• ELECTRIC MARY - Mother
    Listenable Records
    Style  : Hard Rock
    Origine  : Australie
    Sortie : 2019
    Site Web  : www.facebook.com/electricmary

    ELECTRIC MARY - Mother



    01. Gimme Love / 02. Hold Onto What You Got / 03. How Do You Do It / 04. Sorry Baby / 05. The Way You Make Me Feel / 06. It's Alright / 07. Long Long Day / 08. Woman

    Voilà un groupe que je voulais absolument voir au Hellfest 2018 car j'avais beaucoup aimé leur avant dernier album, Electric Mary, sorti en 2011, ainsi que le single  "Woman" sorti en Novembre 2017. Mais Davey Porter, le batteur, a eu la bonne idée de monter sur le toit de sa maison... et patatrac... tournée annulée, me laissant, moi et certains de mes camarades festivaliers, sur le carreau. Donc quand j'ai vu « nouvel album à paraître en 2019 » je me suis dit « je vais écouter, adorer et enfin les voir en concert ».
     
    Première chanson, "Gimme Love"... ça envoie bien, un bon morceau de Hard Rock accrocheur. Avec la voix de Rusty qui sonne comme un mélange de Chris Cornell et d'Axl Rose. Donc le programme risque d'être bon... et bah Psssshhhhttt... voilà le bruit qu'à fait à mes oreilles cette galette... quelle terrible déception... un album plat... pas de grande surprise hormis les deux morceaux cités plus haut, et "How Do You Do It". Le reste ne m'a pas autant emballé que le reste de la discographie de nos amis Australiens... dommage... un album de Hard Rock quoi... un peu plus de la moyenne pour les encourager à faire mieux la prochaine fois peut-être...

    Chronique : Ben

    ELECTRIC MARY - Mother

     

     


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  • BEAST IN BLACK - From Hell With Love
    Nuclear Blast
    Style : Heavy Metal
    Origine : Finlande
    Sortie : 2019
    Site Web : www.beastinblack.com

    BEAST IN BLACK - From Hell With Love

     

    01. Cry Out For A Hero / 02. From Hell With Love / 03. Sweet True Lies / 04. Repentless / 05. Die By The Blade / 06. Oceandeep / 07. Unlimited Sin / 08. True Believer / 09. This Is War / 10. Heart Of Steel / 11. No Surrender / 12. Killed By Death (Motörhead cover - Bonus Track) / 13. No Easy Way Out (Robert Tepper cover - Bonus Track)

    Né de la rupture du guitariste finlandais Anton Kabanen d'avec son précédent groupe BATTLE BEAST, BEAST IN BLACK obtint, dès la sortie de son premier album, Berserker, en 2017, un succès retentissent, faisant naître les sempiternels débats quant à la qualité du groupe pourtant plus qu’évidente. Certains reprochant aux Finlandais des sons très (trop?) « kitchs », synthétiques, sur des tubes trop faciles. Ceux-ci oublièrent que ce qui fit la force de Berserker, ce sont justement ces morceaux apportant une bonne dose d’énergie, de fraîcheur, véritable bouffée d’oxygène dans un style métallique qui en a bien besoin. Des refrains certes très accrocheurs, mais pas si commerciaux que ça car juxtaposés à une musique bien puissante, propulsée par ce chanteur à la voix fantastique qu’est Yannis Papadopoulos (WARDRUM). Un organe vocal légèrement efféminé, parfois suave dans certaines de ses intonations, une voix particulière mais dotée d’un coffre effarant. Fin des divergences d’opinions, le groupe fait du bien et on en a tous besoin.

    BEAST IN BLACK profite donc du succès commercial et musical acquit par Berserker pour nous revenir très rapidement avec ce deuxième opus, From Hell With Love. Composé peu de temps après son premier ouvrage, ce second album se situe dans la droite lignée de son prédécesseur. A savoir ces claviers sonnant quelque peu « datés », mais faisant toute l’originalité et le charme du quintette. Un Heavy parfois « dansant », des tubes en veux-tu en voilà ("Unlimited Sin", "Cry Out For A Hero", "From Hell With Love", "True Believer", "Heart Of Steel"). Des soli parfois rapides, incisifs et ciselés sur un chant ne manquant d’aucune classe, ni de percussion. J’en connais peu qui résisteront à "Sweet True Lies", avec son refrain qui tâche, propulsé par la voix rageuse de son chanteur fou. L’appel de la bataille se veut excitante sur l’épique "Repentless" dont les claviers du début sont un enchantement. Le pont surprend et déstabilise quelque peu pour mieux repartir à la charge par la suite. On appréciera également l’étendue des délicieuses gammes vocales de Yannis Papadopoulos sur "Die By The Blade" se faisant tantôt léger, puis plus méchant, morceau relancé par les guitares explosives de la paire Kabanen/Heikkinen. Encore un titre qui aurait le potentiel de squatter les premières places des charts du monde entier. On change de registre avec le magnifique "Oceandeep", une power-ballade tout simplement exceptionnelle et passionnante, le meilleur titre de ce nouvel album. Ce qui prouve une nouvelle fois que BEAST IN BLACK ne doit rien à personne, et que son succès n’est pas dû au hasard mais bien à un réel talent d'écriture. La guerre fait rage, BEAST IN BLACK la propageant avec l'hymnique "This Is War", lourd et puissant, doté d’un passage atmosphérique de toute beauté. Voilà le genre d'ambiances que BEAST IN BLACK sait distiller à merveille pour faire respirer les clameurs épiques qui l’anime ("Heart Of Steel"). From Hell With Love se termine par le « burné » "No Surrender" qui casse la baraque avec de très bons riffs, agrémenté d’une lead qui déboite. La version digipack dispose de deux morceaux bonus, "Killed By Death" et "No Easy Way Out", deux excellentes reprises bien personnalisées de la patte BEAST IN BLACK. La première, de MOTÖRHEAD, et la seconde, de Robert Tepper.

    Là où un AMARANTHE ne m’émeut que peu malgré l’arrivée du super chanteur qu’est Nils Molin (DYNAZTY), BEAST IN BLACK réussit, lui, avec une musique plutôt commerciale, à m’éclater et à m’enthousiasmer, même si il devra, sur sa prochaine offrande, nous surprendre et se renouveler, pour ne pas lasser ses fans.

    Chronique : Papa Bordg

    BEAST IN BLACK - From Hell With Love

     

     

     

     


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  • WITHIN TEMPTATION - Resist
    Spinefarm Records/Universal Music Group
    Style : Pop Metal
    Origine : Pays-Bas
    Sortie : 2019
    Site Web : www.resist-temptation.com

    WITHIN TEMPTATION - Resist



    01. Reckoning (feat. Jacoby Shaddix) / 02. Endless War / 03. Raise Your Banner (feat. Anders Fridén) / 04. Supernova / 05. Holy Ground / 06. In Vain / 07. Firelight (feat. Jasper Steverlinck) / 08. Mad World / 09. Mercy Mirror / 10. Trophy Hunter

    Reconnaissant l'extrême qualité du Metal à chant féminin sans pourtant y adhérer complètement, lui reprochant un côté parfois trop commercial, toutefois le cas WITHIN TEMPTATION reste un peu à part, les Hollandais mêlant à leur Metal symphonique une grande richesse artistique, et une réelle sensibilité, évoluant au gré des oeuvres sorties, relançant perpétuellement l’intérêt porté au groupe. Hydra (2014) avait séduit, et le succès fut globalement au rendez-vous. Les tournées qui suivirent furent éreintantes, et les sollicitudes diverses dues à une consécration mondiale s’affirmant davantage chaque année, finirent par user nos musiciens bataves jusqu’à la corde. WITHIN TEMPTATION faillit ne plus exister, une longue pause de deux ans fut décidée avec une Sharon Den Adel expatriant sa merveilleuse voix vers les sons d’un projet solo libérateur, une bouffée d’oxygène pour la chanteuse et son génie créatif. MY INDIGO est donc né en 2018, suscitant de nouveau chez la belle l’amour porté pour WITHIN TEMPTATION. Un break salvateur qui permit au groupe d’envisager sa création autrement, exit les guitares d’Hydra, place à une production plus pop, où les éléments symphoniques sont utilisés avec parcimonie, laissant parfois presque à nu la force de composition des dix morceaux de ce septième rejeton qu’est Resist.

    Place à des sonorités plus synthétiques qu’auparavant pour soutenir le cœur du morceau et sa thématique futuriste tournée sur les dérives de l’ère digitale. Un Resist étonnamment différent de son prédécesseur et inédit dans la carrière de WITHIN TEMPTATION. Une mise en son très moderne signée Daniel Gibson, embrassant les techniques de production actuelles, l’électronique, assumant son côté mainstream au détriment du symphonique, tout en dénonçant l’utilisation de certaines techniques ou moyens de communication modernes comme les réseaux sociaux, les médias qui sont rarement objectifs, diffusant parfois de fausses informations, utilisant des propagandes dangereuses pour le monde. Une contradiction évidente certes, mais qui n’est là qu’en guise d’avertissement, de mise en garde, un moyen de sensibiliser les foules contre toute cette décadence et pourriture souillant la morale humaine. Resist se veut être un moyen de résistance face au système établi, dénoncé en musique. Une nouvelle œuvre qui risque d'en surprendre certains, voire même d’en embarrasser d’autres ou même de déranger totalement les plus vieux fans, et pourtant...

    Après plusieurs écoutes, Resist se veut de plus en plus emballant, émotionnellement très prenant, enterrant son prédécesseur haut la main. Des guitares bien plus discrètes, une Sharon bien moins démonstrative, c’est vrai, mais l’immense talent du groupe, uniquement au service des chansons, s’abandonnant en toute liberté à ses envies, oubliant les calculs, sonnant vrai, toujours dans la justesse, nous livrant des compositions résolument attachantes, enivrantes, modernes, où les sentiments émotionnels semblent déborder.

    Les cinq premiers morceaux sont simplement fantastiques, les cinq autres paraissent quelque peu en deçà mais se révèlent plus par la suite. Effectivement ceux-ci, moins évidents, s’affirment avec le temps comme tout aussi indispensables, comme le refrain entêtant de "In Vain", "Firelight" sublime duo avec Jasper Steverlinck (ARID) au pouvoir shamanique plaqué par des accords de guitare style western du plus bel effet. Le souffle d’un monde nouveau sur "Mad World" à la rythmique lourde et en perpétuelle lévitation. Le tubesque "Mercy Mirror" déchirant l’âme des plus sensibles, contrastant avec le puissant "Trophy Hunter" au riff syncopé et enlevé, évoquant quelque peu RAMMSTEIN. Les arrangements électroniques sont excellents, faisant corps avec la rythmique pour donner un côté aérien et épique, sans oublier de superbes chœurs distillés par instants avec un rendu des plus majestueux. Beau, efficace et personnel. Un WITHIN TEMPTATION grandiloquent que l’on retrouve pour l’introduction de Resist sur le sublimissime "The Reckoning" qui voit la participation de Jacoby Shaddix (PAPA ROACH). Un morceau introduit par un son de clavier grandiose, original, qui marque les esprits, ressemblant à l’alerte donnée pour combattre son ennemi, ou le triomphe d’une victoire récente. A la fois percutant, méchant, puis doux et posé, un grand moment de ce Resist qui risque de gagner et squatter les platines de toutes les radios du monde entier. Rien de bien surprenant, simplement hautement mérité. Une guerre sans fin grandiose menée par la voix exceptionnelle et lyrique de Sharon Den Adel sur "Endless War", propageant un raz de marée d’émotion, les arrangements sont monstrueux donnant une dimension cinématographique au titre avec ses chœurs grandioses. Grâce, beauté, tout en étant vigoureux et fort. On retrouve ces éléments gagnants sur le génial "Raise Your Banner" au refrain magique et futuriste, Sharon suppléé par les cris stridents d'Anders Friden (IN FLAMES) mais aussi sa très belle voix claire. Magique, unique, ne ressemblant à rien de bien connu pour moi. Avec "Supernova", WITHIN TEMPTATION nous emballe une fois de plus les pulsations cardiaques par le mélange d’electro, de voix lyrique et de chœurs massifs et surpuissants, se développant sur un super refrain. Ne faisons pas l’impasse sur le guerrier "Holy Ground", avec ses chœurs surprenants, très Glam Metal dans le style, et ses envoûtants violons.

    WITHIN TEMPTATION réalise là un album extraordinaire dans son domaine, avant-gardiste, beaucoup crieront à l’insurgence contre cette Pop Metal sans saveur qui n'a plus grand chose de Metal selon leurs dires, ceux-ci n’auront rien compris à cette nouvelle démarche artistique qui est tout sauf sans saveur, ni pertinence, bien au contraire, restant Metal par la puissance musicale et émotionnelle dégagée, mais utilisant d’autres moyens que ceux classiquement apportés. Une œuvre qui divisera avec certitude, opposant deux camps, ceux des dépités et déçus contre ceux qui ne cesseront de l’écouter. Votre serviteur ayant déjà choisi son camp, le choix s’impose désormais à vous. Ceci dit, j’en vois déjà certains se trahir en route...

    Chronique : Papa Bordg

    WITHIN TEMPTATION - Resist

     

     

     

     

    Cette chronique est dédiée à la mémoire de notre ami et collègue chroniqueur, Renegade88, dont la dernière chronique fut celle de MY INDIGO, le projet solo de Sharon Den Adel. Mec, d'où tu es, si tu m’entends, celle-ci est pour toi ! R.I.P.

     


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  • EVERGREY - The Atlantic
    AFM Records
    Style : Dark Melodic Metal
    Origine : Suède
    Sortie : 2019
    Site Web : www.evergrey.net

    EVERGREY - The Atlantic



    01. A Silent Arc / 02. Weightless / 03. All I Have / 04. A Secret Atlantis / 05. The Tidal / 06. End Of Silence / 07. Currents / 08. Departure / 09. The Beacon / 10. This Ocean

    Onzième album d’EVERGREY, The Atlantic fait suite au feu de Hymns For The Broken (2014) et au vent de The Storm Within (2016), complétant une trilogie magnifique sur l’aventure de la vie, de la métamorphose de l'être et de sa perpétuelle remise en question. Une nouvelle œuvre fort de sens, annonciatrice d’une mort certaine, mais aussi d’une renaissance et d'une libération totale. The Atlantic est certainement la fresque la plus variée, sombre et heavy de la discographie des Suédois, portée par dix titres, tous aussi sublimes les uns que les autres. Forcément les éléments marins y sont omniprésents, allant du sonar démarrant l’album avec "A Silent Arc", du bord de mer clôturant la sublime ballade qu’est "Departure", mais aussi des hommes fredonnant des chants marins sur l’intro de "A Secret Atlantis", en passant par les soli lumineux du six cordistes de génie qu’est Henrik Danhage, rappelant le chant des baleines sur "Current" ou sur le monstrueux "All I Have", sans oublier les mouettes voguant sur "The Beacon" ou les « mayday mayday » lancés par un bateau en détresse sur "A Secret Atlantis".

    The Atlantic dispose aussi d’un son surpuissant d’une clarté monumentale, donnant la pleine mesure de chaque instrument, une production impeccable signée Jacob Hansen. Des nouvelles compositions pensées, écrites et réalisées par l’osmose du binôme Tom S Englund/Jonas Ekdahl, en y ajoutant la plus-value des immenses musiciens que sont Henrik Danhage (guitare lead), Johan Niemann (basse - ex-THERION) et Rikard Zander (claviers), une formation qui semble enfin stable depuis ses trois derniers albums. Des surdoués au feeling imparable, avec un Johan Niemann se distinguant par un grain sonore à la basse des plus remarquable ("Departure"). Mais on le sait tous, Tom Englund et EVERGREY savent mieux que personne transmettre des émotions. Une technique folle servant au maximum les textes au vécu fort, et la qualité principale d’une chanson : son refrain ("A Secret Atlantis", "The Beacon"). Jonas Ekdahl groove comme personne et en fait profiter le terrible "Weightless" au riff pachydermique qui vient nous plomber la tête. Son passage ambiant est une merveille, mélancolique, réactivé par le sensationnel duo Ekdahl/Niemann, finissant par un court solo de Danhage faisant froid dans le dos. Ce morceau n’est ni plus, ni moins qu’une forte explosion musicale. On retrouve un EVERGREY désarticulé sur l’intro du monumental "All I Have" au refrain intemporel, magique, laissant couler un flot de sentiments sur la sept cordes d'un Henrik Danhage survolté, faisant pleurer ses notes sur chaque intervention. Les claviers de Zander en guise de conclusion sont juste irrésistibles, si envoûtants. Le claviériste se distinguant de nouveau sur "A Secret Atlantis" et sur le court instrumental "The Tidal" où celui-ci nous offre un voyage au milieu des fonds marins. Nous parlions plus haut de tous ces riffs alambiqués presque « extrêmes » ("A Silent Arc" au riffing brutal) avec ce son si particulier pouvant évoquer d'autres Suédois : MESHUGGAH (c'est notamment le cas sur les morceaux les plus « méchants » comme "This Ocean" par exemple). The Atlantic va de nouveau nous faire chavirer de bonheur avec le duo "Current" / "Departure", carrément dingue avec un "Current" aux intonations Hard Rock au tout début, avec un Tom Englund dont la voix est gorgée de feeling, la fin détonne carrément avec un chant de lead guitare pouvant aisément communiquer avec la vie sous-marine tant il s’y confond. D’une beauté inégalable, original, et majestueux. La basse de Johan Niemann donne le ton, la singularité de la somptueuse ballade qu’est "Departure", comme une danse folle tournant autour du chant sublime de Tom à l’émotion transcendante (le passage voix/acoustique est digne des plus grands, un peu comme LED ZEPPELIN a su le faire en son temps). L’air marin, son environnement, ses oiseaux poursuivent leur route sur "The Beacon" qui se termine par de jolie nappes de guitare électrique et acoustique. The Atlantic s’achève de façon plus « brutale » et dramatique avec "The Ocean", comme la fin d’un cycle et le début d’un autre. Fin de l’album mais certainement pas de l’histoire qui laisse sous-entendre un futur chapitre, une nouvelle naissance.

    EVERGREY, qui a fêté les vingt ans de la sortie de son premier opus, Dark Discovery, l’année dernière, a depuis accompli un long chemin, certes parsemé d’embûches et d’obstacles, mais dont l’aboutissement a malgré tout été total, avec l’accomplissement d’œuvres majeures telles que Solitude Dominance Tragedy (1999), In Search Of Truth (2001), Recreation Day (2003), The Inner Circle (2004), ou Hymns For The Broken (2014), sans oublier les autres opus, tous d’un niveau très bon au minimum. Avec cette onzième réalisation, EVERGREY ne faiblît toujours pas, pavillon haut dans le ciel de l’Atlantique, sortant à ce jour l’un de ses tout meilleurs albums, en tout cas l’un des plus éclatant !

    Chronique : Papa Bordg

    EVERGREY - The Atlantic

     

     

     

     


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  • RIVAL SONS - Feral Roots
    Low Country Sound / Atlantic Records
    Style : Hard Rock
    Origine : Etats-Unis
    Sortie : 2019
    Site Web : www.rivalsons.com

    RIVAL SONS - Feral Roots



    01. Do Your Worst / 02. Sugar On The Bone / 03. Back In The Woods / 04. Look Away / 05. Feral Roots / 06. Too Bad / 07. Stood By Me / 08. Imperial Joy / 09. All Directions / 10. End Of Forever / 11. Shooting Stars

    Nous sommes tous un peu nostalgiques et rêveurs en pensant aux bases de ce qui deviendra notre style préféré. Effectivement, les années 70 furent l’époque bénie de la créativité exacerbée de monstres sacrés qui marquèrent à jamais les esprits. Créant une émulsion terrible chez la jeunesse avec tout un tas de musiciens extraordinaires (JIMI HENDRIX en tête) ainsi que des groupes démentiels comme BLACK SABBATH, LED ZEPPELIN, DEEP PURPLE, et CREAM qui donnèrent un sens nouveau au Rock en créant le Hard Rock. Personne ne peut oublier ces entités qui sont vénérées de tous et que nous désirons ardemment voir revivre par le biais du talent d’autres groupes ayant assez de folie créatrice pour y apporter un nouveau souffle en y greffant originalité et personnalité. Nous pensons notamment à ces trois perles que sont les Allemands de KADAVAR, les Suédois de WITCHCRAFT, ou les Américains de BLACK COUNTRY COMMUNION. Mais les revivals, bien plus marqués, sont aussi bourrés de potentiel, comme les Australiens d’AIRBOURNE à l’énergie brute très proche de leurs compatriotes d’AC/DC, ou le petit nouveau au succès fulgurant, GRETA VAN FLEET, faisant naître en nous les déhanchements brûlants du sensuel Robert Plant et de son légendaire dirigeable. Mais bien avant le groupe des frères Kiszka, il y a dix ans, un autre groupe au penchant Zeppelinien, mais avec néanmoins une personnalité bien marquée, lançait sa carrière, il s’agit des Américains de RIVAL SONS.

    Après la réussite que furent des albums tels que Head Down (2012) ou l'excellent Hollow Bones (2016), nous voici donc aujourd’hui en présence de Feral Roots, une sixième offrande aux dieux des 70's, qui nous offre des compositions gorgées de Soul, de Blues Rock, de Folk, mais surtout de Hard Rock, dotée d'une production au parfum organique, d’une clarté absolue, signée Dave Cobb, dont le grain de distorsion à la basse et aux guitares apporte un cachet et un charme imparable à ce Feral Roots toujours animé du feu sacré, groovy, remuant, à l’esprit bien Hard Rock, mais également bercé par bien d’autres influences. Des morceaux souvent habités par de nombreux chœurs, Hard 70’s ("Do You Worst"), parfois Hard 80’s ("Back In The Woods", "End Of Forever", "Sugar On The Bone"), parfois Soul ("Stood By Me", "All Directions", "Shooting Stars"), voire psychédélique ("Imperial Joy"), nous ramenant à Jimi HENDRIX ou Stevie Ray VAUGHAN (pour ces guitares Folk Rock sur "Stood By Me" s’achevant en une sorte de Blues sudiste des plus torride). Les coups de boutoir infernaux de la batterie de Michael Miley nous arrachent les tripes sur un Hard Rock bien pêchu avec un "Back In The Woods" où la voix de Jay Buchanan fait résonner en nous les frissons de l’ère Plant et de son fucking dirigeable. Les chœurs sont diaboliquement bons, jumelés au Hard Rock américain déjanté des années 80. Mais RIVAL SONS sait aussi, mieux que personne, nourrir l’auditeur d’un flot de sentiments avec des mélodies d’une douceur et d'une beauté sans pareille, comme sur le somptueux "Feral Roots" au refrain complètement envoûtant, nous invitant à fermer les yeux, seul l’esprit restant connecté en surfant à travers l'histoire des noirs américains. Touchant, émouvant. On reste sur la fibre émotionnelle avec l’enivrant "Too Bad", lent et doux, tout en étant d’une grande puissance musicale et émotionnelle. Un refrain encore génial sur des leads psychés aux effets lancinants, prenant fin sur un orage de voix. RIVAL SONS surprend avec "Imperial Joy", mélangeant sa musique à une tonalité plus Stoner et psychédélique, aux vibrations sonores que ne renierait pas un certain QUEENS OF STONE AGE (tout comme "Sugar On The Bone"). Plus Feral Roots avance et plus il se complexifie, amplifiant un rendu très intimiste et personnel, oeuvrant comme une sorte de grand huit musical. Le magnifique "All Directions" commençant avec quelques touches électro-acoustiques, très proche du monumental Led Zeppelin III dans ses arrangements, doux et posé pour mieux exploser en sa seconde moitié, montant crescendo, de toute part amplifié par des chœurs soul apportant une certaine majesté. Quelle claque ! RIVAL SONS se fait même épique et très mélancolique sur "End Of Forever", un morceau qui aurait parfaitement pu convenir au U2 de la grande époque, toutefois nos Américains restent plus foncièrement Hard. Quand résonne la chorale gospel de "Shooting Stars", on sait que le périple tire à sa fin, l’une des plus belle qui soit pour une telle œuvre, des notes touchant les plus hautes sphères de la spiritualité. Un groupe extraordinaire, des musiciens hors normes, des compositions sensationnelles faisant référence aux plus grands, avec une aura et une personnalité hors du commun. La perfection en somme, qui fusille du doigt toute concurrence. L’unique, le précieux, fils spirituel de LED ZEPPELIN.

    Chronique : Papa Bordg

    RIVAL SONS - Feral Roots

     

     

     

     

     

     


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  • JOHN GARCIA AND THE BAND OF GOLD - John Garcia And The Band Of Gold
    Napalm Records
    Stye : Stoner Rock
    Origine : Etats-Unis
    Sortie : 2019
    Site Web  : www.facebook.com/JohnGarciaOfficial

    JOHN GARCIA AND THE BAND OF GOLD - John Garcia And The Band Of Gold




    01. Space Vato / 02. Jim’s Whiskers / 03. Chicken Delight / 04. Kentucky II / 05. My Everything / 06. Lillianna / 07. Popcorn (Hit Me When You Can) / 08. Apache Juncion / 09. Don’t Even Think About It / 10. Cheyletiella / 11. Softer Side

    Si comme moi vous êtes un grand fan de Stoner, vous devez connaitre John Garcia. Pour les autres, voici le pédigrée du bonhomme. Membre fondateur de KYUSS (ça, vous connaissez quand-même) et chanteur de HERMANO, SLO BURN, UNIDA, VISTA CHINO et KARMA TO BURN... rien que ça ! Un conseil de votre serviteur, écoutez tout ; ce mec a une voix en or.

    Mais revenons donc à cet excellent opus  … un album en or  !

    De l’intro "Space Vato", qui démarre d’une manière doomesque pour ensuite exploser au beau milieu du désert Stoner, en passant par le single "Chicken Delight" qui donne envie de rouler jusqu’au bout de la nuit... tout cet album est une pépite. Rien à jeter, j’adore tout. Et "Popcorn (Hit Me When You Can)" avec cette voix magique que l’ami John pousse dans ses derniers retranchements... pour moi, c’est une réussite totale !!! Le groupe est également excellent. ENCORE, BORDEL !!! Et c’est un joli 10 pointé (bah ouais 11 sur 10 ce n’est pas possible...).

    Chronique : Ben

    JOHN GARCIA AND THE BAND OF GOLD - John Garcia And The Band Of Gold

     

     

     

     

     


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  • MAJESTIC DOWNFALL - Waters Of Fate
    Solitude Productions
    Style : Melodic Doom/Death Metal
    Origine : Mexique
    Sortie : 2018
    Site Web : www.facebook.com/majestic.downfall

    MAJESTIC DOWNFALL - Waters Of Fate



    01. Veins / 02. Waters Of Fate / 03. Contagious Symmetry / 04. Spore / 05. Collapsed Pitch Black / 06. Waters Of Faith

    Amateurs de Doom Death Metal à tendance mélodique vous connaissez l'adage : rien ne ressemble plus à un groupe de Melodic Doom Death Metal qu'un autre groupe de Melodic Doom Death Metal ! Il est vrai que la vague qui a découlé des SATURNUS, NOVEMBERS DOOM, SWALLOW THE SUN ou EVOKEN n'a pas brillé par son originalité, tombant parfois dans la mièvrerie la plus sucrée, assez insupportable pour quiconque a écouté les DOOM:VS, OCTOBER TIDE ou COLOSSEUM. Et si les Mexicains de MAJESTIC DOWNFALL font clairement partie de cette nouvelle génération, ils publient avec Waters Of Fate, leur cinquième album, autant dire qu'ils ont eu le temps de le façonner leur son.

    Cela s'entend de suite avec "Veins", certes la caisse claire semble avoir été biberonnée à la testostérone, tout comme l'ensemble des caisses d'ailleurs, certes on y retrouve une recette mélodique assombrie par une noirceur bien plus menaçante que mélancolique, et c'est là toute la différence. Mais il y a le chant de Jacobo Córdova, également impliqué dans ZOMBIEFICATION, celui-ci est une vraie voix Death et non pas des growls poussés par une production avantageuse. D'ailleurs ce groupe c'est un peu sa créature puisqu'il y fait tout sauf la batterie, confiée à Alfonso Sánchez qui tisse là une couverture assez standard de la batterie dans le genre mais en y mettant une patte assez subtile par moment avec quelques coups légèrement décalés ou accélérés, juste ce qu'il faut pour créer une dynamique rampante parfaitement adaptée au style du groupe.

    On pourra noter la volonté de varier les tempo, et cela commence très bien sur "Waters Of Fate" avec quelques parties qui risquent de bousculer un peu les habitudes des aficionados du genre mais très vite, les leads qui déboulent comme une boule de coton sur la joue nous ramènent sur le chemin commun. D'ailleurs, le cœur de l'album se fait assez dynamique pour finir sur "Collapsed Pitch Black" par un blast assez court mais bien cradingue qui tranche avec la propreté de la batterie sur le reste de l'album. Tout cela se termine au piano sur l'introduction de "Waters Of Faith" et un titre assez ambiant où s'enchaînent différentes parties pluggées mais qui sonnent de façon assez synthétique et c'est un peu dommage pour une conclusion qui aurait pu apporter le petit bijou en conclusion.

    Waters Of Fate est clairement l'album qui doit confirmer MAJESTIC DOWNFALL, et les moyens ont été mis pour que cela se réalise, loin des clichés pseudo-romantiques qui auraient croisé un sous-MY DYING BRIDE, le duo a réussi à se concentrer sur son univers, ne se laissant déborder que pour quelques petits sursauts plutôt bien sentis. S'il n'a pas encore la classe d'un SWALLOW THE SUN, ce duo Mexicain en est toutefois une alternative plus que viable.

    Chronique : Aymerick Painless

    MAJESTIC DOWNFALL - Waters Of Fate

     

     


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  • GORGON - Elegy
    Dusktone
    Style : Symphonic Black/Death Metal
    Origine : France
    Sortie : 2019
    Site Web : www.gorgon.fr

    GORGON - Elegy



    01. Origins / 02. Under A Bleeding Moon / 03. Nemesis / 04. The Plagues / 05. ...Into The Abyss / 06. Ishassara / 07. Of Divinity And Flesh / 08. Elegy

    Personne ne se doutait du tremblement de terre qui allait se produire à la sortie de la première œuvre des parisiens de GORGON. Effectivement, Titanomachy sorti en mai 2016, fit mettre les deux genoux à terre à votre serviteur, scié par tant de classe artistique, ébahi par cette maturité bien présente dégagée par de si jeunes loups français, aussi affamés soient-ils, mais surtout du potentiel inouï qui semblait n'en être encore qu’à ses balbutiements. Un Death symphonique puissant, rythmé comme une énorme fresque cinématographique. Titanomachy était conceptuel contant la bataille épique des Titans, menés par Cronos contre Zeus et ses Olympiens, qui fut longue de dix années. Mélodique, titanesque, et doté d'une production parfaite réalisée par Jens Bogren (FLESHGOD APOCALYPSE, DIMMU BORGIR, CARACH ANGREN), trouvant le juste équilibre entre éléments métalliques et orchestrations symphoniques, le tout réhaussé d’un artwork magnifique. Ce fut pour beaucoup une révélation, du Metal français, mais aussi international, GORGON ayant le cachet, les capacités pour marcher sur les terres enflammées du phénoménal SEPTICFLESH. Alors dire que ce deuxième essai était attendu comme le messie serait un euphémisme. Presque trois longues années auront été nécessaires pour donner une suite à Titanomachy. Elegy sort en cette mi-janvier sous le très bon label italien Dusktone, inaugurant l’année 2019 en fanfare pour le Metal français. Le line-up reste inchangé, s’articulant autour des deux géniteurs de génie que sont Paul Thureau (chant, guitare, instruments folkloriques et programmation) et Aurel Hamoniaux (basse, chœurs), épaulés par les talentueux Julien Amiot (guitare) et Charles Phily (batterie).

    Huit titres grandioses, s’étirant sur un peu plus de quarante trois minutes formant un digne hommage à la femme. Le concept lyrique traite de la corrélation entre la création de l’univers et l’embryon naissant et grandissant dans le ventre maternel. Elegy cassant également les rapports de dualité Homme/Femme, vie/mort, Alpha/Omega, science et spiritualité. Chaque morceau est unique contant sa propre histoire dont les symboles forts de la femme semblent être au cœur du scénario. Cette nouvelle prouesse artistique fut enregistrée durant l’été 2018, produit et mixé par le finlandais Jussi Kulomaa (LORDI, WHISPERED), insufflant un son d’une grande densité, lié à une puissance colossale, tout en gardant chaleur, intimité et émotion. Ce qui caractérise parfaitement toutes les immenses qualités de ce deuxième album. Hautement violent mais également très sensible et hyper attachant, Elegy se veut bien différent de son prédécesseur, nous présentant un Death symphonique plus âpre, au riffing Black Metal pouvant évoquer BEHEMOTH ou DIMMU BORGIR, le tout teinté d'influences orientales, illuminant le propos du groupe d'une certaine grâce et d'une beauté infaillible. Nous parlions de chaleur, d’enveloppe sensible à la musique extrême des Parisiens, comment ne pas en être convaincu par cette fin si envoûtante, belle et calme de ce morceau dantesque qu’est "Origins". Quand GORGON déploie son armée, si grande et imposante, marchant sur "Under A Bleeding Moon", il n’oublie pas d’y inclure aussi tout un tas de subtilités sonores, faites de lumière instrumentale arabisante, avec des leads harmonieux d’une légèreté infinie, contrastant avec une batterie quasi boulimique. GORGON a également recours à de nombreuses reprises à des chœurs grandioses, donnant une forte dimension épique à son Black/Death symphonique ("Nemesis"), une force lumineuse tranchant avec la force obscure growlée par Paul Thureau. Ce dernier ayant même recours à des effets de voix non dénués d’intérêt sur le monstrueux "The Plagues", aux riffs une nouvelle fois très typés Black Metal, rapide, incisif et félin, alternant passage lent, plus lourd et surpuissant, et dont l’ambiance y est apocalyptiquement démentielle, non sans rappeler la majesté d’un Death Cult Armageddon du monumental DIMMU BORGIR. Elegy se montre moins abrupt sur "...Into The Abyss", paraissant presque « guilleret » par instants, ceci s’expliquant certainement par cette richesse dans les arrangements symphoniques, avec cette couleur arabisante et cette profusion d'instruments folkloriques et chœurs féminins. Les soli, s'ils sont peu nombreux, sont toujours d’une finesse et d’une efficacité redoutable ("Ishassara"). GORGON possède décidément tous les dons, même celui du refrain immortel à la SEPTICFLESH, atteint avec divinité sur "Of Divinity And Flesh". Une nature divine qui se retrouve également sous les traits d’une déesse féminine posée sur un artwork encore magnifiquement réussi, et prenant fin sur une longue complainte enivrante, appelant à soi le désire charnel sur l’éponyme "Elegy".

    GORGON est très grand, capable de rivaliser avec les plus grands du Black/Death symphonique, y apportant même une plus value par des éléments propres à sa créativité personnelle et à son immense talent.

    Chronique : Papa Bordg

    GORGON - Elegy

     

     

     


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  • SOILWORK - Verkligheten
    Nuclear Blast
    Style : Melodic Death Metal
    Origine : Suède
    Sortie : 2019
    Site Web : www.soilwork.org

    SOILWORK - Verkligheten



    01. Verkligheten / 02. Arrival / 03. Bleeder Despoiler / 04. Full Moon Shoals / 05. The Nurturing Glance / 06. When The Universe Spoke / 07. Stålfågel (feat. Alissa White-Gluz) / 08. The Wolves Are Back In Town / 09. Witan / 10. The Ageless Whisper / 11. Needles And Kin (feat. Tomi Joutsen) / 12. You Aquiver (feat. Dave Sheldon)

    Malgré un nombre incalculable de changements de line-up remettant sans cesse en cause la cohésion de groupe et sa créativité, SOILWORK fut toujours ou presque au sommet du Death mélodique, grâce notamment à ce talentueux chanteur qu’est Björn « Speed » Strid, emmenant toujours son groupe là où on ne l’attendait pas forcément, parvenant souvent à nous surprendre par l'extrême qualité produite. SOILWORK ayant toujours l’intelligence de rebondir en utilisant à chaque fois ses nouvelles recrues pour se transcender, libérant ainsi un regain d’énergie dévastateur et tellement jubilatoire pour ses fans. Ce fut effectivement le cas à plusieurs reprises et notamment sur le fabuleux Stabbing The Drama (2005) avec l’arrivée du Belge tentaculaire Dirk Verbeuren à la batterie. Mais il nous semblait légitime malgré tout d'être un peu plus inquiet qu’à l'accoutumée aujourd’hui car les Suédois ont perdu coup sur coup leur bassiste emblématique Ola Flink en 2015, ainsi que leur batteur monstrueux Dirk Verbeuren en 2016 qui, mine de rien, officiait chez SOILWORK depuis 2004, croisant désormais le fer avec Dave Mustaine au sein de MEGADETH. Et comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, le remplaçant d’Ola Flink, Markus Wibom, abandonna le groupe pour raisons personnelles en 2016 au bout de seulement quelques mois. De plus, on savait le binôme Strid/Andersson fort occupé ces temps-ci avec leur autre projet THE NIGHT FLIGHT ORCHESTRA... Alors qu’allait-il advenir de SOILWORK ? Tout d’abord Verbeuren fut remplacé par Bastian Thusgaard, qui par ailleurs fut son élève, et cela aura toute son importance sur ce Verkligheten. Tout ce petit monde au complet, ou presque, (pas encore de bassiste), SOILWORK prit de nouveau le chemin des studios en 2018 pour donner un successeur à The Ride Majestic.

    Onzième album studio, Verkligheten sort en ce tout début 2019, avec au programme douze titres, dont deux avec des guests prestigieux : "Stålfågel" avec Alissa White-Gluz (ARCH ENEMY) et "Needles And Kin" avec Tomi Joutsen, le chanteur d'AMORPHIS. Après le triptyque The Panic Broadcast (2010), The Living Infinite (2013) et The Ride Majestic (2015), on espérait aussi bien, voire mieux, même si cela pouvait paraître difficile. Le suspense n’appartenant qu’au cinéma, faisons le taire de suite. Verkligheten est une bombe, n’ayons pas peur des mots, aucune faiblesse, du très grand SOILWORK, rageur, technique, et puissant, super entraînant comme on le connaît, mais aussi avec quelques touches ici et là d’innovations carrément géniales. Un homme sortant de l’ombre, faisant exploser le tout, le jeune et fougueux batteur Bastian Thusgaard à la technique déconcertante, tout cela avec une décontraction légère laissant pantois (regardez le clip de "Full Moon Shoals", le gamin de 26 ans s’amuse facile !).

    Verkligheten est la parfaite synthèse, le parfait équilibre entre Death et mélodie, ses chansons et ses refrains sont fantastiques sans que le groupe ne perde sa totale puissance et sa force de frappe inouïe ("The Wolves Are Back In Town", "Witan"). De plus, de ce nouvel écrin émane une atmosphère bien particulière incitant parfois au voyage spatial, donnant l’impression parfaite que maître Townsend agit, caché dans l’ombre. Cette ambiance se retrouvant dans l’intro de "When The Universe Spoke", magnifique et envoûtante, explosant ensuite en mille blasts furieux et redoutables, à la limite du Black sur un refrain carrément génial. Le passage lent, glauque et super mélodique, est un véritable bijou pour terminer sur l’explosion des débuts. Fin du voyage astral sidéral ? Pas tout à fait, on s’échappe à nouveau pour l’espace le temps de "Stålfågel", véritable hit en puissance qui voit Björn épaulé par la voix sensuelle et merveilleuse d'Alissa White-Gluz. Si Verkligheten est sans doute l’album le plus mélodique et le plus accessible de la carrière du groupe, il n’en demeure pas moins surpuissant, comme sur le grandiose "The Ageless Whisper" et son intro planante groovy, très western futuriste, avec chant féminin susurré en français, le fameux équilibre entre Death et mélodie dont on parlait plus haut est ici perfection. Mais pour ceux qui désirent encore plus de frénésie sonore, "Arrival" va leur mettre une petite déculottée, un soufflet qu'ils ne sont pas prêt d’oublier, avec un petit break sympathique pouvant évoquer OPETH.

    Le début du disque est très beau, le morceau-titre, court instrumental, un peu comme un fil conducteur du côté atmosphérique et spatial de Verkligheten, ambiance que l’on retrouvera à plusieurs reprises ("Full Moon Shoals" avec son riff heavy qui tue, "When The Universe Spoke" entre autre) comme de petites suites à ce morceau introductif. Le morceau subit une accélération infernale déboulant sur une lead artifice, quel boulot de la paire Coudret/Andersson. Un travail monumental se vérifiant encore sur le riff très Heavy Metal de "The Nurturing Glance", un vrai supplice pour la touche « repeat » de notre lecteur sauvagement défoncée. Avec ce Verkligheten, il souffle un vent de fraîcheur, un vent nouveau sur la musique de SOILWORK, gardant toutes ses immenses qualités pour les transcender de nouveau, comme je le disais précédemment, une osmose parfaite entre Death et mélodie, et dont l’arrivée de ce nouveau batteur qu’est Bastian Thusgaard ne semble pas être étrangère à cette grande réussite. Un jeu très technique, furieux, parfois plus lent, très juste et limpide, qu'il sait parfaitement simplifier quand les choses le demandent (écoutez son aisance et la variété de son jeu sur "Bleeder Despoiler", un monstre le jeunot !). Une des meilleures œuvres du band, déjà l’un des meilleurs opus de l’année 2019 avec certitude. A ne pas louper en live en France en Février prochain (le 6, au Cabaret Sauvage, à Paris, votre serviteur sera certainement de la partie), et achat obligatoire, fuck au téléchargement ! Des bombes pareilles méritent amplement, de la part de tout bon métalleux qui se respecte, un investissement du plus beau des digipacks. SOILWORK vient de réussir dans le Death mélo ce qu’en son temps METALLICA avait réussi dans le Heavy Metal avec le Black Album, pouvoir plaire au plus grand nombre sans trahir son identité musicale et tout en restant méchamment hargneux et inventif, et rien que pour cela, la note ultime me semble amplement méritée.

    Chronique : Papa Bordg

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  • LAST UNION - Twelve
    ROAR! Rock Of Angels Records
    Style : Progressive Metal / Melodic Rock
    Origine : Italie
    Sortie : 2018
    Site Web : www.lastunion.it

    LAST UNION - Twelve



    01. Most Beautiful Day / 02. President Evil (feat. James LaBrie) / 03. Hardest Way / 04. Purple Angels / 05. The Best Of Magic / 06. Taken (feat. James LaBrie) - Radio Edit / 07. 18 Euphoria / 08. A Place In Heaven (feat. James LaBrie) / 09. Ghostwriter / 10. Limousine / 11. Back In The Shadow / 12. Taken (feat. James LaBrie)

    Dans un monde Metal de plus en plus prolifique où les groupes cherchent à sortir des œuvres de plus en plus rapidement, les supers projets sont légions, regroupant des musiciens prestigieux au pédigrée extraordinaire (jouant tous déjà dans des formations des plus redoutables) s’associant souvent pour le meilleur, et parfois pour le pire (ALLEN/LANDE est un des rares exemples pas très fameux) au niveau de la sphère Metal, leurs qualités artistiques évidentes et leurs techniques ahurissantes, très au-dessus de la moyenne, faisant souvent la différence sur d’autres genres musicaux qui s’enlisent, eux, dans l’argent facile, la médiocrité absolue et la musique « Mac Do »  sans saveur et indigeste. On se rappelle tous de la claque incommensurable prise lors de l’éclosion de ce nouvel alien qu’est SONS OF APPOLLO ou encore du superbe premier album de LIONE/CONTI sorti chez Frontiers Music, des habitués des assemblages de talents, malheureusement pas toujours avec la plus grande réussite.

    Mais attardons nous aujourd'hui sur le cas de LAST UNION, nouveau groupe italien mené de mains de maîtres par la talentueuse chanteuse Elisa Scarpeccio et le guitariste Cristiano Tiberi, accompagnés pour l’occasion par des pointures de la scène Prog Metal, à savoir Mike LePond (SYMPHONY X) à la basse, et Uli Kusch (ex-HELLOWEEN, ex-MASTERPLAN) à la batterie, sans oublier, au chant sur trois titres, James LaBrie de DREAM THEATER. Et pour couronner le tout, ce premier album a été mixé par Jens Bogren (ARCH ENEMY, OPETH, SYMPHONY X, ANGRA, DEVIN TOWNSEND entre autres).

    LAST UNION navigue au premier abord entre un Rock et Metal plutôt commercial, malgré tout assez puissant, et si l'ensemble est parfaitement exécuté, il n'en est pas toujours des plus passionnant, notamment lors des premières écoutes. Ce qui peut gêner en tout premier lieu, c'est d’entendre des musiciens que l’on connaît tous, être aussi peu démonstratifs (enfin, en modérant bien les choses), au service simplement de la chanson ultime. Car oui Twelve c'est tout d’abord douze morceaux formidables, des tubes en puissance ("Most Beautiful Day", "Hardest Way", "Purple Angels", "The Best Of Magic", "Taken", "Limousine") au charme étonnant, cachant au final mille subtilités musicales. Mais il faut un peu de temps pour, tout d’abord, oublier le passé de chaque musicien et réussir à seulement se concentrer sur quelque chose de totalement différent et de neuf. Ensuite ce Twelve se révèle bien moins commercial qu’il n'y paraît, et donc plus Metal, bien plus concis, plus technique et plus puissant, et surtout, beaucoup plus passionnant.

    En effet, comment ne pas fondre sur "President Evil" avec un LaBrie totalement livré à nu, presque seul aux commandes du titre, ou aux douceurs que sont "Hardest Way" ou "Purple Angels", ce dernier étant agrémenté de passages plus nerveux montrant une osmose parfaite entre la reine et ses acolytes. Twelve est aussi parcouru par des moments de pure beauté, tel le somptueux "The Best Of Magic", avec son refrain, son pont atmosphérique aux lignes de basse donnant l’impression d’être dans un paradis, heureux dans l’abondance et l’extase absolue, la guitare finissant le travail par de courtes notes de slide. On retrouve à nouveau James LaBrie pour un duo enflammé avec Elisa Scarpeccio sur un "Taken" qu'il est impossible de ne pas écouter en boucle. Cependant "18 Euphoria", bien que bon, semble plus passe partout, tout comme "Ghostwriter" et "Back In The Shadow" qui se révèlent, eux aussi, un peu plus conventionnels. Attention Twelve pourra peut-être parfois lasser certains auditeurs tant il se compose sur le même ton, un manque de variété qui ne gênera pas la plupart tant le presque parfait semble au rendez-vous. Mention spéciale au divin "A Place In Heaven" (chanté par James LaBrie) regroupant tout le savoir faire de LAST UNION qui risque d’en méduser plus d’un.

    Chronique : Papa Bordg

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