• A PALE HORSE NAMED DEATH - When The World Becomes Undone
    Long Branch Records
    Style : Alternative Doom/Gothic Metal
    Origine : États-Unis
    Sortie : 2019
    Site Web : www.apalehorsenameddeath.com

    A PALE HORSE NAMED DEATH - When The World Becomes Undone



    01. As It Begins / 02. When The World Becomes Undone / 03. Love The Ones You Hate / 04. Fell In My Hole / 05. Succumbing To The Event Horizon / 06. Vultures / 07. End Of Days / 08. The Woods / 09. We All Break Down / 10. Lay With The Wicked / 11. Splinters / 12. Dreams Of The End / 13. Closure

    Avec les albums de A PALE HORSE NAMED DEATH, il y a toujours eu un temps d'assimilation assez long chez moi car derrière le côté « Pop » assumé, se cachent des choses bien plus vicieuses qui fait que ces albums gardent une cohérence dans le temps, d'où cette chronique un peu sur le tard...

    On ne va pas revenir sur la composition de ce groupe si ce n'est pour préciser que c'est Joe William Taylor (ex-DORO, CYCLE OF PAIN) qui tient la deuxième guitare sur cet album, aux côtés des indéboulonnables Johnny Kelly à la batterie (ex-TYPE O NEGATIVE) et Sal Abruscato (ex-LIFE OF AGONY, ex-TYPE O NEGATIVE), groupe sur lequel les fans de TYPE O NEGATIVE gardent un œil attentif, et pour cause. Mais attention car les américains existent bien au-delà de l'ombre de Peter Steele, et ce troisième opus, When The World Becomes Undone, le confirme très largement sans pour autant marquer de rupture nette. Cela commence en douceur avec une plage d'introduction très calme "As It Begins" avant le morceau-titre et sa ligne vocale qui renvoie clairement vers le côté Folk mélancolique US d'un David Galas (tout comme le chant de l'excellent "We All Break Down"), déjà perceptible auparavant mais qui ressort là nettement par le phrasé imputé au chant tout en feeling. Le premier clin d’œil à TYPE O NEGATIVE ne tarde pas à pointer le bout de son nez avec cette ligne de basse introduisant "Love The Ones You Hate" rappelant étrangement le bassiste disparu, mais autour de cela, A PALE HORSE NAMED DEATH garde cet équilibre entre douceur dans le chant, avec une couleur mélancolique très forte et lourdeur, même si, sur cet album, elle est bien plus suggérée qu'auparavant.

    Après une nouvelle pause ambiancée avec "Succumbing To The Event Horizon", déboule le très ALICE IN CHAINS, "Vultures", guitares sonnant comme des alarmes alors que le chant sature peu à peu, la mise en son est ultra soignée et colle parfaitement avec les paroles car oui c'est aussi pour ça qu'un album de ce groupe ne peut pas être jugé en une écoute, tous les détails ont leur importance avec ces gars là. L'imagerie du cheval décharné colle parfaitement à l'ambiance de ce groupe, c'est poisseux mais esthétiquement beau par moment. Mais ce "Vultures" renferme un autre clin d’œil appuyé à TYPE O NEGATIVE avec ce break typique qui précède un autre moment d'Alternative Metal tout en lourdeur, le son de ce groupe a beau renvoyer vers d'illustres influences, étant donné que Sal et Johnny ont participé aux deux plus grandes, à savoir TYPE O NEGATIVE et LIFE OF AGONY, difficile d'en être autrement de toute façon, on reconnaît immédiatement le son de cette mort lancinante, presque belle à voir. Car A PALE HORSE NAMED DEATH c'est ça, une belle femme très sexy marchant vers vous sous une lumière verte (autre ultime clin d’œil) hypnotisante mais qui se révèle être bien décharnée et poisseuse lorsqu'elle vous a dépassé et continue son chemin, ne laissant derrière elle que cette odeur de mort et de putréfaction nauséabonde. Les deux souvenirs opposés provoquent alors cette sensation de mal-être dans votre fort intérieur, un mal parfaitement retranscrit dans les paroles, celles de "We All Break Down" ajoutent un petit côté second degré que l'on reconnaît bien là : « See the children play - on a sunny day - they all look so beautiful. I can't say the same... See the old man pray - for a better day. He looks sad and lonely, I can say the same. »

    Cette musique a un côté addictif qui résulte notamment des mélodies aux apparences Pop mais d'une noirceur infinie qui renvoie donc, comme expliqué plus haut, à la Dark Folk US, il y a du Neil Young, celui-là même qui a donné les titres les plus sombres à PEARL JAM par exemple, avec un faux côté bluesy également, bref une musique profondément ancrée dans la culture américaine si riche. Ce côté addictif tient également dans le fait que cet album, comme les deux précédents d'ailleurs, ne renferme aucun moment faible ! Intelligemment construit, cet album alterne les moments calmes avec les passages lourds et heavy, toujours avec ce chant mélancolique mais également mélodique, un équilibre parfaitement trouvé qui me fait dire que le groupe n'arrivera jamais à renouveler cela la prochaine fois, et cela fait déjà deux fois que les Américains me donnent tort, et j'en suis très heureux, je n'ose me prononcer pour la suite. Mais il semble que Sal Abruscato soit un être noir incapable de sortir un titre d'une mièvrerie qui ferait tourner la mayonnaise, car même lorsque l'on a la sensation qu'un titre penche un peu plus d'un côté, un élément, même parfois très bien caché mais essentiel, ramène l'équilibre à vos oreilles et cette fin d'album joue parfaitement avec ces codes. Guitares lourdes avec chant lancinant à la mélodie bien entrainante mais avec cet esprit psychédélique de part la répétition du chant (la fin de "Lay With The Wicked", de même que ce placement de mots en léger décalage avec le temps qui, sans, en ferait une ligne de chant pop) ou musique plus aérée avec une noirceur se dégageant de l'ambiance générale et en cela l'ultime "Dreams Of The End" file des frissons.

    Si l'effet de surprise n'est plus présent, A PALE HORSE NAMED DEATH réussit à nous surprendre par sa capacité à proposer une recette renouvelée mais à la saveur au moins aussi bonne, et dire que le groupe sera en tournée européenne sans mettre les pieds en France et que les circonstances font que je ne peux me rendre à une date à l'étranger... Mais que faut-il donc pour que ce groupe foule notre sol, que faut-il donc ?

    Chronique : Aymerick Painless

    A PALE HORSE NAMED DEATH - When The World Becomes Undone

     

     

     

     


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  • QUEENSRŸCHE - The Verdict
    Century Media Records
    Style : Progressive Metal
    Origine : Etats-Unis
    Sortie : 2019
    Site Web : www.queensrycheofficial.com

    QUEENSRŸCHE - The Verdict



    01. Blood Of The Levant / 02. Man The Machine / 03. Light-years / 04. Inside Out / 05. Propaganda Fashion / 06. Dark Reverie / 07. Bent / 08. Inner Unrest / 09. Launder The Conscience / 10. Portrait

    QUEENSRŸCHE est incontestablement l’un des groupes les plus novateurs qui soit dans l’ère « moderne » du Heavy Metal. Des musiciens exceptionnels, ayant accouchés d’œuvres marquantes, intemporelles et inoubliables. Une période faste, éblouissante d’une décennie (1984-1994) mettant toute une génération d'accord devant les folies extravagantes de l’avant-gardiste Rage For Order (1986), le concept faramineux qu’est Operation: Mindcrime (1988), ou bien avec le tubesque et varié Empire (1990). Malheureusement cette alchimie sensationnelle sera rompue avec le départ de Chris De Garmo (guitare) en 1998, formant le duo créatif et artistique avec Geoff Tate de ce qui fit de QUEENSRŸCHE un groupe unique. Cependant le RŸCHE n’était pas complètement mort, laissé au seul pouvoir de Tate et de ses envies musicales de moins en moins marquées du sceau métallique qui fit sa splendeur jadis. L’espoir était pourtant toujours là, latent, tapis dans l’ombre, avec le poumon des Américains, son cœur, son groove son autre force majeure : Scott Rockenfield et Eddie Jackson. Geoff Tate parti en 2012, laissant seul un American Soldier (2009) surnager parmi quelques albums peu convaincants, voire médiocres. Évidemment non sans heurts, ni procédures juridiques. Malgré tout, le groupe rebondira très vite en embauchant Todd La Torre, ex-chanteur des floridiens de CRIMSON GLORY et multi-instrumentiste. Un excellent batteur de base, ayant aussi un organe vocal magnifique, assez similaire à l’emblématique Geoff Tate. S’en suivra très rapidement, en 2013, l’éponyme Queensrÿche, ravivant la flamme que le groupe avait perdu depuis trop longtemps. Très proche de son passé historique, avec des morceaux heavy aux relents progressifs d’excellente facture, relançant avec panache la carrière des natifs de Seattle. En 2015, sortie de Condition Hüman, deuxième acte avec Todd La Torre au chant. Dans la même lignée que son prédécesseur, la surprise en moins. Deux bons albums mais dont l’étincelle magique des grandes années n’était pas toujours perceptible.

    Repoussé dans l'attente d'un hypothétique retour de Scott Rockenfield parti se consacrer à sa famille, voici enfin The Verdict, le groupe se lançant alors dans un effort collectif pour donner naissance à ces dix titres qui composent ce seizième album studio. Un travail de groupe, toujours accompagné par le producteur Chris « Zeuss » Harris (SANCTUARY, ICED EARTH, ROB ZOMBIE, HATEBREED) qui a su concocter un son puissant et bien équilibré à The Verdict. Quant à la batterie, elle fut l’affaire de Todd La Torre, qui d’ailleurs montre toute l’étendue et la variété de sa frappe (soulignons l’excellence de son travail, écoutez donc son jeu subtil et percutant sur "Bent"). The Verdict interpelle car il semble être le meilleur des trois derniers opus, de très belles choses s’en détachent, avec d’autres moins réussies et plus conventionnelles. Tout d’abord parlons de ce qui retient positivement l’attention, comme le sublime "Light-years" à l'intro étrange et menaçante, un refrain qui accroche l’oreille, soutenu par une section rythmique époustouflante. Les leads délivrés par la paire Wilton/Lundgren sont un pur régal. Le moderne et dynamique "Inside Out" est lui aussi très beau, variant les tempi et les sonorités avec un malin plaisir pour en faire un titre essentiel de The Verdict. La batterie de Todd sonne terriblement bien, très organique. Les ambiances arabisantes y sont un habillage de toute beauté. On retrouve ensuite "Dark Reverie", un titre poignant et terriblement addictif. Du très grand QUEENSRŸCHE, lent, au refrain grandiose, digne des grands morceaux mythiques du groupe. Todd La Torre y montre toute sa présence vocale, aussi bien dans son côté puissant qu'émotionnellement parlant. Quelques claviers discrets viennent embellir le titre. Ce sont ces montées d’adrénaline avec ces chœurs majestueux qui faisaient de QUEENSRŸCHE un must à la grande époque. Cette haute voltige dans les frissons que l’on retrouve également sur "Bent", avec des sonorités plus heavy et agressives, toujours en variant le rythme et les atmosphères. La Torre y est extraordinaire, en tant que chanteur, mais également en tant que batteur. QUEENSRŸCHE se fait nettement plus épique, progressif et sombre sur "Inner Unrest", avec des riffs simples, mais très prenants et d’une efficacité redoutable. La batterie donnant une note grandiloquente à la musique. "Launder The Conscience" surprend agréablement avec une deuxième partie de morceau au break inattendu, laissant place à de lumineuses et délicates notes de piano. Une tournure bercée de lumière, contrastant avec l’obscurité qui la précède, un léger passage Power Prog l’animant. En outre "Propaganda Fashion" est plus fade, sans grand intérêt. Le début de The Verdict est certes très « classique », mais surtout très bon, avec les énergiques "Blood Of The Levant" et "Man The Machine", replongeant le fan que je suis dans la période bénie d’Operation: Mindcrime. La fin lorgnant plus sur la période très progressive de Promised Land n’est pas un dénouement heureux, "Portrait" ne décollant pas vraiment, manquant quelque peu d’âme et de saveur. The Verdict est certainement le meilleur opus de QUEENSRŸCHE depuis Promised Land (1994), de très beaux moments sont dispatchés de ci de là, mais il manque encore cette petite étincelle qui aurait pu faire de ce disque un nouveau bijou. Étincelle que l’on retrouve justement sur "Light-years", le meilleur morceau de l’opus avec "Dark Reverie". Mention spéciale à Todd La Torre, impeccable et hyper talentueux à tous points de vue, qui est investi comme jamais.

    Chronique : Papa Bordg

    QUEENSRŸCHE - The Verdict

     

     

     

     


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  • MARK MORTON - Anesthetic
    WPP Records / Spinefarm Records
    Style : Rock/Blues/Metal
    Origine : Etats-Unis
    Sortie : 2019
    Site Web : www.facebook.com/markmortonmusic

    MARK MORTON - Anesthetic



    01. Cross Off (feat. Chester Bennington) / 02. Sworn Apart (feat. Jacoby Shaddix) / 03. Axis (feat. Mark Lanegan) / 04. The Never (feat. Chuck Billy + Jake Oni) / 05. Save Defiance (feat. Myles Kennedy) / 06. Blur (feat. Mark Morales) / 07. Back From The Dead (feat. Josh Todd) / 08. Reveal (feat. Naeemah Maddox) / 09. Imaginary Days / 10. Truth Is Dead (feat. Randy Blythe + Alissa White-Gluz)

    Pour ceux dont le nom de Mark Morton n'évoquerait rien, sachez qu'il est l’un des guitaristes de LAMB OF GOD, formant avec son comparse Willie Adler une paire de gratteux redoutable. LAMB OF GOD est une entité reconnue du Metal contemporain, au succès mérité et dont la qualité ne peut être remise en cause, Randy Blythe, régulièrement sollicité pour des apparitions sur divers albums, ou Chris Adler qui a notamment enregistré les parties de batterie de l'album Dystopia de MEGADETH en sont la preuve. Mark Morton, dont les influences sont diverses et variées, a, lui aussi, ressenti le besoin de s’exprimer autrement et de s’extirper un temps du carcan LAMB OF GOD afin d’assouvir son talent de compositeur qu’on ose croire à la hauteur de son jeu félin et animal. Accompagné et motivé par son ami et producteur Josh Wilbur (TRIVIUM, PARKWAY DRIVE), Mark Morton nous pond, avec Anesthetic, son premier effort solo constitué de dix titres aux horizons divers. Un mélange judicieux de ce qu’il sait déjà très bien faire, avec d’autres compositions bien plus surprenantes, où il ne cesse de sortir de sa zone de confort. Comme vous l’aurez compris, le mix et la production sont l’œuvre de Josh Wilbur, qui a aussi participé à l’écriture des morceaux. Morton voulait qu’Anesthetic soit un grand partage avec pléthore de musiciens et de chanteurs qu’il admire. Évidemment, il assure toutes les parties de guitare, et il est accompagné par Roy Mayorga (STONE SOUR), David Ellefson (MEGADETH), Ray Luzier (KORN), Paolo Gregoletto et Alex Bent (TRIVIUM), Mike Inez (ALICE IN CHAINS), Jean-Paul Gaster (CLUTCH), Steve Gorman et Marc Paul pour les musiciens. Concernant les chanteurs, se reporter à la tracklist plus haut.

    Avoir autant d'artistes réputés pour son premier album n’est pas forcément chose aisée, mais Morton a parfaitement su s’adapter afin d'obtenir le meilleur de chacun. Anesthetic jongle avec les styles avec une facilité déconcertante, et toujours avec une grande réussite. Aucune faute de goût, que du très bon, voire même davantage, quand Mark Morton sort des sentiers battus pour nous surprendre, avec des morceaux moins typés Metal, comme sur l’excellent et entêtant "Blur" aux teintes Blues Rock, avec Mark Morales au chant, qui l’accompagnera notamment sur sa future tournée. "Axis" est également dans cette veine, avec cette odeur de blues dégagée par la voix gorgée de whisky, chaude et rocailleuse, de Mark Lanegan, superbe, sublime, un très beau refrain avec une dynamique de morceau dans une deuxième partie fleurant bon l’improvisation Stoner si chère à celui qui illumina certains des meilleurs opus de QUEENS OF THE STONE AGE. Comment ne pas succomber aussi au Rock musclé de "Save Defiance", magnifié par la voix grandiose de Myles Kennedy, un morceau qui peut évoquer ALICE IN CHAINS. Diablement accrocheur et addictif. On passe du Metal au Rock, en passant par le Blues avec une facilité déconcertante, même le Jazz Rock y trouve une place de choix avec "Reveal" qui voit la participation de Naeemah Maddox au chant, une artiste noire américaine de Country de grand talent, ayant notamment participé à deux morceaux du dernier VEKTOR, Mark Morton y démontre toute la subtilité de son jeu de guitare, avec un solo bluesy gorgé de feeling. En plus d’être un guitariste complet et un songwriter talentueux, Morton s’essaie au chant sur "Imaginary Days" et sa voix n’est pas désagréable du tout. Un "Imaginary Days" qui, au premier abord, paraît assez simpliste, mais qui, au fil des écoutes, s’affirme plus dans la qualité.

    Ceux qui penseraient en me lisant que le Metal a disparu de la panoplie de Mark Morton, rassurez vous, ce n'est pas le cas, et il n'y a qu'à écouter un titre comme "Sworn Apart", avec Jocoby Shaddix au chant, pour s'en convaincre. Anesthetic est une franche et belle réussite, tout y est de qualité, très diversifié, sans réel faux pas, avec quelques moments suprêmes où l'on peut y découvrir l'extrême polyvalence d’un artiste complet qui ravira la plupart d’entre vous. L’une des belles surprises de ce premier trimestre 2019.

    Chronique : Papa Bordg

    MARK MORTON - Anesthetic

     

     

     

     


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  • CANDLEMASS - The Door To Doom
    Napalm Records
    Style : Epic Doom Metal
    Origine : Suède
    Sortie : 2019
    Site Web : www.candlemass.se

    CANDLEMASS - The Door To Doom



    01. Splendor Demon Majesty / 02. Under The Ocean / 03. Astorolus - The Great Octopus (feat Tony Iommi) / 04. Bridge Of The Blind / 05. Death´s Wheel / 06. Black Trinity / 07. House Of Doom / 08. The Omega Circle

    Alors que, selon les dires de son leader, Leif Edling, Psalms Of The Dead (2012) était supposé être le dernier effort de la carrière de CANDLEMASS, nous apprenions il y a quelques mois le retour de Johan Langqvist qui n’avait plus posé sa voix charismatique et surpuissante sur un album du groupe depuis plus de trente deux ans et le mythique premier album, Epicus Doomicus Metallicus (1986), un opus devenu depuis un classique indémodable du Metal.

    The Door To Doom reprend là où le groupe commença, avec même une pochette presque à l’identique de celle de l'illustre Epicus Doomicus Metallicus, et, cerise sur le gâteau, cette douzième offrande voit la participation d'un invité des plus prestigieux, le riff master, Monsieur Tony Iommi (BLACK SABBATH), sur "Astorolus - The Great Octopus". CANDLEMASS étant certainement l’un des plus grands héritiers du trône noir Sabbathien. Une sorte de passage de témoin ? Certainement. L’année de CANDLEMASS avec l’album de Doom Metal ultime de l'année 2019 ? Probablement aussi. Huit morceaux ornés par une voix magique, que dis-je, stratosphérique et subjuguante. Celle-ci n’est pourtant plus vraiment la même, moins aiguë, moins grandiloquente, en outre elle est bien plus agressive et gagne en grain et en rondeur. Une performance inimaginable capable de faire frémir les plus grands chanteurs actuels, tutoyant notamment la performance vocale d’un Jorn Lande sur un album comme Devil's Hall Of Fame. CANDLEMASS revient à ses racines, à l’essence même de ce qu'il fut, mais sans jamais s’auto-plagier, bien au contraire, rien que l’écoute de "Black Trinity", avec ses percussions shamaniques, ou la ballade somptueuse qu’est "Bridge Of The Blind" convainc aisément. Les guitares de la paire Bjorkman/Johansson sont saisissantes, tant dans le riffing ("Death’s Wheel", "Black Trinity") que dans les éclatants soli, avec un sommet sur "Astorolus - The Great Octopus" auquel Iommi prend part. Les cloches sonnent, comme leur illustre aîné de BLACK SABBATH, sur le sublime "House Of Doom", sous une pluie battante où règne un climat lourd, démoniaque et pesant, mais dont l’église, avec son orgue, semble être la seule lueur d’espoir. N’ayons pas peur des mots, il s'agit là d’une renaissance, CANDLEMASS a toujours été grand, mais sans forcément y atteindre cette perfection, sauf sur ses deux premiers opus. Un cercle se ferme avec "The Omega Circle" pour en ouvrir un autre qui donne plus qu’envie. Splendeur, majesté, et démons semblent bien résumer cette œuvre d’art suprême. Si la perfection n'est pas de ce monde, CANDLEMASS s'en approche au plus près avec ce The Door To Doom appelé à faire date dans le petit monde du Doom Metal !

    Chronique : Papa Bordg

    CANDLEMASS - The Door To Doom

     

     

     


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  • LAST IN LINE - II
    Frontiers Music Srl
    Style : Hard Rock
    Origine : États-Unis
    Sortie : 2019
    Site Web : www.lastinlineofficial.com

    LAST IN LINE - II



    01. Intro / 02. Black Out The Sun / 03. Landslide / 04. Gods And Tyrants / 05. Year Of The Gun / 06. Give Up The Ghost / 07. The Unknown / 08. Sword From The Stone / 09. Electrified / 10. Love And War / 11. False Flag / 12. The Light

    Aujourd’hui je vais vous parler de ce beau projet né en 2011 à Los Angeles lors de jams entre les ex-membres de DIO que sont Vinny Appice (batterie), Jimmy Bain (basse - également ex-RAINBOW), et Vivian Campbell (guitare - également ex-WHITESNAKE et actuel DEF LEPPARD). Le groupe prit forme année après année, intégrant ensuite Andrew Freeman, chanteur à la voix chaude et légèrement éraillée. Un premier opus, Heavy Crown, verra le jour en 2016, nous laissant découvrir un groupe à la personnalité différente du style DIO, mais malgré cela, les Américains ne parvenaient pas vraiment à faire décoller ce Heavy Crown qui laissait pourtant transparaître de réels espoirs quant à la qualité d'une potentielle seconde réalisation. Hélas, la même année, juste avant la sortie de l'album, Jimmy Bain nous quittera d’une pneumonie provoquée par un cancer des poumons non diagnostiqué. L’entité LAST IN LINE, secouée par cette perte, décidera néanmoins de poursuivre sa route... Difficile de trouver un remplaçant, ce sera finalement chose faite avec l'intégration de Phil Soussan (ex-OZZY OSBOURNE).

    LAST IN LINE nous revient donc avec un deuxième album, sobrement intitulé II. La production, toujours signée Jeff Pilson, déjà à l’œuvre sur Heavy Crown, fait parfaitement ressortir la couleur si particulière de LAST IN LINE. Le premier album avait posé les bases, II les transcende. Plus heavy, plus étoffé, mieux construit, complexe et puissant, en d'autres termes bien plus mature. Mais pouvait-il vraiment en être autrement avec des musiciens de cette expérience ! Ceux qui ne savent pas ce qu’est un grand guitariste, très technique et d’une finesse redoutable, au feeling débordant, vont aujourd’hui le comprendre. Le tout enrobé de cet organe vocal au charme fulminant, soutenant des compositions solides, organiques, fruit d’un travail de studio commun.

    Comment, par exemple, rester insensible à "Landslide", premier single au refrain épatant, ou au terrible et plus rapide "Year Of The Gun" qui percute et interpelle, délivrant des mots acides sur le terrible attentat survenu lors d’un festival Country à Las Vegas en 2017, ville où vit Andrew Freeman, ou encore au groovy "Give Up The Ghost" avec riff et solo à tomber. "Sword From The Stone" quant à lui, nous électrifie les sens avec son riff bondissant, nous entrainant dans un voyage au cœur des 70's, un joli break vient aérer un morceau quelque peu noir. Une section rythmique basse/batterie sensationnelle, au groove puissant déboulant sur un solo au voltage à faire sauter les plombs de tout un quartier sur "Electrified". Un travail fantastique de la paire Appice/Soussan sur un "False Flag" où la basse très grave se distingue dès son intro. Soulignons également l’excellence de "Gods And Tyrants" avec ses accords Country Rock très originaux.

    Là où Heavy Crown pêchait quelque peu, II se montre bien plus convaincant et se révèle être un album homogène, à l'énergie communicative, d'où aucun morceau faible n'est à signaler, et même s'il émane une couleur assez similaire tout du long, cela ne nuit aucunement à l'ensemble, bien au contraire, ça renforce l’œuvre et le talent de ses créateurs.

    Chronique : Papa Bordg

    LAST IN LINE - II

     

     

     

     


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  • IN HELL - Satanica Mundi
    Mystyk Prod / Season Of Mist
    Style : Blackened Death Metal
    Origine : France
    Sortie : 2019
    Site Web : www.inhellband.com

    IN HELL - Satanica Mundi



    01. Origin Of Occult / 02. Kabbalah / 03. George Pell Holy Perversion / 04. Blasphementes / 05. Sheol And Hades / 06. The Dark Secrets Of The Knights Templar / 07. Sheitan Himself / 08. Bei den sieben Höllen / 09. Al Isra Hell

    Ami metalleux, toi qui est amateur de sensations fortes et de sonorités extrêmes, connais-tu IN HELL ? Comment ça, non ?! Il serait peut-être temps de rattraper ton retard et de te pencher sur le cas de ce groupe nordiste qui distille la bonne parole d'un Black/Death satanique depuis maintenant déjà cinq ans. Auteur d'un EP nommé Hostis Ecclesiae, en 2015, qui bénéficiera d'une réédition en 2017, les Français nous livrent aujourd'hui leur premier album, Satanica Mundi. Que dire si ce n'est que cette galette envoie du lourd et nous plonge dans une dimension à la noirceur occulte où les riffs lourds et carnassiers vont nous ravager le cerveau pour mieux nous posséder et nous entrainer avec véhémence et rage dans l'univers sombre et malsain qui enflamme cette galette maléfique ("Bei den sieben Höllen"). Neuf titres nous sont proposés ici, formant un ensemble brutal parfaitement exécuté qui ne souffre guère de faiblesse, et des titres comme "Origin Of Occult", "Blasphementes" ou "Sheitan Himself" sont autant d’odes au Malin et à sa toute puissance démoniaque et ravageuse. Voilà donc un premier long format particulièrement réussi qui devrait permettre à IN HELL de se démarquer sur une scène « extrême » française toujours en très grande forme.

    Chronique : Nono666

    IN HELL - Satanica Mundi

     

     

     


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  • ELECTRIC MARY - Mother
    Listenable Records
    Style  : Hard Rock
    Origine  : Australie
    Sortie : 2019
    Site Web  : www.facebook.com/electricmary

    ELECTRIC MARY - Mother



    01. Gimme Love / 02. Hold Onto What You Got / 03. How Do You Do It / 04. Sorry Baby / 05. The Way You Make Me Feel / 06. It's Alright / 07. Long Long Day / 08. Woman

    Voilà un groupe que je voulais absolument voir au Hellfest 2018 car j'avais beaucoup aimé leur avant dernier album, Electric Mary, sorti en 2011, ainsi que le single  "Woman" sorti en Novembre 2017. Mais Davey Porter, le batteur, a eu la bonne idée de monter sur le toit de sa maison... et patatrac... tournée annulée, me laissant, moi et certains de mes camarades festivaliers, sur le carreau. Donc quand j'ai vu « nouvel album à paraître en 2019 » je me suis dit « je vais écouter, adorer et enfin les voir en concert ».
     
    Première chanson, "Gimme Love"... ça envoie bien, un bon morceau de Hard Rock accrocheur. Avec la voix de Rusty qui sonne comme un mélange de Chris Cornell et d'Axl Rose. Donc le programme risque d'être bon... et bah Psssshhhhttt... voilà le bruit qu'à fait à mes oreilles cette galette... quelle terrible déception... un album plat... pas de grande surprise hormis les deux morceaux cités plus haut, et "How Do You Do It". Le reste ne m'a pas autant emballé que le reste de la discographie de nos amis Australiens... dommage... un album de Hard Rock quoi... un peu plus de la moyenne pour les encourager à faire mieux la prochaine fois peut-être...

    Chronique : Ben

    ELECTRIC MARY - Mother

     

     


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  • BEAST IN BLACK - From Hell With Love
    Nuclear Blast
    Style : Heavy Metal
    Origine : Finlande
    Sortie : 2019
    Site Web : www.beastinblack.com

    BEAST IN BLACK - From Hell With Love

     

    01. Cry Out For A Hero / 02. From Hell With Love / 03. Sweet True Lies / 04. Repentless / 05. Die By The Blade / 06. Oceandeep / 07. Unlimited Sin / 08. True Believer / 09. This Is War / 10. Heart Of Steel / 11. No Surrender / 12. Killed By Death (Motörhead cover - Bonus Track) / 13. No Easy Way Out (Robert Tepper cover - Bonus Track)

    Né de la rupture du guitariste finlandais Anton Kabanen d'avec son précédent groupe BATTLE BEAST, BEAST IN BLACK obtint, dès la sortie de son premier album, Berserker, en 2017, un succès retentissent, faisant naître les sempiternels débats quant à la qualité du groupe pourtant plus qu’évidente. Certains reprochant aux Finlandais des sons très (trop?) « kitchs », synthétiques, sur des tubes trop faciles. Ceux-ci oublièrent que ce qui fit la force de Berserker, ce sont justement ces morceaux apportant une bonne dose d’énergie, de fraîcheur, véritable bouffée d’oxygène dans un style métallique qui en a bien besoin. Des refrains certes très accrocheurs, mais pas si commerciaux que ça car juxtaposés à une musique bien puissante, propulsée par ce chanteur à la voix fantastique qu’est Yannis Papadopoulos (WARDRUM). Un organe vocal légèrement efféminé, parfois suave dans certaines de ses intonations, une voix particulière mais dotée d’un coffre effarant. Fin des divergences d’opinions, le groupe fait du bien et on en a tous besoin.

    BEAST IN BLACK profite donc du succès commercial et musical acquit par Berserker pour nous revenir très rapidement avec ce deuxième opus, From Hell With Love. Composé peu de temps après son premier ouvrage, ce second album se situe dans la droite lignée de son prédécesseur. A savoir ces claviers sonnant quelque peu « datés », mais faisant toute l’originalité et le charme du quintette. Un Heavy parfois « dansant », des tubes en veux-tu en voilà ("Unlimited Sin", "Cry Out For A Hero", "From Hell With Love", "True Believer", "Heart Of Steel"). Des soli parfois rapides, incisifs et ciselés sur un chant ne manquant d’aucune classe, ni de percussion. J’en connais peu qui résisteront à "Sweet True Lies", avec son refrain qui tâche, propulsé par la voix rageuse de son chanteur fou. L’appel de la bataille se veut excitante sur l’épique "Repentless" dont les claviers du début sont un enchantement. Le pont surprend et déstabilise quelque peu pour mieux repartir à la charge par la suite. On appréciera également l’étendue des délicieuses gammes vocales de Yannis Papadopoulos sur "Die By The Blade" se faisant tantôt léger, puis plus méchant, morceau relancé par les guitares explosives de la paire Kabanen/Heikkinen. Encore un titre qui aurait le potentiel de squatter les premières places des charts du monde entier. On change de registre avec le magnifique "Oceandeep", une power-ballade tout simplement exceptionnelle et passionnante, le meilleur titre de ce nouvel album. Ce qui prouve une nouvelle fois que BEAST IN BLACK ne doit rien à personne, et que son succès n’est pas dû au hasard mais bien à un réel talent d'écriture. La guerre fait rage, BEAST IN BLACK la propageant avec l'hymnique "This Is War", lourd et puissant, doté d’un passage atmosphérique de toute beauté. Voilà le genre d'ambiances que BEAST IN BLACK sait distiller à merveille pour faire respirer les clameurs épiques qui l’anime ("Heart Of Steel"). From Hell With Love se termine par le « burné » "No Surrender" qui casse la baraque avec de très bons riffs, agrémenté d’une lead qui déboite. La version digipack dispose de deux morceaux bonus, "Killed By Death" et "No Easy Way Out", deux excellentes reprises bien personnalisées de la patte BEAST IN BLACK. La première, de MOTÖRHEAD, et la seconde, de Robert Tepper.

    Là où un AMARANTHE ne m’émeut que peu malgré l’arrivée du super chanteur qu’est Nils Molin (DYNAZTY), BEAST IN BLACK réussit, lui, avec une musique plutôt commerciale, à m’éclater et à m’enthousiasmer, même si il devra, sur sa prochaine offrande, nous surprendre et se renouveler, pour ne pas lasser ses fans.

    Chronique : Papa Bordg

    BEAST IN BLACK - From Hell With Love

     

     

     

     


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  • WITHIN TEMPTATION - Resist
    Spinefarm Records/Universal Music Group
    Style : Pop Metal
    Origine : Pays-Bas
    Sortie : 2019
    Site Web : www.resist-temptation.com

    WITHIN TEMPTATION - Resist



    01. Reckoning (feat. Jacoby Shaddix) / 02. Endless War / 03. Raise Your Banner (feat. Anders Fridén) / 04. Supernova / 05. Holy Ground / 06. In Vain / 07. Firelight (feat. Jasper Steverlinck) / 08. Mad World / 09. Mercy Mirror / 10. Trophy Hunter

    Reconnaissant l'extrême qualité du Metal à chant féminin sans pourtant y adhérer complètement, lui reprochant un côté parfois trop commercial, toutefois le cas WITHIN TEMPTATION reste un peu à part, les Hollandais mêlant à leur Metal symphonique une grande richesse artistique, et une réelle sensibilité, évoluant au gré des oeuvres sorties, relançant perpétuellement l’intérêt porté au groupe. Hydra (2014) avait séduit, et le succès fut globalement au rendez-vous. Les tournées qui suivirent furent éreintantes, et les sollicitudes diverses dues à une consécration mondiale s’affirmant davantage chaque année, finirent par user nos musiciens bataves jusqu’à la corde. WITHIN TEMPTATION faillit ne plus exister, une longue pause de deux ans fut décidée avec une Sharon Den Adel expatriant sa merveilleuse voix vers les sons d’un projet solo libérateur, une bouffée d’oxygène pour la chanteuse et son génie créatif. MY INDIGO est donc né en 2018, suscitant de nouveau chez la belle l’amour porté pour WITHIN TEMPTATION. Un break salvateur qui permit au groupe d’envisager sa création autrement, exit les guitares d’Hydra, place à une production plus pop, où les éléments symphoniques sont utilisés avec parcimonie, laissant parfois presque à nu la force de composition des dix morceaux de ce septième rejeton qu’est Resist.

    Place à des sonorités plus synthétiques qu’auparavant pour soutenir le cœur du morceau et sa thématique futuriste tournée sur les dérives de l’ère digitale. Un Resist étonnamment différent de son prédécesseur et inédit dans la carrière de WITHIN TEMPTATION. Une mise en son très moderne signée Daniel Gibson, embrassant les techniques de production actuelles, l’électronique, assumant son côté mainstream au détriment du symphonique, tout en dénonçant l’utilisation de certaines techniques ou moyens de communication modernes comme les réseaux sociaux, les médias qui sont rarement objectifs, diffusant parfois de fausses informations, utilisant des propagandes dangereuses pour le monde. Une contradiction évidente certes, mais qui n’est là qu’en guise d’avertissement, de mise en garde, un moyen de sensibiliser les foules contre toute cette décadence et pourriture souillant la morale humaine. Resist se veut être un moyen de résistance face au système établi, dénoncé en musique. Une nouvelle œuvre qui risque d'en surprendre certains, voire même d’en embarrasser d’autres ou même de déranger totalement les plus vieux fans, et pourtant...

    Après plusieurs écoutes, Resist se veut de plus en plus emballant, émotionnellement très prenant, enterrant son prédécesseur haut la main. Des guitares bien plus discrètes, une Sharon bien moins démonstrative, c’est vrai, mais l’immense talent du groupe, uniquement au service des chansons, s’abandonnant en toute liberté à ses envies, oubliant les calculs, sonnant vrai, toujours dans la justesse, nous livrant des compositions résolument attachantes, enivrantes, modernes, où les sentiments émotionnels semblent déborder.

    Les cinq premiers morceaux sont simplement fantastiques, les cinq autres paraissent quelque peu en deçà mais se révèlent plus par la suite. Effectivement ceux-ci, moins évidents, s’affirment avec le temps comme tout aussi indispensables, comme le refrain entêtant de "In Vain", "Firelight" sublime duo avec Jasper Steverlinck (ARID) au pouvoir shamanique plaqué par des accords de guitare style western du plus bel effet. Le souffle d’un monde nouveau sur "Mad World" à la rythmique lourde et en perpétuelle lévitation. Le tubesque "Mercy Mirror" déchirant l’âme des plus sensibles, contrastant avec le puissant "Trophy Hunter" au riff syncopé et enlevé, évoquant quelque peu RAMMSTEIN. Les arrangements électroniques sont excellents, faisant corps avec la rythmique pour donner un côté aérien et épique, sans oublier de superbes chœurs distillés par instants avec un rendu des plus majestueux. Beau, efficace et personnel. Un WITHIN TEMPTATION grandiloquent que l’on retrouve pour l’introduction de Resist sur le sublimissime "The Reckoning" qui voit la participation de Jacoby Shaddix (PAPA ROACH). Un morceau introduit par un son de clavier grandiose, original, qui marque les esprits, ressemblant à l’alerte donnée pour combattre son ennemi, ou le triomphe d’une victoire récente. A la fois percutant, méchant, puis doux et posé, un grand moment de ce Resist qui risque de gagner et squatter les platines de toutes les radios du monde entier. Rien de bien surprenant, simplement hautement mérité. Une guerre sans fin grandiose menée par la voix exceptionnelle et lyrique de Sharon Den Adel sur "Endless War", propageant un raz de marée d’émotion, les arrangements sont monstrueux donnant une dimension cinématographique au titre avec ses chœurs grandioses. Grâce, beauté, tout en étant vigoureux et fort. On retrouve ces éléments gagnants sur le génial "Raise Your Banner" au refrain magique et futuriste, Sharon suppléé par les cris stridents d'Anders Friden (IN FLAMES) mais aussi sa très belle voix claire. Magique, unique, ne ressemblant à rien de bien connu pour moi. Avec "Supernova", WITHIN TEMPTATION nous emballe une fois de plus les pulsations cardiaques par le mélange d’electro, de voix lyrique et de chœurs massifs et surpuissants, se développant sur un super refrain. Ne faisons pas l’impasse sur le guerrier "Holy Ground", avec ses chœurs surprenants, très Glam Metal dans le style, et ses envoûtants violons.

    WITHIN TEMPTATION réalise là un album extraordinaire dans son domaine, avant-gardiste, beaucoup crieront à l’insurgence contre cette Pop Metal sans saveur qui n'a plus grand chose de Metal selon leurs dires, ceux-ci n’auront rien compris à cette nouvelle démarche artistique qui est tout sauf sans saveur, ni pertinence, bien au contraire, restant Metal par la puissance musicale et émotionnelle dégagée, mais utilisant d’autres moyens que ceux classiquement apportés. Une œuvre qui divisera avec certitude, opposant deux camps, ceux des dépités et déçus contre ceux qui ne cesseront de l’écouter. Votre serviteur ayant déjà choisi son camp, le choix s’impose désormais à vous. Ceci dit, j’en vois déjà certains se trahir en route...

    Chronique : Papa Bordg

    WITHIN TEMPTATION - Resist

     

     

     

     

    Cette chronique est dédiée à la mémoire de notre ami et collègue chroniqueur, Renegade88, dont la dernière chronique fut celle de MY INDIGO, le projet solo de Sharon Den Adel. Mec, d'où tu es, si tu m’entends, celle-ci est pour toi ! R.I.P.

     


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  • EVERGREY - The Atlantic
    AFM Records
    Style : Dark Melodic Metal
    Origine : Suède
    Sortie : 2019
    Site Web : www.evergrey.net

    EVERGREY - The Atlantic



    01. A Silent Arc / 02. Weightless / 03. All I Have / 04. A Secret Atlantis / 05. The Tidal / 06. End Of Silence / 07. Currents / 08. Departure / 09. The Beacon / 10. This Ocean

    Onzième album d’EVERGREY, The Atlantic fait suite au feu de Hymns For The Broken (2014) et au vent de The Storm Within (2016), complétant une trilogie magnifique sur l’aventure de la vie, de la métamorphose de l'être et de sa perpétuelle remise en question. Une nouvelle œuvre fort de sens, annonciatrice d’une mort certaine, mais aussi d’une renaissance et d'une libération totale. The Atlantic est certainement la fresque la plus variée, sombre et heavy de la discographie des Suédois, portée par dix titres, tous aussi sublimes les uns que les autres. Forcément les éléments marins y sont omniprésents, allant du sonar démarrant l’album avec "A Silent Arc", du bord de mer clôturant la sublime ballade qu’est "Departure", mais aussi des hommes fredonnant des chants marins sur l’intro de "A Secret Atlantis", en passant par les soli lumineux du six cordistes de génie qu’est Henrik Danhage, rappelant le chant des baleines sur "Current" ou sur le monstrueux "All I Have", sans oublier les mouettes voguant sur "The Beacon" ou les « mayday mayday » lancés par un bateau en détresse sur "A Secret Atlantis".

    The Atlantic dispose aussi d’un son surpuissant d’une clarté monumentale, donnant la pleine mesure de chaque instrument, une production impeccable signée Jacob Hansen. Des nouvelles compositions pensées, écrites et réalisées par l’osmose du binôme Tom S Englund/Jonas Ekdahl, en y ajoutant la plus-value des immenses musiciens que sont Henrik Danhage (guitare lead), Johan Niemann (basse - ex-THERION) et Rikard Zander (claviers), une formation qui semble enfin stable depuis ses trois derniers albums. Des surdoués au feeling imparable, avec un Johan Niemann se distinguant par un grain sonore à la basse des plus remarquable ("Departure"). Mais on le sait tous, Tom Englund et EVERGREY savent mieux que personne transmettre des émotions. Une technique folle servant au maximum les textes au vécu fort, et la qualité principale d’une chanson : son refrain ("A Secret Atlantis", "The Beacon"). Jonas Ekdahl groove comme personne et en fait profiter le terrible "Weightless" au riff pachydermique qui vient nous plomber la tête. Son passage ambiant est une merveille, mélancolique, réactivé par le sensationnel duo Ekdahl/Niemann, finissant par un court solo de Danhage faisant froid dans le dos. Ce morceau n’est ni plus, ni moins qu’une forte explosion musicale. On retrouve un EVERGREY désarticulé sur l’intro du monumental "All I Have" au refrain intemporel, magique, laissant couler un flot de sentiments sur la sept cordes d'un Henrik Danhage survolté, faisant pleurer ses notes sur chaque intervention. Les claviers de Zander en guise de conclusion sont juste irrésistibles, si envoûtants. Le claviériste se distinguant de nouveau sur "A Secret Atlantis" et sur le court instrumental "The Tidal" où celui-ci nous offre un voyage au milieu des fonds marins. Nous parlions plus haut de tous ces riffs alambiqués presque « extrêmes » ("A Silent Arc" au riffing brutal) avec ce son si particulier pouvant évoquer d'autres Suédois : MESHUGGAH (c'est notamment le cas sur les morceaux les plus « méchants » comme "This Ocean" par exemple). The Atlantic va de nouveau nous faire chavirer de bonheur avec le duo "Current" / "Departure", carrément dingue avec un "Current" aux intonations Hard Rock au tout début, avec un Tom Englund dont la voix est gorgée de feeling, la fin détonne carrément avec un chant de lead guitare pouvant aisément communiquer avec la vie sous-marine tant il s’y confond. D’une beauté inégalable, original, et majestueux. La basse de Johan Niemann donne le ton, la singularité de la somptueuse ballade qu’est "Departure", comme une danse folle tournant autour du chant sublime de Tom à l’émotion transcendante (le passage voix/acoustique est digne des plus grands, un peu comme LED ZEPPELIN a su le faire en son temps). L’air marin, son environnement, ses oiseaux poursuivent leur route sur "The Beacon" qui se termine par de jolie nappes de guitare électrique et acoustique. The Atlantic s’achève de façon plus « brutale » et dramatique avec "The Ocean", comme la fin d’un cycle et le début d’un autre. Fin de l’album mais certainement pas de l’histoire qui laisse sous-entendre un futur chapitre, une nouvelle naissance.

    EVERGREY, qui a fêté les vingt ans de la sortie de son premier opus, Dark Discovery, l’année dernière, a depuis accompli un long chemin, certes parsemé d’embûches et d’obstacles, mais dont l’aboutissement a malgré tout été total, avec l’accomplissement d’œuvres majeures telles que Solitude Dominance Tragedy (1999), In Search Of Truth (2001), Recreation Day (2003), The Inner Circle (2004), ou Hymns For The Broken (2014), sans oublier les autres opus, tous d’un niveau très bon au minimum. Avec cette onzième réalisation, EVERGREY ne faiblît toujours pas, pavillon haut dans le ciel de l’Atlantique, sortant à ce jour l’un de ses tout meilleurs albums, en tout cas l’un des plus éclatant !

    Chronique : Papa Bordg

    EVERGREY - The Atlantic

     

     

     

     


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