ENTHRONED - Pentagrammaton
ENTHRONED – Pentagrammaton
Regain Records
Style : Black Metal
Origine : Belgique
Sortie : 2010
Site Web : www.enthroned.be
01. In Missi Solemnibvs / 02. The Vitalized Shell / 03. Rion Riorrim / 04. Ornament Of Grace / 05. Magnvs Princeps Leopardi / 06. Pentagrammaton / 07. Nehas't / 08. The Essential Chaos / 09. Ad Te Clamamvs Exsvles Morvua Liberi / 10. Unconscious Minds
Avec un line-up qui n’a plus rien à voir avec le premier album, ENTHRONED continue sa quête, laissant sur le bord les frères d’arme tombés, et réussissant encore et toujours à trouver quelques têtes brûlées pour se mettre en première ligne. L’indéboulonnable Nornagest (guitare lead et chant) est donc le seul rescapé de la première vie du groupe belge. En 2009, c’est le retour de Neraath DAEMON (guitare) parti en 2004, et l’arrivée de Garghuf (ex-GORGOROTH et GOD SEED) en lieu et place d’Ahephaim derrière les fûts. ENTHRONED symbolise vraiment cette deuxième vague de groupes de Black Metal avec le côté crade et old-school toujours présent mais un riffing bien plus percutant que ce que MAYHEM ou DARKTHRONE proposait (propose ?), et le nouvel album, Pentagrammaton, le huitième du groupe, continue ce voyage dans un monde sombre et oppressant. Tout d’abord l’artwork de cet album s’inscrit dans la continuité de ce que les Belges proposaient sur Tetra Karcist en 2007 alors que musicalement, ce nouvel essai se veut plus Heavy, plus sombre et d’une intensité jamais obtenu avec les titres Raw Black Metal. Après une introduction ambiante c’est le brutal “The Vitalized Shell” qui donne le ton et qui assure le lien avec Tetra Karcist puisqu’il s’agit du titre le plus violent de Pentagrammaton alors que “Rion Riorrim” introduit les belles mélodies à la guitare sur fond de blast que les Belges maitrisent à la perfection, c’est un élément que l’on retrouve aussi sur “Magnvs Princeps Leopardi”, titre très réussi, l’un des meilleurs de cette offrande. Mais ENTHRONED sait se faire bien plus vicieux avec l’oppressant “Ornament Of Grace” qui bénéficie d’une mise en son impeccable comme sur tout l’album, et pour vous donner une idée, à la fin de chaque morceau, on peut même entendre le souffle des amplis… impossible de me rappeler depuis quand je n’avais pas entendu cela, au niveau ambiance crade, le groupe sait y faire. La musique garde pourtant toujours ce côté religieux, il y a ces quelques lignes lyriques sur la chanson titre, d’une intensité et d’une noirceur excellemment mises en scène avec ces quelques phrases parlées, il y a aussi tous ces passages ambiants très religieux, obscurément religieux, qui contrastent avec cette voix unique à la limite de l’étranglement par moment, une part d’humanisme au milieu d’une musique qui en est totalement dépourvue. Enfin, pour les amateurs d’old-school Black Metal, vous trouverez l’excellent “Unconscious Minds” en fin d’album, un titre mid-tempo au riff simple mais efficace coupé par une plage ambiant assez bruitiste. Pentagrammaton est donc pour moi une belle réussite qui sans de véritable “Through The Cortex” réussit à imposer sa brutalité, plus psychologique, plus tourmentée mais tellement plus efficace. Une belle réussite.
Note : 8/10
Chronique : Aymerick Painless