de cette première moitié d'album. Cassure intéressante, mais pas sûr que tout le monde adhère. Hardwired...To Self-Destruct reprend ensuite sa vitesse de croisière avec un "Moth Into Flame" dans la droite lignée d' "Atlas, Rise!", le solo de Kirk Hammett y est carrément endiablé. Le deuxième effet « Kiss Cool », nous l'avons avec "Dream No More", avec un James Hetfield possédé au chant, posant ses lignes vocales sur un riff lourd et poisseux, les harmonies sont superbes, Hammett proposant de biens belles émotions en duo avec un Hetfield flamboyant. Ici, l'ambiance déstructurée rappelle un peu "The Thing That Should Not Be" de Master Of Puppets. Superbe titre, certainement la pépite de ce premier volet. Cette première moitié se termine par "Halo On Fire", sorte de power ballade, poignante mais aussi puissante et haletante. Le solo de gratte y est superbe car court et original. Outre des morceaux excellents, la force de ce premier disque est sans aucun doute ses guitares, harmonies, riffs et soli époustouflants. La confusion ne nous atteint pas à l'écoute du premier titre de la seconde partie, le superbe "Confusion", basse hyper présente, riff monumental dansant sur un chant plein de conviction, quant à Kirk Hammett, il y est brillant de bout en bout. On retrouve sur l'intro de "ManUNkind" de jolies lignes de basse du chicano Robert Trujillo, cependant ce titre semble mois intéressant et plus passe partout que ce que le groupe nous a proposé jusque là. Pas mauvais, mais loin d'être transcendant. Par contre, le solo de Kirk Hammett fracasse tout. Le niveau s'élève de nouveau avec le très bon "Here Comes Revenge", titre disposant d'un excellent refrain, bien puissant et travaillé. Puis de nouveau le groove des meilleurs titres revient avec "Murder One", hommage à Lemmy, puissant et subtil. Cette deuxième partie, qui s'achève pourtant avec le surpuissant et terrifiant "Spit Out The Bone", se révèle bien moins bonne que la première, car moins intense et moins dévastatrice.
Résultat des courses, un sentiment mitigé, avec une première moitié électrique, rapide et bouillonnante, et une seconde, moins inspirée, plus lente et lancinante, parfois un peu longue et peu accrocheuse. Un METALLICA a deux facettes, alternant l'excellence et le moins bon ! Cependant Hardwired... To Self-Destruct semble bien être l'album le plus personnel et le plus intéressant des Four Horsemen depuis fort longtemps !
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