RED KUNZ – Teeth, Hair & Skin
Hummus Records
Style : Alternative Stoner Rock
Origine : Suisse/Etats-Unis
Sortie : 2014
Site Web : www.K-U-N-Z.ch

01. Transatlantic / 02. The Beggar / 03. Four Good Reasons / 04. Prisms / 05. Teeth, Hair & Skin
Enregistrés en janvier dernier, ces 5 titres voient enfin le jour, la rencontre d’Aaron BEAM et John SHERMAN (RED FANG) et de Louis JUCKER et Luc HESS (KUNZ, COILGUNS, ex-THE OCEAN) a filtré depuis un moment, comme un teasing insupportable de torture car il faut bien dire que la rencontre des deux mondes a ce quelque chose de fascinant qui rend l’art musical sublime et imprévisible. Il est vrai que les Suisses de KUNZ n’ont pas pour habitude d’être là où on les attend, alors pourquoi pas un EP avec la patte de John SHERMAN, batteur, et d’Aaron BEAM, bassiste chanteur, le tout composé et enregistré en une semaine grand maximum. Le résultat est assez difficile à classer, et c’est tant mieux, avec une base qui est vraiment à la croisée des deux mondes, un aspect incontrôlable et Post-Rock des Suisses de KUNZ et un côté Stoner, Alternative Rock de RED FANG, le tout sublimé par une voix des plus Stoner dans son traitement et ses lignes vocales, on n’est pas loin des QUEENS OF THE STONE AGE ou même de KYUSS. Le chant est partagé par les deux voix présentes sur ce disque mais aucun cri Post-Hardcore ici, bien au contraire, la basse est bien entendu mise en avant et l’artwork est des plus soigné comme à chaque fois avec les Suisses, rien n’a été laissé au hasard une fois de plus. Cependant, une fois l’effet de surprise passé, les 5 morceaux, s’ils conservent une fraicheur et un effet de tapage du pied assez contaminant, on se rend assez vite compte qu’ils n’ont pas tout à fait le même caractère que ce que KUNZ peut proposer habituellement, comprenez que les petits gars ont certainement voulu laisser les Américains imprégner un peu plus les morceaux de leur aura et du coup on pourrait croire à un coup marketing savamment orchestré depuis la Suisse. Heureusement, ce n’est pas le genre de la maison, l’explication est simple, tout a été composé très spontanément et enregistré aussitôt, le recul sur la musique est donc pratiquement nul et c’est certainement cela qui peut gêner les plus gros consommateurs du style, ils n’y trouveront ici aucun esprit d’indépendance avec le reste des groupes, juste cinq très bons morceaux d’un Stoner Rock assez enfumé et fichtrement bien foutu, il n’y avait aucune autre intention derrière cela si ce n’est la rencontre entre quatre musiciens qui, on l’espère, continueront un peu l’aventure si les différents plannings le permettent car avec un peu plus de temps et de recul, nul doute que ces quatre gars là peuvent nous faire un deuxième trou de balle ! Il faut dire que la production bien craspouille n’aide pas non plus cette musique à s’installer et à prendre pleinement possession de l’espace, inutile de vous dire qu’en live ces morceaux doivent terriblement sonner et notamment cette chanson titre avec un riff bien lourd, une voix aérienne qui pourrait presque nous emmener vers du ALICE IN CHAINS, vraiment intéressant !
Chronique : Aymerick Painless

