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Par Nono666 le 20 Février 2016 à 17:46
Entretien avec Kootoh (Chant) réalisé par mail entre le 27/01 et le 07/02/2016
Armé de son premier album The Fast of Solace, TANKRUST écume actuellement les scènes du pays afin d’asséner son Metal brutal et mélodique à un public qui ne pourra rester de marbre, soufflé par l’énergie déployée sur scène par Kootoh (chant) et sa bande. Un entretien s’imposait alors pour faire connaissance, car lorsque TANKRUST posera ses flight cases près de chez vous, ce ne sera certainement pas pour faire la causette !
Peux-tu nous présenter TANKRUST et son parcours ? Il semble que tu ne faisais pas partie du groupe à ses débuts...
Kootoh : C'est tout le contraire ! Je suis le seul rescapé de la formation originelle ! (NDR : Oups !) Au départ c'est l'ancien batteur (Rudy) et moi-même qui avons fondé le groupe. Celui dans lequel on s'est rencontrés a été dissout et ne faisait pas la musique qu'on voulait vraiment faire. Après quelques annonces, on a recruté un gratteux et un bassiste et on a fait un genre de Thrash / Power entre SLAYER et PANTERA. C'est surtout à partir de 2010, avec le départ des deux cordeux et l'arrivée de William et Garth qu'on a commencé à construire des compos au carrefour de plein de styles de Metal. Jules (basse) s'est rallié à nous un an après, et enfin Schuff a pris la batterie, fin 2013. Avec ces modifications c'est autant d'influences qui ont pétri la musique du groupe et nous ont donné le chemin qu'on voulait suivre. L'EP a été une première étape pour concrétiser une identité et depuis on n’a cessé de faire mûrir la formation pour en arriver à l'étape d'aujourd'hui. Du coup, on est contents de mélanger les plaisirs et de redonner du neuf à nos racines souvent old-school, en leur apportant la touche de modernité de nos découvertes actuelles. Pour autant, une chose n'a jamais changé depuis l'origine : l'esprit de famille qu'on a mis en place et qu'on a toujours veillé à entretenir. TANKRUST, c'est avant tout des potes et c'est encore plus vrai aujourd'hui que nous sommes tous des amis datant d'avant le groupe. Je pense que c'est aussi ce qui donne l'âme de notre formation !
Justement, quelles sont vos influences, qu’elles soient musicales ou autres ?
Vaste sujet ! Il faut y répondre membre par membre puisque nous avons chacun des univers différents, qui parfois se croisent mais qui peuvent aussi être aux extrémités les uns des autres. Jules a beaucoup baigné dans l'univers Punk / Hardcore (THE EXPLOITED, RANCID ou encore HATEBREED, RAISED FIST…) mais il adore aussi tout ce qui est Thrash ou Heavy et rejoint l'univers de Garth sur ce point, qui lui est un fan de groupes 80’s comme MEGADETH, JUDAS PRIEST, ou MACHINE HEAD. Schuff, lui, est dans la sphère Death, voire brutal Death, de façon quasi exclusive. Il en connaît un éventail qui me fascine. Pour les plus parlants je citerais KRONOS, ORIGIN ou encore CATTLE DECAPITATION. William et moi sommes très éclectiques, tous styles musicaux confondus ! William a passé sa vie à écouter et brasser de la musique, il en a pratiqué dans tous les styles. Pour ma part c'est un peu pareil, une sorte de soif jamais éteinte. Du coup, impossible de citer toutes les influences. Pour William il y a un groupe culte : WALTARI et pour moi ce sera toujours ALICE IN CHAINS ! Sur les autres univers on se rejoint un peu plus, on est des gros fans de séries, notamment fantastiques à la Penny Dreadful ou Walking Dead, de films qui ont marqué notre adolescence comme Wayne's World, Star Wars évidemment. Pour ça, on est assez fidèles à notre génération mais ça ne se ressent pas forcément dans nos compos. On n’a pas voulu verser dans trop de cliché.
OK ! Comment décrirais-tu votre musique à quelqu'un qui ne connaît pas TANKRUST ?
Je la décrirais comme Metal ! Étant donné nos horizons divers et le mélange qu'on met dans les morceaux, voilà des années qu'on tente de répondre à la question de comment décrire notre musique. Eh bien on ne peut pas y répondre en parlant de style. Les puristes du Thrash, du Death ou d'autres influences, ne s'y retrouveront pas assez pour y accoler une étiquette. Ça tombe bien, on n’aime pas trop les étiquettes... Certes, les racines old-school s'y retrouvent et chacun y verra une facette de ses références. Mais je décrirais plus notre musique par d'autres aspects : énergique, compacte, positive, visuelle... Voilà !Peux-tu nous parler de la création de The Fast of Solace ? Que retiens-tu principalement de ce processus ?
Pour ce qui est des titres, c'est un mélange de morceaux anciens qui ont été retravaillés et de titres nouveaux qui doivent préfigurer du futur esprit du groupe. Le processus a donc ressemblé à une espèce de phase de chrysalide. A l'intérieur de ce cercle humain on a fait travailler toutes les créativités en restant ouverts aux compromis. La production a suivi ce credo humain qui a toujours été le nôtre : on a cherché le gars à la fois compétent et humain. Par chance on l'a trouvé ! Olivier t'Servrancx, à l'Electrik Box, a été le prolongement du groupe. On a bossé en toute proximité, dans un petit espace, avec beaucoup d'échanges et de sympathie. Je retiens que je m'attendais à quelque chose de pénible et très déshumanisé, comme l'ont été certaines expériences passées. Et finalement, du moment où on a commencé à bosser l'album jusqu'à sa sortie (hors les délais inévitables), on a eu (presque) que des supers surprises humaines et techniques ! Pour une formation qui aime le live avant tout, ça nous motive pour un deuxième album !
J'allais y venir : vous semblez vous considérer avant tout comme un groupe de scène, et d'après ce que j'ai pu voir sur le net, vos prestations sont plutôt énergiques. Considères-tu la scène comme un défouloir qui permet d'évacuer les aspects négatifs de la vie, ou bien vois-tu au contraire le live comme une célébration ?
Les deux ! Pour nous, ce n'est pas incompatible. On voit effectivement le live comme un exutoire. C'est le meilleur moment, tous ensemble pour expulser toute cette rage et ces frustrations du quotidien. Et chacun sait et comprend ce que son voisin a besoin d'évacuer. C'est en faisant comme ça qu'on célèbre le moment présent, la vie, le fait d'être là, d'être entourés, de partager un moment intense. On vide donc les ondes négatives pour se remplir de celles qui sont positives et nous permettre de repartir gonflés à bloc ! C'est ce qui rend toute la dimension d'un concert aussi forte. Et on a vraiment envie d'apporter toute notre énergie et de la transmettre. C'est notre façon d'être entièrement sincères dans ce qu'on fait.
Pour en revenir à l'album, peux-tu nous en dire plus sur les sujets abordés dans les textes ? Es-tu l'auteur des paroles ?
C'est moi qui les rédige, effectivement. C'est ma part du job et les autres me font confiance comme je leur fait confiance pour la musique. Après, ça ne nous empêche pas de nous concerter : je leur explique ce que j'ai écrit, je leur montre et, la plupart du temps, ils sont ravis. Ce sont des textes qui poussent à la réflexion plus qu'à la révolte. Souvent, je pars d'un évènement de mon quotidien ou d'un sujet qui m'a interpellé et je partage ça dans la chanson, pour que les gens s'interrogent. Par exemple, dans « DMZ », je remets en question cette façon qu'on a de catégoriser les gens en clichés : "T'es vieux donc tu es ennuyeux, t'es jeune donc tu te drogues, t'es religieux donc tu es fanatique...". Dans « Draw the Line », je m'insurge contre le phénomène de bien-pensance et les moralisateurs médiatiques. Dans « Apollo is dead », c'est la façon dont l'histoire et la mythologie sont complètement détournés à travers les films qui me fait bondir, parce que c'est ce que nos enfants vont prendre pour vrai, et un pan de notre culture qui est menacé. Voilà, ce sont des bouts de réflexion qui émergent en fonction de ce que je vis.
En parlant de « DMZ », vous avez réalisé un clip très soigné pour ce morceau. Cela me donne l'impression que votre souhait est de proposer une expérience complète autour de TANKRUST, et en extrapolant, de ne surtout pas voir ce nouvel album comme une fin en soi. Qu'en penses-tu ?
Merci, si le résultat semble soigné, c'est déjà un premier objectif que nous avons atteint. Nous avons bossé avec Olivier Jacques, qui est également un ami, et nous avions tous ensemble à cœur de faire quelque chose de bien réalisé. J'aime beaucoup ton point de vue et c'est certainement un peu inconsciemment que nous démontrons que l'album n'est qu'une pierre à l'édifice et que nous comptons en ajouter d'autres. Mais avant tout, TANKRUST est un groupe live, et sur scène nous aimons avoir quelque chose de vivant. Le clip était naturellement l'animation d'un des morceaux. Pour nous c'est indispensable de rendre les morceaux visuels, de faire vivre les textes, de proposer une expérience complète comme tu le dis. Et puis, il faut avouer que c'était vraiment marrant de vivre cette expérience !Pas mal de concerts ont déjà eu lieu depuis la sortie du disque. Et maintenant ? Quels sont les projets, voire les souhaits de TANKRUST dans un futur plus ou moins proche ?
Dans l'absolu, notre projet principal est de faire du live. Le concert est vraiment essentiel pour nous. Partager, fêter, faire vivre la musique… Donc, les projets à court et moyen terme vont être de continuer à faire autant de concerts que possible. Rencontrer des gens, d'autres groupes, défendre notre album, découvrir de nouveaux lieux, voilà le pied ! On apprécie sincèrement de jouer partout, dans toutes les configurations, mais on a évidemment ces envies d'accrocher des scènes plus grandes, des fests... du Hellfest ? Il faut toujours se laisser des espoirs, des projets. Et en parlant de projet, on planchera bien sûr à l'élaboration d'un deuxième album !
Vous êtes également pas mal impliqués dans la scène via d'autres projets (autres groupes, association etc.). Y en a-t-il certains que tu souhaiterais mettre en lumière ici ?
C'est cool d'avoir l'occasion de parler de ça. C'est une des facettes qui peut aussi expliquer notre musique. Par exemple, les influences de Schuff (le batteur) s'illustrent dans le groupe de brutal Death qu'il a fondé, AÄZYLIUM. L'éclectisme de William se retrouve dans son projet de Rock français SATURE . Pour ma part, j'ai démarré un projet Doom / psyché, CLEGANE , pour explorer d'autres pistes qui me plaisent. On essaie de rester cohérents dans notre esprit. Soutenir activement les scènes locales implique pour nous de faire encore un pas en avant en étant actifs dans le milieu. En plus d'être bénévoles sur un certain nombre de fests (Hellfest, Fall of Summer, Motocultor, Delirium...) on a créé notre asso ALMOST FAMOUS qui sert à la fois de label / producteur pour nos groupes, mais on monte également des plateaux pour faire découvrir des groupes émergents. C'est certes très chronophage, mais tout aussi passionnant. On aimerait avoir plus de temps parfois, on en arrive même à culpabiliser de ne pas en faire assez !
Cette interview touche à sa fin. Je te remercie d'avoir consacré du temps à Heavy Sound ! Les derniers mots sont pour toi...
Merci à Heavy Sound de s'être intéressé à TANKRUST et de soutenir les scènes locales. Vous constituez une pièce indispensable à la vie du metal, comme le public ! Notre dernier mot est toujours le même : RESTE TRANQUILLE, C'EST PAS FINI !
Propos recueillis par Morbid S.Chronique : The Fast Of Solace
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Par Nono666 le 24 Décembre 2015 à 01:37
Entretien avec Φ (guitare) réalisé par mail (Décembre 2015)
HEGEMON, symbolisant le chef militaire de la Grèce antique, s’est formé en 1996. Emprunt d’histoire et de mythes, la guerre et la violence à travers les âges a toujours été le moteur d’HEGEMON qui nous offre ici son 4ème album.
Pourquoi avoir choisi ce nom de groupe ? La Grèce antique et l’histoire ancienne font-elles partie de vos sources d’inspiration ?
Φ : Le terme "Hegemon" renvoie en effet à l’antiquité grecque, où il désigne un chef militaire. Ce nom introduit les principaux concepts que le groupe a développé au travers de ses différents albums, à savoir, le côté guerrier de l’homme, et les divers conflits au travers des âges.
Comment composez vous ? Est-ce un travail d’équipe ?
Dans un premier temps, le travail de composition se passe de manière individuelle, seul moyen à nos yeux d’obtenir un résultat cohérent. Un morceau ne peut pas être composé en répétition avec le premier riff venu ou avec les idées de tout le monde fusant de toute part. Pour obtenir un résultat probant, il faut un minimum d’introversion afin de puiser au fond de soi quelque chose de ressenti et de profond, ce qui ne peut se faire que dans l’isolement. Par la suite, les morceaux composés sont bien sûr soumis à l’ensemble du groupe afin de peaufiner les arrangements. Pour l’écriture des textes, c’est la même chose. Notre chanteur travaille sur ses textes de longs mois, et ce n’est que lorsqu’il a rédigé l’ensemble de ses paroles et qu’il a lui même envisagé le placement de son phrasé dans les morceaux que le reste du groupe a un droit de regard et peut éventuellement intervenir pour finaliser.
Où avez-vous enregistré votre album, car il bénéficie d’une bonne production ?
Contrairement à nos précédents albums pour lesquels nous avions passé entre une et deux semaines en studio, ce quatrième album, The Hierarch, a été enregistré par nos soins, et nos propres moyens, avec l’aide de divers ingé-son de notre entourage, et ce pendant plusieurs mois. Par la suite, le mixage de l’album a été confié à V. Santura (connu principalement pour être le guitariste et producteur du groupe DARK FORTRESS, et pour avoir produit bon nombre de groupes dont OBSCURA, PESTILENCE, TRIPTYKON…) qui a, nous pensons, tiré le meilleur de notre travail, grâce à son savoir-faire et son expérience.
Qu’est ce qui vous inspire ?
Les conflits humain et cette aptitude si particulière qu’a l’humanité à s’auto-détruire sont une infinie source d’inspiration…Pourquoi avoir incorporé autant de samples et de parties symphoniques dans votre album ? Comment avez-vous appréhendé cela ? Avez-vous eu recours à la torture animale pour obtenir le sample du hibou pour "Interpreting Signs For War Aruspicine" ?
Permets moi tout d’abord de préciser que les parties "symphoniques", bien que réparties, il est vrai tout au long de l’album, ne sont tout de même pas omniprésentes. En cela on ne peut pas réellement nous comparer à des groupes tels que DIMMU BORGIR ou SEPTICFLESH, même si, effectivement, certains passages disséminés tout au long de The Hierarch peuvent évoquer ces deux groupes. Le choix de placer ces parties orchestrales dans nos morceaux, ce qui est assez nouveau finalement pour HEGEMON, est venu naturellement: Les morceaux composés se prêtaient avec une certaine évidence à de tels arrangements. Nous ne voyons pas ceci comme un "compromis" puisque, quoi qu’il arrive, nous composerons toujours en fonction de ce que nous ressentons, et non en fonction des modes ou des contraintes liées à un style, mais bien comme une évolution de notre musique. En ce qui concerne les samples, ils ont toujours été présents dans nos albums, depuis Chaos Supreme jusqu’à ce dernier opus. Ils apportent chacun leur atmosphère et du sens supplémentaire aux textes. Et ce fameux hibou, donc… Je suis désolé de te décevoir, mais il faut maintenant faire face à la réalité: Il n’y a PAS de sample de hibou dans "Interpreting Signs For War, Aruspicine"… En revanche, certains passages sont assez fournis, et peut-être le mélange de certains sons peut avoir, malgré nous, généré des fréquences proches de celles émises par le volatile. Donc, la réponse est bien "non": Aucune torture animale n’a été nécessaire.
Votre thématique tourne essentiellement autour de la guerre, ou des guerres. Quel regard portez-vous sur les guerres à travers l’histoire ?
Les guerres ne sont que le reflet de la nature humaine et de son gout pour le meurtre, la rapine et le pouvoir. Quelle que soit la période, l’homme s’est toujours délecté dans la violence et le sang. Nous en avons encore l’exemple aujourd’hui et cela n’est pas prêt de s’arrêter…
Quel regard portez-vous sur l’actualité belliqueuse à l’aube d’une troisième guerre ? Êtes-vous déconnectés ou concernés ?
Cela confirme tout le bien que nous pensons de l’humanité, qui, sous son illusoire apparence d’êtres civilisés doués d’une conscience dite "supérieure", n’est finalement qu’une espèce primitive et cupide, incapable de gérer ses ressources ni de s’émanciper de ses croyances obsolètes. Quiconque s’intéresse un peu à la géopolitique de ces dernières années ne peut qu’être écœuré par tant de mensonges, de propagandes et de manipulations des pouvoirs en place. Effectivement, nous nous dirigeons probablement vers un nouveau conflit mondial mais cela ne date pas d’aujourd’hui. Certaines « élites » veulent ce chaos pour diverses raisons et ils vont l’obtenir quoi qu’il en coute. Nous allons certainement vers une extermination de masse de la race humaine, ce qui dans l’absolu, à titre personnel, n’est pas fait pour me déplaire finalement.
Merci. Si vous voulez ajouter quelque chose…
ki di-ku-ru-bi sé
dingir an ki-a
im-si-gam-e-dè-es
Propos recueillis par Fanny
Chronique : The Hierarch
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Par Nono666 le 29 Octobre 2015 à 00:38Entretien avec Weddir (chant & guitares) réalisé par mail - Octobre 2015Pillars Of Detest, troisième album des français de MOONREICH, est sorti en septembre 2015, et n’est pas passé inaperçu. Un album intense, un peu glauque, froid et torturé, pour les vrais amateurs de Black Metal. Weddir (chant / guitares) répond à mes questions...
Pourquoi ce nom de groupe ?
Weddir : Il faut remonter en 2008, année durant laquelle je fonde MOONREICH. Il n'y a pas d'interpretation précise pour ce nom. Tu peux t'en faire ta propre interpretation. Il y a un rapport avec la dualité de l'homme. J'ai utilisé la lune comme métaphore, elle nous montre toujours la même face, j'ai trouvé cela assez mystérieux et intriguant.
Que représente la pochette ? Elle est très étrange !
En effet, le but était de créer une atmosphère connectée avec la musique. On voulait qu'elle soit malsaine, sombre et dérangeante. Cette pochette est très métaphorique, à mon sens elle représente la fascination que j'ai pour certaines parties de l'histoire où l'on s'est rendus compte que l'homme pouvait être dompté, manipulé, ramené au rang de ver de terre en quelque sorte.
Quels sont les thèmes abordés dans cet album ?
Je suis convaincu que l'art ne doit pas s'expliquer. C'est pourquoi j'encourage les lecteurs à nous contacter afin de disposer des paroles et de pouvoir s'en faire leur propre opinion. Elle sont volontairement écrites métaphoriquement. C'est ce qui est beau dans l'art en général, il n'y a pas de vérité, tout n'est qu'illusion et tout est interprété selon le ressenti et le vécu de chacun.Quelles sont tes sources d’inspiration ?
Personellement, toute forme d'art est une source d'inspiration. Ça peut être une musique, une peinture, un livre, un documentaire, l'inspiration , c'est un peu comme la foudre, on ne sait jamais où ni quand ça va tomber au final.
Comment ont été composés les morceaux de cet album ? D’un seul jet, ou es-tu revenu plusieurs fois sur chaque morceau ? Car cet album semble très peaufiné !
Je ne compose quasi jamais de morceau d'un seul jet. Cela vient petit à petit en général. J'ai plusieurs idées et je fini par les assembler de manière cohérente, étant le seul compositeur de MOONREICH. Je n'ai pas besoin d'être dans un état particulier, pas besoin d'aller dans un endroit reculé ou autre, l'inspiration vient naturellement.
Comment procèdes-tu pour les arrangements ?
Cela vient également naturellement, ça ne se commande pas.
Veux-tu conclure ?
Merci pour ton soutien !
Propos recueillis par Fanny
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Par Nono666 le 30 Mai 2015 à 20:03
Entretien avec Albert BELL (basse, guitares, chant) réalisé par mail le 26 mai 2015.
Deus Volt, le premier album sous le nom de SACRO SANCTUS dévoile une autre facette de son géniteur, Albert BELL, que celui-ci ne peut pas utiliser pleinement dans FORSAKEN ou NOMAD SON, une facette plus épique du Doom Metal dont le Maltais a bien voulu nous parler. L’homme est comme son album, plein de bonnes qualités.
Comment est né le projet SACRO SANCTUS ?
Albert BELL : Je ressassais depuis un moment l’idée de démarrer SACRO SANCTUS, bien avant que je ne commence travailler dessus mais mes engagements studios et lives avec FORSAKEN et NOMAD SON m’ont amené à retarder cela. Puis, après la sortie du deuxime album de NOMAD SON, The Eternal Return, j’ai décidé de franchir le pas et ai commencé l’écriture de démos, "The Tears Of Ishtar" et "Ordo Templaris" en l’occurrence, ces deux titres apparaissent sur le premier album de SACRO SANCTUS, Deus Volt, mais sont passées par différentes versions avant que je n’en sois content et que je sois convaincu que je pouvais et voulais vraiment le faire. Après que ces 2 titres aient été totalement mixés et masterisés, j’ai continué à travailler sur les autres titres qui figurent sur ce premier album.
Est-ce que l’écriture a été étalée sur 3 ans ou a-t-il été composé d’un bloc ?
On peut dire que l’écriture s’est réellement étalée sur trois ans. Avec la première phase impliquant l'écriture des démos, la pré-production et l'enregistrement, le mixage et le mastering de "The Tears Of Ishtar" et "Ordo Templaris", et la seconde phase impliquant le même processus pour le reste des chansons qui apparaissent sur l'album, à savoir "Arcana Imperii", "Beatification of the Dead", "Defender of the Holy Cross", "At the Horns of Hattin " et "Deus Volt: The Siege of Ascalon", bien que la structure et les idées pour toutes ces chansons étaient faites depuis longtemps. Mais la pré-production, etc., pour ces cinq chansons a été faite en peu de temps réellement avec le mix final et le mastering achevés en Juin / Juillet 2014. Bien sûr, puisque je suis également fortement impliqué dans mes deux autres groupes et organise aussi le Malta Doom Festival, j’ai du jongler et prioriser en conséquence. Mais je suis toujours en train d'écrire de nouvelles chansons dès que j’ai du temps libre tant pour les deux groupes que pour SACRO SANCTUS… j’ai des pulsions d’écriture… c’est un moyen pour moi d’exorciser mes démons pour ainsi dire! Haha!!!
Quelle était la vision que tu avais de l’album avant de commencer son écriture, quelle était la ligne directrice ?
Le but principal de SACRO SANCTUS était de fournir une autre débouchée à mon écriture, une autoroute pour exposer ma passion pour le Metal, sans aucun compromis et où je pouvais libérer ma vision de la façon dont doit sonner le Metal sans raffinements, changements, suggestions, que les membres des autres groupes peuvent souvent apporter sur les chansons, les riffs. Soyons clairs, je jouis à fond de la vie au sein de FORSAKEN et NOMAD SON, et dans un environnement de groupe, il est crucial pour tous les membres d’apporter ses idées, mais pour SACRO SANCTUS, je voulais avoir un contrôle total sur tout et avoir l’espace pour faire les choses à ma façon, à 100%. Ainsi, Deus Volt rend hommage à tous les groupes de Metal des années 80 avec lesquels j’ai grandi et que j’écoute toujours aujourd’hui mais dont les influences ne pourraient pas s’intégrer parfaitement dans FORSAKEN ou NOMAD SON, même si celles-ci apparaissent ici et là dans les deux groupes. Mais sur Deus Volt, elles sont bien plus mises en avant avec l’album proposant un aperçu de mes goûts qui vont du Thrash à la NWOBHM, au Doom ou au Metal Epique. C’est vraiment un mix de tous les styles que j’adore, donc c’est vraiment la vision que j’avais de l’album, juste laisser aller ma créativité et libérer un peu de Metal mystrieux que les gars old-school peuvent apprécier et profiter.
As-tu pris des avis extérieurs sur ces morceaux, notamment auprès des membres de NOMAD SON par exemple, ou as-tu travaillé dans ton coin avant d’en dévoiler la teneur ?
Chris GRECH, guitariste de NOMAD SON, a été un point de référence important pour moi durant tout le processus qui a conduit SACRO SANCTUS à voir le jour, il a été une importante source d’encouragement pour moi. Toute la pré-production (y compris le laborieux processus de création des midis de batterie pour les pistes témoins de l’album) ainsi qu’une importante partie des enregistrements (basse, guitare, chant) ont été réalisés au studio chez Chris Mellieha. Donc il a joué un rôle énorme dans la supervision de la production de l’album et a donné son avis précieux sur cela. Même chose pour David VELLA (des Temple Studios) qui a trempé dans la production de tous les albums de NOMAD SON et de FORSAKEN à ce jour. Son avis était critique et trés précieux également. Une fois les deux premières chansons, "The Tears Of Ishtar" et "Ordo Templaris", terminées, j’ai sollicité des avis dans mon entourage y compris auprès des autres gars de FORSAKEN et NOMAD SON. Jowita et Simone de Metal On Metal Records et les membres de ma famille… et ils m’ont tous encouragé à continuer et à achever la bête. Ces retours positifs ont été cruciaux pour faire avancer les choses, d’autant plus que c’est mon premier effort solo et que je me mets à nu en quelque sorte. Cependant, à la fin de la journée, ce qui était le plus crucial, c’était ma conviction que SACRO SANCTUS était un effort louable et à poursuivre. Et le plaisir que j’ai eu à le faire m’a vraiment rendu addictif, j’ai hâte de pouvoir proposer d’autres disques de SACRO SANCTUS.SACRO SANCTUS est-il un projet qui pourrait avoir une vie sur scène ou n’est-ce qu’un projet studio ?
A ce stade, SACRO SANCTUS est principalement un projet studio. La priorité pour moi, pour le moment, est de finaliser la suite de Deus Volt, qui, si les choses continuent ainsi, devrait voir le jour au début de l’année prochaine. Je n’exclue pas que cela puisse se transformer en un groupe live ou même un groupe à part entière mais pas à ce stade.
On sent beaucoup d’influences diverses, surtout vers le Metal old-school des années 80, mais je trouve qu’un titre comme "Beatification Of The Dead" aurait pu être un titre de CATHEDRAL, es-tu d’accord avec ça ?
"Beatification of the Dead" fait vraiment écho à ma fascination pour les débuts de CELTIC FROST à mon avis. J’aime beaucoup CATHEDRAL, surtout les premiers albums, mais ce n’est pas un point de référence si important pour moi. Cependant, j’ai entendu d’autres personnes nommer CATHEDRAL dans les principales influences de cet album. Je suppose que tout cela est trés subjectif et d’ailleurs, si on devait aller aux racines de CATHEDRAL, je pense que CELTIC FROST serait une évidence, ces premiers CELTIC FROST ont capté la fascination de musiciens et de fans et ont eu un impact retentissant sur le Doom et les autres sous-genres de Metal. Donc leur influence est inévitable et plus que bienvenue pour moi.
Bien entendu, l’influence de BATHORY est très présente, sur "Deus Volt" surtout, mais plus dans l’ambiance que dans la musique en elle-même, tu sembles avoir une vision du Doom qui va au-delà des barrières traditionnelles du style ?
Un bon point. "Deus Volt: The Siege of Ascalon" a une belle ambiance à la BATHORY, bien que, pour être honnête, je ne cherchais pas spécialement à suivre la route de BATHORY lorsque j’ai commencé l’écriture de ce morceau. Je voulais juste un morceau de Metal Epique pour conclure l’album et la référence BATHORY est peut être obligatoire lorsque l’on aime le Metal Epique. BATHORY, comme CELTIC FROST ou VENOM, sont des groupes dont je reste fasciné depuis que je les ai entendus, de telle sorte que leur influence s’immisce forcément dans mon écriture. Dans tous les projets où je suis impliqué, j’ai toujours cherché à ajouter d’autres ingrédients à l’idiome qui est normalement associé au genre Doom Metal. Certaines personnes semblent interpréter cela comme seulement jouer lentement des riffs boueux qui vont forcément ennuyer l’auditeur après quelques minutes. Je me nourris d’une source d’inspiration où on trouve TROUBLE, CANDLEMASS, PENTAGRAM, SAINT VITUS, REVELATION, COUNT RAVEN, WITCHFINDER GENERAL etc. C’est le Doom Metal pour moi, et non pas un Post-Metal nausabond, des maniaques suicidaires pleurnichant sur la cruauté de la vie ou je ne sais quoi… oui, la tristesse et la dépression font partie de la vie malheureusement, et il y a une place pour eux dans l’expression musicale bien sûr, mais comme la vie, le Metal (Doom ou autre) devrait exprimer l’ensemble de la palette d’émotions – la colère, l’agressivité, l’amertume, la tristesse, le courage, la gloire, la joie etc. Voilà ce que j’espère apporter à la table avec ma musique.
Les refrains sont assez facilement mémorisable, comment as-tu travaillé le chant ? Savais-tu déjà que tu serais capable de cette performance ou as-tu exprimenté au fur et à mesure ?
Merci pour le compliment et ces gentillesses. Je pense que les refrains sont fondamentaux pour n’importe quelle chanson et tout compositeur devrait s’assurer que le refrain contribue à relever une chanson et qu’il est quelque chose de mémorable pour l’auditeur. Avec plusieurs années d’écoute de Metal et quelques grands groupes, je suppose que j’ai développé une capacité d’appréciation de ce qu’est un bon riff chorus et un bon arrangement. C’est ce que j’ai fait dans les enregistrements si vous écoutez bien les chansons, c’est de souligner les refrains par divers embellissements (souvent une mélodie de guitare ou un riff accrocheur fait l’affaire). Quoiqu’en écriture, je tends à passer par diffrentes versions des chansons jusqu’à ce que je sois content de sa structure en essayant d’assurer un bon flow entre l’intro, les couplets, le refrain, l’outro et les mi-sections si nécessaire. Ce dernier permet d’assurer l’énergie dans une chanson et j’utilise souvent cette formule sur Deus Volt. J’ai souvent contribué à l’écriture des chansons tant pour FORSAKEN que pour NOMAD SON qui se sont transformées en étendard pour les deux groupes. Donc pour être honnête je ne doutais pas de ma capacité d’écriture. Quant à la musique cependant, je me suis occupé des guitares leads et rythmiques et du chant pour la première fois sur cet album. La basse a toujours été mon instrument principal, donc une phase d’apprentissage a été nécessaire et elle a eu lieu sur les trois années de travail sur SACRO SANCTUS, dès sa naissance. Heureusement, plus d’arrangements, notamment sur le chant seront perceptibles sur le deuxième album. Ceci dit, je pense que le style narratif était nécessaire sur certaines pistes et correspondait plus à l’ambiance des titres. Et je ne suis pas fan du chant crié de toute façon !
En latin la phrase est Deus Veult, Deus Volt vient du Languedoc, en France est semblait être utilisé comme cris avant les combats des Chrétiens contre les Musulmans lors des premières croisades. Pourquoi avoir choisi la phrase en langue d’oc plutôt qu’en latin ?
Simplement, je pense que cela sonne mieux, plus culte, obscure et authentique.Actuellement, on constate malheureusement que les guerres de religion sont toujours d’actualité, toutefois ton inspiration ne vient pas des évènements récents, qu’est-ce qui t’a conduit à écrire sur ce sujet ?
J’ai toujours été fasciné par les croisades et leurs histoires de sang, de courage et de gloire. Deus Volt m’a permis de me plonger un peu plus dans le sujet tout en permettant à mon imagination de divaguer avec des éléments de fiction que j’ai ajouté au concept particulièrement sur la première partie de l’album où le califat Fatimide s’appuie sur les anciennes et très sombres forces Assyriennes / Sumriennes pour prendre l’ascendant sur les califats rivaux. Cette partie de l’album a demandé beaucoup de recherche sur la mythologie Babylonienne et sur le panthéon Babylonien que j’ai vraiment apprécié.
Peut-on voir un parallèle entre ce que tu écris et ce que l’on vit aujourd’hui ou te contentes-tu de retranscrire des faits historiques ?
Si l’album offre un commentaire politico-social qui peut être appliqué à ce qui se passe aujourd'hui, ce n’est pas quelque chose d’intentionnel. J’injecte souvent ce genre de choses dans mes paroles pour NOMAD SON et FOSAKEN. SACRO SANCTUS est une autre paire de manches et prend une direction plus historique / fictif – c’est comme lire un roman avec sa propre bande son en fait... ça pourrait être facilement adapté en nouvelle ou un scénario de film... des offres de ce genre sont les bienvenues! Haha !!!
Peux-tu nous donner quelques nouvelles de NOMAD SON et de FORSAKEN ?
NOMAD SON a programmé une résurrection cet été après une ou deux années de hiatus avec des concerts locaux et l’écriture de morceaux pour le nouvel album en top priorité. Pour FORSAKEN, nous avons été très occupés avec des concerts l’étranger ces derniers mois, avec notamment la visite de l’Italie et des Pays-Bas ainsi que d’autres à venir. En attendant, nous allons terminer le nouvel album qui s’intitulera Pentateuch et que nous espérons voir sortir au cours de cette année ou au début de l’année prochaine.
Peux-tu nous dire quelques mots sur Robert SPITERI, le batteur qui t’accompagne sur l’album ? Qui est-il ?
Robert Spiteri est l'un des batteurs les plus prometteurs de l'le. Il officie régulièrement pour un groupe de Hard Rock / Heavy Metal Maltais appelé FIRE. Il m'a été suggéré par David Vella, même si je gardais un œil sur lui depuis un certain temps et je n'ai pas hésité à l’amener à bord. Il est également engagé sur le deuxième SACRO SANCTUS et j’espère entrer en studio avec lui en Juillet prochain. Vraiment hâte d'y être, car c’est un batteur génial et trés créatif. Un gars exceptionnel sur tous les fronts !
Propos recueillis par Aymerick Painlesswww.facebook.com/AlbertBellsSacroSanctus
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Par Nono666 le 13 Mars 2015 à 19:16
Entretien avec Jeff MAURER réalisé par mail le 11 mars 2015.
On entend trop souvent que la scène Metal tourne en rond, que l’on n’est pas surpris par les nouvelles sorties, et les chroniqueurs des différents webzines/magazines le savent bien, il est très rare de tomber sur un album qui nous divise et dont on ne sait trop quoi dire car on n’a pas réussi à savoir quel était la finalité de l’album (et oui parfois, nous ne sommes pas prêt à entendre certains albums). C’est exactement ce que j’ai ressenti à l’écoute de First Spit, premier album de BROKEN DOWN, encensé par certains, massacré par d’autres, il suffit de se balader sur la toile pour comprendre que cet album ne laisse personne indifférent. Alors avant de vous faire découvrir les propos de Jeff MAURER, tête pensante, et unique tête d’ailleurs, de ce groupe, il était important d’expliquer pourquoi Heavy Sound avait choisi de ne pas chroniquer cet album, en toute humilité. Tout d’abord, les commentaires parfois limite sur ce disque et surtout sur la personne de Jeff, ce n’est que de la musique, un art qui laisse chacun devant ses propres jugements mais qui ne doit pas amener des propos diffamatoires, certains ont la mémoire courte sur les leçons de civisme lancées en France à la mi-janvier. Ensuite, afin d’être tout à fait clair avec ceux qui liraient ces lignes, le passé de Jeff dans la musique est plus ou moins lié à mon activité musicale à moi, j’ai du respect pour ce que Jeff a pu faire, notamment au sein de SURTR même si sa nature entière et totalement passionnée a pu lui faire commettre quelques erreurs sur les deux albums parus. Mais voilà je le reconnais sans trembler, je n’ai pas compris où Jeff voulait en venir avec ce First Spit alors plutôt que d’écrire n’importe quoi sur ce que j’aurais pu attendre de lui ou sur ma vision personnelle de ce qu’il devrait faire, j’ai préféré lui donner la parole pour en savoir plus et ainsi m’armer et comprendre (attention, essayer de comprendre, ben oui je ne suis pas une flèche !) en vue d’un éventuel deuxième album. Las des interviews remplies de félicitations et de léchage de bottes, voici une interview moins conventionnelle mais où vous en apprendrez plus sur la nature de cet ovni, merci à Jeff d’avoir jouer le jeu.
Peux-tu nous dire comment est né le projet BROKEN DOWN ?
Jeff MAURER : A force de “jams maison” pour mon unique plaisir, des morceaux se sont construits et il a fallu y mettre un nom. L’utilisation de kits de batterie électronique tout prêt ou de samples bruts comme la plupart des artistes utilisant des logiciels modernes tels qu’Ableton ou des boîtes à rythmes, n’ayant jamais été une option, j’ai construit, samplé et bidouillé le moindre son des kits de batterie et de synthétiseurs, morceau par morceau. Cette création représentant 50% de la composition d’un titre de BROKEN DOWN, les termes “décomposer / recomposer” me sont venus à l’esprit après plusieurs hésitations avec les mots “peler” ou “décortiquer”. Le nom de BROKEN DOWN fut alors choisi. En jammant et bricolant uniquement par envie, le résultat s’est retrouvé être une fresque sonore qui mêle à la fois treize années d’Electro / Indus / Noise /... sous le pseudonyme JeFF, et tout autant d’expériences dans le Métal. C’est presque une approche dadaïste
Etait-il déjà clair dès le début que ce serait un projet personnel et que tu te chargerais de tout sur ce disque, ce n’est pas la première fois que tu opères de cette manière ?
La composition individuelle et de manière instinctive a imposé cette manière de faire. Cela permet notamment une liberté de timing, une liberté logistique, ... La possibilité de rencontrer quelqu’un qui aurait une vision convergente et une compréhension entière du projet n’est jamais exclue, même si j’en doute. Par contre des collaborations éphémères sur certains titres sont bien plus réalistes.
Quand as-tu composé ces titres qui apparaissent sur First Spit ?
Le procédé de composition qui revient le plus part d’un ou deux riffs de guitare, sur lesquels se greffent beats électroniques, synthétiseurs et noise divers, basse, puis voix. Quelques riffs de guitare de First Spit revenaient régulièrement dans mes jams depuis quelques mois et n’avaient jamais été exploités. Le titre “Daddy Doom” chatouillait mon envie de détournement depuis plusieurs années. Mise à part ça, tout le reste de l’album a été composé durant l’été 2014. Les sept titres ont été enregistrés dans la foulée, petit à petit sans deadline, sans forcer, uniquement lorsque l’envie m’en prenait. Le mixage prit fin en octobre.Est-ce que cela signifie que tu as réalisé le mixage toi-même ? Est-ce quelque chose que tu voulais faire ou bien était-ce par faute d’alternative ?
En effet le mixage de First Spit a été entièrement réalisé par mes soins. Pour tout ce qui touche au son (et notamment à l'égalisation) "de base", vu la dose d'instruments synthétiques, il va de soi que cela entre dans le process de composition. Par contre, le mix final n'est pas mon exercice favori. J'aime que les moindres détails soient entendus et cela rend difficile certains choix. Mais c'est aussi un dilemme de passer par un professionnel pour mixer un projet solo. Ce n'était donc pas une réelle volonté et c'est par défaut que je m'y suis attelé.
Par contre, pour le mastering, tu as confié cela à Yann de MonStudio à Nancy, quelqu’un qui avait déjà entendu tes travaux passé, t’a-t-il donné son avis sur cet album, a-t-il joué un rôle plus important qu’un simple mastering ?
Yann avait entièrement réalisé l'EP de mon premier "vrai" groupe il y a 10 ans. J'avais déjà appris beaucoup à l'époque. Récemment il avait entièrement enregistré, mixé, masterisé pour la version CD et la version vinyle de ma dernière formation en date. Connaissant ses qualités, sa réactivité et ses tarifs, cela semblait être un choix logique. Yann est un professionnel, il ne juge jamais le contenu ou le style de la musique d'un artiste. Il peut par contre donner des conseils lors de l'enregistrement ou du mixage, afin que certains points des morceaux ressortent mieux sur les bandes. Des conseils techniques. Lors de la réalisation de ce mastering, Yann a pointé du doigt certains aspects du mixage que j'avais immédiatement retouché. En effet, vu la dose d'électronique, certains synthés et kicks flirtaient trop dans les graves, ce qui aurait pu casser la dynamique du son final. Yann est toujours de bon conseil mais ne te force jamais à les appliquer. Un pro qui connait son boulot et les subtilités techniques des différents genres de musique.
Avais-tu une idée du style que tu voulais emprunter ou as-tu laissé aller ta créativité pour voir ce qui en résultait ?
Il n’y a aucun style défini et il m’est d’ailleurs impossible de mettre un nom sur la musique de BROKEN DOWN. La créativité a le champ libre sans barrière d’aucune sorte.
On va de suite évacuer le sujet des reprises surprenantes, pourquoi avoir enregistré ces reprises, qu’as-tu cherché à faire ou à démontrer à travers ces 2 titres ("Blue" d’EIFFEL65 et "Daddy Cool" de BONEY M.) ? Elles peuvent laisser l’impression que tu ne considères pas BROKEN DOWN comme un projet sérieux, non ?
Le second degré de ces titres n’est aucunement synonyme d’un manque de sérieux. C’est-à-dire que je ne me prends personnellement pas au sérieux. Jamais. Je suis en éternelle remise en question, ne campant jamais sur des “acquis” et ne trouvant pas de satisfaction particulière si je suis encensé. Par contre, dans l’ombre, sans jamais (il me semble en tout cas) mettre en avant cela comme gage de qualité, je suis toujours sérieux dans ce que je sors. C’en est presque maladif. Chaque morceau contient un bout de moi, un bout de vrai au moment où je le compose ou l’enregistre. Ces réinterprétations de tubes disco et Euro dance sont clairement des envies personnelles de m’amuser sans aucune limite, sans aucun carcan. C’est aussi un message à tous ceux qui renient des moments musicaux de leur vie pour pouvoir appartenir à un standard ou rentrer dans un moule. Aucun ado des années 90 ne peut dire qu’il n’a jamais écouté de dance ou de techno. Que ce soit Hadaway ou Scooter, ces noms résonnent même derrière les vestes à patchs de certains “true” Metalheads.
Sur cet EP, tu varies beaucoup ta voix comme tu évoques beaucoup de styles différents musicalement parlant, est-ce que BROKEN DOWN est appelé à se recentrer ou est-il né pour cet hétéroclisme stylistique ?
Je tiens à préciser que First Spit est considéré comme un album, puisqu’il dure plus de 20 minutes et contient tout de même 7 titres. Vocalement, comme musicalement, c’est instinctif et totalement libre : gutturaux Death, cris Black métalisant, chants clairs, voix éraillées, sing-along Hardcore Punk, voix parlée ou distordue et que sais-je encore auront toujours leur place sans pour autant être forcément indispensables. Si un futur titre m’inspire uniquement un chant clair (et même pourquoi pas pop !), cela sera ainsi.
Quel est l’avenir de BROKEN DOWN ? Quels sont tes futurs projets ? Penses-tu remonter un groupe à la structure plus traditionnelle ?
BROKEN DOWN est un projet vivant au quotidien. Si un riff ressort dans mes jams, si des idées de beats ou de sons noisy me viennent, je les note. Puis lorsque l’envie m’en prend, j’agrémente cela sous forme de morceau. Une fois qu’il y aura assez de morceaux, le processus d’enregistrement commencera. Un chroniqueur m’a qualifié de ”boulimique” dans le passé. Cela me convient parfaitement. Je mange de la compo tant que je peux, puis je vomis tout sur une galette. D’ailleurs en y repensant maintenant, ça rejoint l’idée du nom de ce premier album qui est lui aussi apparu naturellement : First Spit (premier crachat). Donc impossible de te cacher qu’un second crachat est déjà en cours de (dé)compositon avancée. Actuellement je ne ressens pas l’envie de monter quelque chose de traditionnel, de m’imposer des sessions régulières, etc. J’ai dévoué entièrement ces quatre dernières années à mon label et à mon précédent groupe pour réaliser de magnifiques choses. Maintenant je suis un peu fatigué. Notamment par le rythme infernal qui s’imposait à moi par ambition : plan de com’, plan promo, deadline pour les sorties, gestion de la boutique en ligne, gestion des distributeurs, recherche de dates, négociations en tout genre... Mon ambition et celle des projets menés m’ont poussé à bosser comme dix. Le résultat en valait la peine, même si on en veut toujours plus. Mais aujourd’hui je suis las de la méthode de travail que je m’étais moi-même imposée jusqu’à ne plus pouvoir la voir. C’est à la limite de la schizophrénie, je sais. J’en parle d’ailleurs dans le titre “A Pill Hard To Swallow”. Avec le recul, il est clair que BROKEN DOWN a été influencé par cela dans le côté sans code, sans contrainte, sans schéma ambitieux, sans attente. Uniquement de la musique pour le plaisir.
Les titres fourmillent de riffs différents qui auraient pu nourrir dans beaucoup d’autres groupes bien plus de titres, cela peut laisser penser que tu étais pressé de redonner des nouvelles de toi. As-tu senti une certaine impatience à reproposer quelque chose musicalement ?
Cette question me fait sourire. Je ne sais pas qui peut bien attendre des nouvelles de moi. Je ne crois pas être une icône, ce n’est pas vraiment ça. Tout d’abord au niveau du nombre de riffs différents, cela me rappelle quand je chantais dans un groupe de Death Metal progressif et qu’un guitariste à l’essai balançait “avec le nombre de riffs dans ce titre, on peut faire un album d’AC/DC”. Je comprends tout à fait, mais personnellement je m’ennuie vite avec un morceau à trois riffs. Cela a toujours été le cas et il est trop tard pour que cela change il me semble ! Là où tu tapes juste c’est sur le côté impatient. C’est indéniable, je l’ai toujours été. C’est un trait de caractère indissociable et entièrement assumé. Avec le temps et les expériences je sais que je ne dois pas lutter contre cette nature. BROKEN DOWN ne gagnerait pas à être joué en boucle, répété et perfectionné avant d’être enregistré. C’est de l’instinctif, du brut. Ce qui s’est amélioré dans mes projets au fil du temps, c’est le temps de mixage… un énorme effort pour moi ! Mon plaisir est présent dans la composition, l’enregistrement et le bricolage des sons plutôt que dans le perfectionnement ou la technique. Un titre de BROKEN DOWN est équivalent à un état d’âme à un moment donné. Il n’a plus le même sens s’il sort plus d’un an après.
Les chroniques des différents webzines et autres commentaires sont très différents les uns des autres, une polarité assez brutale parfois. Y accordes-tu une importance ? Prends-tu du recul sur ces chroniques négatives et positives pour en tirer quelques enseignements pour de futurs projets ?
Mon rapport aux chroniques dans le cadre de BROKEN DOWN est quelque chose de nouveau. Auparavant, dans ma logique de promotions des sorties du label comme on en parlait juste avant, les chroniques étaient synonymes de visibilité et d’atouts de vente, notamment lorsqu’elles étaient reprises via les distributeurs pour pousser les albums auprès des points de vente. Elles étaient nécessaires dans un but mercantile. Mis à part ça, et quels que soient mes projets passés, je n’ai jamais pris de chroniques comme conseils pour modifier ma manière de faire de la musique. Là aussi, cela rejoint ce que j’expliquais sur le fait que je ne me prenne pas au sérieux. Quand j’avais seize ans mon égo d’ado en pâtissait d’une mauvaise chronique car la musique produite me tenait à cœur et contenait une part de moi. Mais ça fait longtemps que l’avis de la presse m’indiffère. Lorsque l’idée d’un album de BROKEN DOWN est née, il était clairement question (surtout en contenant un texte comme “A Pill Hard To Swallow”) qu’il n’y aurait pas de plans de promotion mis à part quelques teasers et vidéos qui donnent une identité visuelle. Et puis, lorsqu’il fut temps d’écrire la biographie de ce projet, j’ai eu tellement de mal à décrire la musique de BROKEN DOWN de manière compréhensible, surtout en essayant de la rapprocher d’un style (car la majorité des gens ont besoin de références pour s’intéresser à quelque chose) que je me suis dit “il faut que j’envoie une cinquantaine de CD à la presse, ils vont détester essayer de décrire First Spit”. On est loin du plan média effectué par Altsphere Production pour les précédentes sorties. Je n’ai pas été surpris par les chroniques ultra négatives qui montrent l’incompréhension totale et la réussite involontaire dans le fait de ne pas imposer de limite ou barrière de style à ce projet. J’ai ri quand certaines parlaient d’un “album arnaque” à cause du beau digipack (vu le côté instinctif et non calculée de BROKEN DOWN) ou encore quand on parlait de mes 10 ans de carrière (il serait surprenant que ces chroniqueurs aient pu écouter plus de 5% de tout ce que j’ai enregistré, ça a été déduit d’une fiche sur Internet. Et puis “carrière”, quel mot mal choisi). Lorsque tu as pris contact avec moi, tu me parlais de “Jeff bashing”. C’est donc la vision que toi, chroniqueur, avais ressenti suite à la lecture de chroniques. Ca m’a aussi prouvé l’incompréhension face à ce projet. La volonté était de ne pas mettre en avant BROKEN DOWN sous mon nom, sans pour autant en faire un projet anonyme. Le seul endroit où apparaît ce rapprochement est à l’intérieur du Mint pack où il y a un clin d’oeil au “Nine Inch Nails is Trent Reznor” du Pretty Hate Machine. D’un autre côté, j’ai été agréablement surpris par les chroniques positives ou les chroniqueurs avouant n’être pas assez ouvert d’esprit ou avouant simplement préférer les choses plus traditionnelles. Je ne pensais vraiment pas que certaines personnes décriraient BROKEN DOWN si justement ; m’aidant d’ailleurs à trouver des termes pour mieux décrire ma propre musique ! Si, si ! Je suis donc totalement satisfait des retours de la presse quels qu’ils soient.Tu es également le responsable du label Altsphere Productions, quelles sont les prochaines sorties du label ?
Rien n’est prévu à part me faire plaisir. Une seule personne est derrière Altsphere et BROKEN DOWN, ce qui signifie que les démarches sont en phase. Si j’ai un énorme coup de cœur, comme ce fut le cas pour Roachstomper, le second album de CARCHARODON (qui d’ailleurs, en y repensant, mélangent aux aussi plusieurs styles et affichent un certain second degré dans l’attitude et les textes) Altsphere sortira quelque chose. (ndlr. allez jeter une oreille sur cet album absolument excellent !). Dans le cas contraire, le label se concentrera sur mes projets ou ceux d’amis à qui je souhaiterai filer un coup de main. Mais il est d’ores et déjà clair que je ne repartirai pas dans des schémas ambitieux qui prendront trop de temps, d’énergie et d’argent.
As-tu un dernier mot ? Si tu devais choisir ton épitaphe aujourd’hui, laquelle serait-elle ?
Je voudrais te remercier pour cette interview qui a pour but d’essayer de mieux cerner et comprendre BROKEN DOWN. Je félicite aussi le lecteur qui est arrivé jusque là ! Mon pessimisme me fait dire qu’il y en aura peu. Autant que ceux qui écoutent plus de 30 secondes de chaque titre de First Spit sur Bandcamp ! hehe. Donc lecteur, si ces mots t’ont intrigué, jette une oreille !
Mon épitaphe serait : “J’ai évité de me faire enfermer dans des carcans toute ma vie, mais me voilà finalement dans une boîte”.
Propos recueillis par Aymerick Painless
Bandcamp : http://broken-down.bandcamp.com/
Site : www.broken-down.net
Facebook : https://www.facebook.com/brokendownofficial
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Par Nono666 le 24 Janvier 2015 à 18:46
Entretien avec Eingeweide (vocals) réalisé par mail - Janvier 2015
Pouvez- m’en dire plus sur le nom du groupe ? Et du coup sur votre thématique ?
Eingeweide : J’ai fondé KARNE a un moment difficile de ma vie et contrairement à ce que certains auraient aimé ou imaginé j’ai préféré montrer qu’on n‘était pas prêt de me voir morte. Quand les gars m’ont rejoint ils étaient totalement dans cette démarche aussi. C’est de cette période extrêmement pénible et douloureuse que Karne est né et se nourrit encore aujourd’hui. KARNE sonne comme la chair, la viande, la résistance, ce qu’il y a de plus primaire et de plus brut, sans détour, dans des termes aussi crus que l’horreur peut l’être.
Vous semblez avoir une forte cohésion de groupe ? Est-ce important pour vous ?
Nous sommes effectivement très liés. KARNE existe depuis 4 ans et le line up est le même depuis 3 ans. C’est bien sûr important pour nous d’être proches, au-delà des aspects personnels, ça nous permet d’avancer ensemble sur la même ligne, garder un bon équilibre.
Qu’est ce que vous donnez à manger à votre batteur pour qu’il ne s’arrête jamais de « blaster » ?
Quand Baël est arrivé dans KARNE, il a tout de suite précisé qu’il aimait blaster, ça ne pouvait pas mieux tomber car le projet KARNE n’était pas un projet zen mais devait représenter tout l’inverse. Et puis il faut avouer que Baël gère très bien son affaire.Quel est votre processus de composition ? En groupe ? Ou l’un d’entre vous apporte des compos que vous « fignolez » ensemble ?
A part pour un ou deux morceaux, chacune des compos est un travail individuel de R et HKA retravaillé ou fignolé ensemble.
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Pour l’écriture des textes je rentre dans la peau de celle que je deviens sur scène, une créature qui relate son vécu, qui témoigne d’expériences horribles fantasmées ou réelles, tout ce qui a fait d’elle cet être malsain. Musicalement les gars ont leur propre univers, ils composent et jouent comme ils ressentent la musique à l'instant T.
Quel regard portez-vous sur le monde actuel ? Nos sociétés ? La politique ?
Notre regard sur la société n’est, je pense, pas très différent de celui de la plupart des gens. Quant à la politique, jamais on ne s’exprimera sur le sujet.
Le fait d’avoir une chanteuse vous ouvre-t-il des portes ? Ou est-ce un frein dans un milieu plutôt masculin ?
Ni l’un ni l’autre, on ne met pas en avant le fait que ce soit une chanteuse dans KARNE. On n'en joue pas, donc ça ne nous avantage pas et ça ne nous dessert pas non plus.
Quels sont vos projets ?
Des concerts bien sûr mais aussi un deuxième album dont les trois quarts sont déjà prêts.
Le mot de la fin pour KARNE...
Non.
Propos recueillis par Fanny
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Par Nono666 le 27 Novembre 2014 à 11:09
Entretien avec Loki (guitare/chant) - Novembre 2014
D’où vient le nom Uluun ? Ne me dis pas que ça a un rapport avec Tolkien ….encore ?
Loki : Du tout !! Il vient de l'univers du seigneur des anneaux, le film de Peter Jackson avec les elfes et les nains qui cherchent la bague de mariage d'un magicien !! La bague qu'un petit homme a volée !!
Votre musique est froide et magnifique, qu’est ce qui vous inspire au quotidien ?
Loki : Les trajets en RER, les gens sur les terrasses des cafés qui jouent avec leurs Smartphones, la vie nocturne parisienne, la vie tout court en fait : faite de hauts et de bas, on s'inspire de la laideur de la vie de tous les jours pour la régurgiter musicalement. Sinon, on aime beaucoup DRUDKH et NEUROSIS.
Quel est votre processus de composition ? Loki compose tout et les autres suivent, ou bien est-ce un processus commun ?
Loki : J'arrive avec les riffs et la structure, on bosse dessus tous ensemble et chacun apporte sa touche. Si j'ai des idées pour la batterie et/ou la basse, je les propose. L'avantage, c'est qu'on est tous amis de longue date et qu'on a des goûts en commun. Goûts qui sont généralement des influences communes à tout le groupe. Il y a donc une certaine osmose à ce niveau, c'est très appréciable ! Depuis l'album, on a encore un meilleur feeling qui rend ce processus de composition très agréable.Quel est votre regard sur notre monde et notre société ? Notre monde est-il d’après vous, un grand banquet ou tous ont leur place, ou une jungle terrible ?
Loki : Un regard plutôt désabusé... Je ne m'attarde pas trop sur mon prochain. J'en ai même un peu rien à foutre des autres… C'est une putain de jungle avec ses gorilles, ses lions et ses lianes. Mais on est d'accord, la jungle c'est terrible !!
Etes-vous plutôt intégrés ou en marge ?
Loki : Ça dépend, je me sens bien intégré au milieu des marginaux en général. J'espère que ça répond à ta question.
Qui était ce « Dreiser » que vous tenez tant à remercier ? Et pourquoi ?
Loki : Ah ! C'est le chimiste allemand qui a synthétisé l’héroïne pour la première fois. A la base, c'est un médicament utilisé pour soigner diverses choses : de la tuberculose aux insomnies. C'est une ironie de remercier celui qui te tue à petit feu, les héroïnomanes sont dans le terminus du "trip" avec la drogue, des rats errants à la recherche de 30 balles pour s'envoler une demi-journée. Dreiser... Merci à lui d'avoir réussi à transformer les hommes en Zombies, ça c'est « ivol » !!
Du coup, quelle est la place de la drogue dans ULUUN ?
Loki : Dans sa boite chez moi, ou dans le caleçon quand on sort.
Le mot de la fin ?
Loki : Black Metal Ist Chibre.
Propos recueillis par Fanny
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Par Nono666 le 19 Novembre 2014 à 17:15
Entretien avec Joe Hoare (guit.) et Chris Turner (batt.) réalisé le 25.10.2014 à Tourcoing
Lorsque vous pensez faire une interview avec le leader, ou du moins le membre emblématique d’un groupe, et que l’on vous annonce que ce ne sera pas le cas, vous faites forcément un peu la gueule ! En l’occurrence, cette interview d’ORANGE GOBLIN, initialement prévue avec le géant Ben Ward (chant), a eu lieu avec Chris Turner (batterie) et Joe Hoare (guitare), deux gaillards qui se sont révélés éminemment sympathiques, le second s’étant même montré aux petits soins avec vos serviteurs. Une interview dans la bonne humeur, saupoudrée d’humour et de flegme british, qui nous a prouvé que nous avions tort de préférer parler à un musicien plutôt qu’un autre…
Vous êtes actuellement en tournée avec SAINT VITUS, une tournée qui fait cinq arrêts en France ce qui est plutôt rare (les deux compères acquiescent). Comment se passe cette tournée pour l’instant ?
Joe : Génial ! Nous sommes sur la route depuis deux semaines et demie. Ces dernières années, comme tu le dis, nos concerts en France se sont faits rares, mais – et je ne dis pas ça car vous êtes français – nous avons cette fois été accueillis de façon fantastique, les shows sont presque sold-out…
Chris : (l’interrompant) Il faut dire que nos premiers concerts en France, il y a environ 19 ans, ont été horribles ! Nous avons joué avec CATHEDRAL et il y avait peut-être dix personnes dans le public. Donc nous ne sommes pas venus pendant des années car il semblait que personne ne voulait nous voir. Mais nous avons fait quelques concerts l’an dernier et c’était fantastique !
Joe : Quand nous avons joué au Hellfest (ndt : en 2012), ça a aidé !
Chris : Le Hellfest a aidé le rock en général ! Dans le passé, c’était en Allemagne que les groupes jouaient. Mais maintenant c’est en France qu’il faut jouer car le « marché » est là, c’est super !
Vous souvenez-vous de votre premier contact avec la musique de SAINT VITUS ?
Joe : Yeah, cela remonte à loin, à peu près au moment où nous découvrions BLACK SABBATH. Tu pars de BLACK SABBATH et puis tu t’intéresses aux autres : SAINT VITUS, PENTAGRAM, ce genre de groupes… Dès le début, SAINT VITUS a toujours été une influence et faire cette tournée avec eux est donc un honneur.
Chris : Nous avons débuté avant Internet, donc nous écrivions beaucoup. Tu te faisais des correspondants autour du monde et tu échangeais des cassettes, des albums. Nous correspondions avec les gens de CHURCH OF MISERY, de SOLITUDE AETERNUS, on échangeait des cassettes, puis le bouche à oreille prenait le relais… Cela me manque un peu parfois…
Joe : Je me souviens qu’à l’époque de notre premier album, il y a eu ce magazine, un magazine rock assez rare, qui avait mis Wino en couverture. Ça nous a impressionnés car c’était alors très underground. Nous, nous connaissions SAINT VITUS et plein d’histoires circulaient sur eux, donc c’était énorme pour nous. Et maintenant, nous sommes amis avec ces gars qui, en plus d’être des légendes, sont adorables. Ils ont donc toujours fait partie de notre histoire et ont été une influence importante.
Un album ou une chanson favorite parmi la discographie de SAINT VITUS ?
Joe : Comme tout le monde : « Born too late » car cela sonne tellement vrai ! Les cheveux longs, le look rétro, un peu débraillé. Pour des gosses comme moi, qui étaient un peu des parias, cela sonnait très vrai.
Chris : Surtout un gosse qui écoute du metal, évidemment…Ce soir, c’est la dernière date française de cette tournée européenne qui est assez longue. Après vous vous attaquerez aux USA avec DOWN, ce qui fera également une belle affiche. Je suppose que les publics de DOWN et SAINT VITUS sont légèrement différents, mais les deux peuvent facilement accrocher avec votre musique…
Chris : C’est dû au fait que nous ne sommes pas conformes à un style en particulier. Nous ne faisons pas vraiment du doom, nous sommes un groupe de rock basique en fin de compte. Donc nous pouvons jouer avec VITUS. Mais notre musique possède également un petit côté hardcore, alors que le public de DOWN a grandi avec le metal US, PANTERA… Donc ils peuvent accrocher aussi.
Joe : On s’arrache pour tout le monde (rires) !
Chris : Nous possédons un attrait assez large, nous ne sommes pas limités à un style. Le death metal, le black metal sont des genres très spécifiques avec des frontières.
Joe : Quelqu’un a dit un jour que nous étions un groupe confus car nous ne savions pas où nous allions. Je pense que c’est l’inverse, nous voulons tout essayer. Nous assumons nos influences et parfois nous avons envie de jouer un morceau doom, d’autres fois nous avons envie de vitesse, d’un feeling punk. Nous sommes confus en tant qu’individus, mais musicalement, nous savons ce que nous faisons.
Justement, notre chronique disait que votre style devient de plus en plus personnel avec chaque sortie d’album. Comment décririez-vous votre musique à quelqu’un qui ne connaît pas le groupe ?
Chris : C’est difficile car nous ne rentrons pas dans une case précise. Les gens, ou plutôt des journalistes fainéants nous décrivent comme un groupe de stoner, mais ce n’est pas le cas. Le stoner est quelque chose de très spécifique qui est venu principalement de Californie au milieu des 90’s, comme KYUSS, MONSTER MAGNET etc. Ça n’a pas été un processus conscient. Un groupe finlandais peut jouer cette musique, mais il n’aura pas sous les yeux des cactus, des palmiers… Tu es en Finlande, alors sois fier de l’endroit d’où tu viens (rires) !
Joe : nous sommes juste un groupe de rock…
Chris (le coupant) : un groupe de heavy rock.
Joe : Oui. Chris est plus dans les trucs un peu punks… Bien sûr nous avons tous en commun d’aimer SABBATH et ZEPPELIN, mais chacun apporte un angle légèrement différent…
Chris : Néanmoins, je pense qu’un disque d’ORANGE GOBLIN sonne comme un disque d’ORANGE GOBLIN et les gens vont s’en servir pour décrire un nouveau groupe : « ça sonne comme ORANGE GOBLIN ». Car nous faisons notre propre truc. Un truc très anglais, je crois. Nous n’allons pas essayer de sonner à l’américaine. En fin de compte nous sommes juste un groupe de rock anglais.
Joe : Sauf pour le côté skinhead ! Bref, je me comprends…
Parlons de Back from the Abyss. Vous êtes-vous fixes des buts particuliers et pensez-vous les avoir atteint ?
Joe : Nous ne nous fixons pas d’autres buts que de faire un bon album.
Chris : A Eulogy for the Damned était si bon, et il a été si bien reçu, que notre but était simplement de continuer sur cette bonne lancée. Pour cela, nous avons simplement essayé d’améliorer tout ce que nous pouvions.
Joe : Il n’y avait pas de plan. Si tu commences à trop analyser, à t’inquiéter, tu paniques et ça devient horrible. Non, c’est plutôt du genre : « Faisons ce que nous savons faire. Nous avons ces riffs, peaufinons-les… ». Ben a apporté des mélodies vocales et des paroles géniales. « Amusons-nous et faisons ce que nous aimons… ». Je pense que nous avons raison car les gens semblent aimer (rires) !
Justement, les chroniques semblent positives pour le moment…
Chris : Une chose importante que les groupes semblent oublier est que tu dois aimer ce que tu fais. Si tu n’aimes pas être dans un groupe et que tu ne prends pas de plaisir à jouer ce que tu joues, ça ne sert à rien de continuer ! En premier lieu, nous avons écrit des chansons que nous aimons et dont nous sommes fiers. C’est le principal. Ensuite, si quelqu’un d’autre aime… Le principe des chroniques de disques est un peu étrange car cela dépend des goûts… Mais le fait que tout le monde semble aimer est cool ! Nous sommes satisfaits de ce que nous avons fait et le fait que les gens apprécient est agréable.
Joe : Des doutes peuvent survenir lorsque tu as terminé un album et que tu as le master final, mais que personne ne l’a encore entendu. Est-ce que c’est bon, est-ce que c’est mauvais ? Tu commences à paniquer, puis tu te relaxes puisque, de toute façon, c’est terminé. Et ça semble plaire…
Chris : Les gens semblent aimer, c’est bien. Et nous avons vendu tout le stock que nous avions emmené pour la tournée...
Joe : Oui, nous sommes très heureux.
Il semble qu’un effort particulier ait été fait sur les mélodies vocales…
Chris : Cet album a été écrit dans un chaos total. Nous ne sommes pas organisés et faisons tout à la dernière minute. Nous avons une date de sortie, ce qui veut dire que l’album doit être enregistré à tel moment, et donc que les chansons doivent être écrites à tel moment. C’est la panique ! Cette fois c’était peut-être encore pire car Ben était sur la route en tant que tour-manager pour un autre groupe. Alors moi, Joe et Martyn (basse) avons écrit la plus grande partie de la musique sans que Ben puisse influer avec le chant. Puis il est revenu environ une semaine avant que nous entrions en studio.
Joe : Nous lui envoyions des choses par mail lorsqu’il était absent.
Chris : Oui mais globalement il a eu très peu de temps pour réfléchir à ce qu’il faisait. Donc ce que tu entends sur le disque est généralement la première idée qu’il ait eu. Et quand quelque-chose vient aussi directement…
Joe (le coupant) : Il s’agit généralement de la meilleure idée.
Chris : Oui. Et c’est valable pour le reste, les guitares… Plutôt que de réfléchir, nous faisons ce qui vient naturellement, et c’est ce qui nous convient le mieux.
Etes-vous d’accord si je vous dis que ce nouvel album repose davantage sur les atmosphères, qu’elles soient sombres, épiques etc. ?
Joe : Oui, peut-être. Je pense notamment aux deux instrumentaux : l’un est sombre, l’autre joyeux. Il y a longtemps, nous nous interrogions mutuellement : « J’ai ça, tu penses que c’est bon ? T’es sûr ? ». Mais comme je le disais tout à l’heure, tout nous va !
Chris : Je pense que notre songwriting s’améliore. Quand tu débutes, tu as un riff, un second et te voilà avec une chanson. Puis les années passent et tu fais de plus en plus compliqué. Je crois que nous réussissons à garder une musique simple. Avec la production, il est facile d’en faire trop. Mais nous gardons à l’esprit que nous devrons jouer ces morceaux live. Nous sommes un quatuor. Si tu en mets trop en studio, le public ne s’y retrouvera pas en entendant les versions live. Et je crois que nous sonnons live en quelque sorte. C’est aussi de là que vient l’atmosphère.
Joe : Ben n’est pas là, mais à propos des textes, il a toujours été à fond dans le fantastique, mais je pense qu’« Übermensch » est en quelque sorte un morceau assez personnel pour lui. Il était probablement stressé, tout le monde attend de Ben qu’il fasse ci ou ça… Si tu lis ces paroles, ce sont certainement mes préférées de l’album car elles sont si fortes et personnelles pour Ben : il fait de son mieux, parfois c’est dur d’être sur la route en tournée, ce n’est pas aussi facile que ce que les gens pensent et il décrit cela très bien dans ce texte. Ce qui, je suppose, dégage une certaine atmosphère…Cela fait dix ans que votre line-up est composé de quatre personnes. Croyez-vous que vous pourriez redevenir un quintet avec un second guitariste ?
Joe : Oui, cela devrait en fait arriver pour quelques shows exceptionnels l’an prochain. Nous espérons de jouer The Big Black en intégralité lors des deux Desert Fest auxquels nous participerons, avec un ami, Neil, à la seconde guitare…
Chris : Le fait est que nous avons le même line-up depuis vingt ans. Quand Pete, notre guitariste, nous a quittés (NDR : en 2004), nous avons pensé le remplacer dans un premier temps. Puis on s’est dit que nous nous connaissions tellement bien qu’il serait étrange d’intégrer quelqu’un d’autre dans ce qui est presque une famille. Non pas que le fait d’avoir un guitariste supplémentaire, quelqu’un qui apporte d’autres idées, ne serait pas bien mais…
Joe : Nous perdrions trop d’argent (rires généraux) !!!
Chris : Non ce serait juste étrange ! (désignant le gars assis sur le même canapé qui s’affaire sur son PC portable). Lui pourrait t’en parler ! C’est notre chauffeur, Robbie, et il a le même humour que nous. Dans ORANGE GOBLIN, nous avons presque notre propre langage…
Joe : En plus depuis le départ de Pete, nous avons appris à jouer seulement à trois musicalement. Mais, sans parler de ces concerts spéciaux avec Neil, nous n’avons pas vraiment besoin d’un membre supplémentaire.
Chris : Nous avons été à quatre plus longtemps qu’à cinq, et ça ne nous a pas causé de torts…
Avez-vous néanmoins gardé contact avec Pete ?
Joe : Pas tellement. Nous sommes toujours bons amis. Il a choisi de faire son truc et de rester à distance de…
Chris : Il est compliqué de garder contact avec lui, il est un peu dans sa bulle. De temps en temps, on a la surprise d’avoir un message de sa part. Il ne vient que très rarement aux concerts ou ce genre de choses… Quand il est parti, je pense qu’il avait fait le tour de ce qu’il voulait faire avec le groupe. Quand tu rejoins un groupe, tu as des ambitions : sortir des disques, partir en tournée… Nous sommes allés au Japon, en Europe, puis aux USA. Et Pete donnait alors l’impression d’avoir atteint tous ses buts…
Joe : Tourner aux USA est quelque chose d’éprouvant. Tout le monde ne le supporte pas. C’était un peu le cas de Pete : « Je ne veux plus dormir dans un van, etc. ». Alors on s’est serré la main, « merci les mecs !», et on est toujours amis.
ORANGE GOBLIN fêtera son vingtième anniversaire l’an prochain. Pouvez-vous imaginer le groupe célébrer un jour les trente ans de Frequencies From Planet Ten ? Pensez-vous souvent à ce genre de choses ?
Chris : Nous jouons toujours des morceaux de cet album (NDR : il semble que les deux compères se soient focalisés sur le fait de jouer Frequencies… en entier, ce qui n’était pas exactement le sens de notre question. Diantre, notre anglais est pourtant irréprochable !). Comme Joe l’a dit, nous jouerons The Big Black en entier au Desert Fest, ce que les gens semblent vouloir. Concernant Frequencies…, nous serions capables de jouer les morceaux, mais nous ne sentons pas que le disque se prête à cet exercice.
Joe : De plus, il s’agissait de notre premier album et nous voulions en mettre partout, donc il y avait pas mal de claviers. Un ami, qui a joué avec DEEP PURPLE avant que Jon Lord ne fasse partie du groupe, et est donc un authentique rocker, a joué du piano sur Frequencies... (NDR : nous ne sommes pas certains du prénom de ce fameux ami, et n’étant pas un spécialiste de la carrière de DP, une brève recherche sur Internet ne nous a pas permis de l’identifier).
Chris : L’idée de jouer un album en entier est cool mais quand, comme nous, tu as huit albums sous le bras, cela fait un paquet de bonnes chansons qui, du coup, ne peuvent pas être jouées. Sur chaque album, il y a des morceaux plus forts que d’autres. Alors pourquoi prendre la place de ces meilleurs morceaux pour jouer de moins bons ? Bien sûr, les fans seront contents d’entendre l’intégralité du premier album, mais ensuite il n’y aura plus de temps pour les nouveaux titres, ou bien ceux de tel ou tel album. Bref, pourquoi se limiter ?
Joe : SAINT VITUS peut le faire car Born Too Late est un tel classique, un disque si fort. Je ne crois pas que Frequencies… soit un album aussi révolutionnaire que Born Too Late. Mais bon, on ne sait jamais !
Chris : Les gens l’aiment toujours, c’est cool !
Passons maintenant aux questions difficiles ! Après vingt ans de tournées, il est temps de lever le voile sur certaines vérités ! Quel est le membre du groupe qui boit le plus ? (rires généraux)
Joe : Cela doit être Ben ! Il vient d’une famille de buveurs et ils tenaient un pub, donc c’est ancré en lui. Ceci dit, il ne boit plus autant que par le passé. Il aime s’amuser, comme nous tous, mais si nous sortons, il va être le premier à vouloir payer sa tournée !
Qui ronfle le plus ?
Joe : (s’adressant à Chris) Ca se joue entre toi et Ben.
Chris : Ben me bat !
Ca a beaucoup à voir avec la question précédente ! (rires)
Chris : (sur un ton sérieux) Je pense que cela a aussi à voir avec le fait que c’est le chanteur. Mais c’est sûr, la boisson aide !
Joe : En tournée, on doit parfois partager une chambre. Et si je me retrouve avec ces deux-là, le son est plus fort que pendant le concert !
Qui fait les pires blagues ?
Joe : Oh, cela pourrait être n’importe lequel d’entre nous ! Je ne suis pas très bon pour raconter les blagues. Je m’exclame : « Hey, j’ai une super vanne ! ». Je la raconte et les autres restent silencieux… Donc c’est sûrement moi.
Chris : (à nouveau très sérieux) Encore une fois, nous sommes un groupe qui possède un humour très particulier (Joe acquiesce). Notre line-up est stable depuis le début, donc nous rions parfois d’une phrase que quelqu’un a dite quinze ans plus tôt. Parfois c’est difficile, il faut bien compenser avec des choses stupides !
Joe : Nous avons notre propre langage. Parfois, nous allons rire ensemble d’un truc, et les gens autour sont perplexes ! Ils ne peuvent pas comprendre.
Qui a un tatouage qu’il aimerait voir disparaître ?
Joe : Je n’en ai pas donc… !
Chris : J’en ai beaucoup, mais ce qui est cool avec les tatouages, c’est que même s’ils sont laids et que tu te demandes ce que tu as foutu à l’époque où tu les as faits, à ce moment précis cela signifiait quelque chose…
C’est comme la musique que l’on joue : elle fait partie de soi…
Oui ! Ce n’est pas un problème. Mes tatouages sont tous moches !
Qui, dans le groupe, est le plus laid ?
Chris : Nous ne sommes pas exactement des canons ! Martyn a du succès car il a une belle chevelure ! Mais sinon nous sommes tous laids comme des cochons ! (rires généraux). Nous sommes repoussants, que ce soit pour les hommes, les femmes ou les animaux ! Généralement, ceux qui nous abordent ont de longs cheveux, mais aussi une longue barbe et du bide ! Les gens pensent que, parce que nous avons un groupe, nous avons du succès auprès des filles, mais c’est faux, ça ne nous est jamais arrivé, putain !
Joe : Sauf Martin !
Chris : Nous sommes moches et nous puons !
Qui a eu le plus de groupies ?
Chris : Martin est celui qui a le plus de succès.
Toujours cette histoire de cheveux !
Ensemble : Oui !
Chris : Honnêtement, très peu de filles viennent à notre rencontre…
Joe : Et nous sommes tous mariés !
Donc la prochaine question est presque inutile : qui a eu le moins de groupies ?
Joe : Oui, nous tous !
Alors, qui a eu droit à la groupie la plus laide ? (rires généraux)
Joe : Bah, il y a bien eu quelques histoires marrantes, mais c’était il y a très, très longtemps !
Chris : Quand tu es un jeune groupe qui voyage en van pendant cinq semaines, toute attention est bonne à prendre !Notre interview touche à sa fin, donc nous vous laissons conclure…
Joe : En premier lieu, merci à la France pour ces concerts, c’est dingue ! Tout l’accueil a été superbe qu’il s’agisse de l’intendance, etc. Mais surtout le public français a été phénoménal. Il s’agit des meilleurs concerts que nous ayons effectués en France à ce jour. C’est sincère !
Vous ne vous y attendiez pas du tout ?
Joe : Nous savions que ce serait bon, comme l’an dernier, mais cela a dépassé nos espérances. Tous ces concerts complets…
Chris : Nous étions à Paris hier et c’était fou. 600 personnes dans une salle dont la capacité était de 500 ! Nous sommes un petit groupe. Nous faisons notre truc depuis vingt ans et le fait que les gens aiment toujours et viennent toujours nous voir, c’est super ! Et ce qui est cool, c’est que nous avons atteint une autre génération. Dans le public, certains n’étaient pas nés quand Frequencies… est sorti, c’est fou !
Joe : Des pères emmènent leurs enfants aux concerts, c’est génial. Le père nous dit « je vous ai vu à l’époque de votre premier album ». Bien sûr ça nous file un méchant coup de vieux, mais son fils nous dit aussi qu’il adore le nouvel album. Merci !
Chris : Donc le message c’est : continuez à acheter des albums et à venir aux concerts, et nous serons toujours dans les parages !
Joe : Le nouvel album est le meilleur truc que vous avez jamais entendu, donc achetez-le !
Chris : Achetez en trois ! (rires généraux)
Propos recueillis par Aymerick Painless et Morbid S
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Par Nono666 le 23 Juillet 2014 à 17:19
Entretien avec Franky De Smet Van Damme (chant) réalisé par mail le 12 juillet 2014.
Il y a des groupes qui doivent batailler bien plus fort que d’autres pour rester à flot, c’est le cas des Belges de CHANNEL ZERO dont le statut dans son pays lui vaut tous les ponts d’honneur alors qu’en dehors, le groupe peine à trouver des dates de concert. Le sort s’acharnant, c’est à la disparition de son batteur à laquelle le groupe a du faire face, récit d’un album enfanté dans la douleur mais surtout histoire d’un groupe qui ne renoncera pas si facilement, l’humilité de Franky est aussi grande que son talent vocal qui fait encore des merveilles sur Kill All Kings, un nouvel opus Power/Thrash très costaud sur lequel vous devez absolument jeter une oreille.
Au moment de la sortie de Feed’Em With A Brick, tu étais très confiant, remonté comme une pendule, aujourd’hui avec le décès de Phil, comment voyez-vous l’avenir de CHANNEL ZERO, avez-vous pensé à tout arrêter ?
Franky De Smet Van Damme : Oui on y a pensé… Phil était un frère et une personne si intense à côtoyer que personne ne pourra jamais le remplacer, ça restera toujours une place vide pour nous. L’aide de Roy MAYORGA a été un premier pas pour enregistrer cet album en hommage à Phil. Sa famille a beaucoup insisté pour que nous n’arrêtions pas, nous expliquant que Phil n’aurait pas voulu que ça se termine ainsi. Ca n’a pas été facile mais ce groupe est aussi notre vie donc après avoir enregistré nous avons décidé de continuer.
On n’imagine pas l’état dans lequel vous deviez être à l’annonce de cette nouvelle mais c’est une disparition qui a ému beaucoup de monde dans la sphère du Metal et autour, avez-vous été surpris par cet élan de soutien ?
La communauté Metal est toujours perçue comme agressive et non intéressante mais sous cette facette il y a beaucoup de bon cœur et tout le monde nous a fortement soutenu, on a réellement senti que le message de soutien venait de partout, on remercie tout le monde pour leurs condoléances.Mike DOLING a joué un rôle important dans la construction de Feed’Em With A Brick, mais sur ce nouvel album, Kill All Kings, j’ai le sentiment que sa patte est encore plus présente, non ? Il semble parfaitement intégré au groupe, comme s’il était là depuis toujours. Il n’agit pas comme un mercenaire, voilà qui doit te faciliter un peu la vie pour maintenir le groupe en vie ?
On se connait encore mieux qu’au début et ça a donné un album encore plus réussi que le précédent. Feed ‘Em With A Brick a été un moment d’explosion, on l’a réalisé dans un moment de vibe et de feeling alors que j’étais coincé à Los Angeles pendant l’éruption du volcan en Islande. Tous les vols ayant été suspendus, j'ai du rester un mois là-bas en attendant de pouvoir revenir et c’est à ce moment que nous avons réalisé cet album en version démo. Kill All Kings est un album qui a pris beaucoup plus de temps dans sa création et on a pris notre temps, je pense que le résultat est plus fort car nous nous connaissons mieux musicalement.
Feed’Em With A Brick comportait beaucoup de titre catchy et directs, Kill All Kings se révèle peut être plus au fil des écoutes, avez-vous pris plus de temps pour les arrangements sur cet album ou est-ce que les morceaux sont nés ainsi ?
Kill All Kings a été une session de 40 morceaux que l’on a réduit à une vingtaine et desquels nous avons ensuite sélectionné ceux qui tenaient le mieux la route, il y a des titres catchy et différents et j’aime lorsqu’un album est varié.
Quand avez-vous commencé à composer ce nouvel album ? Aviez-vous une idée de ce que vous vouliez obtenir ?
Il y a 2 ans, je voulais surtout sonner 2014, on a pris pas mal de temps à garder cet esprit, le son actuel était très important pour moi ainsi que des morceaux bien équilibrés aussi.
C’est Roy MAYORGA qui a enregistré les parties de batterie sur cet album, il semble que ce ne soit pas lui qui vous accompagnera sur scène, pourquoi Seven Antonopoulos ne joue-t-il pas sur Kill All Kings ?
En fait Roy a proposé de nous aider si nous voulions faire l’album en hommage à Phil. Mais Roy est le batteur attitré de STONE SOUR alors il était évident qu’il ne pourrait pas nous rejoindre sur le long terme. Avec Roy nous avons réfléchi sur qui pourrait jouer de la façon qui nous correspond le mieux en live et Seven est venu faire un test. Toutefois, j’insiste, on ne prendra pas de nouveau batteur fixe.
Avez-vous fait appel au même studio et à la même équipe pour l’enregistrement, le mastering et le mixage de cet album ?
On a travaillé ensemble avec Logan MADER et de nouveau au même studio avec la même équipe technique. Le mastering a été réalisé par Maor APPELBAUM cette fois-ci.J’aimerais que tu nous expliques un peu de quoi parle "Brothers Keeper" qui est un titre à part sur cet album ? Comment est né ce titre aux différents visages mais très fluide ?
Faire une sorte de slow est toujours risqué mais ce morceau tenait très bien la route avec l’ensemble des autres morceaux. Je suis très satisfait qu’il apparaisse sur l’album, j’aime toujours les morceaux un peu risqué comme celui-ci.
Un autre titre m’a agréablement surpris, il s’agit de "Crimson Collider", il possède une facette Heavy sombre qui m’a rappelé WOLFSBANE, ce n’est certainement pas une de vos influences mais partages-tu cette impression de Heavy Metal assez sombre ?
L’ambiance d’un morceau est toujours très importante, je ne dirais pas que c’est notre direction principale mais naturellement c’est un son et un sentiment qui nous va bien. Ca parle d’une sorte d’Einstein qui aurait prévu que la découverte au CERN (ndlr l’organisation Européenne de recherche nucléaire) serait faite par lui-même, la 6ème dimension en réel.
"Army Of Bugs" est également un titre assez sombre, on y retrouve l’ambiance générale d’un Black Fuel, avez-vous sciemment cherché à varier le propos sur cet album, plus que sur le précédent ?
"Army Of Bugs" est un morceau qui parle de la recherche des Américains pour utiliser des animaux pour faire une sorte de guerre ou pour collecter des informations sur l’ennemi. Ca sonne un peu Star Trek mais c’est un programme qu’ils mènent déjà depuis les années 50 alors ne soyez pas surpris qu’un jour on soit observer par des bêtes vivantes, il y a de quoi devenir sombre, non ?D’ailleurs, l’artwork est également très sombre, on y voit une sorte de couvre-chef que l’on pourrait prendre pour une couronne, est-ce ça ? Que se cache-t-il derrière ce titre assez répandu dans le Metal ?
L’artwork est l'oeuvre d’un artiste Belge originaire de Bruges, il fait des robots qui marchent en métal, tous ces humains en robot sont très lourds car ils sont réalisés avec du métal de récupération. Cela fonctionnait vraiment bien avec le titre Kill All Kings, le devant de la pochette est une tête de tigre qu’il a réalisé. (www.kezanti.com)
Sur un titre comme "Electronic Cocaine", un titre pas immédiat qui demande pas mal d’attention, vous avez laissé parler votre fibre moderne, pourquoi avoir choisi de le mettre en avant alors que d’autres titres auraient peut être pu rassurer les fans avant la sortie de l’album ?
En Belgique, on vit une situation un peu exceptionnelle, on est devenu un groupe plus mainstream avec les festivals généralistes, et pour les radios nous avons choisi "Electronic Cocaine" et ça a bien marché. Pour les autres pays, nous allons utiliser "Dark Passenger" comme premier extrait.
"Mind Over Mechanics" pour sa part nous renvoie vers la facette très directe et presque Punk, ou old-school Thrash Metal, de CHANNEL ZERO, est-ce une énergie de violence et de colère ou une énergie positive qui vous guide dans l’écriture de ce genre de titre ?
C’est vrai, ce morceau m’a plu dès le début et ta remarque est exacte, ça fait un peu penser au CHANNEL ZERO des années 90 avec le son actuel.
Encore une fois ta prestation vocale est remarquable, on y sent parfois une diction à la Tom ARAYA ("Kill All Kings" ou "Duisternis") mais ta voix est de suite reconnaissable, quel est le chanteur qui t’a donné envie de te mettre derrière le micro ?
Et bien tu tapes dans le mille, Tom ARAYA a joué un rôle très important dans mon chant, Reign In Blood a été un guide pour moi sans que je ne m’en rende compte car avant CHANNEL ZERO, je n’avais jamais chanté dans un groupe. Je n’avais pas non plus ce grand rêve de devenir chanteur quand j’étais petit mais James HETFIELD et Bon SCOTT avec Tom m’ont fortement décidé à chanter.Qu’avez-vous de prévu prochainement en termes de concert ? Quelques festivals d’après votre site ?
On joue sur les festivals en Belgique cet été et ensuite on espère faire une tournée en première partie en Europe.
Il semblerait que la sortie de cet album en dehors de la Belgique soit encore compliquée, non ?
Et bien on vient de signer un deal mondial avec Metal Blade qui distribue l’album depuis deux semaines. Nous sommes très contents de cela, un peu de vent dans le dos ne fait pas de mal, faire vivre tous les membres du groupe est toujours un job un peu fou.
Pour finir, si le public ne devait retenir qu’une image de votre ami disparu, laquelle ce serait ?
Un homme qui vivait intensément et très aimable avec ceux qu’il aimait. Il était formidable, avec un sourire irremplaçable.
Propos recueillis par Aymerick Painless
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Par Nono666 le 30 Juin 2014 à 22:24
Entretien avec Patrick BACKLUND (basse) réalisé par mail le 17 Juin 2014
Auteur d’un troisième album synonyme de retrouvailles avec des sonorités plus Doom, MORTALICUM marque également une certaine volonté d’aller de l’avant en conservant cette part de Classic Rock développée sur le deuxième album The Endtime Prophecy (2012). Entretien avec le bassiste du groupe à propos de cet album, des changements de line-up, tout ce qui a contribué à faire évoluer ce groupe, une chose reste immuable avec ce groupe, la gentillesse et la disponibilité, à découvrir absolument !
Commençons avec le départ de Mikael ENGSTRÖM, il n’a pas été remplacé pour le moment, pensez-vous continuer en tant que trio ? Avez-vous réarrangé quelques titres que vous jouez en live ?
Patrick BACKLUND : Oui, nous allons probablement resté en trio car nous avons un bon feeling depuis que nous nous sommes retrouvés dans cette configuration. Nous laissons maintenant plus d’espace à la batterie et à la basse dans nos chansons même en condition live. Cela correspond très bien à la musique désormais. Quelques ajustements mineurs ont été apportés lorsque nous jouons live, mais le principal changement et nous devons remplacer la possibilité d’ajouter des mélodies en fond avec la deuxième guitare pour nous concentrer sur la dynamique de nos chansons et la performance live.
Comment était-ce de vous retrouver à trois en studio pour ce nouvel album ?
Ce n’était en fait pas un gros changement pour cet aspect. Nous avons pratiquement eu aussitôt un très bon feeling et avons obtenu beaucoup d’énergie à travers ce changement. C’est comme un nouveau départ pour nous et il semble que nous ayons mis toute notre implication dans le groupe. Nous en sommes ressortis plus fort !The Endtime Prophecy marquait une évolution de votre musique vers un son plus Classic Rock, le nouvel album semble revenir un peu vers le Doom, non ?
Oui, c’est une bonne observation, du moins sur notre approche plus Heavy et plus Doom sur cet effort. Je pense que nous avons conservé beaucoup de parties Hard Rock dans notre musique mais néanmoins il y a des chansons plus lourdes sur cet album que sur les deux précédents.
Selon moi, le break central de "I Dream Of Dying" est exactement le genre de chose qui nous ramène vers le deuxième album mais plus réussie, comment est né cette partie ?
Eh bien cette partie est née d’un jam pendant une répétition. Régulièrement nous enregistrons nos répétitions pour pouvoir revenir dessus et écouter. Une bonne manière de trouver ce qui fonctionne ou pas dans les chansons.
Même si l’influence de BLACK SABBATH semble toujours être présente, vous avez réussi à revenir avec quelque chose de plus personnel. Un titre comme "Endless Sacrifice" me fait penser à GRAND MAGUS par exemple, avez-vous changé quelque chose dans votre façon de composer ?
Je suis content que tu aies ressenti que nous ayions ajouté une touche personnelle à notre musique car nous n’avons jamais essayé d’être un clone d’un groupe en particulier. Naturellement nous aimons BLACK SABBATH et pas uniquement les six premiers albums. Le plus gros changement dans la façon dont les titres ont été écrits pour cet album est que nous avons bien plus répété tous ensemble. Chacun de nous trois a bien plus contribué sur cet album.
"Spirits Of The Dead" est une chanson plus directe qui devrait bien fonctionner en condition live, est-ce quelque chose dont vous tenez compte lorsque vous écrivez ?
Oui, absolument ! Si un titre a un bon feeling en répétition, il devrait très bien fonctionner en condition live également.
Quelles sont ces Larmes d’Outre Tombe qui ont donné son titre à l’album, qu’avez-vous exprimé sur cet album ?
Les paroles de la plupart des titres et notamment de la chanson titre sont écrites avec la perspective d’outre tombe. Les paroles sont surtout à propos de l’inconnu mais les points majeurs que j’essaie de faire passer sont que l’on devrait vivre notre vie du mieux que l’on peut. Faire les choses que nous voulons avant qu’il ne soit trop tard, ne pas attendre trop longtemps ou on regrettera les choses que l’on a laissé de côté.
Vos deux premiers albums avaient une couleur rouge dominante sur leur pochette, ce nouvel album pas du tout, est-ce que vous vouliez changer d’humeur ou est-ce juste une coincidence ?
Le label et nous même voulions un changement et l’artwork s’est avéré trés approprié pour le titre.
Henrik a une voix Heavy Metal avec quelques relents de DEEP PURPLE ("Spirits Of The Dead"). Quels sont les chanteurs qui lui ont donné l’envie de chanter ?
Toutes les grandes voix Hard Rock/Heavy Metal comme David COVERDALE, Glenn HUGHES, Ronnie James DIO, Ian GILLAN et aussi des plus récents comme Chris CORNELL.
Vous avez réussi à garder une certaine cohérence tout au long de l’album avec des titres très variés. Quel est le dénominateur commun de cet album ? Comment imaginiez-vous cet album avant de commencer à le composer ?
Je pense que j’ai déjà répondu sur le fil commun du point de vue des paroles, mais aussi loin que la musique va nous voulons explorer le côté le plus Heavy/Doom de celle-ci. Nous voulions garder l’énergie du Metal/Hard Rock dans celui-ci. Nous voulions aussi un mix de titres pour que l’album soit intéressant à écouter et non seulement des choses lentes et très Doom car ce n’est pas le genre de groupe que nous sommes.
Vous avez récemment joué au Doom Over Scania... Qu’y a-t-il de prévu maintenant en terme de concert pour MORTALICUM ?
Oui, nous avons joué au Doom Over Scania et nous avons voyagé jusqu’à Vienne en Autriche et joué au Springdoom Depression Festival avec ATLANTEAN KODEX et nos collègues de label STONEGRIFF et plein d’autres. Nous espérons pouvoir faire un concert chez nous et un à Stockholm à l’automne, mais en dehors de cela nous n’avons rien de confirmé. Nous sommes bien entendu ouverts à discussion et recherchons toute opportunité possible.C’est maintenant votre troisième album avec METAL ON METAL RECORDS, cela semble être une collaboration très prolifique ?
Absolument, nous sommes vraiment très heureux de la détermination et du soutien du label ! Ouais, on a réalisé trois albums et avons voyagé pour jouer au Royaume-Uni, Malte, Vienne, c’est quelque chose dont nous sommes heureux et fiers.
Quels sont vos plans pour la fin d’année 2014 ? Allez-vous vite vous remettre à la composition ou allez-vous prendre le temps de promouvoir ce nouvel album ?
Nous avons besoin de temps pour promouvoir cet album, il est également agréable de pouvoir profiter de cette dernière création jusqu’à ce que nous tournions la page et commencions un nouveau chapitre. Lorsque le temps sera venu nous reprendrons le processus de composition mais nous verrons bien lorsque ça le sera.
Jouer en France est très difficile pour beaucoup de groupes, est-ce un endroit où vous aimeriez jouer ? Avez-vous quelques contacts pour jouer dans notre beau pays ?
Nous aimerions bien évidemment jouer en France d’ailleurs nos contacts dans votre pays sont nombreux. Alors, faites suivre et supportez l’underground !Propos recueillis par Aymerick Painless
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