• STONEBIRDS - Time
    Autoproduction
    Style : Stoner/Doom/Desert Rock
    Origine : France
    Sortie : 2017
    Site Web : www.stonebirds.fr

    STONEBIRDS - Time

    01. I / 02. Sacrifice / 03. Blackened Sky / 04. Only Time / 05. Shutter Part I / 06. Shutter Part II / 07. Animals / 08. II

    STONEBIRDS, c'était dans mon esprit un groupe de Stoner tout ce qu'il y a de plus respectable, même si les influences n'étaient encore pas trop assimilées et se ressentaient encore beaucoup trop. C'était en 2011, à la période du premier album, Slow Fly, et on pouvait sentir que le groupe avait les capacités d'aller plus loin, ce qu'il a réalisé en 2015 avec le deuxième album Into The Fog... And The Filthy Air en proposant une musique plus ambiante, plus posée, peut-être plus psychédélique, voire progressive. Alors si je n'avais pas prêté attention, à l'époque, à cette sortie, c'est que j'étais un peu passé à travers, mais avec Time, le troisième album du groupe, on ressent une attraction avec cet artwork, et les quelques extraits écoutés m'ont mis sur la piste, de nouveau, de ce groupe Français ayant réussi à dépasser son style de départ.

    Tout d'abord, je connaissais le groupe en quatuor, il opère désormais en trio, une formule payante dans sa version studio, pour le live, il faudra attendre la possibilité de le constater. Mais, ce qui frappe c'est que le groupe fonctionne en trio dans le son, une basse, une guitare, un batterie dans l'approche générale, pas de multiplication des pistes de guitare pour grossir le son, si ce n'est sur "II", et cela donne un esprit non minimaliste mais proche du Desert Rock. Time s'ouvre donc sur une introduction "I" qui déboule sur "Sacrifice" et son mélange de Stoner, de Doom et d'Alternative Metal qui me ramène directement aux meilleures heures de DEFTONES par exemple (White Poney) ou THE PSYKE PROJECT, ce mélange de Doom Metal et de Post-Hardcore plus moderne. Alors si ces éléments peuvent effrayer, au premier abord, les amateurs du genre Doom, dans le propos, on reste sur quelque chose de rampant et bien gras. C'est aussi là le point de différence avec son aîné, le côté plus sombre de ce Time car si Into The Fog... And The Filthy Air explorait le côté lumineux du genre, ce nouvel album renvoie une certaine contemplation d'un esprit sombre, et cela se vérifie dans les artworks, le premier avec sa pochette blanche, son visage féminin, ses traits épurés mais jolis, alors que le deuxième se fait sur fond noir, un vieil homme barbu et une imagerie plus mystique.

    Musicalement, vous l'aurez compris, les amateurs du premier album ont peut-être quitté le navire depuis bien longtemps, mais la musique de STONEBIRDS sonne bien plus personnelle ici et peut être moins rattachable à une période, la nécessité de se laisser aller dans l'écoute de l'album, la nécessité de prendre du temps pour l'appréhender fait que l'on s'en lassera bien moins vite, d'autant plus que les arrangements sont plutôt efficaces, sur un titre comme "Blackened Sky" et ses chœurs aérés ou ses voix plus gutturales pour amener du relief, rien n'est laissé au hasard. Ensuite, on constate que la voix a un traitement à base d'effets, un choix judicieux car on se rappelle justement le chant du premier album qui, en version plus brute, manquait d'accroche. On est là dans quelque chose d'assez standard avec ces passages aériens où la réverb' est reine mais le résultat est là, comme si le groupe s'était cherché pendant un moment avant d'arriver à ce style à la croisée des chemins de différents autres et lorsqu'il décide de doubler les passages avec une voix plus rocailleuse, cela permet de casser un peu l'effet de base et de ne pas tomber dans un côté lisse.

    La basse de Sylvain Collas prend également une ampleur très intéressante dans cette mixture ("Only Time", "Shutter Part 2") pouvant supporter l'architecture d'un morceau comme prendre le lead et se placer devant les autres, la formule trio permet également cela, et, là aussi, c'est une grande réussite car le jeu de Sylvain est assez fluide mais pas trop, l'attaque peut aussi se faire puissante, là aussi pour insuffler du relief dans une musique qui a tout pour être plate. Alors c'est vrai que certains schémas ont tendance à revenir d'un morceau à l'autre, comme les chœurs aérés de "Only Time" revenant sur "Shutter Part 1", mais il y a ici suffisamment de différences entre un "Sacrifice" et "Shutter Part 2" et "Only Time" pour penser que cela fait partie d'un concept général. STONEBIRDS confirme donc ce qu'il avait laisser supposer avec la sortie du deuxième album, le Stoner (qui ressurgit sur un très bon "Animals") n'est plus la seule expression du groupe, le trio y mêle du Doom, du Progressif, du Psyche, du Desert Rock, de l'Alternatif pour créer un spectre sombre, une entité que je n'avais pas décelé à l'époque, se créant un univers musical et graphique identifiable au milieu de la masse de groupes, un changement d'orientation bénéfique qui a débouché sur ce Time qui est de loin le meilleur album du groupe, un groupe à surveiller de prêt car désormais les bases sont solides pour aller plus loin. Content de retrouver ce groupe !

    Chronique : Aymerick Painless

    STONEBIRDS - Time

     


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  • HOODED MENACE - Ossuarium Silhouettes Unhallowed
    Season Of Mist
    Style : Doom/Death Metal
    Origine : Finlande
    Sortie : 2018
    Site Web : www.facebook.com/HoodedMenace

    HOODED MENACE - Ossuarium Silhouettes Unhallowed



    01. Sempiternal Grotesqueries / 02. In Eerie Deliverance / 03. Cathedral Of Labyrinthine Darkness / 04. Cascade Of Ashes / 05. Charnel Reflections / 06. Black Moss

    HOODED MENACE était jusque là le jouet de Lasse Pyykkö, guitariste, bassiste, chanteur en studio, celui là même qui se cache derrière le groupe de Death Metal, CLAWS. Avec Darkness Drips Forth, le Finlandais avait commencé à ouvrir la voie à une collaboration plus générale et non plus cantonnée au batteur, avec le fidèle Pekka Koskelo, et le résultat s'en trouvait foncièrement différent de ce que propose le groupe habituellement, à savoir un Doom Death Metal assez rythmé, bien cradingue, sur lequel se plaquent des leads imparables avec des lignes mélodiques entêtantes, le parallèle avec PARADISE LOST est tout trouvé.

    Alors, pas que le précédent album sorti en 2015 était mauvais, il était juste différent, comme si Lasse se sentait prisonnier d'un style l'enfermant comme dans un carcan dont il voulait s'échapper, et en ce sens Darkness Drips Forth est plutôt une réussite, de quoi remettre les bases saines et bien à plat pour mieux repartir de l'avant, regagner les abîmes faussement lumineuses comme HOODED MENACE aime nous les dépeindre. Mais avec Ossuarium Silhouettes Unhallowed, cinquième et nouvel album du groupe, les Finlandais reviennent à ce côté mélodique qui matche de nouveau sans problème. L'introduction de "Sempiternal Grotesqueries" résonne comme un classique du Doom Death Metal, ligne mélodique pure avec une mélancolie propre à la musique Métal Finlandaise, et que penser alors de cette figure sur la fin de "In Eerie Deliverance", là aussi on pense à PARADISE LOST et cette touche légèrement New Wave / Dark Wave plutôt dansante, une danse macabre c'est certain !

    On pense que "Cathedral Of Labyrinthine Darkness" va nous ramener vers l'album précédent, mais de nouveau un lead de guitare très éthéré se fait entendre alors que le mur gras continue de sonner derrière, comme une menace rampante, toujours vivace même lorsqu'elle se fait moins sentir au premier abord, ce morceau nous plonge alors dans une léthargie glaciale. Et ce n'est pas un hasard si cela sonne si froid, le traitement insufflé à la batterie est également froid, les cymbales sonnent sèchement, implacable, de même que cette caisse claire d'où ne se dégage qu'un sentiment moribond alors que les guitares et la basse vous font remonter cette noirceur des abîmes, comme si la Terre possédait un cœur gelé et que HOODED MENACE vous le remontait à travers les veines, et lorsque la noirceur commence un peu trop à prendre le dessus, un sursaut faussement lumineux vous ramène à la vie, un électrochoc Doom Death Metal en quelque sorte.

    Et Lasse de s'amuser à vous plonger la tête dans la crasse poisseuse, vous la ressortir à l'air presque respirable pour vous replonger dans cette crasse encore plus poisseuse, ce jeu de changement d'ambiance incessant entre riffs Doom Death Metal et leads mélodiques à grand coups de cassure comme respiration salvatrice pour mieux replonger, ce petit jeu sadique s'avère totalement pertinent, on y retrouve ce sens de l'arrangement fin, de la composition à deux guitares. La véritable nouveauté est donc le chanteur, Harri Kuokkanen, batteur, chanteur, des géniaux HORSE LATITUDES, dont la voix Death ne surprendra pas les fans de la première heure d'HOODED MENACE, et ce batteur, Otso Ukkonen, qui, là également, ne fera pas injure à ses prédécesseurs, son rôle principal étant de faire le moins vivant possible, ce qu'il arrive à faire sans problème, tout en étant percutant, comme des coups de pics à glace.

    Une nouvelle fois, sans grande originalité mais avec un sens de la composition dans un style Doom Death Metal immédiat, HOODED MENACE réussit à faire de ces 40 minutes une décadence maitrisée, une production de plus en plus pertinente en évitant soigneusement de sonner trop lisse, un artwork une nouvelle fois réussi, signé Adam Burke (PILGRIM, PERDITION TEMPLE, MARE COGNITUM). Ceux qui ont découvert le groupe à leurs débuts regretteront peut-être cet abandon d'un style plus rentre dedans, des parties plus foncièrement Death que Doom en rythmique qui donnait une certaine originalité aux Finlandais et un goût de naïveté aux premiers opus. Les Finlandais ont assombri leur propos et avec un Ossuarium Silhouettes Unhallowed comme plaidoirie, difficile de leur en tenir rigueur, mais surtout, Lasse a réussi à s'entourer de musiciens qui partagent sa vision du Doom Death car lorsque l'on voit le pedigrée des gaillards, cela installe une légitimité intuitive. Enfin, pour les amateurs sachez que la version digipack contient la reprise du "Sorrows Of The Moon" de CELTIC FROST en bonus avec une production bien différente du reste de l'album, une cover qui leur va plutôt bien et qui nous ramène justement vers les débuts du groupe et qui n'est pas présente sur la version LP.

    Chronique : Aymerick Painless

    HOODED MENACE - Ossuarium Silhouettes Unhallowed

     


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  • QUATRO, SCOTT & POWELL - Quatro, Scott & Powell
    Rhino
    Style : Rock
    Origine : Royaume-Uni
    Sortie : 2017
    Site Web : www.facebook.com/quatro.scott.powell

    QUATRO, SCOTT & POWELL - Quatro, Scott & Powell



    01. Slow Down / 02. Long Way From Home / 03. Tobacco Road / 04. If Only / 05. Bright Lights Big City / 06. Pain (Band Version) / 07. Just Like A Woman / 08. Mend A Broken Heart / 09. The Price Of Love / 10. Broken Pieces Suite / 11. I Walk On Gilded Splinters / 12. Late Nights Early Flights / 13. Little Sister / 14. Fever / 15. Tossin' and Turnin' / 16. Pain (Orchestral)

    Ce QUATRO, SCOTT & POWELL, paru fin 2017, réunit trois grands noms des glorieuses années 70, et prend l'air d'un super-groupe de dinosaures (dans le sens gentil et taquin du terme, entendons-nous bien). Il se compose d'Andy SCOTT de THE SWEET (ah ce "Ballroom Blitz" !), de Don POWELL (SLADE ... "Cum' On Feel The Noize" et ses innombrables reprises déjà) et bien sûr de Suzi QUATRO ("Can The Can"). L'intérêt est tout de même relativement limité au premier abord quand on sait que la très grande majorité de l'album est composé de reprises. Mais c'est une fausse impression car au final, on y trouve son compte au fil des écoutes. L'ensemble s'écoute sans déplaisir, et de se dire que les trois acolytes vieillissent plutôt pas trop mal. Pas vraiment d'ennui... de "Slow Down", la reprise de Larry WILLIAMS, et ses cuivres endiablés, à "Little Sister" composé par Mort SHUMAN himself (interprété pour la première fois en 1961 par un certain Elvis PRESLEY). On y retrouve un mélange d'intonations Rock, Bluesy, Jazz qui forcent le respect car accomplis par des musiciens chevronnés.


    "Tobacco Road" est réellement différente de celle proposée par David Lee ROTH, certes plus lente mais avec peut-être plus d'âme, et du coup pas inintéressante du tout (les passages orgue/guitare sont excellents et le riff principal bien retranscrit). "If Only", une des ballades signée Suzy QUATRO, est à retenir, de même que la reprise Blues de Jimmy REED "Bright Lights Big City". On sera un peu plus timoré sur le "Just Like A Woman" de Bob DYLAN ou la version de "The Price Of Love" (bien meilleure par WAYSTED sur leur non moins excellent album Back From The Dead)... la voix de Fin collant à merveille pour ce genre de titre. Mais tout cela reste, bien entendu, une affaire de goût. Concernant les nouvelles compositions, on préfèrera la ballade "Pain", assez réussie, au plus poussif "Long Way From Home" sans être néanmoins non dénué de qualités. Le jazzy "Mend Of A Broken Heart", interprété et composé par Andy SCOTT, passe bien la rampe avec ses arrangements saxo/orgue, à écouter au coin du feu avec un bon whisky par exemple... A noter aussi l'énorme curiosité de Suzy QUATRO "Broken Pieces Suite" et ses chants de Noël, continuant sur un riff bien Hard avec une deuxième partie assez riche... pas si loin du "School's Out" d'ALICE COOPER. Enfin, "Late Nights Early Flights" (QUATRO/SCOTT), aux allures de classique, reste bien en tête et s'avère être encore une réussite. N'oublions pas l'ultra rabaché "Fever" qui reste malgré tout ici encore bien appréciable.


    Bref, en résumé, ce QUATRO SCOTT & POWELL s'avère être une bonne surprise et mériterait une distribution du coup bien moins restreinte. Note maximale volontiers s'il s'agissait uniquement de compositions originales. La prochaine fois ...

    Chronique : Renegade88

    QUATRO, SCOTT & POWELL - Quatro, Scott & Powell

     


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  • SOL INVICTUS - Blood Is Thicker Than Water
    The Ritual Productions
    Style : Black Metal
    Origine : France / Uruguay
    Sortie : 2017
    Site Web : www.facebook.com/solinvictusbm

    SOL INVICTUS - Blood Is Thicker Than Water



    01. The Sea Was Red / 02. Time To Awake / 03. Libertad O Muerte / 04. La Mort Avant Le Courage / 05. An Ocean

    Rencontre entre la France et l'Uruguay, SOL INVICTUS réunit, au cœur de ce projet longue distance, Fy d'AKSAYA (batterie) et L.W. Alexander d'OPUS DIABOLI (vocaux, guitare, basse) qui nous exécutent là un Black Metal sans concession qui frappe là où ça fait mal, le duo s'inscrit dans une ligne guerrière se voulant plus proche de ce que peut proposer L.W. Alexander au sein d'OPUS DIABOLI que du style pratiqué par AKSAYA qui, lui, donne dans un registre beaucoup plus moderne. Percutant, brutal et agressif, "The Sea Was Red", qui ouvre ce Blood Is Thicker Than Water, nous entraine d'emblée dans l'univers destructeur du combo. Et il en sera de même tout au long des cinq titres que comporte ce premier essai ! A aucun moment le groupe ne relâche ses efforts pour cracher sa haine à travers un True Black qui nous assaille et nous prend à la gorge. Fort d'une intensité indéfectible, SOL INVICTUS nous balance un Black radical et cru qui parlera sans aucun doute aux amateurs de combos tels que GORGOROTH, GRAVELAND ou DARK FUNERAL.

    Chronique : Nono666

    SOL INVICTUS - Blood Is Thicker Than Water

     


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  • BUCIUM - Miorița
    Audiosoma
    Style : Progressive Folk Rock
    Origine : Roumanie
    Sortie : 2017
    Site Web : www.bucium.com.ro

    BUCIUM - Miorița



    01. Miorița  / 02. Codrule, Măria Ta / 03. Frunză Verde de Trei Flori / 04. Frunză Verde, Foi Mărunte / 05. Mândra Mea, Nu Mă Certa / 06. Mirel Tinerelu’ / 07. Voinicel Înstelat / 08. Rai / 09. Când De-Acasa Am Plecat / 10. Cântecel De Asfințit / 11. Zorile / 12. La Marginea Codrului / 13. Sus, la Cheia Raiului
     
    Né en 2000 à Bucarest, en Roumanie, BUCIUM s'apparente à une énigme. Une activité très disparate, très locale également, le groupe publie une démo, Miorița, en 2002 et un premier album, Voievozii, en 2008 avant de disparaître des radars. De nombreux changements de line-up s'effectuent également au sein du groupe qui se stabilise autour d'un bassiste, un batteur, une violoniste, un violoniste-guitariste et un claviériste-guitariste-chanteur, le tout aidé en fonction du besoin des différents titres de multitudes d'instrumentistes. Le groupe œuvre dans un Folk Metal que l'on qualifierait plutôt de Folk Progressive Rock avec cette coloration qui lorgne assez régulièrement vers Steven Wilson (PORCUPINE TREE) dont la douceur trouve son équilibre dans cette voix posée et suave mais virile d'un Andi Dumetrescu pouvant évoquer Fernando Ribeiro (MOONSPELL) ou Till Lindemann (RAMMSTEIN).

    En 2017, les Roumains reviennent avec un deuxième album, Miorița, sur lequel on va retrouver des titres issus de cette première démo, le tout formant une histoire sur l'ensemble des 13 titres composant cette œuvre qui disons le d'entrée, nécessite une immersion totale. Cet album est donc une réédition de la première démo améliorée avec des titres supplémentaires, une réédition d'une compilation proposée à l'origine en 2010. Le packaging de l'album tout d'abord, il faut le signaler, est hors du commun, tout comme l'album live publié l'an passé, le groupe a choisi un format spécial d'une pochette carton avec un carton imprimé recto verso par titre à l'intérieur, un soin apporté à ce "coffret" carré d'une vingtaine de centimètres qui attire forcément l’œil, mais c'est surtout le contenu qui va attirer l'oreille car on y retrouve la délicatesse d'un Folk Rock loin des clichés festifs mais pas foncièrement sombre pour autant, on est là sur des sonorités que l'on retrouve dans le Viking Metal, le tout jumelé à un Rock Progressif très cristallin assez loin des propos saturés et distordus dont on a l'habitude de parler ici, c'est clair !

    Et pourtant, la magie opère et l'écoute de cet album, Miorița, se révèle assez vite dans sa globalité depuis le premier titre éponyme qui nous renvoie vers l'ANATHEMA actuel, très Floydien dans l'esprit et une musique Folk bien prononcée, l'esprit Progressif se montre sans délai, chaque instrument se pose là avec délicatesse et en prenant le temps de s'intégrer à l'ensemble sans violence. D'ailleurs ce premier morceau est instrumental comme pour laisser digérer le style du groupe à l'auditeur et ce sont donc les cordes qui se chargent de donner le côté mélodieux presque chanté que les oreilles peuvent retenir, même si quelques chœurs se font entendre sur la fin, des chœurs là aussi plutôt nordiques dans l'esprit avant une noirceur sublime sur "Codrule, Măria Ta" où la voix très posée fait peser une ombre sur ce début d'album, bien accompagnée par un violoncelle parfaitement utilisé pour l'ambiance. Et voilà ensuite le moment Wilsonien absolument entêtant sur "Frunză Verde Foi Mărunte". Les morceaux reposent sur une musique posée, très cotonneuse, assez mélancolique et des lignes de chant magnifiquement posées et interprétées, chaque ligne reste en tête et on se laisse alors emmener dans ce voyage initiatique qui laisse entrevoir des sentiments que les albums de Métal "standards" ne peuvent pas nous faire ressentir, je pense là à certains album de PENDRAGON ou MARILLION, la frange anglaise du Neo Prog, mais ceux qui connaissent mieux que moi ce mouvement pourraient être plus précis à ce sujet.

    C'est avec "Voinicel Înstelat" que les Roumains introduisent leur visage le plus Métal avec ces guitares et cette batterie plus martelée, un court passage qui permet d'éviter la monotonie et qui introduit aussi parfaitement l'autre point d'orgue de cet album, le titre "Rai" où la voix d'Andi fait encore des merveilles lorsqu'il chante le titre de ce morceau à l'infini. BUCIUM nous offre simplement un album beau, comme une respiration au milieu des autres plus brutaux que l'on a pour habitude de vous proposer, un album où ils mêlent les histoires traditionnelles roumaines à une musique utilisant des codes traditionnels mais bien ancrés dans l'ère actuelle et d'ailleurs les roumains sont clairs à ce sujet, ils ne défendent pas un retour aux sources dont ils chantent des instants mais que l'on s'en nourrissent pour ne pas s'éloigner des bases, un rapprochement avec la nature et pour cela je vous conseille l'écoute au casque au milieu des bois d'un titre comme "Cântecel De Asfințit", pas forcément le titre le plus calme de cet album, justement pour bien prendre conscience de la nature vivante de ce qui nous entoure.

    Extrêmement produit, cet album montre un groupe sûr de son identité, Miorița regorge de petits détails, parfois infimes comme des doublements de voix par un Andi parlant pratiquement pour un côté plus posé encore, des arrangements très fins qui laisse une redécouverte à chaque écoute, un petit bijou de Folk Progressive Rock qui vous plante là par surprise, une belle découverte !

    Chronique : Aymerick Painless

    BUCIUM - Miorița

     


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  • SINISTRO - Sangue Cássia
    Season Of Mist
    Style : Post Doom Metal
    Origine : Portugal
    Sortie : 2018
    Site Web : www.sinistroband.com

    SINISTRO - Sangue Cássia



    01. Cosmos Controle / 02. Lotus / 03. Petalas / 04. Vento Sul / 05. Abismo / 06. Nuvem / 07. Gardenia / 08. Cravo Carne

    Le nom de SINISTRO a énormément circulé ces derniers temps, le groupe capitalisant sur la bonne réception de Semente, leur deuxième album publié en 2016, mais pour conclure la chose, il fallait à ces Portugais assurer ce troisième album qui voit le jour en ce tout début d'année 2018. Le timing est plutôt bien tombé, bonne réception du deuxième album, de nombreuses tournées dont une en première partie de PARADISE LOST et PALLBEARER, autant vous dire que le public de ces deux groupes sont des cibles privilégiées pour SINISTRO. Le teasing monte parfaitement donc jusqu'à la sortie de ce Sangue Cássia  qui doit installer ce groupe sur le devant de la scène.

    On y retrouve là le bassiste de MOURNING LENORE, Fernando Matias, groupe dont le seul album montrait des dispositions très intéressantes, et on retrouve d'ailleurs cette pesanteur et cette grisaille attirante au sein de SINISTRO, même si, avec le chant féminin, notre instinct nous pousse plus à rapprocher cela de BATHSHEBA, THE WOUNDED KINGS ou JEX THOTH, ce qui n'est pas tout à fait faux mais surtout très réducteur. La lourdeur du titre d'ouverture "Cosmos Controle" s'installe sur 11 minutes avec une progression vers une mélancolie qui nous renvoie également vers CHELSEA WOLFE ("Abismo"), notamment son dernier album, les guitares bien lourdes rampent sans discontinuer alors que Patricia Andrade apporte une délicatesse très fragile qui contrebalance parfaitement le propos.

    Un mot sur cette production très vivante. Si la batterie se retrouve un peu en arrière, c'est pour mieux faire ressurgir cette impression de bloc monolithique qui, pour le coup, nous évoque plutôt un DOLORIAN ("Lotus" et sa ligne lead entêtante) et, avec le gras des guitares, la chape de plomb nous maintient définitivement dans un état léthargique. Ce début d'album est absolument parfait, le mix entre lourdeur et douceur est à son point d'équilibre pour nous emmener ensuite vers un Post-Doom où les ambiances se font un peu plus lumineuses. La voix posée de Patricia se pose comme une fleur sur des structures moins typées couplet/refrain et donc foncièrement moins Rock que le début d'album et on revient vers cette affiliation à CHELSEA WOLFE qui est ici particulièrement flagrante. Pourtant, le chant en Portugais, une musique plus Doom et plus portée sur les guitares, réussissent à démarquer SINISTRO d'une comparaison trop évidente et on pense plus à un Trip-Hop à la MASSIVE ATTACK pour un titre comme "Nuvem", le titre le plus ambiant et posé de ce Sangue Cássia, qui va reprendre sur sa fin un visage bien plus Doom ambiant avec un travail d'arrangement et de production sur une guitare lead chargée d'insuffler cette part de mélodie dérangeante dans un paysage très sombre. Même la voix, au premier abord plus lumineuse, finit par se montrer très noire, mais le côté cristallin du chant forme cette branche à laquelle on s'accroche, alors lorsque sur "Cravo Carne" la chant se fait sombre, le sol s'efface sous nos pieds et la chute s'annonce inéluctable, comme une fin malheureuse et sans espoir annoncée depuis l'excellent "Cosmos Controle".

    Avec Sangue Cássia, les Portugais confirment le bon choix fait avec celui fait par Patricia Andrade au chant initié lors du EP Cidade (2013), poursuivi sur Semente, mais qui trouve ici un équilibre certainement plus brut en surface, les claviers étant moins présents par exemple, le travail sur les compositions se révèle pourtant bien plus fin. De même la production avec un chant mieux intégré dans la pesanteur régnant sur ce nouvel album par rapport à la mise en avant dont bénéficiait cet élément aux détriments de la lourdeur précédemment est également un signe de l'intégration à long terme de cette actrice qui offre là une prestation plus qu'aboutie et qui porte cet album vers un niveau supérieur que ce que le groupe pouvait proposer jusque là. Une bonne pioche qui se confirme, et c'est désormais flagrant, SINISTRO n'a rien du coup promotionnel, ce groupe possède une personnalité qui commence à prendre forme, doucement et dans une noirceur qui lui va très bien, une noirceur ambiante plus que dans l'accordage des guitares et la recherche du riff le plus gras possible.

    Chronique : Aymerick Painless

    SINISTRO - Sangue Cássia

     


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  • ABHORDIUM - Omega Prayer
    Autoproduction
    Style : Black / Death Metal
    Origine : Finlande
    Sortie : 2017
    Site Web : www.abhordium.com

    ABHORDIUM - Omega Prayer



    01. The Chronology Of Decadence / 02. Channeled Be My Hate / 03. Asebeia / 04. Obsidian Chamber / 05. Perpetual Desertification / 06. At The Highest Temple / 07. Dreary Touch Of The Void / 08. From The Depths I Slithered / 09. Omega Prayer

    Passer de trio à quintet n'est pas quelque chose d'anodin dans la vie d'un groupe, d'autant plus lorsque des membres de longue date décident de quitter le navire entre temps. Le premier album d'ABHORDIUM avait été réalisé ainsi, en trio, Arttu Aalto à la batterie, Kari Laaksonen au chant et Jarko Neuvonen à la guitare et à la basse, mais depuis 2011, Jarko a quitté le groupe en 2016, de même que Jussi Saarinen, le bassiste qui avait intégré le groupe après la sortie du premier album. Sauf que, lorsque l'on pratique un Death Black Metal comme les Finlandais d'ABHORDIUM, il y a souvent une recherche de puissance qui se traduit généralement par deux guitares, surtout vrai pour le live car en studio, tout est réalisable.

    D'autant plus que le groupe se dirige de plus en plus vers le Black Metal comme le montre ce deuxième album, Omega Prayer, avec en ligne de mire claire MARDUK ou DARK FUNERAL, un Black Metal avec de franches incartades vers le Death Metal, notamment dans son impact direct et sans fioritures. Toutefois, avec cet album, les Finlandais se démarquent quelque peu, déjà avec un premier titre, "The Chronology Of Decadence", qui penche plus vers le Death Metal que les autres titres, mais aussi cet "Asebeia" renforcé par des chœurs qui peuvent renvoyer vers ENSLAVED pour un effet Pagan Black Metal plutôt réussi. Après un début d'album sans grande originalité, ABHORDIUM dévoile peu à peu ses armes, et c'est bien lorsque le groupe tire sur le Black qu'il se fait le plus efficace, à l'image de cette fin d'album que le récent MARDUK ne renierait pas. Le chant de Kari Laaksonen confirme ce penchant Black Metal, un esprit guerrier habite son chant assez largement vomi même si les lignes de chant ne font pas preuve de grande originalité.

    Niveau production, s'il est difficile de montrer du doigt un défaut flagrant, on peut tout de même relever que les guitares manquent de profondeur, comme si elles étaient en devant de scène sans rien derrière, de même que la batterie, dont on distingue bien les différents éléments mais manque cruellement de vie pour rendre ce Death Black Metal aux couleurs mélodiques bien plus réel et terrifiant par la même occasion. Mais, malgré cela, on note tout de même des excellents titres comme "Asebeia", "Perpetual Desertification", "From The Depths I Slithered" et "Omega Prayer", des titres où l'ambiance prime plus, le groupe n'hésitant pas à jouer la carte du mid tempo pour rendre le reste bien plus violent et des titres qui vont parler aux amateurs de MARDUK ou BEHEMOTH.

    Avec Omega Prayer, ABHORDIUM franchit bien un palier et se place dans un peloton dans le ventre mou, un changement de direction plutôt réussi pour ces Finlandais capable de proposer une musique intense relevée de leads frénétiques typés Black Metal mais aussi des parties plus Pagan Black Metal, une palette assez large au sein de laquelle, le groupe s'exprime avec conviction et force, un groupe à surveiller car si ce n'est encore pas le grand album marquant, celui-ci se révèle être un album charnière, servant de base solide à une suite que l'on espère voir continuer vers le Black Metal, terres où le groupe est le plus efficace.

    Chronique : Aymerick Painless

    ABHORDIUM - Omega Prayer

     


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  • MOTHER & PEARL - Psycho Thrill
    Symbol Musik / Brennus Music
    Style : Groove Metal / Metalcore
    Origine : France
    Sortie : 2017
    Site Web : www.mother-and-pearl.com

    MOTHER & PEARL - Psycho Thrill



    01. Psycho Thrill / 02. Renegades / 03. A Two Sided Man / 04. Remember The Noise / 05. Sin And Love / 06. Zero Fortune / 07. The Chosen One / 08. Never Again / 09. You Suffer / 10. Twisted / 11. Up In Flames / 12. They Are My Blood

    Si Inner Voice, le premier opus du combo lyonnais MOTHER & PEARL, laissait déjà entrevoir des choses intéressantes qui, toutefois, demandaient à être encore un peu approfondies, nous laissant alors sur une impression quelque peu mitigée, fort heureusement, il en est tout autre de ce Psycho Thrill véritablement dopé aux amphétamines. Dire que ça envoie du lourd serait un euphémisme ! Le style du groupe se fait désormais plus mature, semblant s'être grandement affirmé, à travers un Metal protéiforme qui navigue entre Groove Metal et Metalcore, capable de tout défoncer sur son passage, le tout servi par un son énorme, rendant ce second album particulièrement dévastateur. Musicalement, on pourra, sans trop se tromper, situer le propos des Rhône-Alpins au croisement de groupes comme KILLSWITCH ENGAGE, LAMB OF GOD, MACHINE HEAD et SYSTEM OF A DOWN, les vocaux, qui alternent chant hurlé et clair, évoquent d'ailleurs assez souvent un certain Serj Tankian ("Renegades", "The Chosen One", "Never Again"), le tout magnifiquement soutenu par des guitares incisives, des riffs ravageurs et une rythmique plombée particulièrement solide. Tout au long des quelques 48 minutes que dure ce Psycho Thrill, aucun temps mort, aucune faiblesse, MOTHER & PEARL vous prend à la gorge et ne relâche que très rarement la pression, tout ici a été pensé pour un maximum d'efficacité et, disons le tout de suite, c'est une réussite ! Chaque titre va droit à l'essentiel, ne s'encombrant guère de fioritures, ça frappe là où ça fait mal, et c'est ça qui est bon !!! Avec ce second album, MOTHER & PEARL franchit une nouvelle étape, s'imposant comme un des plus gros espoirs de la scène « modern metal » française actuelle, alors si vous êtes quelque peu en manque de folie métallique, cette nouvelle réalisation des Lyonnais est toute indiquée pour combler vos attentes.

    Chronique : Nono666

    MOTHER & PEARL - Psycho Thrill

     


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  • BESTIALORD - Law Of The Burning
    Symbol Of Domination / Cimmerian Shade Recordings
    Style : Black/Speed Metal
    Origine : États-Unis
    Sortie : 2018
    Site Web : www.facebook.com/Bestialord

    BESTIALORD - Law Of The Burning



    01. The Doom That Came / 02. Vermin / 03. All Fall Down / 04. Law Of The Burning / 05. Marduk Kurios / 06. I Am Pain / 07. Loathed Be Thy Name / 08. Above The Vaulted Sky / 09. What Is The End

    MANILLA ROAD, au même titre que VENOM, offre une vision très old-school et primaire du Metal, y mélangeant le Black, le Speed, le Death, le Doom, bref tout ce qui est crade et pue la mort ! Au premier abord, on a souvent un mouvement de recul en ce demandant où veut en venir le groupe, mais au final, c'est l'authenticité qui finit toujours par ressortir. Un ex-membre de MANILLA ROAD revient avec un nouveau groupe, offrant là son premier album, Law Of The Burning, il s'agit de Mark Anderson, bassiste du groupe de 2000 à 2002, qui tient ici le chant et la guitare au sein du trio BESTIALORD. L'homme est accompagné de Chris Johnson, batteur de SANCTUS INFERNUM aux côtés de Mark justement, la basse étant ici tenue par Rob Harris pour compléter le trio, format de groupe standard pour le style.

    Alors, pour ceux qui connaissent SANCTUS INFERNUM, on est justement pas très loin avec ce Law Of The Burning mais en même temps assez loin. Dans les intentions, on sent que la patte est la même, sauf qu'ici tout est brut, peut être un peu trop parfois, avec SANCTUS INFERNUM, c'est plus produit, plus moderne également dans la production. C'est d'ailleurs ce qui frappe en premier, le côté plat de la production, le grain de la guitare est aussi habillé qu'une playmate sur la page de juillet d'un calendrier pour chauffeur routier (ah le cliché !), la basse est plutôt noyée dans l'ensemble et la batterie est d'un naturel assez déconcertant. Toutefois, à l'image d'un "Loathed Be Thy Name", le travail d'arrangement et de production est bien plus fin que ce que l'on entend en surface, le style exigeant que vous vous immergiez totalement dans la musique, et au final, BESTIALORD démontre qu'il n'est pas obligé de survitaminer les guitares, d'en avoir 2 ou 3 d'ailleurs, de trigger la batterie, pour faire vivre des émotions à l'auditeur. Il faut juste savoir lâcher prise pour entrer dans l'univers proposé là, une chose de plus en plus difficile dans notre société qui nous pré-mâche un peu tout maintenant.

    Attention, il y a bien quelques défauts sur cet album, le style brut et old-school ne couvre pas tout, la verrue de la guitare en son clair au début et à la fin de "All Fall Down", un son de caisse claire trop présent ("The Doom That Came") expriment des choix qui, s'ils avaient été dans le sens de l’esthétisme, n'auraient pas dénaturer pour autant le propos initial. Et lorsque le trio s'essaie à ralentir le rythme, ce n'est pas encore au niveau du reste, pour exemple cet ultime "What Is The End" qui brille surtout pour son solo central et nous laisser entrevoir un potentiel également dans ce domaine, mais ce titre n'est pas tellement marquant, il ne s'y passe pas grand chose malheureusement.

    Pour le reste, la musique de BESTIALORD n'est pas extrême, souvent proche du Heavy Speed Metal d'un VENOM, c'est la voix de Mark Anderson qui la rend moins accessible. Un peu comme ACID WITCH, la voix tire sur le rendu Black Metal par son aspect crasseux, enlaidie par une approche gutturale qui correspond parfaitement avec l'effet escompté. Cet album n'est cependant pas aussi inspiré que les grandes œuvres de MANILLA ROAD, il manque encore un peu de folie, on a envie de taper du pied mais pas encore envie d'headbanguer avec mamie venue pour le gigot du dimanche, un album moyen qui passera comme il est venu mais qui permettra de dire plus tard, « voilà comment tout a commencé », les bases étant tout de même solides.

    Chronique : Aymerick Painless

    BESTIALORD - Law Of The Burning



     


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  • EUROPE - Walk The Earth
    Silver Lining Music
    Style : Hard Rock
    Origine : Suède
    Sortie : 2017
    Site Web : www.europetheband.com

    EUROPE - Walk The Earth



    01. Walk The Earth / 02. The Siege / 03. Kingdom United / 04. Pictures / 05. Election Day / 06. Wolves / 07. GTO / 08. Haze / 09. Whenever You're Ready / 10. Turn To Dust

    Ce nouvel EUROPE version 2017 risque de passer bien inaperçu, et c'est bien dommage. En effet, Walk The Earth fait partie de ce genre d'album qui peut laisser froid dans un premier temps, de par son aspect difficile d'accès. Mais à force d'écoutes répétées, il s'avère au final être l'un des plus inspirés depuis un bon moment... (Secret Society sans doute, mais les avis peuvent bien sûr diverger).

    Le morceau titre s'avère être une totale réussite, avec ses couplets poignants où Joey Tempest se transcende et prouve que sa voix est toujours au top. On est toujours surpris par ce rythme assez lancinant, même si c'est le cas depuis bien des albums, pourtant ici un supplément d'âme règne sans conteste. "The Siege" fera le même effet, mais là c'est plutôt le refrain qui reste... quoiqu'il en soit, seconde réussite. "Kingdom United" poursuit dans l'excellence avec un esprit quelque part proche de THIN LIZZY. Mention pour les chœurs faisant office de refrain. La ballade arrive, et le pari est diablement osé tant elle s'éloigne du commun. Et encore une fois, tout peut paraitre ennuyeux au premier abord, mais quelle réussite en fin de compte. Et cet esprit très seventies qui rôde avec ces notes de piano qui rappellent cette fois l'immense PAVLOV'S DOG (Avis personnel au demeurant pour la comparaison). Bref... ambiance magique pour une ballade atypique. "Election Day" est le premier titre au rythme plus soutenu, et vaut surtout par l'envolée lyrique sur le refrain, mais toujours pas de faux pas ici. Et ce n'est pas avec "Wolves" qu'il arrivera, bien qu'encore une fois l'on soit surpris par cette lenteur. Pourtant, en lui laissant sa chance, ce morceau s'avère bien inspiré, notamment de par son refrain riche en profondeur. Décidément, il se passe quelque chose avec ce Walk The Earth. Six morceaux surprenants pour EUROPE, de par leur côtés lancinants, mais bien dignes d'intérêt. Le rythme va pourtant s'accélérer avec "GTO", "Haze", et "Whenever You Ready", mais paradoxalement vont représenter quelque part un peu le ventre mou de l'album. Non pas qu'ils soient mauvais, loin de là, mais contiennent simplement ce soupçon moins émotionnel qui faisait la force des compositions précédentes. D'ailleurs, ce n'est pas un hasard si on termine par un lent morceau épique, encore une fois bien mémorable.

    Tout y est, les musiciens font chacun ressortir leurs instruments avec brio... en terminant par les notes de guitare de John Norum, bien présent tout au long de l'album et d'ailleurs plutôt inspiré lui aussi. Belle œuvre donc que ce Walk The Earth, si tant est qu'on lui laisse le temps de s'ancrer en mémoire. Certes pas d'une humeur des plus gaie, mais non dénoté d'un petit trait d'humour avec ce morceau court caché à la fin. Genre de valse des années lointaines. Bravo au groupe pour poursuivre dans une voie éloignée de toute démarche commerciale, le public venant tout de même toujours en masse lors des concerts. Hélas, pour la plupart afin d'entendre leurs classiques, mais bon à cette époque téléchargement, il faut bien vivre de quelque chose.

    Chronique : Renegade88

    EUROPE - Walk The Earth

     


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