• STYX - The Mission
    Alpha Dog 2T/UMe
    Style : Hard Rock
    Origine : Etats-Unis
    Sortie : 2017
    Site Web : www.styxworld.com

    STYX - The Mission



    01. Overture / 02. Gone Gone Gone / 03. Hundred Million Miles From Home / 04. Trouble At The Big Show / 05. Locomotive / 06. Radio Silence / 07. The Greater Good / 08. Time May Bend / 09. Ten Thousand Ways To Be Wrong / 10. Red Storm / 11. All Systems Stable / 12. Khedive / 13. The Outpost / 14. Mission To Mars

    Assez beau retour du STYX, ou du moins de ce qu'il en reste... mais peu importe, puisque le nom est bien représenté dans sa version 2017. Et ma foi, pas question de faire la fine bouche quand on sait que Cyclorama, le dernier album, si l'on excepte The Big Bang Theory, album de reprises paru en 2005, date tout de même de 2003.

    The Mission voit apparaitre un STYX bien en forme et assez inspiré... bien qu'empreint d'une certaine nostalgie, malgré un début trompeur plus énergique. En effet, l'instrumental "Overture" annonce un "Gone Gone Gone" endiablé mais le rythme se ralentira ensuite sans pour autant, heureusement, diminué en inspiration. "Hundred Million Miles From Home" en est une belle preuve, car très plaisant et sans prise de tête tout en restant dans un esprit assez enjoué. On continue avec un "Trouble At The Big Show" sympathique, avec de belles parties de guitare... plein de fraicheur ce nouveau STYX ! Bon, à partir de "Locomotive", la bonne humeur en prend un sérieux coup. Oui, cette intro glaçante façon PINK FLOYD rabat bien la gaieté du début d'album. Cependant, excellent morceau... rien à dire, mais le contraste est saisissant. Il va falloir s'y habituer pour la suite ... "Radio Silence" ne respirant pas non plus la joie de vivre, mais quelle richesse de composition là aussi. "The Greater Good" nous ré-achève, superbe titre... mais que c'est triste tout ça... S'ensuit "Time May Bend" et "Ten Thousand Ways To Be Wrong", plus anodins et plus courts, moins démoralisants aussi... mais moins bons, comme quoi... Mais vous redemandez de la déprime ? Pas de problème... "Red Storm" vous donne tout ça... très bon mais que c'est déprimant ! La dernière partie de The Mission ressemble à un concept avec des intros mélangés à des morceaux symphoniques rappelant plus le STYX seventies. Et là, le bât blesse... dommage, vraiment ! Euh... finalement redonnez-nous des compos suicidaires !

    Au final, malgré d'excellents moments, une impression un peu partagée selon les goûts de chacun... Quoi qu'il en soit... les fans seront contents de ce retour de STYX.

    Chronique : Renegade88

    STYX - The Mission

     


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  • OBSCURE BURIAL - Obscure Burial
    Invictus Productions
    Style : Black/Death Metal
    Origine : Finlande
    Sortie : 2017
    Site Web : www.facebook.com/Obscure-Burial

    OBSCURE BURIAL - Obscure Burial



    01. Lucilia Silvarum / 02. Imago Mortis / 03. Darkness Spawns / 04. I Spoke To Darkness (Black Desert) / 05. Transcending Deity / 06. Necrophagous Ritual / 07. Dweller In The Abyss / 08. Dawn Of Eschaton

    C'est par l'intermédiaire de NEXWOMB et leur ancien guitariste, mais aussi celui d'OBSCURE EVIL, que le nom d'OBSCURE BURIAL parvient jusqu'à mes oreilles, en fouinant un peu dans les biographies des divers groupes que l'on écoute, on finit par tomber sur d'autres groupes et, fait du hasard, Invictus Productions publie en ce mois de décembre le premier album de ces Finlandais, OBSCURE BURIAL, qui réunit donc le péruvien Rafael Abento, qui tient là la basse, le finlandais Lauri Kesäläinen à la guitare et au chant, le bassiste de NECROMONASTERY qui se fait appeler ici M.H. et enfin Kristian Salonen, le batteur d'ANCESTORS BLOOD. Après quelques démos en 2012 et 2014, le groupe connait des changements de line-up pour en arriver à ce premier album éponyme qui ne va pas bousculer les amateurs de Black Death Metal bien old-school.

    D'ailleurs sur "Lucilia Silvarum", on sent une nette ambiance Black Metal, tant dans la couleur du morceau que dans le traitement de la production sur le chant où la réverb' est reine. Mais la suite de l'album s'oriente plus vers un Death Metal, certes très cradingue, avec un esprit libératoire assez punk dans l'approche qui donne toujours cette couleur Black Metal et ce "I Spoke To Darkness" très MORBID ANGEL. On notera tout de même le joyeux foutoir que renvoie la production plutôt approximative, là on peut penser que cela fait partie du folklore mais il y a quand même des moments où on ne comprend pas tout ce qui s'y passe (peut être que cela vaut mieux après tout !). Les structures sont très directes, sans fioritures, ça attaque bas du front pour mieux cogner, après tout ils sont pas là pour enfiler des perles les garçons, et on le comprend très rapidement.

    Toutefois, l'énergie dégagée, la qualité des morceaux, avec des arrangements un peu plus fins que ce que les premières écoutes peuvent laisser penser ("Imago Mortis", "I Spoke To Darkness") sans en faire des tonnes pour autant, une ambiance qui peut même nous renvoyer vers un VADER ("Transcending Deity"), bref tout ce qui est Death Metal aux connotations Black sans en utiliser les codes musicaux comme les suédois de DEGIAL, font de cet album une galette pas totalement inutile. Après 36 minutes d'une intensité qui ne baisse qu'à la faveur d'un "Necrophagous Ritual" plutôt inquiétant sur son introduction et qui redonne un visage plus Black Metal à la VORUM par la suite, nous voici entrainé dans une fin d'album des plus sauvages pouvant aussi évoquer les débuts de SLAYER. Avec cet Obscure Burial, les Finlandais naviguent habilement sur les courants Black et Death Metal old-school, en diversifiant suffisamment le propos pour ne pas tourner en rond, mais pas de trop non plus pour garder une homogénéité que l'on perçoit nettement sur ce premier album. OBSCURE BURIAL ne révolutionne rien, il s'adresse juste à un public de passionnés en quête de sensations sauvages.

    Chronique : Aymerick Painless

    OBSCURE BURIAL - Obscure Burial

     


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  • WITH THE DEAD - Love from With the Dead
    Rise Above Records
    Style : Doooooooooooooooom!!!
    Origine : Royaume-Uni
    Sortie : 2017
    Site Web : www.facebook.com/withthedead

    WITH THE DEAD - Love From With The Dead



    01. Isolation / 02. Egyptian Tomb / 03. Reincarnation Of Yesterday / 04. Cocaine Phantoms / 05. Watching The Ward Go By / 06. Anemia / 07. CV1

    Je devrais peut-être me reconvertir en Madame Soleil du Metal  ! Fin 2015 j’écrivais, pour conclure ma chronique du premier album éponyme de WITH THE DEAD  : «  on ne peut s’empêcher de fantasmer sur ce que pourrait donner une telle association sur les planches, flanquée d’un bassiste du calibre – au hasard – d’un Leo Smee  ». Et voilà que le beau Leo rejoint les rangs du groupe pour la tournée  ! Le batteur Alex Thomas, notamment connu pour avoir fait partie de BOLT THROWER, a par ailleurs remplacé le cogneur originel Mark Greening. C’est ce line-up qui nous a fait forte impression au Hellfest 2016, en donnant un concert à la fois sobre et terriblement puissant. Qu’en est-il donc de la suite des aventures discographiques de cette dream team ? Rien de bien compliqué  : Love From With The Dead reprend les choses là où With The Dead les a laissées  : Un Doom pachydermique et sinistre au possible, surmonté des incantations de Lee Dorrian, qui donne ici dans un registre plus spontané et cru que tout ce qu’il a pu proposer avec CATHEDRAL. Cependant, la durée des morceaux a augmenté, ainsi que leur nombre (passant à 7, contre 6 sur With The Dead), pour un rendu plus hypnotique et aride, assez avare en mélodie. La deuxième moitié de l’album se veut encore plus extrême : lancinance et désolation faites musique ! Il convient de souligner la valeur ajoutée apportée par Thomas, qui propose un jeu plus riche que celui de son prédécesseur. Enfin, même si l’on sent un supplément de profondeur dans le son global, il n’y pas de gros changement à signaler en termes de production : le son de la batterie reste doté d’une chaleur bienvenue, tandis que les cordes conservent toute leur âpreté. Love From With The Dead est un nouveau volume très réussi, poussant encore plus loin la vision, pure, de ce combo qu’on espère voir perdurer. Cependant, son extrémisme en fait une œuvre plus exigeante, à réserver à un public averti.

    Chronique : Morbid S.

    WITH THE DEAD - Love From With The Dead

     


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  • GRAFVITNIR - Keys To The Mysteries Beyond
    Carnal Records
    Style : Black Metal
    Origine : Suède
    Sortie : 2017
    Site Web : www.facebook.com/Grafvitnir.Official

    GRAFVITNIR - Keys To The Mysteries Beyond



    01. Niddhögg / 02. Keys To The Mysteries Beyond / 03. Vargavinter / 04. Crossing The Abyss / 05. Eternity's Glistening Black / 06. Journey Into Storms / 07. Unleash The Storm Of Nothingness / 08. Eye Of Lucifer / 09. Whispers Of The Primordial Sea / 10. Glimpsees Of The Unseeble

    Trois albums en trois ans, le rythme semble effréné, mais en vérité, depuis le premier album en 2012, le groupe a proposé une sortie tous les ans. C'est que le collectif emmené par le CURSED 13, Niantiel qui écrit pratiquement tout pour GRAFVITNIR, mixe et produit les albums, a beaucoup de choses à dire, mais bien entendu, à ce rythme la lassitude peut guetter. Il faut pourtant évacuer cela de suite, car si Necrosophia montrait un visage peut être un peu moins direct des Suédois, avec des structures plus complexes, ce Keys To The Mysteries Beyond a tout du petit frère parfait à l'excellent Obeisance To A Witch Moon sorti l'an passé. L'intensité et la noirceur du Black Metal du trio nous emmène sur des terres que les groupes catalogués dans l'Esoteric Black Metal connaissent parfaitement, car GRAFVITNIR fait partie de cette mouvance où le Black Metal n'est pas seulement une façon de s'exprimer, leur musique relate une certaine forme de croyance et de divination pour la noirceur incarnée par l'occultisme et le personnage de Lucifer.

    Mais c'est à travers la symbolique du Serpent que GRAFVITNIR poursuit sa quête, symbole de la réincarnation des forces du mal, l'animal tient une place prépondérante dans le récit du groupe, le tout servit par un Black Metal aux leads furieusement mélodiques, mais noirs ! Ainsi, ceux qui suivent le groupe depuis un moment ne seront pas déstabilisés par cet excellent "Niddhögg" qui ouvre l'album (on passera sur ce bruit de vent qui ne sonne pas vraiment réel...) enchainé à ce titre qui donne son nom à l'album. Les leads de guitare sont toujours aussi acérés, les rythmiques ne faiblissent pas, les blasts sont rois, bien brisés par des mosh-parts absolument terribles ("Vargavinter") et derrière c'est un mur noir semblant infranchissable qui s'abat sur l'auditeur comme chape de suie dont on ne se défait pas. "Crossing The Abyss", un petit intermède plutôt inquiétant, amène un peu de calme, mais le lead qui débute "Eternity's Glistening Black" vous replonge dans un état d'esprit proche de la furie, comme une déferlante vous renvoyant à la gueule la haine accumulée, et c'est qu'ils en ont accumulé de la haine en un an les gaillards, car dès "Journey Into Storms", un autre interlude sur la même base que le précédent, on part pour une fin d'album des plus chaotiques.

    D'ailleurs, on pourrait se demander pourquoi avoir placer ces deux interludes de la sorte avec un seul morceau calé au milieu, mais c'est là une question de concept, et puis avant d'attaquer cette fin d'album, je vous assure que ces 3 minutes de pause rendent le reste encore bien plus sauvage qu'il ne l'est déjà, cela marque l'esprit au fer rouge ! Les morceaux de l'album, tout comme c'est le cas sur tous les albums du groupe, sont dominés par des leads marquants, très guerriers dans l'esprit, mais avec un flot et une couleur si dégoutée qu'on sent le malaise monter. "Niddhögg", "Keys To The Mysteries Beyond", "Unleash The Storm Of Nothingness" sont construits sur cette base alors qu'un "Vargavinter" ou "Eye Of Lucifer" s'appuient plus sur des riffs Raw Black Metal d'une puissance et d'une profondeur bien mise en valeur par le travail sur la batterie, car régulièrement le batteur utilise des toms très graves qui sonnent comme des tambours (est-ce peut-être des tambours tout simplement d'ailleurs) et dessus une réverb' dantesque qui nous donne un aperçu des tambours de l'enfer. Le groupe n'hésite pas non plus à casser les rythmes pour mieux relancer la machine derrière, le titre "Eye Of Lucifer" regorge de ce genre de choses jusqu'à cette partie entrainante très surprenante mais qui sublime ce morceau, attention les cervicales.

    GRAFVITNIR saupoudre ses sorties de petites surprises de ce style mais pour le reste on est sur la même trajectoire, cette voix criarde proche de la folie, symbole d'une haine mise au service d'une musique intense, et pour être sûr de ne pas s'éloigner de la trajectoire d'origine, c'est encore et toujours Magnus Devo Andersson (bassiste de MARDUK) qui s'est occupé du mastering au Endarker Studio, véritable antre de la scène Black Suédoise actuelle. Avec ce Keys To The Mysteries Beyond le groupe montre que le style Black Metal est intarissable lorsqu'il est fait avec talent et convictions, tous les leads de cet album renvoient cette impression de déjà entendu et pourtant, chacun d'entre eux nous permet de reconnaître chaque morceau, l'art de faire la même chose avec des choses pourtant assez différentes et marquantes pour qu'on l'identifie de suite. La relève de DISSECTION s'affirme dans l'obscurité qui lui sied si bien, mais attention, mettre un pas dans ce monde occulte, c'est déjà faire un pas de trop si on espère pouvoir faire demi-tour !

    Chronique : Aymerick Painless

     


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  • TARJA - From Spirits And Ghosts
    earMUSIC
    Style : Gothic
    Origine : Finlande
    Sortie : 2017
    Site Web : www.tarja-fromspiritsandghosts.com

    TARJA - From Spirits And Ghosts



    01. O Come, O Come, Emmanuel / 02. Together / 03. We Three Kings / 04. Deck The Halls / 05. Pie Jesu / 06. Amazing Grace / 07. O Tannenbaum / 08. Have Yourself A Merry Little Christmas / 09. God Rest Ye / 10. Feliz Navidad / 11. What Child Is This / 12. We Wish You A Merry Christmas

    From The Spirits And Ghosts est la dernière livraison en date de TARJA. Attention, point de Metal ici : pas l'ombre d'une corde électrique, ni de section rythmique torride. Juste des orchestrations qui font penser à la bande son d'un film (la référence à Tim Burton semble correcte pour définir l'ambiance un peu glauque et malsaine de l'opus). Et la voix de TARJA... qu'elle est belle ! Elle ne se fait pas trop lyrique, mais sait en revanche se faire inquiétante et mystérieuse. Les thèmes de Noël évoqués ici sont rendus en version film d'horreur plutôt que comédie naïve. Bon, les enfants peuvent rester, ils ne vont pas faire de cauchemars. Il n'est pas question d'horreurs sanglantes, mais plutôt d'atmosphères sombres et humides de froides nuits d'hiver (normal après tout, Noël n'est pas en été dans notre hémisphère).

    Cet album pourra décevoir les plus métalliques d'entre vous, mais ne décevra pas les amateurs de la voix de la belle (mais si, elle est encore bien jolie notre finlandaise !). Le seul reproche qui peut être fait est que cet album pourra être ressenti comme trop linéaire (les moins critiques diront homogène) car on y retrouve les mêmes ambiances sur chaque titre. Il faut davantage considérer ce From Spirits And Ghosts comme une parenthèse (une expérimentation) dans la carrière de TARJA. Un peu comme The Life And Times Of Scrooge l'est pour son ancien complice Tuomas Holopainen. En tout cas, voici un album tout à fait digne d'intérêt pour ceux qui aiment vraiment la voix de TARJA.

    Chronique : Dany VH

    TARJA - From Spirits And Ghosts

     


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  • DOMGÅRD - Ödelagt
    Carnal Records
    Style : Black Metal
    Origine : Suède
    Sortie : 2017
    Site Web : www.facebook.com/DOMGARD

    DOMGÅRD - Ödelagt



    01. Niþanvarþa / 02. Svartdjupets Lockelse / 03. Töckenhöljt / 04. I Geirröds Hall / 05. Aldar Røkkr / 06. Kynjagaldr / 07. Ödelagt / 08. Lögr Óðreris - Urblodets Trollmakt / 09. Grottkvinnans Hemlighet / 10. Sejdmannens Förbannelse / 11. Förgånget / 12. Ødhe Vi

    Toute la scène Black Metal Suédoise semble tourner autour de deux entités, le groupe CURSED 13 dont les membres sont partie prenante dans bon nombre de groupes de qualité du pays nordique, et Magnus Devo Anderson qui produit un peu tout ce qui sort en ce moment, mais pour le cas de DOMGÅRD ça n'a pas grand chose à voir... DOMGÅRD c'est 4 mecs qui pratiquent un Black Metal des plus traditionnels, qui nait en 1997 mais qui a un premier coup d'arrêt de taille puisque 3 des 4 membres du groupe ont été condamnés à 5 années de prison suite à l'incendie d'une église. Aujourd'hui, seul Vidkall, le guitariste du groupe, a continué le combat à travers ce groupe de Black Metal dont l'esprit des 90's est plus que présent. Après de multiples changements de line-up, la carrière du groupe démarre réellement en 2009 jusqu'en 2013 où de nouveaux changements de line-up affectent l'avancée de DOMGÅRD pour 4 années de silence avant cet Ödelagt, nouvel album sur un nouveau label, le solide Carnal Records, qui abrite également tout ce que le Black Metal peut faire de meilleur en ce moment.

    Les Suédois vont cependant avec ce nouvel album nous montrer une capacité à proposer une production plus solide, loin du son très petit et faiblard des débuts et qui était encore vrai sur le dernier album en date du groupe, Myrkviðr (2003), tout en restant dans un esprit très proche des 90's. Tout d'abord le groupe s'appuie sur plusieurs piliers du Black Metal, à savoir une voix cradingue où la réverb' règne sans partage, des claviers discrets mais porteur de l'ambiance caractéristique du style, des oscillations entre le Black Metal enraciné dans les tendances Thrash et le Black Metal Ambiant, voire même mélodique parfois.

    Pour le premier pilier, la production et la mise en son, si la voix est assez standard, elle n'en est pas moins habitée. Si c'est la voix Black classique qui domine les débats, on se surprend à entendre des voix claires typées Pagan qui nous renvoient vers l'excellent Bloodhemn d'ENSLAVED, parfaitement utilisées, ni trop présentes, ni trop peu, ce type de chant ne glisse jamais non plus dans le grandiloquent, deux ou trois voix pas plus, cela reste à la taille du groupe, d'autant plus que le chant semble se partager entre plusieurs membres, et cela reste plutôt minimaliste dans l'approche. "Minimaliste", voilà un adjectif qui va bien à l'esprit de DOMGÅRD, mais attention, minimaliste ne signifie pas simpliste, et ça, les Suédois l'ont très bien intégré au regard de cette production parfaitement minimaliste où les claviers sont bien mieux intégrés, là où ils étaient très en avant sur les précédentes productions, ils ne sont pas systématiquement utilisés et sont contenus à un rôle de soutien aux mélodies de guitare qui peuvent paraître manquer de noir parfois, mais c'est là l'esprit de ce Black Metal du siècle dernier qui tirait plus sur le Pagan Black Metal que le Raw Black Metal.

    Pour le deuxième pilier, plus purement stylistique, on navigue donc entre Black ambiant où une certaine mélancolie grise règne et un Thrash Black Metal bien crasseux et direct qui amène forcément l'auditeur à secouer la tête ("Töckenhöljt"). C'est d'ailleurs une sorte de voyage que DOMGÅRD a construit musicalement, après un début assez épique, renfermant quelques bons passages directs ("Svartdjupets Lockelse", "I Geirröds Hall"), l'ambiance glisse doucement vers un Black Metal plus atmosphérique, comme vers la fin des 90's avec la mise sur le devant de la scène de BORKNAGAR, WATAIN, LORD BELIAL ou EMPEROR. D'ailleurs comment ne pas penser à ce dernier groupe à l'écoute de "I Geirröds Hall", les intentions et influences communes sont très révélatrices d'une époque que les groupes de Black Metal actuels ont un peu perdu de vue. L'esprit Pagan est introduit dans cet album par le titre "Aldar Røkkr", une sorte de transition qui nous éloigne des riffs et rythmiques épileptiques typiquement Black Metal pour privilégier une ambiance plus aérienne qui va se poursuivre sur la suite de l'album jusqu'à déboucher sur l'épique "Förgånget".

    Mais avant ce bloc de 16 minutes impressionnantes clôturant l'album, l'esprit Pagan du Black Metal des Suédois va ressurgir le temps d'un "Kynjagaldr" qui rappelle ENSLAVED ou même LORD BELIAL par son côté mélodique, et la chanson titre renvoyant encore et toujours vers cette alternance d'ambiance et de Black Metal catchy et direct. On pourra simplement regretter la longueur de la dernière plage "Ødhe Vi" qui n'apporte pas grand chose de plus, de même la longueur générale de l'album, car si il est difficile de pointer du doigt un titre en particulier, c'est l'impression générale de longueur qui ressort, peut être qu'en proposant 9 ou 10 titres, cela aurait permis d'être plus concis et de proposer du matériel peu de temps après cet album. D'autant plus que ce fameux "Förgånget" permet déjà cette redescente et, pour le coup, l'ajout de "Ødhe Vi" derrière fait trainer en longueur inutilement ce moment de mélancolie proche du Depressive Black Metal. Ödelagt n'est encore pas parfait mais il peut avoir les défauts de ses qualités, c'est à dire que ce n'est pas forcément très original, mais c'est aussi ce qui peut séduire, l'amour d'un héritage Black Metal issu d'une période où le style musical était dépassé par sa conduite de vie, un passé sulfureux que les groupes ont cru bon de délaisser mais qui semble renaître avec force. La production de la batterie n'est également pas la plus puissante qui soit mais cela répond à un standard où la batterie sonne en fond de pièce et la basse est pratiquement absente du mix sauf lorsque ses fréquences doivent prendre le lead dans le son général. Cet album n'est pas parfait mais il est l'image d'un style qui a rejoint une certaine forme d'underground aujourd'hui pour mieux se recentrer sur ses fondamentaux, des ingrédients que DOMGÅRD a parfaitement digéré. Ce nouvel album est clairement le plus réussi de la discographie des Suédois, et c'est bien par celui-ci qu'il faut entrer dans le monde de ce groupe enfin à la hauteur de sa réputation et même de l'adoration que la vieille garde du Black Metal peut porter à ce quatuor.

    Chronique : Aymerick Painless

    DOMGÅRD - Ödelagt

     


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  • MONOLITH CULT - Gospel Of Despair
    Transcending Records
    Style : Doom Metal
    Origine : Royaume-Uni
    Sortie : 2017
    Site Web : www.facebook.com/Monolith-Cult

    MONOLITH CULT - Gospel Of Despair



    01. Disconnection Syndrome / 02. The Gospel Of Despair / 03. Kings Of All That's Lost / 04. Chothia In Memorium / 05. Sympathy For The Living / 06. Complicit In Your Own Abuse / 07. Death Means Nothing

    Si, comme moi, vous vous languissez en attendant le nouvel album des Anglais de SOLSTICE, voici un de ses disciples, MONOLITH CULT, au sein duquel œuvre Izak Gloom à la basse et l'ex-guitariste Lee Grind. Ce groupe publie avec Gospel Of Despair leur deuxième album, qui fait suite à Run From The Light publié en 2013. Entre temps, le groupe a du gérer plusieurs départs de batteur puisque après le départ de Damo Clarke, c'est David Allen qui prend la suite en 2015 et 2016 pour finalement laisser la place à Dan Mullins (ex-BAL SAGOTH, ex-MY DYING BRIDE) qui assure le rôle sur ce deuxième album avant un retour de l'enfant prodige, Damo Clarke, au sein de la famille. Bref, les années défilent vite et MONOLITH CULT redonne donc enfin des signes de vie.

    Au niveau du style, un groupe comme WORLD BELOW peut très largement être cité pour situer le propos, même si les inévitables CANDLEMASS ("The Gospel Of Despair" et "Kings Of All That's Lost") et BLACK SABBATH, période Dio, ne sont jamais bien loin. Bry Outlaw, au chant, assure des parties très typées Heavy Metal, sans envolées lyriques, mais très mélodiques, avec ce grain de puissance en arrière plan. Côté musical, c'est donc une volonté de sonner Heavy, gros et lourd, qui domine, le grain de guitare est chargé en gras, l'accordage est bas sans atteindre les profondeurs obscures non plus, un bon compromis entre lourdeur et mélodicité Heavy tant recherchée. La batterie est plutôt classique, pas vraiment de coup d'éclat de la part de l'expérimenté Dan Mullins, même si on peut reconnaitre le jeu sur les toms inhérent à MY DYING BRIDE, groupe au sein duquel il a joué sur For Lies I Sire en 2009.

    Pour autant, MONOLITH CULT n'en oublie pas d'être efficace, et dans ce domaine l'approche de nos Anglais peut rappeler les excellents ARGUS également, au niveau du chant aussi d'ailleurs. Oscillant entre 6 et 8 minutes, le groupe n'étire pas inutilement les morceaux, n'hésitant pas à titiller les oreilles des Doomsters les plus prudes avec quelques moments de cavalcade, à l'instar d'un "Sympathy For The Living" qui renferme également quelques parties de guitare subtilement doublées (tout comme sur la fin de l'excellent "Death Means Nothing") où l'apport de la basse est assez impressionnant, tout autant qu'il est important à la dynamique et à la qualité du morceau. Si, comme bien souvent dans le style, l'impression de déjà entendu peut dominer au premier abord, la qualité d'écriture des morceaux prend très vite le dessus. Pour ceux qui ont lâchés CANDLEMASS et la qualité médiocre des dernières sorties, voici un groupe qui pourrait se révéler bien plus qu'une simple substitution, il y a une personnalité forte qui amène MONOLITH CULT à explorer d'autres terres que ces longs riffs lancinants typiquement écrits par Leif Edling même si le parallèle avec les débuts des Suédois de CANDLEMASS (période Nightfall par exemple) est clairement une inspiration majeure de ces Anglais.

    Chronique : Aymerick Painless

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  • IXION - Return
    Finisterian Dead End
    Style : Atmospheric Doom Metal
    Origine : France
    Sortie : 2017
    Site Web : www.ixiondoom.com

    IXION - Return



    01. Out Of The Dark / 02. Into Her Light / 03. Hanging In The sky / 04. Back Home / 05. The Ocean / 06. Contact / 07. World Of Silence / 08. Stranger / 09. The Dive (Fade To Blue part 2)

    Groupe à l'univers bien particulier, IXION pratique un Doom atmosphérique capable de transporter l'auditeur dans une dimension quasi stellaire, et ce Return, troisième album du combo breton, ne déroge pas à la règle. Dès "Out Of The Dark", c'est à un véritable voyage musical auquel nous sommes conviés. Lancinant, mélancolique et planant, ce Return, aux atmosphères que l'on peut qualifier d'hypnotiques et relaxantes, nous entraine peu à peu vers la lumière ("Hanging In The Sky"). Enrichissant sa musique de nouvelles sonorités empruntées au Post-Rock ou à la Cold Folk, IXION nous délivre un album tout en finesse et subtilité qui pourra, de par sa richesse, nécessiter quelques écoutes répétées pour en capter la substantifique moelle, mais une fois apprivoisée cette œuvre, belle et envoutante ("The Ocean"), se révèlera enfin à vous pour un bonheur d'écoute sans cesse renouvelé ("Into Her Light", "Stranger") vous emmenant à chaque fois un peu plus loin, et ce sera encore plus vrai si vous vous placez dans des conditions adéquates, à savoir au calme et une écoute au casque, révélant encore un peu plus tout le soin et la délicatesse qui ont été apporté à ce Doom lumineux absolument majestueux... Du grand art de la part d'un groupe au top de l'inspiration !

    Chronique : Nono666

    IXION - Return

     


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  • OPPOSING MOTION - Inertia
    Lion Music
    Style : Progressive Metal
    Origine : Royaume-Uni/France
    Sortie : 2017
    Site Web : www.facebook.com/opposingmotion

    OPPOSING MOTION - Inertia



    01. Endless Ripples / 02. Inertia / 03. The Ghost Tapestry / 04. New Heaven / 05. Machines Of War / 06. Southern Lights / 07. Windows To The Past / 08. Optical Illision / 09. Mirror Image / 10. Nothing Stays The Same / 11. Across The Oceans Of Sand

    Il est facile de tomber dans le piège : lorsque l’on découvre une formation française dotée d’un grand potentiel, l’envie nous prend forcément de déclarer, parfois un peu à la hâte, qu’elle « n’a rien à envier aux pointures internationales »... Cela tombe bien : OPPOSING MOTION est plutôt franco-britannique, et nous avions suivi avec grand intérêt sa progression avec le EP The Illustration (2010), puis un Laws Of Motion (2013) prometteur mais marqué par une production modeste. Ne prenons pas de détours : Inertia surpasse son prédécesseur, et de loin. C’est particulièrement frappant en ce qui concerne la production, beaucoup plus claire et ample. Nous regrettions le manque d’accroche du disque précédent, eh bien soit ! OPPOSING MOTION a également entendu nos doléances à ce niveau en offrant beaucoup plus de repères mélodiques à l’auditeur, embarquant ce dernier avec panache dès "Endless Ripples" et lui offrant par la suite un voyage contrasté et prenant (la semi-ballade "Nothing Stays The Same", le plus direct "Southern Lights"). Voilà qui aide à « digérer » la longueur conséquente de cet opus, qui affiche tout de même 20 minutes de plus que son grand frère ! Mais revenons à son contenu, dont le point d’orgue est atteint lors d’un épique "Machines Of War" qui évoque à votre serviteur le ANGRA de Rebirth (un compliment à mes yeux, si si  !). La deuxième moitié du disque dévoile quelques morceaux légèrement moins marquants (question de goûts…) mais non moins soignés, avant un final grandiose sur "Across The Oceans Of Sands", qui offre un gros travail sur les atmosphères. Cependant, un peu comme l’avait montré "The Fallen Opera" sur l’album précédent, les formats plus compacts me semblent mettre davantage en valeur le potentiel d’OPPOSING MOTION, d’autant que la fin du morceau est encore une fois un peu soudaine. Dans un tel contexte, on vous épargnera l’affront de développer à propos des qualités techniques des musiciens, mais on remarque une grosse performance de la part de Ludo Desa, dont le chant se montre plus varié, offrant même une intervention plus théâtrale sur le morceau-fleuve précité. Bien sûr, il serait injuste à l’égard de ses comparses de dire que le vocaliste est celui qui tire son épingle du jeu. Écoutez, pour vous en convaincre, les parties guitare hallucinantes de Joe McGurk ! Bien sûr, la tendance dans le progressif est au dépouillement et certains râleurs trouveront la folie instrumentale déployée sur Inertia un brin datée mais, pour le profane que je suis, cela reste en totale adéquation avec une certaine vision du style qu’il n’y a aucune raison valable de voir disparaitre. Réjouissons-nous plutôt de voir OPPOSING MOTION conserver un rythme de progression aussi soutenu et affirmer encore plus son style. Si justice il y a, Inertia fera parler du groupe, mais peu importe finalement, nous savons déjà l’essentiel  : en toute objectivité, OPPOSING MOTION n’a rien à envier aux pointures internationales !

    Chronique : Morbid S.

    OPPOSING MOTION - Inertia

     


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  • REVOLUTION SAINTS - Light In The Dark
    Frontiers Music Srl
    Style : Hard Rock/FM
    Origine : États-Unis
    Sortie : 2017
    Site Web : www.revolutionsaints.com

    REVOLUTION SAINTS - Light In The Dark



    01. Light In The Dark / 02. Freedom / 03. Ride On / 04. I Wouldn’t Change A Thing / 05. Don’t Surrender / 06. Take You Down / 07. The Storm Inside / 08. Can’t Run Away From Love / 09. Running On The Edge / 10. Another Chance / 11. Falling Apart

    Deuxième album pour REVOLUTION SAINTS, cet énième supergroupe orchestré par la maison Frontiers. Et ma foi, si l'on ne peut pas dire la même chose de tous les projets du même genre, celui-là passe plutôt bien la rampe. Ce trio composé de Jack Blades, Doug Aldrich et Deen Castronovo pour la batterie et les vocaux faisant bien sûr penser à JOURNEY.

    Light In The Dark est un album énergique et mélodique comme on aimerait en entendre bien plus souvent. L'inspiration est d'ailleurs certainement un cran au dessus par rapport à l'album éponyme, avec des compositions un brin moins marquantes. Pas de titres réellement dispensables ici, à commencer par le premier extrait qui démarre l'album et lui donne aussi son nom...

    "Light In The Dark", à l'intro de Doug Aldrich façon WHITESNAKE, est un hit FM en puissance, certes sans grande originalité mais efficace. "Freedom", dans un style plus atmosphérique, est assez surprenant à cette position, mais demeure une bien belle surprise tant il tient vraiment la comparaison avec les plus grands morceaux de JOURNEY. "Ride On" repart sur un rythme des plus soutenu avec encore un Doug Aldrich se rappelant bien de son passage au sein du groupe à David Coverdale. La ballade arrive, en fait il y en aura deux, et "I Wouldn't Change A Thing" est sûrement la plus réussie ... plus JOURNEY que ça, difficile. "Don't Surrender" déboule et nous remet bien sur les rails pour ce qui est sans doute une des meilleures compositions de l'album. "Take You Down", très riche en riff aussi, reste un poil en dessous, faute à un refrain plus convenu, en étant loin d'être inécoutable cependant. "The Storm Inside" est encore une belle réussite mélodique, imparable avec ses couplets impeccables. La deuxième ballade "Can't Run Away From Love" est peut-être un brin en dessous de la première mais reste inspirée... beaucoup de groupes la voudrait à leur répertoire, c'est sûr ! "Running On The Edge" rameute les troupes, encore une réussite... quant à "Another Chance", on jurerait entendre par endroits l'excellent TRIUMPH. On termine par le plus ambiancé "Falling Apart" et ses claviers purement années 80 mais rappelant de bons souvenirs.

    Encore une fois, en guise de conclusion, pas grand chose à jeter sur ce deuxième essai qui mérite vraiment une écoute plus qu'attentive. REVOLUTION SAINTS pouvant se targuer d'avoir réalisé un album de très bonne facture.

    Chronique : Renegade88

    REVOLUTION SAINTS - Light In The Dark

     


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