BLACK SABBATH - 13
BLACK SABBATH – 13
Universal
Style : Heavy Metal (pour ceux qui croyaient avoir ouvert une page techno)
Origine : Royaume-Uni
Sortie : 2013
Site Web : www.blacksabbath.com
01. End Of The Beginning / 02. God Is Dead? / 03. Loner / 04. Zeitgeist / 05. Age Of Reason / 06. Live Forever / 07. Damaged Soul / 08. Dear Father
35 ans. 35 putain d’années que ces mecs n’avaient plus rien sorti ensemble. Plus longtemps que la durée de vie de la plupart des groupes ! Plus que l’âge de beaucoup d’amoureux de Metal ! 35 ans de rumeurs, de reformations ponctuelles ou avortées, de salamalecs des festivals, des maisons de disques. 35 ans d’espoirs déçus et de résignation des fans. Il y avait bien eu une lueur d’espoir en 1995 lorsque les pères du Heavy Metal s’étaient enfin reformés pour une tournée devant précéder un album dont ne ressortirent que 2 titres pas mal du tout, le reste ayant été refusé par un(e) Ozzy (Sharon) Osbourne peu désireux(se) de mettre sa carrière solo entre parenthèses. La lueur avait d’ailleurs été totalement noyée lorsque Iommi et Dio étaient venus nous balancer le superbe The Devil You Know d’HEAVEN AND HELL. Tout ça était sans compter sur le destin, fatal à Dio (R.I.P.) et assez sombre pour les carrières des membres originels du Sabbat Noir. Un dernier coup de rein et le miracle s’est produit : Iommy, Osbourne et Butler étaient en studio (sans Bill Ward, toujours aussi à la masse) et allaient donner un successeur à Never Say Die ! D’emblée voué aux gémonies par certains et attendu comme l’antéchrist par d’autres, 13 est clairement un des albums les plus attendus des 10 (35 ?) dernières années. A moi la lourde tâche de vous en faire la chronique. Dès la première note, la chape de plomb propre au BLACK SABBATH originel vous tombera dessus pour ne vous laisser respirer qu’à la dernière note. Iommi n’est pas un guitariste, c’est la plus grande machine à riffs de tous les temps, un forgeron en face duquel Hephaïstos fait figure d’artificier du dimanche. "End Of The Beginning" pulvérise le mur du son et délivre son message : Papa est de retour, les enfants ! Guitare titanesque, basse démoniaque et chant hypnotique, caractéristique d’Ozzy (sur des textes de Butler, comme au bon vieux temps). Bien que le Madman ait perdu beaucoup de sa superbe au fil du temps, BLACK SABBATH fait mouche. Passons "God Is Dead", déjà détaillé en long et en large sur la toile et enchainons sur "Loner", tout aussi efficace avec un tempo à la "N.I.B". "Zeitgeist" renoue avec les sonorités psychédéliques de "Planet Caravan". "Age Of Reason" et "Live Forever" vous rappellent que SABBATH sait encore écrire des titres aux mélodies entêtantes, mais aussi d’une noirceur d’encre. De noirceur, il est évidemment question sur "Damage Soul", clin d’œil au blues des débuts, avec Ozzy à l’harmonica. "Dear Father" clôt l’album tout en lourdeur, rémanence du Master Of Reality ou du Vol. 4. La dernière note enfin étouffée, l’orage éclate soudain dans vos oreilles, alors que le glas sonne au loin… 13 se termine comme Black Sabbath commençait, signe que nous venons probablement d’entendre le chant du cygne des pères du Metal. Et pour un cygne mourant, il vient de pousser une sacrée gueulante ! Sachez que la version deluxe est augmentée de trois titres : "Methademic", "Peace Of Mind" et "Pariah" ; de qualité presque égale au reste de l’album. Je ne ferai également aucun commentaire sur la production de Rick Rubin ou sur le jeu de batterie Brad Wilk : Quand on écoute le retour du BLACK SABBATH originel, ces deux là, on s’en bat les c*******.
Chronique : Emil Maniak