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    Entretien avec Gérôme GRANDPERE (Chant) réalisé par mail le 14 avril 2013.



    Si le fait que Gérôme GRANDPERE soit au chant a éveillé notre curiosité, à la première écoute il est clairement apparu qu’il y avait de la matière pour en faire une très bonne découverte, c’est dans cette optique que nous avons soumis le chanteur parti en Hongrie à nos questions afin d’en savoir un peu plus sur ce groupe dont la démo Before Birth navigue entre plusieurs genres sans jamais compromettre sa cohésion. Et à l’écoute de titres à venir en condition live (donc non définitif), il semble que le meilleur soit encore devant eux, un groupe à suivre !
     

    La surprise de te voir au chant de CROWHILL TALES a été très bonne, comment as-tu intégré ce groupe qui a déjà un passé ?
    Gérôme GRANDPERE (chant) : Quelque temps après mon arrivée en Hongrie, j’ai décidé de reprendre le micro. J’ai donc commencé à contacter des musiciens, passer des annonces afin, soit de monter un groupe, soit d’en intégrer un déjà existant. Lorsque j’ai enfin eu un groupe complet nous avons commencé à répéter. Nous répétions dans le même local que CROWHILL TALES. J’avais déjà été voir ce groupe en concert. Puis le chanteur de CROWHILL TALES a décidé de quitter le groupe. Comme le batteur de mon groupe et le batteur de CROWHILL TALES était des amis, mon batteur a parlé de moi à GergÅ‘ le batteur de CROWHILL TALES. J’ai ensuite été auditionné pour le groupe. Puis ils m’ont demandé si cela m’intéressait d’intégrer le groupe. J’ai donc décidé d’abandonner le groupe que j’avais monté dans lequel jouait des musiciens qui avaient déjà tous un autre groupe pour prendre la place vacante au sein de CROWHILL TALES. Somme toute, une intégration des plus banales.

    Peux-tu nous présenter un peu ce groupe ?
    CROWHILL TALES est un groupe qui a été crée en 2005 par Norbert HEGEDÅ°S (guitare) et Péter LOSONCZI (guitare). Apres les éternels changements de musiciens qui sont le lot de bien des groupes à leurs débuts, le groupe s’est stabilisé en 2007 autour des 2 guitaristes cités plus haut, de GergÅ‘ GAZDAG (batterie), Tibor BALOGH (chant) et Zoltán FEKETE (basse). Les principaux compositeurs sont Norbi et Losi. Le groupe a toujours joué ses propres compositions. Norbi est influencé par des groupes comme ANATHEMA, OPETH, beaucoup de groupe de Doom et PINK FLOYD. Je pense que cela s’entend notamment dans toutes les parties atmosphériques de nos chansons. Losi, lui est plus influencé par des groupes comme NEVERMORE, TESTAMENT, FATES WARNING, DEATH. Il écoute vraiment de tout, il est très ouvert au niveau du Métal. Il joue d’ailleurs dans un autre groupe, un groupe de Hard Rock / Heavy « traditionnel » qui s’appelle RADAR. GergÅ‘ joue également dans un autre groupe, un groupe de Death qui s’appelle NIGROMANTIA.

    CROWHILL TALES_Norbi Backstage Live Nyiregyhaza 17 April 2011


    La biographie parle de difficulté liée à la barrière de la langue à ton arrivée dans le groupe, peux-tu nous dire comment vous avez géré cette période difficile ?
    Aucun des membres ne parlent le francais, je baragouine juste quelques mots de hongrois donc nous dialoguons en anglais. C’est encore le cas aujourd’hui sauf que j’incorpore plus de mots hongrois dans nos conversations. La musique étant un language universel nous arrivons à nous comprendre.

    Vous publiez une démo 4 titres, Before Birth, as-tu pu participer à son écriture ou tout était-il déjà composé ?
    L’enregistrement était déjà fini mais avec un chant en hongrois. Après le départ du chanteur d ‘origine, nous avons retravaillé tous les textes en anglais, j’ai aussi apporté quelques idées différentes au niveau des lignes de chant.

    Sur cette démo vous couvrez plusieurs styles, on y trouve du Power Metal, du Death Metal, du Thrash Metal, quelques bribes de Melodic Metal, était-ce déjà le cas avant ton arrivée au sein de CROWHILL TALES ?
    J’ai apporté plus de diversités dans le chant car j’arrive à couvrir plus de styles que ne pouvait le faire mon prédecesseur. Mais dans l’idéal j’aimerais avoir une palette vocale encore plus large pour pouvoir couvrir une gamme globale comme peuvent le faire Mike Akerfeldt d’OPETH ou Christian Alvestam. Donc je continue à travailler mon chant.

    CROWHILL TALES_Peter Backstage Live Nyiregyhaza 17 April 2011


    Ton chant Power Metal sur certains passages est vraiment original et réussi, cela donne une dimension supplémentaire à l’ensemble, est-ce pour exprimer certains sentiments ou juste pour le besoin mélodique du morceau ?
    C’est juste un feeling que j’avais par rapport aux morceaux, une vision différente de ce que faisait Tibor.  J’ai donc présenté au groupe mes idées et nous en avons discuté ensemble. Certaines ont été adoptés, d’autres ont été refusés car elles ne cadraient pas avec l’idée et le feeling global que le groupe voulait pour le morceau.

    Cette démo est-elle faite pour dénicher un label ou plutôt des concerts, quels sont vos projets après cette démo ?
    Comme toutes les premières démos, elle est avant tout faite pour nous faire connaitre auprès du plus grand nombre. Elle va également nous permettre de faire plus de concerts et à participer à des évènements de plus grande importance. Maintenant si nous avons la chance qu’un label flashe sur notre musique, nous saurons saisir cette opportunité. Si aucun label ne s’intèresse à nous, nous enregistrerons probablement un album complet en 2014. Nous avons déjà assez de chansons pour cela. Et comme tu as pu le remarquer celles-ci étant assez longues, nous pourrons sans aucun probléme nous permettre même de choisir nos meilleures chansons pour un résultat qui fera entre 45 minutes et 1 heure.

    En regardant un peu sur internet je suis tombé sur des images de vos concerts qui semblent bien énergiques, pourtant certains arrangements sont plutôt pointus (le titre "Narporja" par exemple) avez-vous réaménagé les morceaux pour la scène ?
    Nous jouons sur scène les morceaux tels que tu peux les entendre sur la démo, peut-être à quelques détails prés car sur "Before Birth" il y a pas mal de pistes de guitare. Mais nous n’avons pas enregistré et ajouté plein d’arrangements en studio que nous n’aurions pas été capables de reproduire lors de nos concerts.

    CrowHill Tales Photo groupe version 2


    "Narporja" est d’ailleurs un titre déjà présent sur la démo de 2009, a-t-il beaucoup évolué entre temps ?
    En fait cette démo 2009, n’a jamais vu le jour.  Juste le titre "Narporja" chanté en hongrois a été mis sur Youtube.  Si tu écoutes les 2 versions tu pourras effectivement entendre des évolutions mais liées au chant, nos capacités vocales et nos manières d’aborder le chant étant différentes.

    Sur internet, des images de concert sont visibles avec des titres encore jamais enregistré en studio, "Suicide Generation" ou "Requiem" qui me font penser à SENTENCED et l’album Amok notamment, peux-tu nous éclairer sur la direction que pourrait prendre ces nouveaux titres ?
    "Requiem" est un nouveau morceau qui a été composé après mon arrivée. C’est une chanson avec un feeling pesant, lourd presque Doom globalement. "Suicidal Generation" est une chanson qui existait avant mon arrivée mais pour laquelle j’ai changé certaines parties vocales. J’aime vraiment beaucoup "Suicidal Generation" qui sera sans aucun doute sur notre prochaine réalisation car c’est un morceau qui fait l’unanimité au sein du groupe et qui passe très bien auprès du public lorsque nous le jouons sur scène. On ne peut pas dire que Sentenced fasse partie des influences de CROWHILL TALES même si plusieurs membres apprécient ce groupe.

    CROWHILL TALES_Zoli Backstage Live Nyiregyhaza 17 April 2011


    Toi qui a vu le public Français et Hongrois, comment est le public en Hongrie, on sait qu’en France le public est réputé pour être assez passif, plutôt là pour écouter plus que participer, est-ce également vrai en Hongrie ? Comment est la scène Metal là-bas ?
    Avant mon arrivée, le seul groupe hongrois que je connaissais était CASKET GARDEN puisque j’avais bossé pour la promo de 2 de leurs albums en France. J’ai découvert un pays très Rock. Le public soutient énormément les groupes locaux. Ici les groupes qui ont pu commencer dans les années 80 à faire du Métal comme Pokolgép ou Ossian, entre autres, sont de véritables institutions et ne jouent jamais devant moins de 200 personnes. Ces groupes sont suivis par plusieurs générations. Les parents qui ont supportés ces groupes à leur début ont transmis leur passion à leurs enfants. Donc il n’est pas rare de voir des familles se déplacer aux concerts et chanter avec leurs « idoles ». L’Été, il ne se passe pas un week-end sans qu’il n’y ai 2 ou 3 festivals de Rock / Métal. Même dans les grands festivals organisés en Hongrie, il y a toujours plus de groupes hongrois que de groupes internationaux. Meme si des groupes comme Pokolgép, Ossian, Kalapács, Depresszió, Kárpátia, Omen, Akela, Tankcsapda, Lord, P.Mobil, Omega (ce sont ceux parmi tous les autres dont les noms me viennent à l’esprit maintenant) sont régulièrement invités sur les festivals, il y a toujours une part donnée à de nouveaux groupes, à des groupes locaux et surtout le public se déplace quand même. Malgré les difficultés financières que rencontrent les gens ici, leur passion, leur amour, leur dévotion pour les groupes hongrois est sans faille et ils feront toujours leur possible pour aller les voir en concert si les groupes passent dans leur région. Et cela plusieurs fois par an, ce n’est pas un problème. Une autre chose qui fonctionne aussi beaucoup ici ce sont les tribute band, il y en a énormément. Les plus connus étant Kiss Forever, Szepultura, Iron Maidmen, AB/CD. Meme les télés nationales invitent des artistes comme József Kalapács et Rudán Joe, qui sont les 2 premiers chanteurs du groupe Pokolgép. Et évidemment là je ne parle que pour la partie Hard et Métal mais il en va de même pour le Rock en général. Ici le public se déplace aux concerts pour faire la fête, boire des bières, passer un bon moment entre amis tout en écoutant leur groupes favoris. C’est très convivial. J’invite tous les groupes francais à essayer de venir jouer ici... D’ailleurs si certains sont intéressés qu’ils me contactent et je verrais ce que je peux faire pour les aider.

    Propos recueillis par Aymerick Painless

     


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    Entretien avec Tim Pope réalisé par mail le 3 Avril 2013.



    Depuis la sortie de son dernier album, Flesh Is Heir, THE AMENTA ne cesse de tourner sur sa terre natale : l'Australie. Terre lointaine, désertique et mystérieuse. Cette ancienne prison géante vit naître plusieurs formations métalliques d'envergure comme PSYCROPTIC, AIRBOURNE et, biensûr, AC/DC. Mais revenons-en à nos moutons. Timothy Pope, claviériste et sampler du groupe, nous a fait l'honneur de répondre à notre interview et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'homme est enthousiaste , fier du nouveau méfait du groupe et généreux en commentaires. Laissons maintenant la parole à l'interessé...


    Cinq ans entre n0n et Flesh Is Heir, c’est une longue période, qu’avez-vous fait pendant ce temps ?
    Timothy Pope : Nous prenons toujours beaucoup de temps entre les sorties d’albums et cela pour plusieurs raisons. La première est que nous mettons beaucoup d’énergie émotionnelle dans la création de nos albums. Ils ne sortent pas comme ça, sans qu’une attention particulière y soit apportée comme beaucoup d’autres le font. Nous passons beaucoup de temps à polir, afiner et réécrire pour être sûr que ce qui est sorti est l'image la plus proche que nous nous faisons du groupe. Le résultat est que nous sommes totalement cramés après avoir sorti un album. Il nous est impossible d’écrire si les idées ne sont pas, pour nous, nouvelles et innovantes. Lorsque tu as passé plusieurs années sur un album, quelques temps après, tout ce que tu vois est l’album que tu viens de finir et les nouvelles idées sont lentes à venir. C’est la situation dans laquelle nous nous sommes retrouvés, nous ne pouvions pas commencer l’écriture de l’album avant que les idées ne commencent à affluer. La deuxième raison est que nous nous sommes focalisés sur les tournées. Pour n0n nous avons tourné 3 fois en Europe, en Amérique du Nord une fois et probablement 4 ou 5 fois en Australie. Nous ne sommes pas le genre de groupe qui peut écrire dans le tour-bus. Nous idées viennent d’expérimentations et de discipline que l’arrière d’un tour-bus ne peut offrir. Je pense que si l’on s’asseyait avec nos guitares en tournée, avec 40 shows dans les pattes, nous écririons des parties de guitare assez génériques et nous ne sommes absolument pas intéressés par cela alors nous nous assurons que nous avons les bonnes conditions pour proposer de l’excellente musique. Durant ce temps, bien entendu, nous avons continué d’être actifs. En 2011 nous avons sorti le multimédia V01D (qui est toujours disponible gratuitement sur notre Bandcamp) mais aussi les EPs Choke Hold et Teeth. On aime bien sortir ces petits formats pour donner la chance à de nouveaux sons et idées et je pense que chacune des différentes directions explorées sur ces EPs contribue beaucoup au changement de son que tu peux entendre sur Flesh is Heir.

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    Votre bassiste, votre batteur et votre chanteur sont dans le groupe depuis 2009 mais c’est le premier album de THE AMENTA pour lequel ils écrivent, comment c’est passé le processus d’écriture et d’enregistrement ?
    Il n’y a pas eu d’énormes différences dans le processus d’écriture ou d’enregistrement dû aux nouveaux membres. Ca a toujours été que quelques uns d’entre-nous qui écrivions et ça n’a pas changé. Le processus d’enregistrement a toujours été fragmenté pour nous, les membres ayant toujours vécus dans différentes villes et différents états d’Australie alors une autre méthode d’enregistrement a été utilisée. Encore un changement auquel les nouveaux membres ont pris part : nous avons tourné avec ce line-up plus qu’avec les précédents. Durant cette période, nous avons appris à bien nous connaître, tant personnellement que musicalement et lorsque le moment d’enregistrer est arrivé nous savions de quoi chacun était capable et, plus important, comment parler à chacun des autres membres pour obtenir le résultat voulu. Souvent, pour nos enregistrements, nous avons affaire à des gens nouveaux dans le groupe et quelques fois la façon dont on traite avec les gens peut causer des problèmes, heureusement ce ne fut pas le cas cette fois-ci. Un autre changement est que, pour cet album, nous étions 100% do it yourself. Nous avons tout enregistré nous-mêmes et l’album a été mixé par Erik (MIEHS, guitares) qui a fait un excellent boulot. C’est le premier album dont nous sommes réellement satisfaits du son, c’est le son parfait pour THE AMENTA. C’est sale et crade mais ça a une chaleur et une qualité organique qui complète nos sons désagréables.

    Flesh Is Heir est un album avec beaucoup d’ambiances et de bons samples, est-ce que votre musique reste instinctive ou travaillez-vous longtemps sur chaque detail de l’album ?
    Auparavant, surtout avec notre dernier album, N0N, nous avons passé des mois à affiner tous les détails et à travailler sur des sons individuels pour créer l'effet désiré. Je n'avais pas envie de passer ce laps de temps à me torturer l’esprit avec cet album, le précédent a failli nous tuer et nos vies ont changé pour faire cette sorte de lien impossible enchainé à l’ordinateur. Alors nous avons dû trouver une nouvelle façon d’enregistrer pour Flesh is Heir. Comme je le mentionnais précédemment, nous ne pouvons travailler sur un album que si nous avons une idée nouvelle. Les vieilles idées sont ennuyeuses et sont détruites, pour moi, attitré aux samples et effets électroniques, la nouvelle idée était d’être plus spontané et instinctif plutôt que de programmer méticuleusement les sons comme j’ai pu le faire par le passé, cette fois j’ai enregistré de petits samples de choses que j’ai trouvé autour de ma maison et du studio. Ca peut être des couteaux qui s’entrechoquent ou un circuit d’enfant, j’ai aussi samplé d’autres choses, de tous petits passages de certains compositeurs modernes pour obtenir des chœurs prenants et des samples d’orchestre. Ceux-ci ont été mis dans la configuration live et j’ai créé des correctifs au clavier à partir des échantillons. J'ai ensuite programmé tous les faders et les touches de mon clavier de commande pour les effets de contrôle et des paramètres comme la hauteur. Cela m'a permis de manipuler les sons en temps réel, comme ils ont été enregistrés dans le morceau. Donc, ce que vous entendez au final est pratiquement un enregistrement live des sons. J'ai aussi utilisé des instruments tels que le violon, dont je ne sais pas jouer. Je l'ai utilisé comme un dispositif sonore et, étant complètement inexpérimenté en la matière, les sons qui sortaient étaient totalement imprévisibles. Je pense que ça donne à Flesh Is Heir un feeling unique. Beaucoup d’albums avec du clavier sonnent de la même façon puisque les gens utilisent les mêmes claviers ou des banques de samples. Parce que je les ai créés à partir de rien et les ai joués en temps réel, je ne pourrais jamais recréer ces sons parfaitement. Nous nous retrouvons avec un document vraiment honnête, organique et original.

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    La musique de THE AMENTA est vraiment inhabituelle, quel est votre message et vos motivations pour faire cette musique si spéciale ?
    Merci beaucoup, c’est bon à entendre. Nous nous efforçons de proposer une musique originale, comme tous les artistes le devrait, alors entendre que d’autres gens sont en accord avec ça est le meilleur compliment que l’on puisse nous faire. Je pense que les artistes, afin d’avoir une pertinence, doivent inventer leur propre langage pour s’exprimer. Notre intention a toujours été de trouver une nouvelle façon de créer une musique laide. Nous ne voulons sonner que comme THE AMENTA et personne d’autre. Si tu utilise le langage de quelqu’un d’autre tu ne t’exprimes pas vraiment. Si tu sonnes comme un autre groupe alors on n’a pas besoin de toi, seule la musique originale est plus forte que tout. On se noierait dans un foutoir générique se faisant passer pour de la musique, ça m’écœure et je ne veux pas en faire partie. Notre seule motivation est d’être THE AMENTA. Nous pensons que la musique doit être honnête et unique, nous sommes honnêtes et uniques.

    Vous publiez vos albums chez Listenable Records, quelles sont vos relations avec le label Français, je suppose que vous êtes satisfaits de leur travail ?
    Listenable Records est très bon avec nous, ce sont de très grands fans du groupe et ils nous ont permis d’atteindre beaucoup d’oreilles qui ne nous avaient jamais entendus. Nous avons apprécié ce temps passé avec eux et attendons vraiment de travailler encore plus avec eux. Les labels c’est une proposition intéressante en ces temps de téléchargement digitaux et de piratage. Pour que le choix d’un label soit pertinent, il faut qu’il soit prompt sur les nouvelles technologies et nouvelles méthodes comme être irrévérencieux et mercuriel. Je pense que l’on peut définitivement définir Listenable Records ainsi, ce sont d’excellents partenaires à cette époque.

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     Votre tournée commencera prochainement en Australie, pouvons-nous espérer vous voir en Europe et en France dans les prochains mois ?
    On espère revenir en Europe prochainement, nous sommes revenus d’Europe mi-décembre donc pour le moment nous avons besoin de nous focaliser sur l’Australie mais nous sommes toujours en quête de tournée et il y a toujours des opportunités en cours de discussion. On aime tourner en Europe, vos promoteurs traitent les groupes convenablement, on s’est fait beaucoup d’amis sur le continent et l’architecture est vraiment incroyable. Espérons que l’une de ces tournées dont nous parlons se concrétise et nous serons là prochainement. Nous espérons venir en juillet mais cela dépend ensuite de quelles affiches il y aura.
     
    Comment est la scène Metal Australienne ? Avez-vous des groupes à recommender aux Frenchies (à l’exception d’AC/DC et de vous bien entendu !) ?
    Je suis certainement la dernière personne à qui demander des choses à propos de la scène Australienne. Je suis terrible avec les nouveaux groupes et je vais rarement aux concerts. J’entends parler de groupes par le bouche à oreille et j’essaie de m’informer comme je peux mais je manque beaucoup de bons groupes, j’en suis sur. Il y a de bons groupes ici tout de même, un groupe que j’ai énormément écouté est HEIRS de Melbourne qui je crois tourne en Europe à l’heure où j’écris ces lignes. Ils jouent une sorte de Post-Metal vraiment sombre et minimaliste (au meilleur sens du terme) et ils ont un joueur de Theremin très brillant. D’autres groupes sont excellents, et pour être honnête je dois dire que nous y sommes affiliés, comme PSYCROPTIC, MALIGNANT MONSTER, NORSE et THE SEER. Je vous recommande d’y jeter une oreille si vous n’en avez jamais entendu. La scène Australienne est comme toutes les scènes du monde entier, cela semble venir par vague. Rien de bien ne se passe puis tout à coup une dizaine de bons nouveaux groupes arrive. Je pense que nous sommes dans une période fertile mais des lieux de concert ferment chaque semaine et les groupes ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts.

    Que penses-tu de l’industrie musicale et du téléchargement ?
    C’est un milieu difficile, une partie de moi est furieux lorsque je vois nos albums illégalement téléchargés. Ce qui m’embête le plus c’est l’ignorance derrière le geste, nous avons dépensé des centaines de dollars pour enregistrer cet album sans parler du temps et de l’effort émotionnel, et les gens semblent aptes à le voler. Mon autre moitié est un fan de musique et je comprends ce besoin de musique nouvelle. Lorsque j’étais gamin nous mettions sur K7 tous les nouveaux CDs qui étaient dans notre cercle d’amis. C’est la même chose. En tant qu’artiste je suis content que ces gens puissent entendre ma musique et j’espère qu’ils achèteront un t-shirt un jour pour que d’une certaine façon ils payent pour la musique. Je pense qu’il y a un modèle que l’industrie de la musique pourrait adopter pour que ça fonctionne pour eux. Ce que c’est, je n’en ai aucune idée. Nous avons pensé que nous pouvions mettre notre musique en libre accès et faire de l’argent en tournant mais ça ne fonctionne pas car tous les coûts sont à la hausse. Le gasoil est trop cher, les salles n’ont pas l’argent pour payer. Je suis sûr qu’un modèle arrivera et que ça fonctionnera mais le modèle actuel est intenable. Si nous n’avions pas déjà acheté notre matériel de studio je pense que nous n’aurions pas pu enregistrer. Les nouveaux groupes doivent trouver cela très dur. Ils dépensent beaucoup d’argent pour enregistrer et sortir un album, même s’ils reçoivent des chroniques incroyables et que des centaines de gens l’écoutent ils ne rentreront jamais dans leurs frais, comment pourraient-ils enregistrer encore ? C’est une période intéressante et effrayante, je crains que les artistes intéressants et non commerciaux ne soient poussés dehors. Il ne restera que les groupes sucrés à pouvoir enregistrer et nous perdrons tout.

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    Si tu as un dernier mot pour les lecteurs d’HEAVY SOUND, c’est ton espace !
    Merci beaucoup pour l’interview, à tous ceux qui lisent ceci : je vous recommande d’écouter Flesh Is Heir. Je pense réellement que c’est un des albums les plus uniques et originaux dans la musique extrême. Je pense que ça balaiera tous les autres albums sortis cette année, si vous ne l’écoutez pas, c’est que vous merdez vraiment.

    Propos recueillis par Germain

     


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  • DIARY OF DESTRUCTION_Logo 3

    Entretien avec Audrey Ebrotié (chant) réalisé par mail le 2 Avril 2013


     
    DIARY OF DESTRUCTION s'apprête, en ce mois d'avril, à sortir son premier album, et comme à HEAVY SOUND on suit les Lillois depuis leurs débuts, on a voulu en savoir un peu plus sur ce Dark Road To Recovery qui affiche déjà une belle maturité... Audrey répond à nos questions....

    Pour ceux qui, jusqu'à maintenant, seraient passés à côté de DIARY OF DESTRUCTION, pourrais tu nous présenter le groupe et revenir sur les principales étapes de sa jeune carrière ?
    Audrey Ebrotié : Le groupe est né fin 2007. Nous avons rapidement débuté les concerts, puis réalisé une démo en janvier 2009. Le style à l'époque pouvait être défini comme étant du metal symphonique/gothic et a beaucoup évolué depuis. Notre premier EP est sorti en novembre 2010, s'en est suivi une tournée en France et en Belgique tout en composant les morceaux du premier album, Dark Road To Recovery, qui sort ce mois ci. Avec plus de 50 concerts à notre actif et après quelques semaines d'absence, nous revenons donc au devant de la scène avant de promouvoir ce nouvel opus.

    Vous avez du faire face récemment à un changement de line-up, qu'est ce qui a causé les départs d'Anthony (guitare) et de Bérengère (basse) et peux tu nous présenter leurs remplaçants ?
    La difficulté pour les membres d'un groupe, en plus d'être en phase musicalement, c'est aussi de l'être humainement. Ces derniers mois (peut-être même plus), dans les deux cas ça n'allait plus, et le fait d'avoir un couple dans le groupe n'aidait pas. Certains le savent déjà, j'ai dû quitter le groupe pendant quelques mois juste après la sortie de notre EP, soit disant par choix, mais ce n'était pas le cas. Il y a déjà eu plusieurs changements de line-up depuis la création du groupe, chaque fois les membres se faisaient expulser de la même manière. En décembre 2012, le couple a décidé d'expulser Johan, ils ne s'entendaient plus du tout. Je m'y suis opposée, et je ne cache pas que le groupe a bien failli splitter mais Johan et moi avons tellement donné dans ce projet, et étant co-fondatrice du groupe, il fallait que je me batte pour le sauver. Par chance et grace à nos recherches, nous avons rapidement trouvé les membres qu'il nous fallait. A la basse, nous avons Nicolas Sallerin, 27 ans, il fait aussi partie du groupe de rock/metal lillois 6 DAYS AFTER. Max Delassus, 28 ans, occupe le poste de guitariste, il fait aussi partie du groupe AND THE WEAKEST FALL. Il est professeur de guitare au CMA de Valenciennes et donne quelques cours en particulier sur Lille. Et nous venons d'intégrer notre deuxième guitariste, Gabriel Misiurny, 25 ans. Il nous accompagnera lors de notre prochain concert, le 11 mai au Fort de Lantin (Juprelle, BE)

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    La sortie de Dark Road To Recovery été initialement prévue pour le second semestre 2012, il ne sort finalement qu'en ce mois d'avril 2013, quelles en sont les raisons ?
    La phase de mixage/mastering a pris un peu plus de temps que prévu, Jim Fogarty a été très occupé avec l'enregistrement des derniers opus de KILLSWITCH ENGAGE et ALL THAT REMAINS et il ne voulait surtout pas bacler le travail sur notre album. Il a aussi fallu que nous trouvions un label et cette recherche a pris plusieurs mois, d'où le report de la date de sortie de l'album.

    Comment en êtes vous venus à signer avec Savage Prod, le label de KELLS ?
    J'ai découvert ce groupe il y a environ 5 ans, et j'ai suivi leur évolution depuis toutes ces années. On s'était rencontrés le 28 février 2008 lors du passage du groupe EPICA au Splendid de Lille, KELLS jouait en première partie. Nous nous sommes revus le 13 Janvier 2012 pour la soirée de pré-écoute d'Anachromie, leur 3 ème album, et c'est là que nous avons parlé un peu de notre projet d'album et d'une éventuelle collaboration avec Savage Prod. Nous nous apprétions à entrer en studio à l'époque. Puis ça s'est concrétisé après leur dernier passage dans le nord au Sequed'in Rock.

    Dark Road To Recovery est un véritable concentré d'efficacité, comment avez vous abordé la composition de ce premier album ?
    Merci beaucoup !  Nous avons beaucoup travaillé et réfléchi ensemble sur le thème de l'album et l'ambiance générale qui devait en ressortir, ainsi que le visuel, les textes... L'Ep a été très bien reçu par la critique, il fallait donc faire encore mieux ! On voulait renforcer la dualité Puissance, Brutalité/Mélodie, Douceur. Je me suis donc mise au chant saturé, chacun a énormément travaillé sur son instrument pour créer un album qui soit le plus efficace possible.

    D.O.D_Johan Debacq

    Un premier album est toujours une étape importante dans la vie d'un groupe, comment vous sentez vous à quelques jours de sa sortie ? Anxieux de découvrir les réactions du public ou plutôt confiants et soulagés de voir enfin attérir votre album dans les bacs ?
    Un peu anxieux je dois dire avec tous les préparatifs, on ne sait plus où donner de la tête ! (rires)  on sera soulagés lorsqu'on y sera enfin, le 19 avril ! Et on espère vraiment que le public appréciera l'album, on est ni confiants, ni anxieux par rapport aux avis, mais plutôt curieux en fait. Et puis c'est aussi grace au public qu'on peut progresser, enfin grace aux critiques constructives surtout, donc on aime savoir ce que nos fans pensent.

    HEAVY SOUND suit DIARY OF DESTRUCTION depuis ses débuts, si l'évolution s'est faite par paliers (partant du Gothic symphonique en passant par le Metal mélodique jusqu'au Metalcore / Mélodeath aujourd'hui) elle n'en est pas moins fulgurante et semble affirmer un certain désir de monter en puissance...
    Oui, c'est sûr ! Comme tous les groupes je pense, sauf que tous ne s'en donnent pas toujours les moyens. En ce qui nous concerne, on donne tout ce qu'on a pour y arriver, on y croit à fond, et si ça ne devait pas marcher, on ne voudrait surtout pas avoir de regrets. On a tous un rêve commun, vivre de la musique. Voilà ce qui nous fait avancer. 

    Audrey, tu sembles aussi à l'aise dans les grunts qu'en chant clair, as tu une technique particulière qui te permette de maitriser ces deux registres aussi bien ?
    Pour le chant, j'ai commencé par une formation classique. J'ai pris des cours de chant lyrique pendant plusieurs années, puis j'ai progressivement basculé vers un chant plus rock, moderne mais j'ai encore beaucoup à apprendre pour me perfectionner. Pour les grunts, j'ai appris seule au départ grace aux dvds de la fameuse Melissa Cross, 'The Zen Of Screaming'. La technique que j'utilise sur l'album est ce qu'on appelle l'inhale, c'est à dire qu'on produit un son saturé en inspirant. C'est la technique qui m'est venue le plus naturellement. En me renseignant, j'ai appris que cette technique pouvait s'avérer dangereuse pour les cordes vocales à long terme. Depuis plusieurs mois je prends donc des cours avec Jennifer Dhiel du groupe FURYKANE avec qui je travaille le chant saturé en exhale (expiré) ainsi que le chant clair. C'est une excellente prof et coach vocale

    D.O.D_Audrey Ebrotié

    .Quels sont vos projets à court et moyen termes ? Peut on espérer vous voir tourner prochainement ?
    Faire plein plein de concerts pour promouvoir l'album, rencontrer nos fans, faire découvrir notre musique à de nouvelles personnes, et faire plus de concerts en dehors de la France. Nous sommes d'ailleurs à la recherche d'une bonne agence de booking pour nous aider dans nos projets. Nous travaillons déjà sur les titres de notre deuxième album autour duquel de gros projets sont à prévoir... mais je n'en dis pas plus, il va falloir patienter  ! (sourire) Merci beaucoup pour cette interview, à bientôt !
     
    Propos recueillis par Nono666


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    Interview avec Steve "Zetro" Souza (chant) réalisée par mail le 27 Mars 2013



    Il y a quelques temps, nous vous proposions la chronique CD du premier album d'HATRIOT, le nouveau groupe de Steve "Zetro" Souza (ex-EXODUS). Aujourd'hui, nous avons le plaisir de vous présenter l'interview que ce monument du Thrash Metal a bien voulu accordé à HEAVY SOUND. L'homme semble déterminé à faire valoir ce projet familial qui semble particulièrement lui tenir à coeur. HATRIOT est bien parti pour devenir une nouvelle référence en matière de Thrash made in U.S.A., affaire à suivre de très près...

    Peux-tu nous dire comment HATRIOT est né il y a trois ans ?
    Steve "Zetro" Souza : Mon fils, Nick, était dans un groupe local et ils ont fait un concert auquel je suis allé. Un des groupes lors de ce show s’appelait KRANIAL DAMAGE et ils avaient un excellent guitariste, un mec s’appelant Kosta VARVATAKIS. Il m’a littéralement bluffé alors après le concert je suis allé me présenter et nous avons échangé nos numéros. Quelques semaines ont passé et Kosta m’a appelé et m’a dit qu’il quittait son groupe, alors nous avons commencé à écrire ensemble et une alchimie s'est vraiment développée entre nous. Lorsque nous avons eu assez de matériel pour faire une démo nous avons recherché des musiciens pour compléter le line-up, voilà comment tout a commencé.

    Vous avez connu quelques mouvements de line-up ces dernières années, comment s’est passé l’intégration des nouveaux membres ?
    Et bien notre ancien batteur, Alex BENT, a eu beaucoup d’offres de tournée, il joue vraiment très bien et voulait partir sur la route. Plusieurs groupes de Death Metal tournant régulièrement lui ont demandé et il y est allé, à chaque fois ça m’embêtait car on essayait de bâtir HATRIOT. Nous avons essayé plusieurs batteurs et il s’est avéré que mon fils était le meilleur. Il est venu et a tout tué, gagnant ainsi son siège de batteur au sein d'HATRIOT. Nous avions un autre guitariste, Drew GAGE, qui ne s’entendait pas très bien avec Kosta alors nous l’avons laissé partir. Plusieurs de nos amis nous ont parlé de Miguel ESPARZA, il est venu et est devenu notre second guitariste. La transition a pratiquement été indolore entre les changements line-up.

    HATRIOT est ce que l’on pourrait appeler un “groupe familial”, est-ce différent d’écrire et de jouer avec des membres de sa famille ? Est-ce le fils qui est venu vers le père ou l’inverse ?
    Ce n’est vraiment pas gênant du tout. Certaines personnes pensent que c’est du népotisme ou que je mets mes enfants dans le groupe pour les introduire dans le business musical mais ce n’est rien de tout cela. Les deux, Cody (basse) et Nick (batterie), ont auditionné pour leur poste dans le groupe. Ils jouent et maîtrisent leur instrument depuis qu’ils sont tout petits. Mes enfants n’ont pas eu l’éducation traditionnelle que d’autres peuvent avoir, ils ont grandi dans les tour-bus et les studios et ont une très bonne compréhension de la réalité du business de la musique. Nous sommes de très bons amis et j’ai rarement besoin de passer en « mode papa » avec eux mais lorsqu’ils ont besoin que je sois le père, je le suis. Nous sommes aussi bien de bons amis que des membres d'un groupe, cela peut sembler étrange mais ça fonctionne bien pour nous. Mes enfants sont géniaux.

    HATRIOT_ZetCody


    HATRIOT est né en 2010 et votre premier album Heroes Of Origin n’arrive que 3 ans plus tard, est-ce le temps qu’il vous a fallu pour écrire cet album ou ton activité importante est une des raisons ?
    Et bien la première année nous avons écrit et avons finalisé notre premier line-up. Nous avons lancé notre site officiel www.hatriotmetal.com  en février 2011, ce qui est pour moi le début officiel du groupe car c’est le moment où nous avons présenté le groupe au monde. Ensuite, nous avons sorti notre première démo 4 titres, avons fait quelques interviews, tourné une vidéo et avons enregistré une version démo de deux nouveaux titres. Nous avons eu quelques changements de line-up à ce moment là et avons donné plusieurs shows jusqu’à la signature avec Massacre Records en juillet 2012. Donc ça n’a réellement demandé que deux ans de l’idée jusqu’à la signature du groupe, ce n’est pas si mauvais.

    Qui sont ces “Héros d’origine” à qui vous dédiez le titre de l’album ?
    Nous sommes les héros, nous sommes les rebelles luttant pour le Heavy Metal. Il n’y a pas de réel sens derrière la phrase “Heroes Of Origin” mis à part le fait qu’elle sonne bien. Je l’ai tiré d’un vieux comic que j’avais lorsque j’étais jeune et j’ai toujours pensé que ça ferait un super titre d’album, et comme ça englobe l’ensemble des thèmes de l’album, nous l’avons retenu.

    Lorsque l’on regarde l’artwork on peut penser que les paroles parlent de patriotisme et que les héros sont les Colons mais on peut aussi penser que toi et EXODUS (par exemple) sont les héros d’origine de la scène Thrash Metal, n’est-ce pas ?
    C’est exact. Nous sommes un des groupes qui font encore flotter la bannière du Heavy et du Thrash Metal, qui la faisons encore vivre. Cela fait de nous des héros. L’artwork nous montre debout au milieu du chaos et nous sommes encore triomphants.

    Penses-tu qu’HATRIOT est un groupe ou juste un projet ? Penses-tu que vous pourrez tourner pour promouvoir l’album ?
    HATRIOT n’est définitivement pas un projet. DUBLIN DEATH PATROL et TENET étaient des projets, mais HATRIOT est une entité vraie. Mon but est de rendre ce groupe aussi gros que tout ce que j’ai pu faire et cela inclus de faire beaucoup de tournées. Nous sommes vraiment prêts pour la route. Actuellement, nous poussons le bébé aussi fort que nous pouvons dans la presse, tout en essayant de faire passer le mot et j’espère que les fans iront se le procurer. Nous avons besoin de bonnes ventes d’album pour attirer les bookers et attirer l’attention des promoteurs à travers le monde.

    Tu joues avec DUBLIN DEATH PATROL et maintenant avec HATRIOT, les deux ont un facteur en commun, tu sembles avoir besoin de liens très forts avec les autres membres pour jouer dans un groupe, est-ce vrai ?
    Et bien, DUBLIN DEATH PATROL est vraisemblablement terminé. C’était juste un projet pour le fun que nous avions fait avec plusieurs gars de notre ville, juste pour faire des reprises et quelques titres originaux. C’était notre échappatoire pour le stress et la réalité d’être dans un grand groupe. Désormais Chuck est très occupé avec TESTAMENT et j’ai HATRIOT qui prend de l’ampleur donc c’est le bon moment pour enterrer DDP pour de bon. Je suis d’accord avec toi sur les liens très forts pour pouvoir jouer dans un groupe. On doit vivre ensemble sur la route et dans le local de répétition et c’est réellement comme être marié avec 4 autres personnes. Tu dois apprendre à tolérer les différentes personnalités et c’est plus difficile que ce que les gens pensent. Jouer et écrire la musique est la partie la plus facile, traiter avec tout le reste est la partie la plus difficile.

    HATRIOT_Zetro25


    Quels sont vos projets pour les mois à venir ? Vas-tu concentrer ton attention et ton temps sur HATRIOT en 2013 et as-tu d’autres projets en tête ?
    HATRIOT est la seule chose que je fais aujourd’hui, il n’y a pas d’autre projet et je ne suis pas intéressé pour partager mon temps entre plusieurs choses. HATRIOT est la prochaine et peut être la dernière, le dernier chapitre de mon existence musicale, à laquelle je prendrais sérieusement part. Les prochains mois seront consacrés à donner des concerts, faire la promotion de l’album et écrire des chansons pour le prochain album. Nous ne sommes pas au ralenti.

    Tu as joué avec TENET et quelques ex-membres de STRAPPING YOUNG LAD, nous n’avons plus de nouvelles de ce groupe dans lequel tu ne sembles plus impliqué ? As-tu des nouvelles de ton côté ?
    TENET était le projet de Jed SIMON de SYL. J’ai été amené à chanter sur le disque mais n’ai pas du tout pris part à la création de la musique ou des paroles. Je n’ai fait que chanter ce qu’ils me donnaient, ce qui est la seule fois où ça m’est arrivé dans ma carrière. A la base, Jed a eu une offre de Century Media mais ils voulaient un chanteur connu sur l’album. Ils m’ont approché et comme j’étais disponible j’y suis allé. C’est tout ce qu’il y avait à faire, j’étais un mercenaire. Au jour d'aujourd’hui, je ne pense pas qu’il y aura un autre album de TENET, du moins pas avec moi au chant, mais sait-on jamais. Si j’ai le temps je pourrais le faire, j’ai passé un bon moment en faisant ce disque et les musiciens étaient tous très bons.

    Ta voix est une des voix caractéristiques du Thrash Metal, penses-tu que tu pourrais jouer un autre style dans un autre groupe un jour ? Que penses-tu de la scène Thrash actuelle ?
    Le Thrash Metal est ce que je fais et ce que j’aime faire. Je ne peux pas réellement imaginer faire autre chose. J’ai participé à un groupe tribute à AC/DC appelé AC/DZ et nous faisions des titres de l’ère Bon SCOTT mais c’est la seule chose en dehors du véritable Heavy Metal que j’ai fait. Tu ne verras jamais Zetro essayer de faire un album de Folk ou d’autres merdes du genre. Les gens ne veulent pas entendre cela, souviens toi lorsque Rob HALFORD s’est essayé à l’Indus’ avec le groupe TWO, les gens ont détesté, j’ai détesté ça ! Si tu es le Metal God soit le Metal God, c’est ma philosophie, les gens me connaissent grâce au Thrash et ça me va bien.

    Le travail sur les riffs de guitare semble très soigné, as-tu porté une attention particulière sur ce sujet dans le travail d’écriture ?
    Kosta est l’auteur de base de toute la musique du groupe, et il gère également les arrangements. Je supervise le tout et m’assure que cela fonctionne dans le contexte de ce que nous faisons mais j’ai rarement eu à demander à Kosta de modifier des choses. Peut-être a-t-il eu trop de bons riffs dans une chanson et lui ai-je demandé d’en retirer un mais c’est vraiment tout. C’est un musicien et compositeur phénoménal. Je prête attention à tout dans HATRIOT, je suis une sorte de superviseur.

    As-tu un dernier mot pour les lecteurs d’Heavy Sound ? Cet espace est le tien...
    Je voudrais juste remercier tout ceux qui nous supportent et vous remercier de parler d’HATRIOT. S’il vous plait, sortez et allez acheter l’album Heroes Of Origin qui est en vente chez Massacre Records. Nous plannifions de venir dans une ville près de chez vous alors soyez prêt pour le Thrash !!

    Propos recueillis par Germain

     


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    Entretien avec Svarga (guitares, chant) réalisé par mail le 26 février 2013.



    Un discours et un concept peu courant, un Black Metal très inspiré, il n’en fallait pas plus pour prendre contact avec les Français de NEPTRECUS, auteurs d’un premier album, L’Aube Du Declin, qui allie le côté sauvage et le côté mélodique de ce style. Découverte d’un groupe qui semble avoir bien des choses à dire…

    Heavy Sound : Peux-tu présenter un peu NEPTRECUS ?
    Svarga (guitares, chant) : Salut, hé bien j'ai fondé NEPTRECUS au tout début de l'année 2011. J'ai commencé à composer seul, puis Claiomh a rejoint le projet en tant que chanteur et parolier, bien qu'il ait finalement préféré ne rester que parolier. 8 des titres qui composent notre album ont été enregistrés cette année-là; vers fin 2011 j'ai recruté Arawn (guitare), Loki (basse) et Aharon (batterie) en vue de donner des concerts. Entre-temps notre première démo éponyme est sortie sur le label marseillais Mortis Humanae, puis Loki et Aharon ont quitté le groupe d'un commun accord. J'ai donc recruté Morne (basse) et Lagodas (batterie), nous avons enregistré l'album et enfin donné notre premier concert en janvier 2013 à Paris. Nouveau rebondissement, Morne a quitté le groupe juste après le concert, mais son remplaçant devrait être annoncé bientôt.

    Entre votre démo et ce premier album, vous avez connu des changements de line-up, quelles en sont les raisons, comment avez-vous déniché Morne, Lagodas et Arawn ?
    Concernant Arawn, il est dans NEPTRECUS depuis le début même si ce n'est pas un membre "fondateur". Pour Morne je l'ai connu via notre ancien batteur Aharon, quant à Lagodas je l'ai déniché via Morne ! Tous ces changements de line-up sont épuisants à la longue (surtout pour un jeune groupe comme nous) mais bon, on fait avec...disons qu'il n'est pas si facile qu'on le croit de garder un line-up stable.

    Se sont-ils impliqués dans l’écriture de l’album ou tout était-il déjà écrit avant leur arrivée ?
    Non, tout était déjà écrit avant leur arrivée. Alors après, ils ont quand même apporté quelques éléments au niveau des arrangements et des choeurs notamment, mais l'album a été entièrement composé par moi-même et les textes entièrement écrits par Claiomh.

    NEPTRECUS_Svarga


    Vous clamez fort votre indépendance par rapport à une scène Black Metal politiquement et religieusement orientée, votre concept semble plus basé sur l’histoire et la mythologie, peux-tu nous éclaircir sur ce point ?
    Parfaitement, nous nous revendiquons comme apolitiques et non-religieux. C'est-à-dire que nous ne prenons parti pour aucun courant ou parti politique ni aucun dogme religieux que ce soit. En fait ça ne nous intéresse pas spécialement, après ça ne veut bien sûr pas dire que nous n'avons aucun message à faire passer. Disons que le "concept" de NEPTRECUS c'est l'exaltation du passé, de l'histoire française et des mythologies qui ont inspiré la culture française. De manière large, le concept de NEPTRECUS c'est la France, autant sous son aspect historique que mythologique. De ce fait, nos textes traitent de son histoire mais également de l'histoire européenne si celle-ci a un rapport avec notre pays. Personnellement je ne vois pas trop l'intérêt de parler de vikings et de mythologie scandinave (par exemple) malgré tout le bien que j'en pense.

    L’histoire est faite d’actes politiques et religieux, comment réussissez-vous à éviter de prendre partie dans vos textes ?
    C'est tout à fait vrai, je suis à 100% d'accord avec toi. Après ça n'implique pas de prendre parti. En fait nous tâchons d'évoquer ces faits historiques avec recul et objectivité. Les faits sont les faits, point. Après bien sûr, nous sommes des amoureux de la France, donc forcément un titre comme "Fiers Gaulois" rendra légèrement plus hommage à nos ancêtres chevelus qu'aux légions romaines héhé (bien que celles-ci soient évoquées dans le titre "Sous le Signe de l'Aquila")...enfin j'espère que je m'explique assez clairement haha ! Mais bref, pour nous l'exaltation de notre culture française n'est en rien une prise de position politique (et encore moins religieuse): le patriotisme est un sentiment apolitique en soit, toute personne sensée le comprendra. Après, si certains nous voient comme un groupe nationaliste ou que sais-je encore, c'est soit qu'ils n'ont pas pris le temps de nous analyser soit tout simplement qu'ils sont profondément stupides. Mais dans tous les cas ils peuvent aller se faire foutre.

    On sent une vraie progression dans les arrangements et dans l’écriture des morceaux, notamment le titre "Au Royaume de Neustrie", comment abordez-vous la composition ? Est-ce un travail ou collectif ou solitaire puis mis en commun ?
    J'aborde la composition entièrement seul, même si je demande souvent l'avis des autres membres du groupe sur les compos que je sors, donc c'est essentiellement un travail solitaire. Après je n'ai pas de technique particulière ni de "recette", disons que je fais selon ce qui vient...je trouve un riff, puis un autre qui colle bien pour la suite, etc...parfois en revanche je reste des semaines voire des mois bloqué sur un titre inachevé puis la fin vient toute seule un beau jour, ce fut par exemple le cas avec "L'Eternel Sablier" !

    Déjà présente sur la démo, la chanson "L’Aube Du Déclin" possède cette ligne de guitare entêtante, c’est le genre de chose que vous ne vous refusez pas, est-ce important pour vous que la musique garde un aspect immédiat ? Est-ce sciemment fait pour la scène ?
    Absolument. Même si les "puristes" (la bonne blague) du genre râleront, je considère notre musique comme du black metal et pour moi le black metal se doit de conserver un aspect immédiat, radical et sans concession. Mais attention, ça ne veut pas forcément dire blaster à 295bpm pendant 7min d'affilée. Sciemment fait pour la scène ? Hum, je dirais oui et non. Disons que NEPTRECUS avait vocation dès ses débuts à monter un jour sur scène mais je n'ai pas composé en fonction: j'ai composé la musique que j'estimais être la bonne et qui me satisfaisait avant tout. Après si colle d'autant plus pour la scène, hé bien tant mieux !

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    Qu’y a-t-il de prévu en matière de concert pour NEPTRECUS ?
    Nous ouvrons le 21 avril au Klub (Paris) pour NATREMIA, MALEFICIENTIA et CHADENN, puis nous serons à l'affiche d'un festival au mois de juin mais je ne peux encore rien dire, j'attends le feu vert de l'orga pour l'annoncer héhé. C'est tout pour l'instant, mais si des organisateurs, assos ou autre lisent ces lignes, qu'ils n'hésitent pas à nous contacter (neptrecus@gmail.com), nous n'attendons que ça !

    Quels sont les projets pour 2013, allez-vous rapidement vous pencher sur de nouveaux titres ?
    Oui ! A vrai dire nous avons déjà 30min de musique sous le coude pour le prochain album et tous les textes ! Nous pensons enregistrer cet été ou du moins avant la fin de l'année pour une sortie prévue dans l'idéal début 2014. Alors je préviens tout de suite, le concept sera franchement différent, les morceaux aussi mais je pense et j'espère que les gens qui ont apprécié "L'Aube du Déclin" ne seront pas déçus !

    Le titre "406 : Les Grandes Invasions" fait références aux invasions barbares, "Au Royaume de Neustrie" à une période allant du VIème au VIIIème siècle si je ne me trompe pas, qu’y a-t-il dans cette période qui vous passionne tant ? Quelles sont vos sources d’inspiration ?
    Disons que nous n'avons pas de période de prédilection précise, c'est l'histoire de France en général qui nous inspire ! En fait "L'Aube du Déclin" est organisé de manière chronologique, il part des tréfonds de la mythologie grecque ("L'Eternel Sablier") pour en arriver aux temps présents (le titre éponyme). Ce qui nous fascine dans toutes ces périodes passées c'est justement le fait qu'elles soient passées je dirais, la perte d'une certaine vision du monde, de certaines valeurs essentielles en Occident, d'une culture aujourd'hui oubliée de la masse. En fait nous puisons nos sources d'inspiration autant dans ces époques révolues (dédicace à Autarcie haha) que dans cette époque post-moderne qui pue le mal-être, le déni de soi et la connerie au sens large.

    Propos recueillis par Aymerick Painless

     


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    Entretien réalisé par mail - Janvier 2013



    Depuis 1989, INCANTATION nous fait le plaisir et l'honneur de sortir un nouveau chef d'oeuvre tous les deux ou trois ans. Malgré de nombreux changements de line-up, la bande à John Mc Entee reste fidèle à ses valeurs et à son amour profond du Death Metal. Après un long silence de 6 ans et le décès de leur ami et confrère Joe Lombard, ils nous reviennent avec leur nouveau bébé Vanquish In Vengeance et sont prêts à détruire tout ceux qui se mettront en travars de leur route. Mais laissons la parole aux premiers intéressés...


    Vanquish In Vengence est votre premier album depuis 2006, qu’avez-vous fait durant cette période ?
    Notre période de "break" est plus ou moins due au coup dur qui s’est abattu sur nous. Je pense que nous avons tous vu une renaissance, pas uniquement dans notre appétit de nous battre pour notre nouveau matériel mais dans notre futur solide dans la fraternité.

    Quel était le but principal du EP que vous avez sorti entre les 2 albums ?
    Le EP, si tu fais bien reference à Scapegoat, était une façon de sortir deux chansons des sessions de Primordial qui méritaient vraiment d’être entendues. Si tu fais allusion au EP After-party Massacre qui est en fait la première sortie qui nous réuni tous les 4 dans un processus d’écriture, ainsi que de montrer notre support dans la réussite de ce film.

    Une fois de plus, beaucoup de changements de line-up ont eu lieu, peux-tu nous résumer tout cela ? Comment gardez vous votre identité musicale malgré cela ?
    Le premier changement qui ait eu lieu a été l’addition d’Alex et moi-même. Et malheureusement la perte de Joey "Fingers" Lombard. J’ai vu beaucoup de solidarité dans notre approche qui est devenue collective, maintenant si c’est le prix de notre identité… qu’il en soit ainsi !

    INCANTATION_Band 2012


    Comment se sont déroulées les sessions d’écriture et d’enregistrement ? Quelle était l’ambiance au sein du groupe ? Est-ce un effort collectif ?
    L’écriture s’est très bien déroulée et beaucoup de choses ont été écrites. Il a été difficile de choisir quel titre allait finalement atterrir sur l’album Vanquish In Vengeance. Je me répète mais oui… c’est vraiment un travail collectif.

    Quelle a été votre inspiration, tant musicalement que pour les paroles?
    Pour la musique nous avons toujours voulu surpasser ce que nous avions fait auparavant. Mais une conclusion hâtive aurait compromis le processus, tout celà s'est fait très naturellement, c’est aussi simple que ça. L’inspiration tant musicale que pour les paroles a été l’occulte, la science occulte, les mythes et les systèmes de croyance anciennes, la métaphysique, les documentaires, l’imagination et le résultat à travers le travail. Et bien entendu la maladie du monothéisme et les atrocités qu’il a causées dans l’histoire et plus récemment.

    Depuis ses débuts, le Death Metal a connu des hauts et des bas dans son activité et sa popularité. Que penses-tu de sa condition actuelle ?
    Endurance et persévérance... les hauts et les bas sont dans l'opinion des masses. Pour ceux qui le traitent avec beaucoup de sérieux… je n’ai pas senti que ça avait changé tant que ça récemment, autant pour les styles anciens de Death Metal que pour un recyclage de ceux-ci. Mais il n’y a rien de neuf non plus, je suis plus heureux avec la direction que prend le style maintenant.  

    Vanquish In Vengeance est sorti chez Listenable Records et c’est votre troisième album avec ce label français. Qu’appréciez-vous tant dans cette équipe, comprennent-ils l’essence d’INCANTATION ?
    Précisément oui. Ils comprennent l’essence du groupe. Ajoutez également de bonnes conditions de travail par rapport à la promotion etc. etc, les gens qui y travaillent ont développé avec nous des relations amicales et connaissent certains d’entre nous depuis plus de 20 ans.

    Quels sont les premières reactions et retours des fans et des medias ?
    Positifs. J’ai trouvé qu’il y avait des fans de la première ère du groupe et vice versa mais les réactions positives des fans de chaque ère ont été une grande source d'inspiration pour nous tous. Voir nos propres sentiments se refléter est vraiment bon même si pas totalement nécessaire.

    INCANTATION_Photo


    Je suppose que vous allez bientôt tourner, comment vous sentez-vous, êtes-vous plutôt anxieux, nerveux… ?
    Il n’y a pas de plan concret pour le moment, les autres travaillent le sujet. Peu importe où cela nous mène, je suis impatient d'y être. Excité… en effet, nerveux ? Naaaan

    Sur Vanquish In Vengeance on peut entendre des parties down tempo qui me rappellent votre premier album Onward To Golgotha qui a été publié il y a 20 ans ? Quel souvenir gardez-vous de cet album, 20 ans après sa sortie ?
    Je n’étais qu’un fan à l'époque. Comme tous ceux qui s’intéressaient au groupe, en dehors des interviews, les travaux du groupe étaient inconnus. Alors que cela fait 6 ans c’est encore surréaliste que les rôles se soient inversés et que le fan que j'étais devienne membre du groupe. Je suis fier de là où je suis et de ce que l’avenir nous réserve.

    Vous avez joué l’intégralité du premier album en 2010 sur 3 concerts, pourquoi n’avez-vous pas attendu le 20ème anniversaire par exemple ?
    Ca n’a pas été fait consciemment de faire ces concerts à ce moment précis si ma mémoire ne me joue pas des tours. Nous avons été intronisé dans le "Hall of Fame" de DECIBEL MAGAZINE, alors en cet honneur ils nous ont organisé ces 3 concerts. Ce fut un grand moment et sans leur aide ça n’aurait jamais pu avoir lieu.

    9 albums en 20 ans, c’est un beau marathon mais penses-tu qu’INCANTATION aurait pu avoir une toute autre reconnaissance de la part du public en faisant d’autres choix ? Si oui, lesquels ?
    La reconnaissance du public n’est qu’un sous–produit qui est toujours un honneur. Cela signifie par exemple d’être tenu en haute estime par un fan et un ami. Mais je pense que diriger les décisions en fonctions des sorties ou de la productivité est une erreur. 9 albums en 20 ans… je suis d’accord, c’est une belle feuille de route.

    Un dernier mot pour les lecteurs de HEAVY SOUND ?
    Remerciements éternels à ceux qui nous supportent et sans qui nous ne serions pas là où nous sommes. Nous écraserons vos âmes sous la puissance du Death Metal en 2013 !

     

    Propos recueillis par Germain

     


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    Entretien email avec Asgeirr (basse) réalisé durant l'été 2012



    Auteur d’un très bon deuxième album l’an dernier, il nous a paru intéressant de donner la parole à FATUM ELISUM, formation rouennaise bien connue des amateurs de Doom/Death. Tout comme pour la chronique d’Homo Nihilis, la publication de cet entretien aura demandé du temps. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que le jeu en valait le candélabre tant Asgeirr s’est révélé être un interlocuteur loquace et intéressant, un véritable boulimique musical, assurément !

    Asgeirr, c’est votre première interview pour Heavy Sound. Peux-tu donc présenter FATUM ELISUM et son parcours ?
    FATUM ELISUM s'est formé en mars 2007, autour de Christophe (guitare), Hugo (guitare lead), Sator ("batterie"), Céline (claviers) et de moi-même. Nous avons répété pendant quelques semaines avant de nous séparer du clavier car cela ne convenait pas du tout à l'orientation que nous avions prise. En juillet de la même année, Ende nous a rejoints au chant. Nous avons continué de travailler ainsi et avons donné notre premier concert le 3 novembre 2007 en première partie d'ATARAXIE et d'INDESINENCE. Après des mois de compositions et de répétitions, avec entre temps un concert en première partie d'ESOTERIC, nous avons réalisé notre premier enregistrement en juin et juillet 2008 sous la houlette de Julien Bous de Postghost Recordings. En octobre de cette même année, nous nous sommes séparés de notre batteur et avons recruté mon frère Christophe à la batterie. Nous avons ensuite participé à la première édition du Rotomagus Doomicus Metallicus Festival en avril 2009 où nous avions partagé l'affiche avec MOURNFUL CONGREGATION et MOURNING BELOVETH. Après plusieurs semaines de démarches, nous avons été signés par le label anglais Aesthetic Death (ESOTERIC, EIBON, etc.) qui a ressorti notre premier enregistrement éponyme en septembre 2009. S'en sont suivis quelques concerts, dont la participation au Dutch Doom Days 2009, et au festival Doom In Paris en 2010, avant que nous enregistrions notre deuxième album Homo Nihilis durant l'hiver 2010 / 2011 et qui est sorti à la fin du mois d'Octobre 2011.

    Quelles sont vos influences, qu’elles soient d’ordre musical ou autre ?
    Nos influences d'ordre musicales sont assez classiques étant donné notre style musical : les vieux MY DYING BRIDE, les premiers PARADISE LOST, les premiers ANATHEMA, les débuts de CATHEDRAL, EVOKEN, MOURNING BELOVETH, MOURNFUL CONGREGATION, BETHLEHEM, et en remontant un peu le temps, BLACK SABBATH, HELLHAMMER / CELTIC FROST, pour ne citer que les principales sources d'inspiration. Après, nous écoutons tous divers types de musique. Christophe, notre guitariste, est un féru de musiques du monde, notamment du moyen orient, mais aussi de musiques sacrées. Ende, Hugo et moi écoutons pas mal de black metal et de death metal, enfin plutôt les scènes suédoises, finlandaises et New-Yorkaises. Pour ce qui est des influences autres que musicales, elles concernent surtout Ende notre chanteur, notamment pour ce qui est de l'écriture de ses textes. Il puise ses influences non seulement dans les textes sacrés, aussi bien des religions monothéistes que ceux de l'Antiquité, mais également auprès de divers philosophes tels que Nietzsche, Cioran et Camus. A ces auteurs, il faut également ajouter des poètes tels que Charles Baudelaire, Dante, Antonin Artaud ou bien encore William Blake.

    Homo Nihilis est sorti depuis quelques mois déjà. Quelles sont les réactions par rapport à ce dernier ? Avez-vous reçu des propositions intéressantes, notamment en termes de concerts ?
    Les retours concernant Homo Nihilis ont été dans l'ensemble plutôt positifs voire même très positifs selon les chroniqueurs. Nous avons bénéficié d'un travail de promotion de la part de notre label, ce qui nous a permis, entre autres, d'avoir une chronique dans le magazine allemand Legacy, en plus d'un titre présent sur leur sampler, et une bonne cinquantaine de chroniques à travers le monde, sauf en France finalement. En fait, en dehors des sempiternelles comparaisons avec ATARAXIE (NDR : Oups…) - par des chroniqueurs qui feraient bien de jeter une oreille un jour sur Turn loose the Swans de MY DYING BRIDE ou bien sur Shades of God de PARADISE LOST - on nous a quelquefois reproché une certaine longueur dans nos compositions, mais en même temps, nous ne correspondons pas vraiment à ce qui est dans l'air du temps, avec cette vague de death doom metal induite par la découverte soudaine d'ASPHYX par certains, ou le buzz qui existe autour de HOODED MENACE. Pour les concerts, c'est plus difficile. Jusqu'alors, nous avons tout de même eu l'opportunité de jouer en février dernier aux Pays-Bas en compagnie d'OFFICIUM TRISTE et d'ISOLE, grâce à Pim le chanteur d'OFFICIUM TRISTE, qui a également chroniqué l'album sur son webzine Lords of Metal.

     

    FATUM ELISUM__Band


    Votre musique est-elle pour vous le moyen de véhiculer certains messages, ou bien la voyez-vous plutôt comme une expression d’ordre esthétique ?
    Notre musique n'a pas vraiment vocation à véhiculer certains messages au sens strict du terme, dans la mesure où les paroles, écrites par Ende, sont souvent personnelles, même si elles ont des thématiques assez métaphysiques, notamment sur le premier album, et centrées sur le nihilisme sur Homo Nihilis. Nous ne cherchons pas à scander des messages, que ce soit de manière directe ou indirecte, et nous ne cherchons pas non plus à véhiculer telle ou telle idéologie. Chacun est libre de trouver un sens à nos paroles. Cela étant dit, notre musique demeure à mon sens une forme d'exutoire, dans la mesure où elle nous permet justement d'exprimer une certaine mélancolie et sans doute de mettre en musique des maux que nous pouvons ressentir, que ce soit à titre personnel ou bien par rapport au monde qui nous entoure. En cela, notre musique est plutôt une expression d'ordre esthétique et, à ce titre, nous essayons, avec nos moyens, de faire coïncider l'esthétisme de notre musique avec celle de nos artworks. C'est notamment le cas pour Homo Nihilis où, outre la pochette de l'album, toutes les peintures présentes dans le livret sont des œuvres d'Ende, qui vient de terminer ses études à l'école des Beaux-Arts de Rouen. Ainsi, dans le livret, on retrouve une peinture pour illustrer chaque titre. Les influences littéraires d'Ende et les quelques citations de poètes que l'on retrouve dans Homo Nihlils - Dante, Howard et Baudelaire - vont également dans ce sens.

    Vous êtes originaires de Rouen. Peux-tu nous parler de la scène locale ? Entretenez-vous de bons rapports avec les autres groupes ?
    La scène de Rouen est assez vivante et commence petit à petit à se faire reconnaître au niveau national et même au-delà de nos frontières. Comme partout, il y a des groupes que j'apprécie et d'autres dont ce n'est pas le cas, ce qui engendre parfois même une certaine inimitié entre groupes, avec parfois cette impression d'avoir d'un côté les musiciens de doom metal, et de l'autre ceux qui font du brutal death metal, en simplifiant les choses. Le gros souci que nous avons, c'est que les endroits pour jouer deviennent de plus en plus rares, en raison notamment d'une politique de la ville qui évince petit à petit tout ce qui est musiques actuelles électrifiées du centre de la ville. Et la seule salle qui ouvre ses portes à ces types de musique, L'Oreille qui Traîne, reçoit peu de subventions pour pouvoir faire jouer tout le monde et ne doit compter que sur un petit nombre de bénévoles. De fait, il est assez difficile de faire venir des groupes extérieurs et de les faire jouer dans des conditions décentes, d'autant que la désaffection du public depuis quelques temps devient tout aussi problématique, le résultat sans doute d'un trop grand nombre de concerts durant une période assez récente qui a peut-être créé une certaine lassitude de la part du public. Nous sommes aussi confrontés depuis un an à la fermeture de l'unique magasin metal que nous avions à Rouen, Hellion, qui fut tout de même une plaque tournante de la scène si je puis dire, notamment pour ce qui est de la promotion de la scène locale mais également des concerts. Franck, tu nous manques ! Il est difficile de parler de Rouen sans évoquer ATARAXIE qui n'est plus à présenter et dont le succès, grandissant, est amplement mérité et qui demeure un modèle d'intégrité. Nous entretenons de bonnes relations avec les membres d'ATARAXIE et avons partagé l'affiche un grand nombre de fois. Ensuite, je vais présenter des groupes dans lesquels jouent certains de mes amis et qui méritent amplement le détour. Il y a d'abord YUCK, que l'on pourrait présenter comme la rencontre entre Bergen et Seattle, soit un brillant mélange entre le black metal et le grunge. Ils ont sorti en octobre 2011 leur deuxième album, This one is good, au titre parfaitement approprié. PRÖN FLAVÜRDIK est l'un des groupes les plus originaux que nous possédions à Rouen, et qui évolue dans un registre à la croisée entre le drone et les projets les plus extrêmes que John Zorn a pu faire, notamment Naked City et Painkiller, proposant à chaque fois un titre d'une quarantaine de minutes. Leur album Opus3 The Motown Years est on ne peut plus recommandable, en attendant la sortie de leur nouvel opus Legacy. Je suis assez nostalgique d'un groupe comme HYADNINGAR qui était l'un des meilleurs groupes de black metal que nous ayons eu en France. Trois groupes sont nés de ses cendres, avec dans un registre black metal CHAOS DEI et VOID PARADIGM dont le premier album vient de sortir chez Total Rust, et dans une veine pagan metal, CARUOS. Personnellement, je joue aussi dans MHÖNOS (ritual doom metal), qui était à la base un projet personnel de Stéphane (ex-HYADNINGAR, YUCK, CARUOS) et qui est devenu un groupe complet avec notamment Julien de YUCK, Samuel Antonin de PRÖN FLAVÜRDIK ou bien encore Necropiss de THE ARRIVAL OF SATAN, entre autres. Nous avons sorti un album en janvier dernier intitulé Humiliati chez Le Crépuscule du Soir. Julien, Samuel et Stéphane ont d'ailleurs créé un projet de musique noise appelé ANAKROUSIS et sont à l'heure actuelle en pleine session d'enregistrement. Christophe, Hugo et moi avons même un projet parallèle d'epic doom metal appelé FORSAKEN PEDDLERS. Nous venons de jouer en première partie de MARCHE FUNEBRE et d'AZZIARD fin juillet à Paris. Il y a également des formations plus récentes et qui sont assez prometteuses, notamment ANDROID VEGAS, avec les anciens membres de KEEN et Nicolas qui joue aussi dans MHÖNOS, TRIVISA qui évolue dans un registre post hardcore avec Erwan qui joue dans MHÖNOS, pour rester dans les sphères métalliques, mais aussi KLIMT, dans un registre post / cold wave parfois proche d'un JESU, et THE MIDDLE TIDE, dans un registre folk sombre.

    Tu as également chanté pour DEVIL’S BRIDE si je ne m’abuse…
    Oui, effectivement, j'ai chanté dans DEVIL’S BRIDE durant l'année 2009, ce qui s'est résumé à trois concerts, dont le tout premier en ouverture du Rotomagus Doomicus Metallicus Fest, et beaucoup de temps perdu.

    Ya-t-il, à plus grande échelle (nationale ou internationale), d'autres groupes, récents ou non, qui t'impressionnent ?
    Il y a une multitude de groupes qui m'impressionnent, je pense que la liste risque d'être assez longue. En premier lieu, pour rester dans le domaine du doom metal, MOURNFUL CONGREGATION et ESOTERIC sont des groupes dont je suis très admiratif, notamment pour la qualité de leurs albums, et les derniers en date, The Book of Kings pour les australiens et Paragon of Dissonance pour les anglais, sont d'excellentes cuvées. Je suis toujours avec autant d'assiduité les dernières sorties de PARADISE LOST, je ne suis pas déçu d'ailleurs depuis Symbol of Life, même si j'aurais toujours une préférence pour les vieux albums. D'ailleurs, lors du passage des anglais à Rouen en mai dernier, Hugo et moi sommes parvenus à remettre une copie d'Homo Nihilis à Greg Mackintosh, un peu sur le mode de l'échange de bons procédés : vous nous avez inspiré, voici ce que nous en faisons. Idem, MY DYING BRIDE m'a énormément surpris avec leur mini The Barghest O'Whitby sorti l'an dernier, qui est sans doute leur meilleure réalisation depuis Turn loose the Swans. Sinon, je vais avoir du mal à me remettre de la séparation de CATHEDRAL. Hugo et moi sommes allés à Londres pour assister à leur dernier concert. Forest of Equilibrium restera sans doute mon album préféré tous styles confondus. Après, cela va rejoindre un peu ce que j'ai listé dans les influences du groupe, mais les albums de SAINT VITUS avec Scott Reagers au chant, CANDLEMASS, les vieux CELTIC FROST mais aussi le monstrueux Monotheist, qui est sans doute l'un des meilleurs disques de la dernière décennie. Et pour rester dans les formations de la perfide Albion, j'adore WARNING, notamment Watching from a Distance. Et pour rester dans la famille Walker, New Dark Age de SOLSTICE est aussi l'un de mes albums de chevet. Cela étant dit, je fais encore des découvertes, notamment INVERLOCH, mais bon, ce sont loin d'être des débutants, et ANHEDONIST, un groupe américain dont le premier album, Netherwards est excellent. Je citerai volontiers PALLBEARER et suis impatient d'écouter les nouveaux albums d’INDESINENCE et EVOKEN. Et pour clore ce chapitre doom metal, je citerai aussi les finlandais de PROFETUS. Autrement, PRIMORDIAL est l'une de mes formations préférées, et leur dernier album en date, Redemption at the Puritan’s Hand, est aussi une très belle œuvre, avec une mention spéciale pour le titre « The Mouth of Judas ». Sinon, je peux citer rapidement EMPEROR, MANOWAR avec Ross the Boss à la guitare, NEUROSIS, ABANDON - The Dead End est un sommet de noirceur - MERCYFUL FATE, THE LORD WEIRD SLOUGH FEG, MANILLA ROAD, NECROS CHRISTOS, PORTAL, THERGOTHON, SOLSTAFIR, CARNIVORE et TYPE O NEGATIVE pour les groupes qui m'impressionnent. Je suis aussi en train de découvrir les travaux extrêmes de John Zorn, mais j'avoue que Naked City et Painkiller sont vraiment impressionnants. J'ajouterai aussi dans une veine plus grand public, LED ZEPPELIN, BLACK SABBATH, METALLICA avec Cliff Burton, TOOL - ce qui a tendance à énerver Hugo quand je lui sors des riffs en 5/4 - KING CRIMSON, JOY DIVISION - je pense que l'on fera assez difficilement aussi sombre et désespéré - PEARL JAM, ALICE IN CHAINS - et oui, je reste attaché à la vague grunge - SIXTEEN HORSEPOWER, WOVEN HAND - ou comment faire de la musique folklorique très sombre - et SIGUR ROS. Et enfin, car c'est un peu le doyen, j'apprécie grandement Neil Young, qui, malgré son âge encore avancé, a encore des choses à dire, j'ai été grandement surpris par son album Le Noise. Au niveau national, j'avoue que FUNERALIUM m'impressionne pas mal : vivement que le nouvel album sorte. Et je vais me répéter, mais PRÖN FLAVÜRDIK est sans doute la formation qui m'impressionne le plus sur Rouen. Sinon, je trouve la scène black metal pictonne assez intéressante, avec des groupes tels que SAEL, ANNTHENNATH ou bien encore ANGMAR, qui sont bien loin de suivre les modes et qui proposent tous un black metal racé et personnel.

     

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    Tu parlais tout à l'heure de la pochette d'Homo Nihilis réalisée par Ende. Celle-ci est assez mystérieuse et sera probablement trop atypique pour certains. Peux-tu nous en dire davantage à son sujet ?
    Ce n'est pas évident d'expliquer une peinture dont je ne suis pas l'auteur. La peinture utilisée pour la pochette d'Homo Nihilis s'intitule "Creuser en soi". Elle est donc une allégorie de ce que signifie ce terme, au sens premier du terme, mais aussi de manière figurative. Au fond, le fait de creuser en soi n'est-il pas d'une certaine manière de tuer une partie de soi pour mieux renaître de soi-même ? Tu as une tête de mort dissimulée sur la droite, à la manière de ce qu'il se faisait à l'époque Moderne dans la peinture. Il y a aussi une représentation de la Grotte de Platon en partie, et également du Néant. Dès lors, l'autre interrogation que sous-tend le fait de creuser en soi, c'est que cette connaissance peut être à mi-chemin entre le Néant ou la Lumière. D'ailleurs, Stu, le boss d'Aesthetic Death, avait au départ pensé que cette peinture représentait le meurtre d'Abel par Caïn, dont il est question dans le titre « East of Eden », car la position des deux personnages pourrait laisser penser qu'ils sont entre le Nod - le pays du Néant - et l'Eden.

    Quelle est ta propre définition du doom ? Etes-vous parfois tentés de vous écarter de ce style ?
    Pour faire simple, le doom metal est pour moi un dérivé du heavy metal dont les caractéristiques sont la lenteur et la lourdeur. Cela reste un courant du metal, même si de plus en plus de groupes dans la veine de l'amplifier worshipping, bien en vogue en ce moment, ont tendance à l'oublier. Dans tous les cas, ce n'est nullement une composante du metal gothique comme l'on a souvent classé des groupes comme DRACONIAN, ou bien des groupes comme AGALLOCH ou bien encore de death metal mélodique lent comme SWALLOW THE SUN. Même si nous nous nourrissons d'autres influences que celles strictement doom metal, notre démarche s'inscrira dans ce registre.

    Quels sont les projets de FATUM ELISUM pour les mois à venir ?
    Nous continuons de travailler sur de nouvelles compositions, l’une venant d'être quasiment bouclée, mais il est encore bien prématuré de parler d'un troisième album. Nous allons vraisemblablement jouer avec PROCESS OF GUILT en octobre prochain (NDR : interview réalisée durant l’été dernier). Nous espérons trouver d'autres concerts tant en France qu'à l'étranger. Si certaines personnes sont désireuses de nous faire jouer, qu'elles n'hésitent pas à nous contacter.

    Eh bien Asgeirr, il me reste à te remercier pour ton temps et à te laisser conclure !
    En premier lieu, je tenais à te remercier de m'avoir permis de m'exprimer pour ton webzine et pour le soutien apporté. J'aurais vraiment apprécié partager l'affiche avec CIRCLE OF HATE (NDR : obscure formation doom / death dont votre serviteur a fait partie, ainsi que l’ami Aymerick Painless). Sinon, j'invite toute personne intéressée par FATUM ELISUM à suivre notre activité sur notre page officielle Facebook http://www.facebook.com/pages/Fatum-Elisum/150291801656020 . Quelques extraits de notre musique sont présents sur notre page Soundcloud http://soundcloud.com/fatum-elisum-official . Et vous pouvez trouver nos disques et un peu de merchandising sur notre page Bigcartel http://fatumelisum.bigcartel.com/products . Doom Or Be Doomed !


    Propos recueillis par Morbid S

     

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    Entretien avec Laurent (chant, guitares) réalisé par mail le 28 octobre 2012.


    A album incontournable, interview indispensable, c’est donc logiquement que nous avons pris des nouvelles de TAO MENIZOO qui revient après 4 longues années de silence avec un troisième album Journey Through A Devastated Mind ravageur. Au carrefour de bon nombre d’influences, le style des Français est très catchy, une bande son impeccable pour mettre le feu sur scène, un groupe à découvrir, si des organisateurs répondent favorablement aux messages subliminaux envoyés par le groupe dans cette interview. Encore un groupe avec les pieds sur terre qui donne une bonne leçon de ce que l’on peut faire en toute humilité…

    On vous a vu sur la scène de la Convention Rock’n’Metal de Fismes (51) en mars dernier, est-ce que cette date marquait votre retour sur scène ?
    Disons qu’entre deux « tournées » consacrées à défendre un nouvel album, les dates sont très éparpillées, et très ponctuelles car nous sommes alors plus sur le travail de composition et d’enregistrement. C’est d’ailleurs notre tort que de délaisser la scène pendant ces moments-là, cela laisse le temps au public de nous oublier. Nous avions déjà joué à la Convention pour l’album précédent, j’y tiens régulièrement un stand pour présenter le groupe et ses productions, et nous souhaitions tester les nouvelles compos sur scène dans une ambiance sympa et bien rock’n’roll, en bonne compagnie…Cette scène a donc été l’endroit et le moment idéal pour jauger nos compos à l’aube du live, et ça le fait. Cela ne marque donc pas un retour sur scène en soi, mais cela fait partie des étapes importantes qui ont précédé la sortie de l’album.

    Vous y avez joué des titres de ce nouvel album Journey Through A Devastated Mind qui est sorti récemment, étiez-vous déjà conscients de la force de ces nouveaux titres ?
    Nous avions déjà eu l’occasion d’en tester certains, pas forcément dans les versions définitives d’ailleurs, contrairement à ce qui a été joué à Fismes, et les réactions du public avaient l’air plutôt bonnes. Le défi supplémentaire que représente un concert comme Fismes est que, comme il s’agit d’une convention, les gens peuvent n’être que de passage, le temps de fouiller les bacs à disques ou de voir le ou les groupes qu’ils ont repérés dans la programmation de la journée. Capter leur attention est un challenge de plus, et je pense que nous avons réussi à intéresser plusieurs de ceux qui ne nous connaissaient pas. Il nous tarde de remonter sur scène, y compris dans la région champenoise (avis aux associations et organisations du coin) afin de tester et d’éprouver à nouveau ces compos sur scène. Nous avons tout récemment rejeté une oreille sur nos deux albums précédents et nous songeons à (ré)introduire dans le set de la tournée prochaine quelques morceaux qui n’ont pas été joués depuis longtemps…

    Personnellement, si je vous connaissais de nom, musicalement, je ne vous avais jamais entendu, peux-tu donc présenter le groupe à certains de nos lecteurs dans la même situation ?
    Débuté en 1995, après quelques hésitations autour de la place de chanteur, le line-up s’est stabilisé en 2000 autour des quatre membres actuels, fondateurs et indéfectibles : Koshee à la batterie (avec qui je joue depuis nos années collège, il y a quasi 25 ans de ça !), Totof à la guitare, Ronan à la basse et moi-même à la guitare et au chant. Nous jouons du Metal, bien sûr mais nous quatre avons chacun des affinités métalliques différentes (Totof plus hard/heavy/prog  et moi plus black/death/indus par exemple) et aussi des goûts extra-métalliques variés et distincts : Frank Zappa ici, The Cure, Bauhaus là, d’autres choses encore ailleurs…Du coup, à la fois dans les compos et dans nos interprétations individuelles, en tant que musiciens, ce fatras d’influences transparait dans ce que nous créons et jouons…On pourra reconnaître du CORONER ici, du VOIVOD là, du PRONG, du MINISTRY, du Death, du Black,… d’un morceau à l’autre ou dans un même morceau (nous aimons jouer sur les contrastes et les contre-pieds), à cela on peut ajouter un peu de Cold-Wave ou d’Indus’…Notre force, semble-t-il, réside dans notre capacité à constituer un tout cohérent musicalement, et qui fait consensus entre nous (comprendre : tout le monde dans le groupe a plaisir à jouer tous nos morceaux, personne ne se sent bridé ou contraint en rien), avec ce foutoir…Le mieux reste de venir jeter une oreille à nos albums, ils peuvent tous être écoutés en streaming à partir de notre site http://www.taomenizoo.com  (lien vers notre bandcamp : http://www.taomenizoo.bandcamp.com  ) en commençant par le dernier et en remontant le temps à rebours pour se rendre compte de l’évolution, et surtout de ne pas s’arrêter à un titre ou deux, tant l’approche peut changer d’un titre à l’autre, ou au sein d’un même titre…

    Vos albums sont très espacés, on connait les difficultés de Manitou Music qui ont laissé sur le carreau pas mal de groupes prometteurs de la scène Française, quand cet album a-t-il été composé ?
    Comme nous faisons tout nous même, il y a vraiment un temps pour chaque chose. Lorsque le précédent album est sorti en 2008, il y a eu une bonne vingtaine de dates sur fin 2008 et début 2009, et notre priorité était donc de bien bosser le set pour assurer des lives de qualité. L’enregistrement des parties de batterie a commencé fin 2010. Ce qui place donc la composition des titres entre 2009 et 2010. L’enregistrement, maison, avec les libertés que cela permet, y compris de ne pas être contraint par un planning de studio, s’est lui étalé entre fin 2010 et début 2012…Une grosse année en fait, mais il faut voir que chez nous, l’enregistrement fait aussi partie du processus de composition, soit par les arrangements qui sont plus travaillés sur les versions finales que sur les pré-productions, soit que ce sont carrément les structures qui sont revues, lorsqu’on passe des démos « patternisées » aux prises réelles d’une seule traite et qui peuvent révéler des faiblesses dans l’architecture de la chanson. En outre, l’écriture des paroles démarre en général vers la fin des prises instrumentales, pour s’appuyer sur les versions finalisées des chansons. Avant cela, sur les démos et en répète je travaille la mise en place et la scansion avec du « yaourt ».

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    Avez-vous pensé à raccrocher à un moment durant ces 4 années certainement habitées de doute ?
    Nous n’avons pas pour objectifs de vivre de notre musique, ni de devenir des stars. Notre premier souci est de prendre du plaisir à jouer, sur scène, là où nous pouvons donner du plaisir aux gens en leur faisant remuer la tête, les tripes, taper du pied, leur hérisser les poils des bras si possible…Donc tant que nous sera donnée la possibilité de faire de la scène, tant que les retours sur les albums montreront qu’il y a un public pour ce que nous faisons, alors nous continuerons. Quand le public se désintéressera de nous, ou que nous même serons lassés de l’investissement personnel et financier que cela représente, alors nous ferons simplement notre sauce dans notre coin (on n’abandonne pas la musique comme ça, quand cela fait plus de 25 ans qu’elle occupe votre vie)…Mais il n’y a aucune raison de raccrocher, ce n’est pas un simple hobby…Certains musiciens ou certains groupes lâchent la musique, sans état d’âme, dès qu’ils comprennent que leurs rêves de succès ne se réaliseront pas comme ils l’ont espéré, ce n’est pas notre cas, ce n’est pas ce après quoi nous courons. C’est peut-être ce qui explique la modestie de notre notoriété, on ne se prend pas pour le meilleur groupe du monde, the « next big thing », donc on se sous-vend par excès d’humilité… A voir ?

    On sent une progression très nette entre So Blind et Journey Through A Devastated Mind, dans quel état d’esprit étiez-vous lorsque vous avez composé ces titres ?
    La progression est nette entre les deux albums, parce qu’ils représentent la partie visible et ponctuelle d’une évolution qui est continue quand on la vit de l’intérieur. Il est visible (audible) qu’en terme d’approche musicale, nous soyons allés vers plus de simplicité, pour plus d’efficacité et plus d’impact…Et aussi vers des tempos plus lents, plus massifs, plus pesants…Cela n’a pas été une démarche calculée, volontaire, et pré établie…C’est venu comme ça, conformément à nos goûts et nos envies de ces dernières années. On ne compose pas en fonction d’un cahier des charges qu’on s’imposerait, ou qui viendrait des attentes du public… Je ne peux préjuger en rien de ce que seront les prochaines compos… mais il est fort possible qu’il y ait encore plus de pesanteur à venir… Entrecoupée de blasts… ou le contraire, plus de blasts entrecoupés de plages lentes…

    Comment s’est passé l’écriture, est-ce un travail collectif ?
    Deux approches pour les compos : travail individuel sous forme de démos abouties puis travail d’appropriation collective, avec parfois ré-écriture partielle, ou bien travail collectif en partant de riffs trouvés lors de jams en répète, qu’on fait tourner, qu’on colle avec d’autres bouts et idées de morceaux d’avant. Donc que le point de départ soit un apport individuel ou une exploration collective, le morceau final résulte d’une appréciation et réinterprétation collective du titre. Il y a des groupes avec un musicien leader qui apporte les partitions à ses collègues qui ont très peu de marge de manœuvre pour y caser leur interprétation personnelle, ce n’est pas notre cas. Celui qui amène une idée peut même se voir dire que c’est médiocre sans qu’il le prenne mal. Il n’y a d’ailleurs jamais eu d’engueulade majeure entre nous, de celles qui provoquent des splits pour « divergences musicales »…

    Que signifie le titre de l’album, y a-t-il un fil rouge entre chaque titre pouvant décrire ce voyage qu’évoque ce titre ? A quel moment interviennent les paroles des titres, est-ce très tôt dans la composition où attends-tu d’avoir plusieurs titres pour avoir une direction à prendre ?
    Comme je disais plus haut, les paroles arrivent tardivement dans la composition, quand les morceaux qui seront sur l’album sont sélectionnés, et que leur structure est quasi définitive. A ce stade, même sans texte intelligible, les lignes de chants sont déjà posées et bien établies. Il leur arrive quand même d’être reprises ou restructurées, et donc réenregistrées, si l’efficacité du morceau le requiert. C’est un des avantages de tout faire à la maison : pouvoir tout reprendre à tout moment. Par contre, comme pour l’album précédent, je me suis donné un thème directeur, un concept, avant de démarrer l’écriture. Cet album, comme son titre le laisse deviner, est une exploration des noirceurs de l’âme humaine dans ce qu’elle a de plus pervers, sadique et cruel. Ce pourrait être une porte ouverte sur l’âme d’un psychopathe brutal et violent…Quoique certains textes puissent aussi être interprétés comme venant d’une personne qui serait la victime d’un tel individu. Par contre, je précise bien que j’ai fait œuvre de fiction, je n’ai pas écrit ces textes pour me libérer de mes pulsions, bien que le point de départ ait été introspectif, j’ai décidé d’aller bien au-delà… Mais peut-être que chacun pourra y reconnaître certains de ses démons, certaines de ses émotions, pulsions ou certains de ses désirs…

    La pochette de l’album montre une fille avec une arme à la main, est-ce l’issue du voyage qui est ici mis en image ou le début ?
    Ha haaaa…C’est tout l’intérêt de cette photo d’Eric Honeycutt, un photographe américain, que de laisser planer cette ambiguïté quant à son interprétation. Chacun selon son vécu personnel y verra soit une victime, soit un bourreau, soit l’événement déclencheur de cette folie, soit son terme…Et donc, nous n’avons pas l’intention de dire ce qu’il faut y comprendre, c’est une interprétation ouverte, chacun la sienne…

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    Cet album est très varié entre titres proprement Thrash comme l’excellent "Messiah" et des choses plus écrasantes comme "My Shroud, My Scars". Avez-vous composé plus de titres pour pouvoir proposer un tel panel de variation dans l’ambiance et dans le tempo ?
    En effet, nous avions 5 à 6 morceaux de plus, soit de minuscules embryons, soit des riffs qu’on traine depuis plusieurs années sans avoir réussi à en faire quelque chose de satisfaisant, soit des morceaux complets et aboutis (démos de l’un ou l’autre d’entre nous)…Nous avons donc fait une liste de tous les titres, et chacun y a mis ses « + » et ses « - », marqués les indispensables et les refusés d’office…La tracklist finale est donc celle qui a fait consensus parmi nous. Les recalés ne sont pas perdus pour autant : certains seront repris, retravaillés, éventuellement démembrés pour être exploités autrement, et ils pourront apparaitre sur le prochain album si leur nouvelle incarnation coïncide avec nos envies musicales du moment. A propos de recyclage : certaines parties de « What if… », à savoir la partie speed et la bancale qui la précède, sont issues de deux morceaux qu’on jouait au début du groupe, abandonnés depuis, mais qu’on doit pouvoir retrouver sur quelques lives ou démos de l’époque…Pire même : la partie bancale en question est, elle, reprise d’un bout de morceau qui date de notre groupe de new-wave collégien des années 80 ! Rien ne se perd…

    Un titre comme "Messiah", justement, évoque très bien vos influences Indus’ qui nous dirigent tout droit vers MINISTRY en ce qui concerne ce titre, mais ce ne doit être que la partie visible de l’iceberg, qu’est-ce qui vous inspire pour l’écriture, quelles vos influences ?
    Effectivement, comme évoqué plus haut, MINISTRY est bien une influence importante, parmi les autres déjà évoquées. Mais nous sommes tout à fait capables, ni vu ni connu, d’emprunter à d’autres influences, notamment hors Metal, surtout qu’en ce qui concerne le batteur et moi, nous avons fait partie d’un groupe de Cold-Wave/Rock Indé pendant 10 ans, que nous avons appris à jouer dans les années 80 en écoutant et en jouant THE CURE, BAUHAUS, LOVE & ROCKETS, les premiers U2, les groupes du label 4AD, les SEX PISTOLS, CLASH ou STRANGLERS…Tous ces groupes font partie de notre background musical, aux côtés de MOTÖRHEAD, METALLICA, ACCEPT et IRON MAIDEN, et ils conditionnent forcément tous notre façon d’appréhender la musique et notre jeu, peut-être même plus profondément que le Métal que nous avons pu écouter ces dernières années.

    Cet album est une autoproduction jusque dans l’enregistrement, seul le mastering a été confié a une personne extérieure (Brett CALDAS-LIMA), est-ce un choix, comme de plus en plus de groupes le font, ou une contrainte ?
    Plus qu’un choix ou une contrainte, c’est une habitude, une quasi-culture du do it yourself…En effet, dès nos débuts de collégiens, à Koshee  (le batteur) et moi, nous nous sommes enregistrés dans son sous-sol avec un 4-pistes à K7, puis un 8-pistes à bande. Le nombre de conneries que nous avons enregistrées !! Je les ai encore, il faudrait que je les transfère numériquement, pour les pérenniser…Peut-être les mettrais-je en ligne…Un site « mémorial » à notre adolescence musicale ;-) Ensuite, avec les débuts de TAO MENIZOO, nous avons repris ce mode de fonctionnement d’abord avec le 8-pistes à bande, puis avec les solutions informatiques. Très occasionnellement, pour des pré-productions ou des compiles, nous avons fait du studio (sur de très courtes durées : 2 à 3 jours max), mais notre réel mode de fonctionnement, c’est celui-là : tout faire par nous-mêmes, parce que nous aimons cela, que ça fait partie du processus créatif, pour la liberté que cela donne de pouvoir revenir sur son travail pour le peaufiner, pour avoir aussi la satisfaction de se dire que nos réussites (et nos ratages) n’appartiennent qu’à nous et nous seuls…Un peu aussi maniaques du contrôle ? Peut-être…

    Qu’y a-t-il de prévu en terme de concerts pour TAO MENIZOO, cherchez-vous des dates ponctuelles ou une idée de tournée est-elle possible ?
    En l’absence d’un tourneur qui prendrait ce travail en charge en l’optimisant, nous cherchons par nous-mêmes un ensemble de dates ponctuelles de tous genres (première partie, co-headlining, festivals, salles, MJC, rades, squatts…) qui réunies constitueraient un « Devastated Tour » sur le 1er semestre 2013. A nouveau : avis aux organisations, n’hésitez pas à nous contacter !

    Question subsidiaire : que signifie donc TAO MENIZOO ?
    Nous ne saurons jamais dans quelle proportion ce nom atypique, pour le metal, nous aura desservi (parce qu’éloigné de l’esthétique classique du genre) ou au contraire servi, en titillant la curiosité des gens… En tout cas, cela ne veut rien dire de particulier. Cette succession de son/onomatopées est sortie du cerveau du batteur à un moment où on donnait n’importe quoi comme nom provisoire à nos nouvelles compos…Et quand est venu le premier concert et la nécessité de mettre un nom sur l’affiche, on a pris ça, et c’est resté ! Et finalement, ça ne colle pas si mal, à notre côté foutoir d’influences dans un tout cohérent !

    Propos recueillis par Aymerick Painless


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    KILLERS_Logo 2012

    Entretien avec Bruno DOLHEGUY (Guitare/Chant) - Octobre 2012



    A l'occasion de la sortie de 10:10, nouvel album de KILLERS, Thierry de ARF-METAL a posé quelques questions à Bruno Dolheguy au sujet de ce superbe album qui marque le retour des Basques 5 ans après A l'ombre des Vautours...

    Salut Bruno, nous venons d'enregistrer notre dernière émission Metaltribute n°40 et avons inclus dans notre playlist le titre "Nom de Dieu" issu de votre nouvel album pour le présenter à nos auditeurs. Nous avons comme toujours besoin de quelques infos supplémentaires... Alors 10:10, pourquoi ? Est-ce simplement parce qu'il est sorti le 10 Octobre ?
    Bruno Dolheguy : En fait c'est l'heure à laquelle on s'est dit qu'il fallait trouver un nom pour cet album. Nan... je déconne... (je sens que je vais la faire souvent celle là, merci Mr copier/coller ;o) Il y a beaucoup de 10 dans l'histoire (nombre de morceaux, date de sortie, prix, etc...) mais il y a, entre autres, aussi une envie de positiver le présent et l'avenir en plaçant les aiguilles sur cette heure précise. Je ne sais pas si vous en avez déjà entendu parler mais les dispositifs de temps (horloges, montres, etc...) sont très souvent présentés avec des aiguilles disposées sur 10h10. C'est une question d'esthétisme qui est plus positive au regard... Il fut un temps où j'aurai plutôt voulu évoquer l'opposé (8h20) ou le voisinage (10h09 ou 10h11) mais j'ai plutôt eu envie avec cet album d'avancer un 10h10 net et sans bavures. 10h10 : se mettre à l'heure, une bonne heure, une heure positive, qui laisse du temps (plus que 22h10… même si physiologiquement parlant cette affirmation se discute), qui prévoie des heures à venir même si cette heure se visualise sur notre pochette par la position des fémurs brisés situés habituellement sous une tête de mort. Le format d'heure numérique a été retenu pour internationaliser cette notion car il ne faut pas oublier qu'on a aussi proposé le tarif de 10 euros port compris pour le monde entier. Il y a une affirmation qui consiste à vouloir nous présenter comme ayant décidé de prendre une route qui sera peut-être plus confidentielle mais dont nous maîtriserons au moins tous les tenants et aboutissants. Sur cette route, nous comptons développer les notions de soutien direct au groupe et nous ne nous perdrons pas (ou plus) en des lieux de promotion certes parfois respectables mais qui nous font devoir consacrer moins de temps à ceux qui sont pourtant toujours là, à répondre présent dès qu'on leur passe le moindre signal. Pour concrétiser ce sentiment, il s'agit aussi d'un engagement que nous prenons pour donner rendez vous à tous ceux qui nous font l'honneur d'apprécier notre groupe en leur disant que dorénavant nous avons réussi à nous mettre dans une configuration et un état d'esprit qui nous amènera à nous rencontrer beaucoup plus régulièrement par le biais de nouveaux albums. Sur ce principe, il faudra vous attendre à devoir entendre des choses qui vous emballeront comme d'autres qui ne le feront peut être que dans une moindre mesure selon vos propres goûts et vos préférences (même si l'on est certain à 109% que la très grosse majorité d'entre vous accrochera à ce qui, en fin de compte, a toujours caractérisé KILLERS. Le principe de base reste que nous proposerons toujours des titres qui sont validés et assumés par tous les membres du groupe. Tant que nous nous sentirons accompagnés par quelques personnes qui éprouveront du plaisir à écouter ce qui nous rend heureux, ça nous conviendra. La notion intentionnellement affirmée positive doit prédominer même si notre regard n'oubliera jamais de demeurer particulièrement vigilant à l'évolution de notre « si belle » société. En disant que les pendules sont désormais à l'heure, il ne s'agit pas de dire que ce qui s'est passé auparavant était totalement hors contrôle, c'est juste un des avantages de l'expérience dont KILLERS peut se targuer après quasiment trente années d'existence.

    killers-2010

    Il n'y a pas de code barre sur l'album, c'est une auto-production ?
    Bruno Dolheguy : Lorsque nous avons voulu placer notre dernier live dans le circuit de distribution classique, le label nous a remonté l'info que certains râlaient car nous ne vendions pas assez chers nos albums, ils prenaient ça comme une concurrence déloyale. Du coup, ça m'a pris la tête et j'ai demandé à ce que nous ne soyons plus distribués. On a fait depuis pas mal d'années de très nombreux efforts pour essayer de pouvoir concrétiser ces prix en bout de chaine et quasiment jamais rien de vraiment très concret n'est venu. Qu'ils commencent à nous faire ce type de reproche a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Donc dorénavant, nos albums ne sont plus disponibles en magasins ni en VPC classique. Ils ne sont plus disponibles qu'en vente directe auprès de nous par le biais de notre site et sur Amazon, Priceminister et Ebay. Le fait d'être une auto production n'est pas une nouveauté pour nous puisque c'est le cas de tous nos albums depuis 20 ans. La nouveauté se situe plutôt dans l'auto distribution.

    Ensuite et pour finir, nous l'écoutons depuis plusieurs jours maintenant et sentons un coté bien plus Thrash que dans vos autres albums, est-ce une impression ?
    Bruno Dolheguy : Je crois que c'était déjà le cas depuis Habemus Metal. Je n'ai pas l'impression que ça se soit amplifié sur cet album, je trouve même qu'il présente davantage de variété au niveau des tempos. Ce changement avait d'ailleurs déjà été un peu amorcé sur A l'ombre des Vautours.

    Voilà, avec ces quelques précisions nous pourrons répondre à notre public. Pour ma part je trouve cet opus excellentissime, je le passe en boucle, alors merci KILLERS pour ce que vous nous faites vivre au travers de votre musique.
    Bruno Dolheguy : Je suis vraiment content que l'album te plaise à ce point, c'est vraiment très motivant pour nous. Je transmets toutes les réactions aux autres membres du groupe, je peux t'assurer qu'ils seront ravis de te lire ^^ C'est cool car c'est un sentiment qui a plutôt l'air d'être partagé par pas mal de monde.


    Propos recueillis par Thierry pour ARF-Metal.com


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    EFFLORESCE_Band_Logo

    Entretien avec Nicki (chant), Tobi (batterie), Dave et Chris (guitares) réalisé par mail le 26 septembre 2012

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    Le monde du Metal Progressif est vaste, très vaste, avec un éventail de couleurs, d’influences et d’ambiances qui est certainement le plus large de la musique Metal en général. En effet, sous le label Metal Progressif, on peut y trouver DREAM THEATER, PORCUPINE TREE, PAIN OF SALVATION ou encore ENSLAVED, les Allemands d’EFFLORESCE tentent de réunir un peu tout cela sous une bannière qu’ils ont baptisé Coma Ghosts, le premier album du groupe à découvrir. Entretien avec le groupe au grand complet.

    Peux-tu présenter EFFLORESCE à nos lecteurs ?
    Tobi : L’idée d’EFFLORESCE est née fin 2006 lorsque Dave et moi avons décidé de monter notre propre groupe après avoir quitté le groupe dans lequel nous jouions avant. Il ne s’est pas passé grand-chose de plus jusqu’à ce que Nicki nous rejoigne en 2008, c’est ce que j’appelle le véritable début du groupe. Un an après, nous avons sorti notre premier EP nommé Shades Of Fate, suivi de nos premières prestations live et de l’écriture de nouveau matériel pour notre premier album. En 2011, notre bassiste Sebastian nous a rejoint après que notre bassiste du moment nous ait quittés. Et en février de cette année, nous avons sorti notre premier album Coma Ghosts et avons trouvé notre nouveau guitariste Chris peu de temps après.

    Quelle est la principale évolution entre Shades Of Fate (2009) et votre premier album Coma Ghosts ?
    Tobi : Comme il y a eu un bon laps de temps entre les deux sorties, nous l’avons utilisé pour développer une meilleure compréhension musicale entre tous les membres du groupe. Le processus d’écriture est devenu de plus en plus doux au fil du temps que nous avons passé ensemble et bien sur on apprend beaucoup à propos de nos forces, les nôtres et celles des autres membres du groupe. Alors je suppose que nous avons fait un travail considérablement meilleur en exposant ces forces individuelles sur Coma Ghosts.

    On peut entendre beaucoup d’influences dans votre musique, vous parlez d’OPETH, EPICA ou DREAM THEATER, je pense également à THE GATHERING sur une chanson comme "Swimming Through Desert", êtes-vous d’accord ?
    Nicki : Oui, c’est assez drôle car tu n’es pas la première personne à avoir noté du THE GATHERING dans notre musique, et particulièrement sur cette chanson. J’adore THE GATHERING, l’ancienne période avec Anneke est unique. Mais j’ai découvert THE GATHERING assez tard, alors ce ne fut pas réellement une influence au début. Peut être que je ne réalisais pas qu’ils m’influençaient, il semble que ce soit plus inconscient. Ca m’honore et signifie beaucoup d’être comparé à ces grands groupes et ces grands chanteurs ! J’aime la façon dont THE GATHERING sonne, c’est calme,  doux, mélodieux, oui mon chant s’intègre parfaitement je suppose. Donc THE GATHERING est un bon point de comparaison.

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    Les Metalheads sont de plus en plus parkés dans un style ou un autre, est-ce important pour vous d’aller au-delà de ces barrières ?
    Tobi : Carrément. Un des bons côtés d’évoluer dans un groupe de Metal Progressif c’est que vous pouvez faire ce que bon vous chante. Bien entendu tu peux également le faire dans chacun des autres styles mais beaucoup de groupes veulent simplement rester fidèles aux règles de leur style respectif. Bien évidemment, il y a beaucoup de groupe qui le font avec succès mais nous voulons faire les choses un peu différemment, que cela reste intéressant pour nous.
    Chris : Parfois j’ai l’impression que les sous-sous-sous-genres sont des choses un peu exagérées aujourd’hui… n’est-ce pas juste de la musique que chacun fait ? Quoiqu’il en soit, c’est certainement vrai. Si tu choisis une approche plus progressive de ta musique, tu rencontres une formidable liberté dans ce que tu peux faire ensuite. Hey, pourquoi ne ferions-nous pas un titre a capella avec de la flute les gars ?

    Justement vous avez utilisé la flute sur votre premier album, que cherchiez-vous avec l’utilisation de ce genre d’instrument ?
    Nicki : Ca amène de la douceur, un côté mélancolique dans les chansons. Ca vous prend et vous amène à un autre niveau, un niveau de rêve avant que l’ensemble du groupe ne vous ramène à la réalité. J’aime ça mais je ne veux utiliser cet instrument que rarement pour garder ce côté spécial.

    Nicki chante avec sa voix claire mais pousse aussi des growls, est-ce pour insister sur un aspect brutal de certaines de vos paroles ? Avez-vous hésité à utiliser les growls dans EFFLORESCE ?
    Dave : Nous utilisons les voix de monstre de la même façon que la flute en fait. A savoir, comme un instrument individuel puissant pour souligner certaines ambiances et les lignes vocales dans ce cas. En l’utilisant un peu cela fait ressortir toutes les choses qu’il y a autour de manière très efficace. Donc en effet, à chaque fois qu’un bout de morceau à besoin d’un peu plus de couille et d’agressivité, il y a une forte probabilité pour que Nicki ait recours aux growls et nous n’avons jamais l’habitude d’hésiter avec quoique ce soit. Nous expérimentons beaucoup et aimons insuffler quelque chose de nouveau dans la mixture de temps en temps. Ainsi après que notre premier bassiste, qui venait juste de commencer à contribuer avec quelques vocaux rudes, ait quitté le groupe, Nicki a essayé juste une fois et ça nous a bluffé, donc nous avons gardé cet élément pour l’utiliser de temps en temps.

    Comment s’est déroulée l’écriture de cet album, est-ce un travail collectif ?
    Tobi : Oui, toutes les chansons ont principalement été créées ensemble dans notre local de répétition avec des jams et des échanges d’idées de riffs, de rythmes, de mélodies ou autres. Cela prend du temps avant qu’un titre ne soit finalisé, mais au final c’est bon car c’est un effort collectif et c'est ce que nous recherchons absolument. Cela s’applique aussi à d’autres éléments comme l’artwork, le titre des chansons, le nom de l’album et bien d’autres, en fait tout doit avoir l’approbation du groupe.

    Qui est l’auteur principal de vos paroles, quel est le thème principal de celles-ci ?
    Nicki : C’est moi qui écris les paroles et toutes les histoires sont le miroir de la vie humaine. Certaines sont vraiment personnelles,  d’autres font face à des observations sur les êtres humains, le comportement social et des trucs comme ça. Mais les paroles sont écrites d’une telle façon que tu peux les interpréter à ta manière.

    Vous avez travaillé avec Dan SWANÖ pour le mixage et le mastering, l’avez-vous rencontré ou était-ce un travail à distance ? Pourquoi avez-vous choisi Dan plutôt qu’un autre en Allemagne par exemple ?
    Tobi : Nous l’avons effectivement rencontré une fois, plus ou moins par hasard mais c’était juste pour dire ‘salut’. Ce que je veux dire c’est que c’est Dan qui ne voulait pas nous rencontrer (rires), non c’est un gars très cool. Mais concernant le mixage et le mastering nous avons simplement envoyé les fichiers audios et il a tout fait dans son studio en Suède. Après avoir échangé de nombreuses idées et suggestions par e-mail, nous avons finalement obtenu le résultat que vous pouvez désormais écouter et ça nous a agréablement surpris. Nous avions effectivement demandé à quelques studios en Allemagne aussi, mais nous ne voulions pas faire des expériences avec des gens qu'on ne connaissait pas. Dan SWANÖ est un nom célèbre dans le genre Metal Progressif, donc nous savions un peu que nous allions être en sécurité avec lui. Et à notre époque moderne, la distance n'est plus vraiment un problème.

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    Qu’avez-vous de plannifier prochainement pour les concerts ? Quels sont vos meilleurs souvenirs sur scène ?
    Chris : Au moment de cette interview, notre prochain concert a lieu dans à peine une semaine. C’est à Höchstads en Allemagne et nous sommes impatients. En décembre il y aura un autre concert en Allemagne, à Darmstadt (dans la région de Francfort). Personnellement, je n’ai fait qu’un concert avec EFFLORESCE pour le moment, lequel, pour être honnête, était mon premier véritable concert devant un véritable public en tant que guitariste. Donc c’était très excitant et impressionnant.

    Quelque chose à ajouter ?
    Tobi : Merci beaucoup pour le soutien et les questions, nous apprécions réellement!  Commandez Coma Ghosts et prenez la liberté de venir nous rendre visite sur www.effloresceonline.com  et www.facebook.com/effloresceonline .
    Nicki : Merci pour cette interview sympathique et votre soutien !
    Dave : J’aimerais ajouter quelques millions à mon compte en banque, alors continuez à acheter nos CD et dans 4976345 ans il se pourrait que je sois millionnaire ! (rires)
    Chris : Merci et continuez à nous soutenir, nous apprécions énormément !

    Propos recueillis par Aymerick Painless


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