• STONEBIRDS - Time

    STONEBIRDS - Time
    Autoproduction
    Style : Stoner/Doom/Desert Rock
    Origine : France
    Sortie : 2017
    Site Web : www.stonebirds.fr

    STONEBIRDS - Time

    01. I / 02. Sacrifice / 03. Blackened Sky / 04. Only Time / 05. Shutter Part I / 06. Shutter Part II / 07. Animals / 08. II

    STONEBIRDS, c'était dans mon esprit un groupe de Stoner tout ce qu'il y a de plus respectable, même si les influences n'étaient encore pas trop assimilées et se ressentaient encore beaucoup trop. C'était en 2011, à la période du premier album, Slow Fly, et on pouvait sentir que le groupe avait les capacités d'aller plus loin, ce qu'il a réalisé en 2015 avec le deuxième album Into The Fog... And The Filthy Air en proposant une musique plus ambiante, plus posée, peut-être plus psychédélique, voire progressive. Alors si je n'avais pas prêté attention, à l'époque, à cette sortie, c'est que j'étais un peu passé à travers, mais avec Time, le troisième album du groupe, on ressent une attraction avec cet artwork, et les quelques extraits écoutés m'ont mis sur la piste, de nouveau, de ce groupe Français ayant réussi à dépasser son style de départ.

    Tout d'abord, je connaissais le groupe en quatuor, il opère désormais en trio, une formule payante dans sa version studio, pour le live, il faudra attendre la possibilité de le constater. Mais, ce qui frappe c'est que le groupe fonctionne en trio dans le son, une basse, une guitare, un batterie dans l'approche générale, pas de multiplication des pistes de guitare pour grossir le son, si ce n'est sur "II", et cela donne un esprit non minimaliste mais proche du Desert Rock. Time s'ouvre donc sur une introduction "I" qui déboule sur "Sacrifice" et son mélange de Stoner, de Doom et d'Alternative Metal qui me ramène directement aux meilleures heures de DEFTONES par exemple (White Poney) ou THE PSYKE PROJECT, ce mélange de Doom Metal et de Post-Hardcore plus moderne. Alors si ces éléments peuvent effrayer, au premier abord, les amateurs du genre Doom, dans le propos, on reste sur quelque chose de rampant et bien gras. C'est aussi là le point de différence avec son aîné, le côté plus sombre de ce Time car si Into The Fog... And The Filthy Air explorait le côté lumineux du genre, ce nouvel album renvoie une certaine contemplation d'un esprit sombre, et cela se vérifie dans les artworks, le premier avec sa pochette blanche, son visage féminin, ses traits épurés mais jolis, alors que le deuxième se fait sur fond noir, un vieil homme barbu et une imagerie plus mystique.

    Musicalement, vous l'aurez compris, les amateurs du premier album ont peut-être quitté le navire depuis bien longtemps, mais la musique de STONEBIRDS sonne bien plus personnelle ici et peut être moins rattachable à une période, la nécessité de se laisser aller dans l'écoute de l'album, la nécessité de prendre du temps pour l'appréhender fait que l'on s'en lassera bien moins vite, d'autant plus que les arrangements sont plutôt efficaces, sur un titre comme "Blackened Sky" et ses chœurs aérés ou ses voix plus gutturales pour amener du relief, rien n'est laissé au hasard. Ensuite, on constate que la voix a un traitement à base d'effets, un choix judicieux car on se rappelle justement le chant du premier album qui, en version plus brute, manquait d'accroche. On est là dans quelque chose d'assez standard avec ces passages aériens où la réverb' est reine mais le résultat est là, comme si le groupe s'était cherché pendant un moment avant d'arriver à ce style à la croisée des chemins de différents autres et lorsqu'il décide de doubler les passages avec une voix plus rocailleuse, cela permet de casser un peu l'effet de base et de ne pas tomber dans un côté lisse.

    La basse de Sylvain Collas prend également une ampleur très intéressante dans cette mixture ("Only Time", "Shutter Part 2") pouvant supporter l'architecture d'un morceau comme prendre le lead et se placer devant les autres, la formule trio permet également cela, et, là aussi, c'est une grande réussite car le jeu de Sylvain est assez fluide mais pas trop, l'attaque peut aussi se faire puissante, là aussi pour insuffler du relief dans une musique qui a tout pour être plate. Alors c'est vrai que certains schémas ont tendance à revenir d'un morceau à l'autre, comme les chœurs aérés de "Only Time" revenant sur "Shutter Part 1", mais il y a ici suffisamment de différences entre un "Sacrifice" et "Shutter Part 2" et "Only Time" pour penser que cela fait partie d'un concept général. STONEBIRDS confirme donc ce qu'il avait laisser supposer avec la sortie du deuxième album, le Stoner (qui ressurgit sur un très bon "Animals") n'est plus la seule expression du groupe, le trio y mêle du Doom, du Progressif, du Psyche, du Desert Rock, de l'Alternatif pour créer un spectre sombre, une entité que je n'avais pas décelé à l'époque, se créant un univers musical et graphique identifiable au milieu de la masse de groupes, un changement d'orientation bénéfique qui a débouché sur ce Time qui est de loin le meilleur album du groupe, un groupe à surveiller de prêt car désormais les bases sont solides pour aller plus loin. Content de retrouver ce groupe !

    Chronique : Aymerick Painless

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