• RAMMSTEIN - Rammstein
    Universal Music Group
    Style : Industrial Metal
    Origine : Allemagne
    Sortie : 2019
    Site Web : www.rammstein.de

    RAMMSTEIN - Rammstein



    01. Deutschland / 02. Radio / 03. Zeig dich / 04. Ausländer / 05. Sex / 06. Puppe / 07. Was ich liebe / 08. Diamant / 09. Weit weg / 10. Tattoo / 11. Hallomann

    Si une sortie était attendue, c'est bien celle-ci. Il aura donc fallu attendre dix ans, autant dire une éternité, pour voir enfin RAMMSTEIN nous livrer le successeur de Liebe Ist Für Alle Da, c'est maintenant chose faite avec ce septième album, éponyme, à la pochette des plus dépouillée : une simple allumette trônant au beau milieu d'un fond blanc pour un contenu au rendu, lui aussi, plutôt minimaliste. Et si nous tenons là l'album le plus calme des Allemands, ce Rammstein n'en est pas moins un très bon album qui devrait sans mal ravir les fans.

    Passé maître dans l'art de la provocation, une nouvelle fois RAMMSTEIN ne faillit pas à sa réputation et ouvre l'album avec un "Deutschland", excellent titre au demeurant, qui aura déjà fait couler beaucoup d'encre depuis la parution de son clip il y a quelques semaines. Un titre puissant, hyper convaincant, qui s'inscrit d'emblée comme l'un des meilleurs titres du combo germain, toutes périodes confondues. S'ensuit un "Radio" plus léger, quasi dansant, Pop et électro, qui pourra évoquer un groupe comme KRAFTWERK. "Zeig dich", "Weit weg" ou "Tattoo" se veulent plus « classiques » dans leur construction mais ne manquent nullement d'efficacité. "Ausländer", quant à lui, est sans doute le titre le plus mainstream de cet album, avec un esprit « fun » et une touche « dance » affirmée, possédant tous les atouts pour toucher un public très large. Autre pièce maitresse de ce nouvel opus (la première étant bien évidemment "Deutschland"), "Puppe" qui, après un début qui pourrait laisser croire à une ballade, laisse ensuite place au chant halluciné d'un Till schizophrène totalement déchaîné, une ambiance malsaine s'en dégage, à vous foutre des frissons... S'il n'y a pas à proprement parlé de mauvais titres sur ce Rammstein, "Was ich liebe", malgré un très bon refrain, se révèle peut-être plus « passe-partout » que le reste de l'album. Un album certes différent de ses prédécesseurs mais toujours aussi bon, à l'image de la courte ballade "Diamant", qui laisse une sensation de pureté, ou de "Hallomann" qui vient clore cette nouvelle réalisation des Allemands sur une touche oppressante.

    Donc vous l'aurez sans doute compris, RAMMSTEIN nous offre là un album très varié, et cette variété, je le conçois, pourra en déconcerter certains, mais si vous faites l'effort d'une écoute répétée, alors ce Rammstein se révèlera immanquablement à vous, car passée la surprise de ce grand éclectisme qui joue sur les contrastes, vous y découvrirez du grand RAMMSTEIN, entrainant et terriblement addictif. Dix ans ont passés, l'attente n'aura pas été vaine, RAMMSTEIN a su évoluer pour proposer quelque chose de neuf sans toutefois dénaturer son identité, on ne va tout de même pas l'en blâmer !

    Chronique : Nono666

    RAMMSTEIN - Rammstein

     

     

     


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  • ARES KINGDOM - By The Light Of Their Destruction
    Nuclear War Now! Productions
    Style : Thrash/Death Metal
    Origine : États-Unis
    Sortie : 2018
    Site Web : www.areskingdom.com

    ARES KINGDOM - By The Light Of Their Destruction



    01. The Hydra Void / 02. Burn, Antares (Scorpius Diadem) / 03. Dark Waters Eridanus / 04. Eighteen Degrees Beneath / 05. Allegory / 06. The Bones Of All Men / 07. Iconologia / 08. Tails Chimera Est

    ARES KINGDOM c'est deux ex-ORDER FROM CHAOS, le batteur Mike Miller et le guitariste Chuck Keller, qui forment en trio un groupe en 1996 avec, à partir de 2001, le bassiste chanteur Alex Blume, ex-NEPENTHE, et le guitariste lead Doug Overbay qui a quitté le groupe en 2015 avant l'avant-dernier album, The Unburiable Dead. Cela devrait vous donner une idée de l'ambiance qui règne sur les disques du groupe, c'est crade, plutôt primaire, et sans volonté de révolutionner le genre !

    Ayant laissé le groupe en 2010 avec la sortie de leur deuxième album, Icendiary, je ne suis pas vraiment au fait de ce que le groupe a pu proposer entre temps. Cependant, je retrouve cette même ambiance brute, sale et primairement old-school, on baigne toujours dans un Thrash Death Metal clairement 80's aux contours Black assumés. Le groupe varie bien les tempos avec ce titre d'ouverture, "The Hydra Void", qui agît comme une énorme baffe en guise d'accueil, la batterie se fait nerveuse à défaut d'être totalement carrée, ce n'est pas le propos ici, le riff sur la fin lâche les chevaux et la caisse claire imprime un rythme que les cervicales ne peuvent pas suivre sans lésion ! On retrouve également cette production compressée, l'impression d'oppression est renforcée par ce biais de même que les guitares clairement envoyées vers les canaux low plutôt que medium. Le chant d'Alex Blume se fait toujours aussi efficace, le bassiste rend une copie très sale, peut-être la plus sale de la discographie du groupe, il faut dire que l'ambiance s'y prête. Le riff d'introduction de "Burn, Antares (Scorpius Diadem)" peut laisser penser qu'une mélodicité accrue va faire son entrée mais il n'en sera rien, le départ de guitariste lead a gommé cet aspect du groupe, les solos à la SLAYER qui transperçaient cette fureur noire ne sont plus aussi présents, il faut dire que ce n'était pas non plus l'élément principal du groupe, on les retrouve ici sur ce deuxième titre par exemple, dans une structure des plus efficaces, mais par contre, l'impression d'avoir la tête dans le sac pendant 40 minutes n'en est que plus forte !

    Ainsi si vous avez posé une oreille sur les Return To Dust ou Incendiary, ce nouvel opus devrait largement combler l'attente qui découlait depuis la sortie de leur troisième album. Certes, le groupe avait publié quatre EPs digitaux l'an dernier et en début de cette année, mais basés sur d'anciens titres, ce nouvel effort montre un trio brise nuque de grande qualité, avec des titres imparables même si convenus et d'une production dirons nous « originale ». Écoutez donc "Eighteen Degrees Beneath", vous verrez si ça rentre pas dans le crâne sans en avoir l'air, le côté bestial de la musique d'ARES KINGDOM est mis plus en avant mais au fur et à mesure des écoutes, le charme des riffs à l'esprit Punk opère sans mal pour une efficacité basée sur des changements de rythmes salutaires et parfaitement placés, une capacité à aller droit au but et la conservation d'une part mélodique, plutôt bien dissimulée dans les riffs directs, exprimée de façon plus primaire de part le fait qu'un seul guitariste est présent désormais. Le groupe n'offre aucun temps faible, tout juste "Allegory" permet une courte pause, mais l'ambiance encore bien nerveuse de cet intermède ne reposera pas l'auditeur avec ces "The Bones Of All Men", "Iconologia" et "Tails Chimera Est" d'une sauvagerie qui tranche très bien avec son introduction aux percussions. Le groupe entame donc un retour des plus bénéfiques sur le devant de la scène avec ce By The Light Of Their Destruction.

    Chronique : Aymerick Painless (Simony)

    ARES KINGDOM - By The Light Of Their Destruction

     

     

     


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  • LORD VICAR - The Black Powder
    The Church Within Records
    Style : Doom Metal
    Origine : Finlande
    Sortie : 2019
    Site Web : www.facebook.com/lordvicar

    LORD VICAR - The Black Powder



    01. Sulphur, Charcoal and Saltpetre / 02. Descent / 03. World Encircled / 04. Levitation / 05. The Temple In The Bedrock / 06. Black Lines / 07. Impact / 08. Nightmare / 09. A Second Chance

    Gates Of Flesh, le précédent album de LORD VICAR, a été et est encore aujourd'hui un album de Doom Metal dont je ne me lasse pas, la finesse tant musicale que vocale tient également dans les petits détails qui font de cette simplicité toute la beauté. Car avouons le, la première écoute de cet album renvoie une sorte d'album lambda de Doom Metal avant que les charmes n'opèrent, « le diable se cache dans les détails » comme on dit ! La nature très posée de cet album en a fait quelque chose de spécial et d'à part, et refaire le même album n'aurait certainement pas eu de sens pour les Finlandais. Pourtant, comment ne pas reconnaitre de suite LORD VICAR lorsque le riff principal de "Sulphur, Charcoal and Saltpetre" résonne, ce son, ce grain, cette batterie, ce son de basse si particulier, et puis, accordons-nous là-dessus, la voix de Chritus, qui peut donner l'impression d'être à côté sur certaines lignes de chant mais qui, en fait, impose son rythme pour un équilibre absolument parfait et une justesse vocale qui n'est pas aisée de trouver sans sonner trop propre. LORD VICAR c'est cela, la limite entre le classique sans grande originalité mais diablement bien construit et exécuté et une finesse d'arrangement qui en fait un groupe vraiment unique. La production, à l'image de l'album précédent, est très organique, ce souffle que l'on entend sur les parties de batterie sont d'un bandant que je n'ai entendu que chez ce groupe à aujourd'hui, cette impression que le groupe joue dans la pièce, et ce sur n'importe quel lecteur (voiture, enceintes standard ou au casque), les amateurs de production comprendront la tâche réussie par les Finlandais, une nouvelle fois. Toutefois, on perçoit un son un peu plus gras sur les guitares qui va parfaitement au chant de Chritus qui se fait un peu plus hargneux sur cet album, le tout sans dénaturer sa façon de chanter.

    Le premier titre "Sulphur, Charcoal and Salpetre" est un voyage d'une vingtaine de minutes où le groupe ouvre les tiroirs avec une colonne vertébrale qui se trouve sur la partie de chant de Chritus sur les couplets qui se transforment et s'adaptent très légèrement en fonction du tiroir qui est ouvert, ainsi le Doom brut et frontal du début glisse tout d'un coup sur un Stoner où le fuzz déboule sur les leads de guitare. Certaines parties de chant doublées avec une voix plus neutre et grave donne un aspect plus solennel, ou avec une voix chuchotée pour un aspect plus inquiétant, une menace rampante insufflée aux passages le nécessitant, tout cela est travaillé et ficelé de mains de maître. Mais, en fait, derrière ce long titre, un premier enseignement, la musique de LORD VICAR sera plus frontale que sur l'album précédent, et les pépites directes que sont "Levitation" ou l'intenable "Impact" versent dans un Stoner largement dans la lignée des pères BLACK SABBATH. "Descent" nous renvoie vers l'album précédent en conservant l'ambiance du premier morceau, des lignes de chant plus symétriques et plus répétitives donnent un côté ambiant et rampant à ce morceau extrêmement intéressant mais nécessitant un certain nombre d'écoutes pour être apprivoisé, tout comme le suivant "World Encircled", le riff sombre d'introduction est accompagné d'une ligne de chant typique d'Ozzy Osbourne sur les débuts de SABBATH avant un refrain plus entraînant, là aussi la production sur le chant est remarquable de détails.

    Tout en conservant ce son et ce style donc, LORD VICAR va tout de même se mettre un peu en danger, tout d'abord avec le titre d'ouverture qui risque d'en rebuter plus d'un devant la complexité de la structure, le titre très direct, une sorte de hit single avec l'efficace "Impact", ou cette ballade merveilleusement bien chantée par un Chritus en état de grâce sur "Nightmare", là aussi tout réside dans l'équilibre entre le tempo de la ligne de chant et les notes dominantes à la guitare. Alors, certes, les titres comme "Black Lines" aux sonorités clairement Stoner, le labyrinthe que représentent des titres comme "The Temple In The Bedrock" et "A Second Chance" (mon dieu cette ligne de chant posée !), ajouté à la longueur surprenante d'un tel album (69 minutes !), ce pavé n'est pas facile à digérer et c'est peut-être le regret que l'on peut avoir, un "Black Lines" ou "The Temple In The Bedrock" mis de côté pour une sortie future aurait certainement rendu la galette plus digeste mais difficile d'en vouloir à ces Finlandais.

    Après l'arrêt de REVEREND BIZARRE, on ne donnait pas bien cher des futurs projets de leurs membres tant ils semblaient marqués au fer rouge, et pourtant comment ne pas valider ce choix tant au sein de ce LORD VICAR, le guitariste Kimi Kärki est moins à l'étroit, moins contraint à sonner comme le public attend qu'il sonne, tant le chant de Chritus n'a peut-être jamais autant été efficace qu'avec ce groupe, et pourtant j'aime beaucoup ce qu'il a fait avec GOATESS et ce qu'il fait avec PYTHON actuellement, bref, sous un habit de tradition, les quatre Finlandais s'en donnent à cœur joie et bousculent les lignes avec tact. The Black Powder est donc un nouvel album hautement recommandé, autant pour les amateurs d'un Doom lancinant et sombre que pour les amoureux d'un Stoner qui ne lorgne pas vers la frange Californienne du style, sobre, sombre, simple mais pas simpliste, le groupe montre une nouvelle fois sa capacité à se renouveler sans dévier de sa voie.

    Chronique : Aymerick Painless (Simony)

    LORD VICAR - The Black Powder

     

     


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  • DIABOLICAL - Eclipse
    Indie Recordings
    Style : Blackened Death Metal
    Origine : Suède
    Sortie : 2019
    Site Web : www.diabolical.se

    DIABOLICAL - Eclipse



    01. We Are Diabolical / 02. Betrayal / 03. Black Sun / 04. Failure / 05. Inception / 06. Hunter / 07. Tyranni / 08. The Fire Within / 09. Requiem

    S'il y a bien une entité qui semble injustement sous-estimée et dont on ne parle pas assez à mon goût, c'est bien DIABOLICAL. Un talent indéniable qu’il nous faut mieux connaître afin d'appréhender l’extrême richesse de l'univers musical, aussi méchant qu’hyper ambitieux, des Suédois. Créé en 1996 à Sundsvall, et après cinq albums, le groupe a acquis une solide expérience, aussi bien technique qu’artistique, et nous revient avec Eclipse, sa nouvelle réalisation. Abordant sur ce nouvel album la thématique de l’obscurité de l’humanité, DIABOLICAL entraine l’auditeur dans une sorte d'exploration de son propre côté diabolique, sur fond d’atmosphère dark et grandiloquente déployée sur les neuf morceaux d’un Black/Death symphonique qui pourrait servir de bande son à un film horrifique. Eclipse se veut moins violent que ses prédécesseurs, privilégiant plus les mid tempi aux ambiances ensorcelées, parfois bercées par de brèves lueurs d’espoir, comme sur les monumentaux et envoûtants "We Are Diabolical" ou "Betrayal", qui nous captivent dès le début d’Eclipse avec ces quelques accélérations divinatoires. DIABOLICAL reste malgré tout tranchant et bestial avec un "Failure" disposant d’un excellent refrain. La combinaison parfaite étant le superbe "Black Sun" aux chœurs splendides fusionnant parfaitement avec la voix gutturale de Sverker Widgren, apportant une dimension orchestrale que l’on retrouve presque tout au long de ce sixième volet des Suédois. Ce jumelage de voix prenant une envolée encore plus folle sur le presque « langoureux » "Inception". Côté ambiance, l’inquiétant "Hunter" n’est que délice, l’apport du piano donnant encore plus de profondeur à la musique de DIABOLICAL. La batterie de Pär Johansson, telle une valse morbide, nous fait tournoyer pour nous amener vers le ritualisé "Tyranni". Accalmie ambiante à l’esprit sacro-saint qui nous plonge dans le feu lent et intense de "The Fire Within" avant que "Requiem" ne vienne clore ce nouveau maléfice. Si Eclipse est un très bon album, il recèle toutefois une lacune, celle de ne rien proposer de bien original, du déjà fait, via ce mélange à l’inspiration plus que flagrante, à savoir DIMMU BORGIR pour le côté Black symphonique et OPETH pour les éclaircies sonores, ce qui pourra peut-être porter préjudice à l’œuvre et à sa durée de vie, mais à vif, ne nous posons pas encore ce genre de questions et savourons la beauté du côté obscure de la force.

    Chronique : Papa Bordg

    DIABOLICAL - Eclipse

     

     

     


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  • POPIÓŁ - Zabobony
    Godz Ov War Productions
    Style : Pagan Black Metal
    Origine : Pologne
    Sortie : 2019
    Site Web : www.facebook.com/popiolofficial

    POPIÓŁ - Zabobony



    01. Wybiło / 02. Gdy słońce zgaśnie / 03. Wilcze jagody / 04. Ojcze nienasz / 05. Chmury / 06. A kysz / 07. Umarli / 08. Czerń

    Si Zabobony (Superstitions en polonais) est le premier album de ce nouveau groupe POPIÓŁ (qui signifie la cendre en polonais), les membres qui le forment doivent parler à certains d'entre vous puisque l'on y retrouve Michał Kowal (DQ) à la batterie actif dans BLAZE OF PERDITION, ex-ARKONA et des membres ou ex-membres de THY WORSHIPER comme Marcin Gąsiorowski (MAG), ici guitariste chanteur, Bartek (Bard), guitariste, et le bassiste chanteur Adam Tuchowski (Kubov). Le groupe pratique un Pagan Black Metal où l'aspect Pagan transpire surtout à travers une ambiance particulière insufflée par des passages plus acoustiques et par certaines paroles en lien avec la nature. Pour le reste, la production, la musique, le chant, on est quand même très proche d'un Black Metal soigné, aucun élément Folk n'est ici présent, par contre des chœurs masculins renforcent ce côté Pagan lorsqu'ils interviennent à l'image du titre "Gdy słońce zgaśnie". POPIÓŁ cultive cet héritage d'un ENSLAVED qui n'aurait pas cédé aux mélancolies progressistes des derniers albums, pour rester figer dans l'ère Blodhemn. Pourtant, difficile de taxer ces Polonais de vouloir piller le passé des Norvégiens sans vergogne, le groupe y dévoile une personnalité affirmée à l'image de ce long instrumental à la basse ("Wilcze jagody") qui pose une atmosphère assez sombre sans verser dans le grandiloquent, le minimalisme de cet instrumental tranche avec les points de détails qui émaillent cette plage, alors que l'autre plage calme, le titre "A Kysz" est déjà plus construit en tant qu'ensemble. Mais dès lors qu'il s'agit d'intensifier sa musique du côté Black plus ordinaire, le groupe nous envoie l'introduction d'un "Chmury" rageur avant un chant clair à plusieurs voix, très posé, guitare acoustique, percussions sur les toms très punchy, le groupe tisse un titre à tiroir qui ne manque pas d'énergie, bien appuyé par un chant rauque très brut. Si le montage du tracklisting peut étonner au premier abord, notamment le placement des ces plages plus atmosphériques, étant donné la longueur de l'album qui frise l'heure de musique assez intense, cette disposition finie par être salutaire pour la dynamique de ces huit titres. Dans sa production, réalisée au Satanic Audio, la guitare lead et les toms occupent le devant de la scène avec le chant, tant principal que les chœurs, la basse, elle, tient une place de choix également, véritable colonne vertébrale de cet album, c'est cet instrument qui fait le lien entre tous les titres de Zabobony.

    Ce premier album est de très loin une réussite, le côté Pagan n'est pas surjoué avec de grandiloquentes orchestrations et chants clairs mièvres, ça sent quand même pas mal la testostérone ici !

    Chronique : Aymerick Painless (Simony)

    POPIÓŁ - Zabobony

     

     


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  • BRANT BJORK – Jacoozzi
    Heavy Psych Sound Records
    Style : Stoner
    Origine : États-Unis
    Sortie : 2019
    Site Web : www.facebook.com/BrantBjorkOfficial

    BRANT BJORK - Jacoozzi



    01. Can't Out Run The Sun / 02. Guerrilla Funk / 03. Mexico City Blues / 04. Five Hundred Thousand Dollars / 05. Black & White Wonderland / 06. Oui / 07. Mixed Nuts / 08. Lost In Race / 09. Polarized / 10. Do You Love Your World?

    Aaaahhh on va recauser Stoner, ça faisant longtemps, hein ?? SI, CA FAISAIT LONGTEMPS !!!

    Laissez-moi vous parler de Brant Bjork. Membre fondateur de KYUSS, il en partira après le quatrième album, Welcome to The Sky Valley. Petite anecdote au passage : vous savez qui a aidé à faire décoller le groupe dans les années 90 ? Un certain Dave Grohl... décidément, j’aime profondément cet homme ! Brant s’en va donc écrire, produire et jouer pour FU MANCHU jusqu’en 2002. (Rien que ça... KYUSS et FU MANCHU...). Il fera également quelques albums en solo pendant cette période avec THE BROS et THE LOW DESERT PUNK BAND (mon projet solo préféré). Et nous voici donc en 2019. Brant est posé bien confortablement dans son Jacoozzi. A mes yeux, cet album ressemble à une version plus récente d’un bon vieux Santana. La bande son d’un bon road trip en voiture américaine sur les routes californiennes, avec le soleil qui se couche au loin... vous y êtes ?? Eh bien, voilà l’endroit parfait où écouter cette nouvelle galette. Un son à écouter en arrière-plan sans se mettre la tête à 100% dedans... des sonorités intéressantes, des touches funky à certains endroits ("Guerrila Funk", comme son nom l’indique), du Blues, du Psychédélique ("Black & White Wonderland")...

    Une belle bande son encore une fois  !

    Chronique : Ben

    BRANT BJORK - Jacoozzi

     

     


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  • ROTTING CHRIST - The Heretics
    Season Of Mist
    Style : Dark/Black Metal
    Origine : Grèce
    Sortie : 2019
    Site Web : www.rotting-christ.com

    ROTTING CHRIST - The Heretics



    01. In The Name Of God / 02. Vetry Zlye (Ветры злые) / 03. Heaven And Hell And Fire / 04. Hallowed Be Thy Name / 05. Dies Irae / 06. I Believe (Πιστευω) / 07. Fire God And Fear / 08. The Voice Of The Universe / 09. The New Messiah / 10. The Raven

    Album après album, ROTTING CHRIST n’a jamais cessé de progresser et de se surpasser, se renouvelant afin de surprendre, avec une identité toujours aussi forte et affirmée. Cependant, depuis ΛEΛLO, l’évolution semble plus infime, moins évidente et plus subtile. ROTTING CHRIST a sa marque de fabrique, ne faisant désormais progresser sa musique qu’au travers de concepts tous différents et forts intéressants. C’est pour cela que malgré quelques redondances depuis Kata Ton Daimona Eaytoy, les Grecs se montrent toujours aussi spectaculaires, jouissifs et immersifs, et que chaque sortie est attendue comme le messie. Rituals était très inspiré, certes dans la continuité du précédent, mais plus agressif tout en gardant la flamme magique qui anime le groupe. Puis Sakis Tolis se pencha sur l'écriture du livre Non Serviam: The Official Story Of ROTTING CHRIST, ce qui, dans le même temps, lui donna l’idée d’une nouvelle thématique pour cette treizième offrande. Rien d’antireligieux, The Heretics étant seulement un hommage à des penseurs, poètes, artistes, scientifiques, qualifiés à leur époque d'hérétiques et de mécréants. Une réflexion personnelle du chanteur sur l’homme et le monde qui l’entoure, The Heretics étant en quelque sorte la conclusion de l’ouvrage écrit précédemment.

    Dix titres pour presque 45 minutes d’un voyage qui laissera des traces à qui veut s’immerger complètement dans cet album. On retrouve ici du ROTTING CHRIST pur jus, avec ce mysticisme insidieux (l’intro de "In The Name Of God" et ses sons tribaux). Certes on peut y déceler des tics de composition dans certains riffs ("Dies Irae"), mais The Heretics s’avère pourtant différent de ses prédécesseurs directs, moins violent, plus mélodique que Rituals, avec une part plus importante faite aux guitares, et l’apparition de quelques leads bien sentis ("Heaven And Hell And Fire", "Fire God And Fear", le bonus track "The Sons Of Hell"). The Heretics a aussi son lot de petites nouveautés. La première chose importante, l’album a un fil conducteur, des chœurs grégoriens de toute beauté, créant une atmosphère méditative, de contemplation et de quiétude, une ambiance solennelle parfaitement en contraste avec les autres voix au ton plus dur et violent. L’enchevêtrement de ces chœurs somptueux avec la voix de Sakis Tolis est une grande réussite. Un équilibre entre noirceur et lumière ("Vetry Zlie (Ветры злые)", où l’on peut entendre le doux chant féminin russe d'Irina Zybina). Autre élément important, ces voix narrées omniprésentes ("I Believe (Πιστευω)", "Phobos") servant de lien entre les titres pour nous compter l’histoire de The Heretics, permettant de mettre en lumière les grands penseurs du monde, souvent en dualité avec l’église catholique, et finissant bien souvent sur le bûcher ou au bout d’une corde. Comme sur l’incroyable "Heaven And Hell And Fire" avec une entrée en matière sur des vers du Paradis Perdu de John Milton, et une conclusion sur une citation de Thomas Paine, ou encore sur le terrifiant "The Raven" où ROTTING CHRIST s’exprime sur un texte d’Edgar Allan Poe.

    Nous parlions précédemment de méditation et de plénitude, "Fire God And Fear" est des plus explicite, avec son début si doux, au tempo médium par la suite, très mélodique, aux chœurs chaotiques, avant que la seconde moitié du morceau ne redevienne très posée, presque contemplative, débouchant sur un lead surprenant et incendiaire de George Emmanuel. ROTTING CHRIST surprend quelque peu sur "The Voice Of The Universe", qui voit la participation d'Ashmedi (MELECHESH) en guest vocal, la voix parlée y est d’une tension redoutable, s’exprimant sous différents langages tels qu'anglais, arabe, latin, comme pourrait le faire l’être soumis à la possession du malin, celui-ci s’exprimant à travers lui comme étant la voix de l’univers, et la seule à suivre, avec toujours cette lutte pour l’équilibre, par les « amen » des chœurs monumentaux. La parole de Lucifer contre celle de Dieu. Les accélérations du titre peuvent évoquer leurs compatriotes de SEPTICFLESH. Un autre grand moment de ce nouvel album. Le travail des différentes tessitures vocales est simplement phénoménal. Un travail de titan qui demandera un effort de tous les instants pour y déceler toutes les petites variations vocales. The Heretics est un joyau, tant au niveau des textes, de sa pensée, de sa ligne directrice intellectuelle, qu'au niveau purement musical. La batterie lente et lourde intronise un fantastique "Hallowed Be Thy Name" qui ne nous fera pas mentir, ROTTING CHRIST est tout simplement grandiose. Les chœurs religieux y sont fantastiques, lourds de poids et de sens, et d’une complémentarité redoutable avec la voix diabolique, venimeuse et satirique de Sakis Tolis, celle-ci s’achevant sur des murmures, comme la bête qu’il représente. Un ROTTING CHRIST magistral qui, certes, ne se réinvente pas, mais nous propose une nouvelle fois une réflexion forte, profonde, mise en musique de façon éblouissante. Ce n’est pas le genre de voyage que l’on oublie ou qui laisse indifférent, bien au contraire ! ROTTING CHRIST et son leader Sakis Tolis sont plus que des musiciens, plus que des artistes, mais bien des génies, que l’on se doit d’honorer comme il se doit.

    Chronique : Papa Bordg

    ROTTING CHRIST - The Heretics

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • RHAPSODY OF FIRE - The Eighth Mountain
    AFM Records
    Style : Symphonic Power Metal
    Origine : Italie
    Sortie : 2019
    Site Web : www.rhapsodyoffire.com

    RHAPSODY OF FIRE - The Eighth Mountain



    01. Abyss Of Pain / 02. Seven Heroic Deeds / 03. Master Of Peace / 04. Rain Of Fury / 05. White Wizard / 06. Warrior Heart / 07. The Courage To Forgive / 08. March Against The Tyrant / 09. Clash Of Times / 10. The Legend Goes On / 11. The Wind, The Rain And The Moon / 12. Tales Of A Hero's Fate

    Suivre RHAPSODY n’est pas vraiment chose aisée, tant les changements de line-up sont fréquents, tout comme les changements de nom. Au point aujourd’hui de se retrouver avec un RHAPSODY OF FIRE dont Alex Staropoli (claviers) est le seul membre originel, suite aux départs conjugués de Luca Turilli (guitare) en 2011 parti former LUCA TURILLI’S RHAPSODY, puis en 2016 du chanteur Fabio Lione, et du batteur Alex Holzwarth. Tout deux rejoignant Luca Turilli pour une énième incarnation de RHAPSODY, et un troisième changement de nom: TURILLI/LIONE RHAPSODY. De son côté, RHAPSODY OF FIRE, et Alex Staropoli, courageux et volontaire, persiste, signant un nouvelle œuvre avec de nouveaux membres, jeunes et dynamiques, ne manquant pas d’être animés par la flamme de la passion. Un douzième album, le sixième sous le nom de RHAPSODY OF FIRE, intitulé The Eighth Mountain, le premier avec le nouveau chanteur Giacomo Voli, et le nouveau batteur Manuel Lotter, tous deux arrivés en 2016, qui complètent un line-up désormais composé, outre d'Alex Staropoli (claviers), de Roberto De Micheli (guitare) et Alessandro Sala (basse).

    Après Legendary Years, compilation de réenregistrements de classiques du groupe sortie en 2017, qui avait permis  de rôder une formation encore fraiche, les transalpins nous reviennent avec leur premier véritable album sous ce line-up. The Eighth Mountain se veut plus optimiste, revenant aux racines du groupe. Toujours orchestral (participation de l’orchestre symphonique national de Bulgarie), intense, épique et dramatique, mais avec des atmosphères moins sombres et plus positives que précédemment, The Eighth Mountain est le premier chapitre d’une nouvelle saga intitulée The Nephilim’s Empire Saga, une nouvelle histoire, imaginée et développée par Staropoli et De Micheli. Et si RHAPSODY OF FIRE lorgne ici vers son passé, c'est toujours avec fougue, intensité et grand talent. Très riche, mais parfaitement équilibré entre musique Metal et parties symphoniques. La première écoute peut s’avérer éprouvante tant tout y est foisonnant, mais ensuite The Eighth Mountain se révèle être vraiment très bon, pourvu de belles et fortes émotions, et, sincèrement, les écoutes s’enchaînent avec un véritable plaisir, pouvant parfois rappeler le Happy Metal des Allemands d’HELLOWEEN ("Rain Of Fury", "Master Of Peace"). Les deux nouveaux membres semblent parfaitement intégrés, avec un Giacomo Voli polyvalent, tantôt agressif, utilisant parfois un chant proche du Black Metal ("Seven Heroic Deeds", "Tales Of A Hero’s Fate"), tantôt plus doux ("The Wind, The Rain And The Moon"). Une douceur que l'on retrouve également sur un somptueux "Warrior's Heart" que n'aurait pas renié un groupe comme BLIND GUARDIAN. The Eighth Mountain atteint son paroxysme avec "The Courage To Forgive" et ses chœurs lyriques d'une grande dramaturgie.

    Ce qui est époustouflant également, c’est que nos italiens se montrent aussi forts dans des compositions rapides que plus mid-tempo, voire même lentes, comme ça peut être le cas du splendide "The Wind, The Rain And The Moon", ou alliant parfois ces deux composantes ("March Against The Tyrant") avec toujours la même réussite, représentant toutes les qualités immenses dont dispose le groupe d'Alex Staropoli. Intro rapide et puissante, très néo-classique, puis soudainement s’épanchant sur de magnifiques arpèges accompagnés de flûte. Grandiloquent, riche, complexe et gracieux. Un moment fait de montagnes russes musicales et émotionnelles. Fort de sang neuf renforçant la détermination, l’enthousiasme et la fraîcheur de RHAPSODY OF FIRE, les compositions s’en ressentent, l’inspiration aussi, parvenant à créer une musique d’une grande qualité. Un bain de jouvence qui, malgré moult péripéties, laisse toujours le groupe italien maître de l’art du Power Metal symphonique.

    Chronique : Papa Bordg

    RHAPSODY OF FIRE - The Eighth Mountain

     

     

     

     


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  • PARAD1GM - Parad1gm
    Season Of Mist
    Style : Industrial Progressive Metal
    Origine : France
    Sortie : 2019
    Site Web : www.facebook.com/parad1gm.official

    PARAD1GM - Parad1gm



    01. Scars Of Life / 02. Reason / 03. Qalbik / 04. Buried / 05. From The Other Side / 06. Black Feather / 07. Host / 08. Haunted / 09. Haven / 10. Burden

    Soyons clair d'emblée, si à Heavy Sound on s'est penché sur ce premier album de PARAD1GM, c'est avant tout parce qu'en son sein on retrouve un certain Betov, désormais ancien guitariste d'ADX, qui tient ici la basse. Et la curiosité à parfois du bon ! Présenté comme un groupe Electro/Indus, PARAD1GM est bien plus que cela ! Et si ce style est effectivement représenté au travers des dix titres qui composent cet album éponyme, PARAD1GM base davantage son propos sur un Rock/Metal progressif dont l'apport d'influences Indus' vient enrichir la musique du combo parisien. Et l'ensemble se montre plutôt intéressant, nous délivrant une sorte de fusion des genres, passant avec habileté de morceaux aux relents de PARADISE LOST ("Scars Of Life", "Buried") à des choses plus progressives, mélancoliques et planantes, façon PINK FLOYD ("From The Other Side") ou beaucoup plus typiquement indus' pouvant évoquer un groupe comme RAMMSTEIN ("Qalbik"), le tout toujours parfaitement maitrisé et exécuté de mains de maitres par des musiciens expérimentés, qui réussissent sans mal à nous entrainer dans leur univers empreint de Science Fiction. Au final, nous tenons avec ce Parad1gm, un premier essai plutôt réussi et cohérent qui nous permet de découvrir un groupe des plus prometteur qui ne demande qu'à s'affirmer encore davantage avec le temps !

    Chronique : Nono666

    PARAD1GM - Parad1gm

     

     

     


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  • DREAM THEATER - Distance Over Time
    InsideOut Music
    Style : Progressive Metal
    Origine : États-Unis
    Sortie : 2019
    Site Web : www.dreamtheater.net

    DREAM THEATER - Distance Over Time



    01. Untethered Angel / 02. Paralyzed / 03. Fall Into The Light / 04. Barstool Warrior / 05. Room 137 / 06. S2N / 07. At Wit's End / 08. Out Of Reach / 09. Pale Blue Dot

    DREAM THEATER n’est décidément pas un groupe comme les autres, suscitant depuis toujours l’hystérie totale du fan ne jurant que par une technique ahurissante marchant sur l’eau au service d’un Prog Metal qui fut, en son temps, révolutionnaire, mais qui pour certains n’est qu’un prétexte à assouvir une prétention instrumentale, un exercice de musiciens pour musiciens, oubliant les fondamentaux d’un artiste: la création émotionnelle. Une chose est sûre, on ne peut durer aussi longtemps (33 ans) sans faire don de soi, de ses ressentis, de son vécu et de ses émotions. Ce qui fait de DREAM THEATER un géant de notre musique, quoi qu’on en dise ! Un incontournable aussi bien par sa riche et prolifique carrière, que par ce qu’il dégage et procure. Oui DREAM THEATER est grand, et à tout point de vue ! Même si, à une certaine époque, sa fan attitude ne semblait pas toujours des plus adaptée, se servant de références comme MUSE, ARK ou TOOL pour construire son style, une période où le groupe ne semblait être que spectateur de son art, son talent perdant parfois de sa propre identité, alors que son son, sa force créatrice n’aurait du avoir cure de cela, ou si peu, juste pour l’embellir. La seule division ne pouvant venir que de là, et uniquement de là.

    Le DREAM THEATER prenant des risques fut récompensé une nouvelle fois avec le double album conceptuel The Astonishing ne faisant certes pas l’unanimité, mais procurant une foule d’images, un long film dont l’indifférence n’avait pas prise. Pour Distance Over Time, les Américains ont décidé de travailler autrement, de ne pas reproduire le même schéma qu’auparavant, cassant le cycle de la routine, s’isolant quatre longs mois, tous ensemble, en cohésion, dans une grange reconvertie en studio d’enregistrement moderne. Composant, enregistrant ce Distance Over Time tout en vivant dans une résidence adjacente au studio. Une expérience resserrant les liens, donnant plus de caractère et de profondeur à ce nouvel album, mais donnant aussi l’envie d’en découdre avec l’ennui ambiant et son hostilité par un Heavy Prog bien plus appuyé que sur son prédécesseur. L'antithèse de celui-ci, non conceptuel, plus direct, plus tranchant et plus énergique, beaucoup moins ambitieux et d’une apparente simplicité. Et c’est dans cette simplicité que réside l’une des forces principales de ce nouvel effort. La technique y est toujours débordante mais œuvrant en priorité au service des émotions. Ce qui n’est pas un mince exploit. Les musiciens y sont tous extraordinaires, époustouflants de technicité. Il suffit d’écouter le groove paralysant du superbe "Room 137", bourré d’un feeling rampant. Refrain impeccable, passage aux effets vocaux à la THE BEATLES avec un Petrucci pharaonique. Les vibrations de Distance Over Time sont surpuissantes. Comment ne pas succomber au démentiel "SN2" avec la basse de John Myung donnant le ton. Un Distance Over Time très varié, passant de l’orageux et ténébreux "Fall Into The Light" à la magnifique douceur qu’est "Out Of Reach".

    Les deux grandes pièces progressives sont de toute beauté, l’introduction monstrueuse de Mike Mangini (quelle démonstration de son immense talent !) des plus de huit minutes de l’épique "Pale Blue Dot". Carré, nerveux, mais toujours attractif et captivant. Les leads de John Petrucci faisant tout bonnement rêver. Avec "At Wit’s End", morceau le plus long de l'album avec ses 9:20 minutes au compteur, on se retrouve plus à fleur de peau, porté par la voix sensuelle de James LaBrie et un John Petrucci indescriptible, laissant place à un passage ambiant piano/voix lumineux, ou comment se montrer volubile, technique, tout en conciliant passion et émotion. Pour les influences parfois trop flagrantes du passé, elles sont ici peu fréquentes et toujours judicieuses, comme sur cette introduction façon TOOL sur "Paralysed", ou sur la partie instrumentale introductive de l’excellent "Fall Into The Light" pouvant évoquer METALLICA. Un passage acoustique magnifique calme l’arrogance du titre pour laisser parler les larmes de la guitare de Petrucci. Un moment empli de grâce ! Distance Over Time est parfaitement synthétisé par un morceau comme "Untethered Angel". Efficace, émouvant, ahurissant. Certains n’y trouveront peut-être pas leur compte, votre serviteur leur conseille de se poser au calme, plongé dans un noir profond, l’écoute attentive au casque pour en choper toute les essences.

    Chronique : Papa Bordg

    DREAM THEATER - Distance Over Time

     

     

     

     


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