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MARDUK + VALKIRJA + ATTIC + SURVIVAL IS SUICIDE - Metz - 10/05/2019

Publié le par Nono666

MARDUK + VALKIRJA + ATTIC + SURVIVAL IS SUICIDE - Metz - 10/05/2019

 

MARDUK + VALKIRJA + ATTIC + SURVIVAL IS SUICIDE
Metz - La Bam
10 Mai 2019



Salle inconnue, des groupes jamais vus en live, 1h30 de route... banco j'y vais ! Oui, alors c'est pas tout à fait comme ça que je me suis décidé, mais rien que l'idée de voir enfin MARDUK sur scène avec tout le bien que j'ai pu en entendre au fil des années, il fallait que je vive ça, que je constate quel était effectivement ce frontman que l'on disait totalement fou et possédé sur scène...

Bon, on m'avait dit « Aïe aïe aïe, la salle est dans un quartier qui craint à Metz », effectivement, ce n'est pas le plus beau quartier de cette belle ville, mais le premier point est plutôt la difficulté de se garer aux abords de la salle malgré le grand nombre de parkings tout autour, les résidents occupent une bonne partie de ces places, mais après un bon quart d'heure à tourner, je trouve une place... mais je manque les espagnols de SURVIVAL IS SUICIDE, peu de monde visiblement était déjà là pour leur prestation, dommage.

Aux abords du bar, je rencontre quelques têtes connues qui m'annoncent que ATTIC est un excellent groupe de Heavy à la MERCYFUL FATE ! Et bien vous savez quoi, c'est exactement ça. Mais avant tout, un grand bravo à MARDUK qui laisse les Allemands installer tous leurs décors, bougeoirs, backdrop, caisses, en devant de scène (on y reviendra). La salle est plongée dans le noir, essentiellement éclairée de ces nombreux bougeoirs qui trônent devant la batterie imposante de la soirée. Les membres du groupe arborent un maquillage horrifique, le chanteur est, lui, torse nu avec un long manteau noir et une croix renversée autour du cou. Il entre sur scène avec un énorme crucifix qu'il pose la tête à l'envers (ou dans le bon sens, c'est selon...) sur un socle devant la batterie, le ton est donné et la raison de leur présence sur cette affiche Black est plus qu'évidente désormais. La musique est effectivement très Heavy, MERCYFUL FATE a effectivement bercé ces petits gars, ça ne fait aucun doute et les titres proposés ce soir offrent un aperçu très diversifié de ce que ATTIC joue, du titre posé plutôt sombre aux cavalcades tirant sur le Metal Extrême à coup de blasts, l'éventail est extrêmement large mais le tout tient par le chant de Meister Cagliostro qui singe très largement King Diamond avec cette voix haut perchée, très théâtrale, contrebalancée par un chant plus rauque, très Power Metal dans l'esprit. Les titres "There Is No God" et "The Headless Horseman" concluent parfaitement ce show dynamique qui permet déjà de se rendre compte que le son ce soir est très bon, parfaitement équilibré, tous les instruments sont parfaitement audibles même si le chant a du être relevé légèrement en début de set. ATTIC joue donc avec des codes anciens mais y intègre des plus modernes, musicalement déjà, le groupe ne reste pas figé dans les années 80 et insuffle un vent de fraicheur sur ce style et, visuellement, avec ces deux gratteux qui montent sur ces fameuses caisses lorsqu'ils entament des solos, un gimmick pas forcément à mon goût, on est pas à un concert de THE ARRS bordel ! Il faut aussi remarquer que le public est très calme, le silence règne entre les morceaux, les musiciens dos au public ne font aucun bruit jusqu'à ce que le chanteur revienne en devant de scène pour annoncer le prochain morceau, il est rigolo d'entendre le bruit de ses bottes sur cette scène en bois. Le groupe a su convertir une partie du public qui les découvre ce soir, mission réussie.

Très rapidement VALKIRJA monte sur scène pour 45 minutes d'un Black Metal intense mais non dénué de leads mélodiques dont certains font étrangement gentillet par rapport au reste de ce qui est proposé par le groupe. VALKIRJA joue la carte de la violence visuelle, maintenant à quatre, c'est le guitariste Simon Wizén qui cumule avec le poste de chanteur depuis 2018 et le départ de Rogier Droog (WELTBRAND, HELL MILITIA). Le dernier album en date, Throne Ablaze, a été enregistré dans cette configuration. Et il s'en tire plus que bien, son chant est habité, bien aidé, certes, par ses deux compères, V.Purice et B.Thelberg, mais quelle présence. N'ayant pas connu avec les précédents chanteurs, difficile de dire si les Suédois ont perdu au change mais ce soir l'efficacité démontrée valide cette solution sans problème. Là aussi, longs silences entre les morceaux qui renvoient autant à WATAIN qu'à ASCENSION ou MERRIMACK même, un esprit moins Punk que les têtes d'affiche de ce soir, rendant la brutalité plus froide, ce qui en live nécessite tout de même un peu plus d'attention de la part du public.

Le public, justement parlons en, il remplit correctement la salle au fur et à mesure que le show avance et quelques abrutis (j'ai pas d'autres mots) commencent à faire leur show à coups de saluts nazis et de provocations en tout genre, ça gâche la fête et c'est vraiment dommage de donner une telle image à un style déjà assez sulfureux et qui n'a nullement besoin de provocations aussi puériles que celles-ci pour être brutal, nihiliste et profondément anti-conformiste. Comme je les plains... leur vie doit être bien triste ! Mais pour revenir au principal, car on parle d'une partie infime du public, musicalement VALKYRJA a su s'imposer ce soir, très bon show sur tous les aspects, une découverte sur disque va certainement s'avérer nécessaire !

Setlist : Intro / Crowned Serpent / The Cremating Fire / Madness Redeemer / Opposer Of Light / Frostland / Oceans To Dust / Throne Ablaze

Les roadies ont 30 minutes pour mettre en place la scène pour les maîtres de la soirée, MARDUK, et cela se fait avec dans la sono des bruits d'avions, de chars, de bombardements, la guerre annoncée s'installe donc bien avant l'entrée en scène des Suédois. On le sait, le groupe joue sur l'imagerie guerrière pour faire passer ses messages satanistes, anti-chrétiens, et surtout blasphématoires, le tout symbolisé par les pentagrammes renfermant un loup qui dominent la scène derrière la batterie, impossible de rater le message véhiculé par le groupe d'autant plus qu'un membre du staff du groupe vient clairement demander au technicien lumière de ce soir de pointer les lumières rouges sur ces trois pentagrammes alors que la scène finit de s'installer, on sait où on met les pieds.

L'entrée du groupe se fait sur des lumières rouges intenses qui vont dominer le concert pour un résultat excellent, cela mérite d'être souligné, ce soir, les lumières, et notamment durant MARDUK, plongent dans l'ambiance, parfait complément à la musique. Devo déboule sur scène, suivi de Morgan, le public réagit déjà. Mortuus fait alors son entrée en hurlant un Panzer... Division... Marduk ! Paf, d'entrée de jeu, le groupe met une tarte terrible à l'assistance avec ce titre aussi puissant et énorme sur disque que la version entendue ce soir. Le vocaliste est impressionnant par son placement du chant parfaitement maitrisé sur ce titre très exigeant, 2'30 de chaos et la sono fait de nouveau retentir des bruits de guerre. C'est un peu dommage de mettre autant d'intensité pour laisser retomber la pression pendant 20 secondes derrière, le public était pris à la gorge, enfoncer le clou directement aurait certainement eu un impact plus puissant encore, mais il est aisé d'imaginer que les titres joués ce soir demandent un tel niveau physique que souffler un peu s'avère nécessaire pour les membres du groupe qui ont passé la quarantaine tout de même. Bon nombre des musiciens ayant commencé au même moment ont depuis bien longtemps ralenti le rythme de leur musique ! C'est tout de même "Baptism By Fire" qui déboule derrière, suivi d'un "Werewolf" sauvage, rare incartade vers le dernier album en date, Viktoria, qui ne sera honoré que de deux titres ce soir avec "Equestrian Bloodlust" qui passe particulièrement bien le test de la scène. "The Levelling Dust" extrait du terrible Room 5:12 remet encore un bon coup de brutalité avant ce "Cloven Hoof" endiablé. Ce début de concert a des allures de perfection, Mortuus arpente la scène, errant sans but précis, crachant les paroles avec une haine et une brutalité rarement vue pour ma part chez un frontman. L'incarnation même du chanteur nihiliste est devant nos yeux et va confirmer sa réputation lorsqu'il balance un bon coup de savate à un gars essayant de monter sur scène pour slammer, grave erreur, il sera poursuivi d'un regard noir par le chanteur jusqu'à ce que l'inconscient ait quitté la fosse aux photographes ! Les mêmes idiots dans le public continuent leur provocation débile déjà vue durant VALKYRJA sauf qu'ils sont attrapés par la patrouille qui les vire sur le champ, très bonne initiative de la part de la sécurité.

Après une petite pause où "Deathmarch" résonne dans la sono, c'est l'incontournable "Throne Of Rats" qui relance la machine, toujours aussi brutale, on atteint un seuil avec "Burn My Coffin" annoncé avec une telle rage par le frontman, que le sang des premiers rangs a du se glacer en un instant. Le groupe revient également sur l'album précédent avec l'excellent "The Blond Beast", si j'avoue avoir décroché le pendant studio du groupe car on ne retrouve plus un univers particulier comme les précédents albums du groupe pour des albums plus interchangeables depuis Serpent Sermon, ce soir, les titres extraits de ces albums n'ont pas à rougir aux côtés des classiques du groupe, et surtout, cela montre encore une fois que les Suédois n'ont pas adoucis leur propos d'un iota, brutal un jour... brutal toujours ! Avec "Into Utter Madness" le groupe s'engouffre dans un Wormwood qui tranche dans la discographie, mais comme j'aime beaucoup cet album, j'apprécie d'autant plus l'interprétation de ce titre ce soir avant un "Wolves" inévitable et "The Black..." balancé en rappel car, oui, il y a un rappel ce soir, même si le public s'est montré timide dans cet exercice, il était inconcevable que MARDUK nous laisse sans ce classique dans la tête.

Il était prévu 1h10 de concert, le groupe a joué 1h10 ! Alors, si avant le show je me disais que le temps de jeu était peut-être un peu court, c'est en fait un temps de jeu suffisant, non pas pour le public qui aurait bien pris encore quelques baffes bien brutales mais pour le groupe qui sort bien rincé de scène, une intensité comme celle mise ce soir par MARDUK était inédite ou presque pour moi, je me rappelle tout de même d'un concert de CELTIC FROST au Graspop qui avait placé la barre bien haute déjà ! Alors que beaucoup de groupes de Black Metal baissent en intensité avec l'âge, MARDUK a su ce soir montrer pourquoi il était considéré comme un chef de file, et à juste titre, quel concert, une baffe dont il sera difficile de se remettre...

Setlist : Panzer Division Marduk / Baptism By Fire / Werewolf / Of Hell's Fire / The Levelling Dust / Cloven Hoof / Interlude (Deathmarch) / Throne Of Rats / Burn My Coffin / Equestrian Bloodlust / The Blond Beast / Into Utter Madness / Wolves / The Black...

Report : Aymerick Painless (Simony)



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