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    Entretien avec Alain Clément (guitare) réalisé par téléphone le 03 août 2013



    A l’origine prévu en début d’année 2013, cet entretien devait avoir lieu en soutien d’Inner Madness, le dernier album en date des vétérans de NO RETURN. Finalement, c’est suite à la sortie de la réédition des 2 premiers albums des Français que l’on a décroché le combiné pour appeler Alain CLEMENT, tête pensante d’une des figures de la scène Metal Française qu’il continue à mener avec force et passion. Le guitariste évoque avec nous le présent, le passé et un peu le futur avec les pieds bien vissés sur le sol, un musicien, un passionné, un homme qui ne semble pas atteint par le poids des années, l’occasion de redécouvrir 2 monuments de l’histoire du Metal !

    Une grande fête du Thrash était en préparation avec DEW SCENTED avant un report car les Allemands se sont fait embarqués sur une autre tournée, est-ce toujours d’actualité ?
    Alain Clément : Oui, tout à fait, si tout va bien ce sera au début 2014, en février ou mars, mais nous sommes toujours en contact et on travaille dessus.
     
    Du coup on peut avoir l’impression que le très bon Inner Madness n’a pas reçu toute la lumière qu’il méritait, est-ce ton sentiment également ?
    On a fait quelques festivals et quelques dates ponctuelles et c’est la raison pour laquelle on va remettre le couvert en début d’année prochaine, au niveau timing on aurait préféré que ça se passe autrement mais en plus de célébrer la réédition, sur ces prochaines dates on continuera de défendre Inner Madness.

    Vous avez pris part à quelques festivals, l’occasion de rappeler que NO RETURN est toujours en vie, êtes-vous surpris de l’accueil chaleureux qui semble vous êtes réservés sur ces dates ?
    Le public a toujours été généreux avec NO RETURN et les gens voient que l’on ne triche pas. Rien ne vaut le live, c’est là que l’on voit les bons groupes et dans ce domaine on a toujours eu un partage avec le public.

    Avant d’évoquer le passé à travers la réédition des deux premiers albums, parlons du présent, avez-vous commencé à travailler sur le prochain album ?
    Oui, je suis en train de l’écrire parallèlement aux dates que l’on prépare. En termes de sortie, on aimerait que ça se fasse à l’automne 2014.

    Le line-up semble enfin se stabiliser, le public semble répondre présent, Great Dane Records semble vraiment être à fond derrière vous, est-ce que les planètes seraient enfin alignées ?
    C’est vrai que ce n’est jamais évident, la nature humaine est quelque chose de très complexe et une personne qui semble motivée à l’instant T se révèle l’être beaucoup moins à l’instant T’. NO RETURN commence à avoir une certaine longévité donc il est pratiquement inévitable d’avoir des changements de line-up à un moment donné et je suis assez blindé avec ça, pour moi c’est la musique qui prime alors si une personne freine le groupe de part sa motivation, il y a des choix à faire. Des personnes pensent que tout est fait pour NO RETURN mais c’est un travail quotidien, il faut s’investir et sur le long terme, mais c’est vrai pour beaucoup de groupes comme ANNIHILATOR par exemple. Ce qu’il faut c’est garantir le style du groupe et dans la mesure où c’est moi qui compose depuis les débuts du groupe, il y a une continuité permanente malgré les différents changements de line-up.

    Vos différents chanteurs ont toujours été bien acceptés par le public, ce n’est pas toujours le cas...
    Oui on a plutôt eu de la chance de ce côté-là, il n’est jamais évident de changer de chanteur et les nôtres ont toujours été bien accueillis, c’est quelque chose de fondamental pour le groupe, c’est tout de même le frontman sur scène.

    Evoquons le passé avec cette fameuse réédition, tout d’abord d’où vient cette idée ?
    Il y a plusieurs facteurs mais depuis longtemps les fans nous demandaient quand nous allions rééditer ces deux albums qui étaient introuvables et en regardant sur internet on les a effectivement vu à des tarifs très élevés dépassant les 70 euros, ce qui est inacceptable pour nous, donc comme le label était d’accord, nous avons décidé de rééditer ces 2 albums au prix d’un seul. On en a profité pour remasteriser le tout avec 3 titres live, c’est un produit très intéressant je pense, surtout dans la période actuelle.

    Débarrassons nous maintenant des mauvais esprits, cette réédition n’est pas due à une volonté de remettre un peu plus de projecteur sur NO RETURN en provocant un peu de nostalgie ?
    Ah non pas du tout, il n’y a pas de volonté mercantile derrière tout ça.

    NO RETURN_Alain Clement


    Un gros travail a été fait sur cette réédition tant sur le son que sur le visuel, comment vous êtes-vous impliqué dans cette réédition ?
    On avait donné comme cahier des charges au graphiste de refaire un artwork différent avec des clins d’œil aux originaux, on ne voulait pas d’une vulgaire réédition, d’où le remaster également.

    On trouve 3 titres live en bonus avec un son plus que correct, certes brut mais très énergique, avez-vous hésité à glisser un disque live entier, pourquoi pas uniquement composé de titres de ces 2 albums ?
    Notre ingénieur du son s’est bien débrouillé car les conditions n’étaient pas réunies pour enregistrer ce soir là. Il y avait d’autres titres exploitables mais on voulait juste filer un petit bonus mais pas un album live supplémentaire surtout dans les conditions roots, ça reflète bien l’énergie du groupe et ça nous convient comme ça.

    NO RETURN ne semble pas s’être endormi sur la réputation de ses albums et semble toujours avoir soutenu ses albums les plus récents, vous a-t-on déjà proposé de bonnes conditions live contre un set uniquement porté sur Psychological Torment par exemple ? Est-ce un exercice qui vous intéresserait ?
    Non pour l’instant, pas de proposition de la sorte, nous ne sommes contre aucun évènement et nous avons pas mal de titres à défendre mais comme on ne nous l’a jamais proposé, on ne s’est jamais posé la question, rien n’est impossible.

    Je me souviens encore du choc du gamin que j’étais lorsque j’ai découvert ce premier album, une médiathèque proposait un abonnement pour prendre jusqu’à 5 CD par semaine et ma curiosité m’avait poussé vers cet album. J’ai usé la K7 sur laquelle je l’avais enregistré et puis le temps est passé. Mais lorsque j’ai réécouté cet album à l’occasion de sa réédition, c’est comme si je l’avais encore écouté la veille, te souviens-tu de l’état d’esprit dans lequel vous étiez, saviez-vous que vous teniez là un album plus que solide ?
    C’est vrai que pour beaucoup de personnes ces 2 premiers albums sont cultes, à l’époque nous étions insouciants, on voulait faire du Thrash sans se préoccuper de ce qui se passait autour. Pour le premier album on est parti enregistrer avec comme directeur artistique le batteur de CORONER, c’était un rêve éveillé, ça donne l’image de notre état d’esprit. C’était que du bonheur, on trouve sur ce premier album une fraîcheur, un groupe qui a vraiment envie d’aller jusqu’au bout des choses. Quand tu es dans le truc, c’est difficile d’avoir du recul alors on juste essayé de faire les meilleurs titres, on était trop impliqué pour ressentir si l’album allait plaire ou pas.

    Si un travail a été fait sur la production, le son original a été respecté et ça ne trompe pas sur l’introduction de l’album au son si caractéristique, te souviens-tu comment est née cette idée géniale qui débouche sur le terrible "Reign Of The Damned" ?
    En effet, on voulait que ce soit un travail qui respecte l’atmosphère spéciale des deux premiers albums, on ne voulait pas d’une production ultra moderne qui aurait tué  les caractéristiques de l’époque. C’était tout un travail avec Marquis MARKY et l’ingé-son en Allemagne, je me rappelle que l’on a beaucoup travaillé sur ce son justement et on ne pensait pas du tout avoir ce résultat si réussi avant de commencer l’enregistrement.

    Pour le deuxième album, vous êtes partis aux Etats-Unis, aviez-vous cette volonté de coller un peu plus à la scène Death Metal ?
    C’était vraiment l’occasion d’aller là-bas. Après c’est vrai que le premier est très Thrash alors que le deuxième est plus Death, Thrash/Death, alors lorsque le label nous a proposé d’aller enregistrer à Tampa, c’était la suite du rêve éveillé, le Morrisound était l’antre du Death Metal, les groupes que l’on adorait avaient enregistré là-bas, DEATH, MORBID ANGEL et même CORONER. On avait durcit un peu le ton, la voix avait évolué également, la partie Death était plus présente malgré les racines Thrash toujours bien présentes, la transition s’est faite naturellement et lorsque le label nous propose d’aller à Tampa, il est difficile pour nous de répondre autre chose que oui ! (rires)

    Une des caractéristiques de NO RETURN ce sont ces leads de guitare qui apparaissent sur tous les albums du groupe, toutes périodes confondues, peux-tu nous dire quelles sont tes influences en tant que guitariste ?
    Mes influences sont très variées, ça va du Rock au Death Metal, j’adore des guitaristes comme SATRIANI ou Steve VAI, j’adore aussi Michael ROMEO de SYMPHONY X ou d’autres tels que Marty FRIEDMAN. C’est vrai que dans NO RETURN, cet aspect mélodique est quelque chose d’important et sur Inner Madness il y en vraiment pas mal. Je trouve que c’est quelque chose qui manque un peu maintenant, j’aime bien ce mélange entre riffs agressifs et lignes mélodiques un peu Heavy.

    C’est ce qui donne la couleur à un titre...
    Tout à fait, c’est super important !

    NO RETURN_Band02


    Quel est ton meilleur souvenir sur scène après Psychological Torment ? De même pour Contamination Rises ?
    Ces deux premiers albums ont été riches en concert avec des groupes mémorables pour Psychological Torment, on a tourné avec SACRED REICH, c’était vraiment génial. Sur le deuxième album, il y a la tournée Française avec CORONER, on a aussi joué avec NAPALM DEATH et il me semble que l’on avait joué avec SEPULTURA sur la tournée Arise, ça reste un des supers moments. Il y en a eu pas mal d’autres et c’est ce qui fait notre richesse, ces rencontres, on s’est créé des souvenirs.

    Quel est l’artiste qui te laisse la meilleure impression au niveau de l’accueil ?
    On a toujours eu de la chance de ce côté-là, je reviens sur CORONER mais les mecs là sont des crèmes, idem pour ARCH ENEMY plus récemment, je ne te cache pas que quelques uns ont bien le melon mais ça s’est toujours bien passé de ce côté-là.

    Si je ne me trompe pas, NO RETURN n’a pas encore joué au Hellfest ?
    Non.

    Ce serait certainement une bonne idée que vous y soyez car sur la scène Française, il y a LOUDBLAST ou AGRESSOR et cette scène n’est pas vraiment représentée, c’est assez dommage, non ?
    Oui, au Summer Breeze les groupes Allemands y sont très bien représentés par exemple, en France ce n’est pas encore le cas. Personnellement, j’attribue ça à des histoires de business mais ce n’est pas moi qui fait la programmation alors je ne peux malheureusement pas y faire grand-chose.

    Les différents mouvements de line-up et les périodes de silence ont certainement eu raison d’un avenir promis à NO RETURN, si tu n’as qu’un regret, une décision non prise ou prise, laquelle serait-elle ?
    Ce n’est pas évident mais à chaque étape c’était NO RETURN avec nos forces de l’époque. Le groupe aura 25 ans l’an prochain, c’est déjà difficile de tenir tout ce temps et il faut le voir sur le long terme. Je ne regrette rien car peu importe le line-up ou le label, on a toujours continué à avancer, tant que tu as la passion et que tu proposes des albums de qualité, tu ne peux pas regretter grand-chose. Après il est vrai que certaines personnes m’ont déçu mais on ne peut pas réécrire l’histoire.

    Justement après 25 ans de carrière, qu’est-ce qui t’anime encore aujourd’hui ?
    J’ai juste besoin de m’exprimer en tant que guitariste et même si ce n’est pas tous les jours faciles, c’est quelque chose qui fait partie de moi.

    Au niveau des paroles, qui s’en charge car malgré les changements de chanteur, il y a toujours eu une ligne conductrice, cette condition humaine...
    En effet, le groupe me donne déjà pas mal de boulot donc ce sont les chanteurs qui écrivent leurs paroles, il m’arrive de leur donner quelques idées, quelques sujets mais c’est tout. Après c’est vrai que la psychologie humaine à travers des faits divers ou autre chose, ça a toujours été quelque chose de présent. De manière générale, le chanteur écrit ses textes et nous les soumet pour que les textes traduisent toujours ce que dit la musique donc on jette toujours un œil à cet aspect.

    La recette de NO RETURN est faite à partir de Thrash et de Death, c’est un mélange très utilisé aujourd’hui par beaucoup de groupes, quel regard portes-tu sur tout cela ?
    La musique est un cycle qui tourne et je ne peux qu’apprécier que des groupes continuent de perpétrer cet héritage. La combinaison des deux me plait beaucoup et avec les solos Heavy on apporte une atmosphère différente.

    Propos recueillis par Aymerick Painless

     


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    Entretien avec ANGELLORE réalisé par mail le 23 juillet 2013



    Si le Doom Metal est déjà un style qui demande un battement de cœur anormalement bas, la philosophie affichée par ANGELLORE, des Français œuvrant dans la branche la plus atmosphérique du style, demande un battement encore plus bas, un état de repos qui permet de libérer les émotions que le trio véhicule à travers sa musique certes à base de Doom mais aussi avec beaucoup d’autres influences comme Walran, Ronnie et Rosarius nous le rappellent dans l’entretien qui suit. Et si les membres sont très occupés, ANGELLORE continue d’avancer en parallèle, en attendant, se pencher sur Errances, premier album du groupe, est plus que conseillé pour les amateurs d’émotions !

    Peux-tu présenter ANGELLORE qui a déjà quelques années d’existence ?
    Walran : ANGELLORE est né de ma rencontre avec Rosarius. Nous étions tous deux fans de doom metal atmosphérique et avons commencé à correspondre par Internet. Nous nous sommes rencontrés pour la première fois lors du festival de théâtre d’Avignon en juillet 2007, et un mois plus tard, nous avons enregistré notre première démo ensemble. Par la suite, nous nous sommes ponctuellement revus et avons écrit deux EP, soit une dizaine de nouveaux titres. Après avoir recruté Ronnie et répété ensemble pour la première fois durant l’été 2009, nous avons décidé de retravailler les morceaux les plus metal de nos EP démos et de les réunir sur un album, afin de permettre à ANGELLORE de prendre toute sa mesure et de commencer à exister réellement.

    Votre premier album Errances a vu le jour récemment, pourtant 6 titres étaient déjà présents sur les sorties précédentes, pourquoi remettre ces titres à l’honneur plutôt que de se concentrer uniquement sur du nouveau matériel ?
    Ronnie : Tout simplement du fait de mon arrivée qui a mené à une évolution naturelle via une vision commune ! Ces titres étaient présents sur diverses démos (très maladroites, mais avec leur charme), enregistrés avec une boite à rythmes (ou, plus précisément, avec des loops rythmiques) et le tout dans des versions très éthérées. Avec l’arrivée de la batterie, les morceaux ont pris une tournure plus metal. De là on s'est dit "cool, on adore nos morceaux, autant leur donner une nouvelle vie en les enregistrant", voilà plus ou moins l'évolution telle qu'elle s'est faite. C'était une démarche volontaire : nous avons la même vision de la façon dont doivent sonner les morceaux d'ANGELLORE, c'était donc une évolution naturelle. Concernant le nouveau matériel il y en a (…Where Roses Never Die...), une fois de plus écrit dans une version plus éthérée que nous avons petit à petit "metallisée" tout en gardant l'émotion de la version de base. Avec ces 7 titres, nous avions assez de matériel pour enregistrer un album et surtout nous avions une palette d'émotion suffisamment étendue.
     
    Avez-vous réenregistré ces titres pour cet album ou avez-vous réutilisé les enregistrements précédents ?
    Tout a été réarrangé et réenregistré. A la base nous voulions utiliser le sample que nous entendons en fond sur la démo de l'interlude "Errance", mais la qualité n'était pas suffisante. Du coup, il n'y a absolument rien de réutilisé. En revanche, nous avons essayé de conserver l'intention des morceaux tels qu'ils avaient été écrits dans leurs versions démos. Et puis, le but c'était d'avoir quelque chose de différent des démos qui sont plus des témoignages de la collaboration entre Walran et Rosarius (avant que j'arrive dans le groupe) dans ANGELLORE à un instant T, que des morceaux véritablement destinés à être mis sur le marché.
    Walran : Nous sommes repartis de zéro au moment d’entrer en studio. Les démos nous ont bien sûr servies de bases de travail, mais certains titres ont beaucoup évolué au fil des répétitions, comme "Weeping Ghost" par exemple, dont la démo originelle se concluait sur une partie de piano très minimaliste. L’album nous permet d’assumer pleinement notre côté metal. Les passages finaux de "Shades Of Sorrow" et "Weeping Ghost" ne figuraient pas sur les démos et font partie, de l’avis de tous, des temps forts du disque.

    Votre Doom atmosphérique fait appel à beaucoup d’influences diverses, on pense à MY DYING BRIDE, NOVEMBER’S DOOM mais aussi ORPHANED LAND sur la fin de "Dans Les Vallées Eternelles", quel était votre état d’esprit lorsque vous avez monté le groupe ? Aviez-vous une idée bien précise de ce que vous vouliez faire ?
    Cette perception et cette analyse sont très intéressantes, car si nous apprécions les groupes que tu cites, on ne nous avait jamais comparés à NOVEMBER'S DOOM ou ORPHANED LAND auparavant ! Lorsque Rosarius et moi avons démarré ANGELLORE, nous savions que nous voulions faire du doom atmosphérique, dans la lignée des albums de SATURNUS, DRACONIAN et SHAPE OF DESPAIR, qui nous avaient profondément émus par le passé. Nous savions aussi que nous n’hésiterions pas à incorporer d’autres éléments à notre musique : Rosarius est très sensible à la musique gothique et froide des années 80 et moi au folk naturaliste, minimaliste et chagrin. Nous espérions parvenir à conjuguer ces influences, de manière à doter ANGELLORE d’une personnalité propre. Avant même d’enregistrer notre première démo, Ambrosia (2007), nous savions donc précisément vers quoi nous voulions tendre. Il y a une véritable alchimie créative entre Rosarius et moi, et Ronnie a trouvé sa place le plus naturellement du monde.

    Les voix claires de "Tears Of Snow" évoquent par exemple des choses de BATHORY, la partie avec chant féminin sur "I Am Agony" forcément THEATRE OF TRAGEDY et la partie avec chant clair et assez calme sur "Shades Of Sorrow" renvoie plus vers le Progressive Rock, avez-vous hésité à diversifier autant votre propos, on sait que le Doom est généralement destiné à un public assez exclusif ?
    Honnêtement non, nous n’avons jamais hésité à ouvrir notre musique à de multiples influences et éléments extérieurs. Même s’il est évident pour nous qu’ANGELLORE doit rester un groupe de doom metal atmosphérique avant tout, nous ne nous fixons aucune barrière. Nous suivons simplement nos goûts et cherchons à tout prix à éviter la monotonie, ce qui explique que nos morceaux soient souvent truffés de breaks, d’alternances vocales, de variations d’humeurs et de tempi. La musique d’ANGELLORE ne s’adresse pas seulement aux doomsters, mais à tous les fans de metal, ou tout simplement de musique émotionnelle. La variété de nos influences et la présence de refrains aux mélodies accrocheuses devraient inciter les réfractaires du genre à nous donner une chance !

    Qui est cette fille qui chante sur "I Am Agony" ?
    Rosarius ! (rires) Beaucoup d’auditeurs s’y laissent prendre, mais ce morceau, comme tous ceux d’Errances d’ailleurs, ne contient que du chant masculin. Rosarius possède un registre très étendu puisque c’est lui qui assure les voix claires les plus graves (comme sur "Dans Les Vallées Eternelles"), ainsi que les plus aigües. A nous deux, nous parvenons à obtenir un panel de voix assez varié, aussi bien en clair qu’en extrême.

    ANGELLORE_Band 1


    Et puis il y a cet hommage à Peter STEELE sur "Dans Les Vallées Eternelles" avec cette voix très réussie. Est-ce intensionnel ? Est-ce une influence pour le groupe ?
    Rosarius : Ce passage acoustique de "Dans les Vallées Éternelles" pourrait effectivement être entendu comme un hommage à TYPE O NEGATIVE, groupe que j’aime beaucoup… et même s’il me semble que les autres membres du groupe l’apprécient aussi, je ne crois pas qu’ils en soient adeptes autant que moi ! Mais en réalité, nous n’avons pas imaginé ce break comme un clin d’œil au groupe de Peter Steele. L’influence serait plutôt à chercher du côté des groupes de dark folk comme DEATH IN JUNE ou ROME. Sauce ANGELLORE, bien entendu. Cela dit, il est clair que le chant de basse typique d’une certaine branche du metal gothique nous a toujours beaucoup plu, et l’intégration de ce genre de voix dans un titre comme "Where Roses Never Die" est évidemment motivée par notre goût pour les groupes comme TYPE O ou THE 69 EYES.

    La production de cet album est vraiment bonne, comment s’est déroulé l’enregistrement, avez-vous été assistés ou est-ce une autoproduction ?
    Walran : Tout d’abord, merci pour ce compliment ! Si l’enregistrement de nos démos s’était déroulé chez moi dans des conditions sommaires, nous voulions clairement passer à l’étape supérieure et présenter un premier album capturé dans un environnement professionnel. Un véritable produit fini dont nous pourrions être fiers ! Dès 2009, nous nous sommes donc mis en quête d’un studio et avons jeté notre dévolu sur le AV Studio (aujourd’hui nommé « Evertone »), situé à quelques kilomètres de Marseille. L’enregistrement a été effectué par Florent Krist, le propriétaire des lieux, qui a également coproduit l’album et s’est occupé du mixage. Il possède beaucoup d’expérience et a même joué dans un groupe en compagnie des membres de CYNIC (AEON SPOKE). Nous avons adoré travaillé avec lui et referons très certainement appel à lui à l’avenir. De ce côté-là, tout s’est bien passé. Après, sur d’autres points, l’enregistrement d’Errances s’est avéré tout simplement chaotique. Nous avons connu énormément de difficultés et d’épreuves (contraintes de temps, pannes d’électricité, multiples problèmes matériels, panne de voiture, retards accumulés, soucis techniques et informatiques, logistique catastrophique, déceptions à répétition, etc), qui m’ont, personnellement, beaucoup affecté. Mais au final, ne dit-on pas que les grandes œuvres naissent dans la douleur ? L’enregistrement d’Errances s’est étalé sur plus d’un an et a été une véritable aventure. Nous sommes d’autant plus heureux d’avoir le produit fini entre nos mains, croyez-moi !

    Pensez-vous porter cet album sur scène ? Quels sont vos projets dans ce domaine ?
    Ronnie : "Un jour peut-être", disons probablement, oui. Mais rien n'est certain, nous avons abordé le sujet, mais ce n'est tout simplement pas le bon moment. Nous avons eu des propositions, des propositions que beaucoup de groupes aimeraient avoir, nous en sommes extrêmement flattés et ça nous suffit à nous dire que le jour où nous le ferons il ne faudra pas se planter car ce sera pour des occasions spéciales. Nous ne sommes pas un groupe qui était à la base destiné à la scène, des groupes sont venus vers nous naturellement et du coup, nous avons commencé à envisager la chose. Le problème, c’est qu’actuellement nous sommes tous TRES occupés avec les études et nous sommes éparpillés géographiquement ce qui fait que les répétitions constituent des événements bien plus importants et émotionnellement forts que des concerts! Ca nous suffit pour l'instant, on prend les événements les uns après les autres "On a donné une vie au groupe, cool, on a l'opportunité d'enregistrer, cool, faisons-le etc.", chaque chose en son temps et ne jamais forcer les choses, c'est un peu notre philosophie avec le groupe. La scène, nous y viendrons mais pas dans un futur proche.

    Avez-vous déjà du nouveau matériel composé pour un nouvel album ? Comment se passe le travail de composition, est-ce un effort collectif en local de répétition ou exclusivement personnel ?
    Oui, nous avons du matériel sur lequel nous commençons à travailler et sur certains points il est même très avancé, mais nous prenons notre temps, l'important c'est de se faire plaisir et de rendre le processus aussi naturel que possible. Walran et Rosarius écrivent chez eux ou ensemble et moi je pose la batterie sur les démos et dit ce qui ne me plait pas. Comme nous avons la même vision de notre musique, lorsque l'un des deux (ou les deux en collaboration) propose(nt) un morceau, peu de choses changent. Simplement, je m'occupe de retravailler des transitions, de changer le nombre de mesures et les tempos s'ils doivent être changés, etc. Même si 90% des morceaux sont écrits par Walran et Rosarius, chacun dit ce qu'il souhaite changer. Nous testons les morceaux en répétition et les faisons évoluer ensemble.

    Quels sont vos projets futurs en studio ?
    Enregistrer et profiter de la piscine qu'il y a là-bas tout simplement! Le projet c'est toujours d'enregistrer au Evertone Studio. Florent Krist est d'une grande aide et un ami. Il est également certain que nous referons appel à Cathy pour le violon. Pour le reste, peu de changements mais des évolutions. Nous savons exactement à quoi ressemblera le futur album, nous sommes bien mieux préparés que la première fois. Il y aura des choses et des surprises qu'il n'y avait pas sur Errances, mais n'en disons pas plus pour l'instant...

    Le style demande quelques clichés comme vos photos dans un cimetière ou la pochette de l’album, concédez-vous facilement à cet aspect ?
    Rosarius : Mais oui ! Ce n’est pas que le style « demande » ces clichés, on peut tout à fait aller à l’encontre. Nous avons simplement fait le choix d’exploiter les archétypes visuels qui caractérisent le genre gothique depuis… allez, plus de deux siècles ! Après tout, s’ils sont des archétypes, c’est justement parce qu’ils renvoient à des vérités universelles, des fascinations ancrées depuis fort longtemps dans l’inconscient collectif. On peut juger cela « cliché », nous ne prétendrons certainement pas le contraire ! Un groupe influencé par la scène gothique peut se montrer infiniment plus audacieux dans ses choix visuels. Ce choix, nous ne l’avons simplement pas fait : nous aimons ces « clichés », et ils correspondent à la musique extrêmement codifiée que nous jouons – codifiée, du moins, en ce qui concerne la frange nineties que nous réexploitons. À l’avenir, il est possible que nous nous désolidarisions quelque peu de ces poncifs – sans pour autant moins les aimer –, mais je crois qu’il était important pour nous d’affirmer cette identité nocturne, larmoyante et sacrée, à l’occasion de notre premier album.

    Existe-t-il une version vinyle de ce premier album ? Est-ce quelque chose qui vous plait ou n’apportez-vous pas vraiment d’attention au support pour diffuser votre musique ?
    Ronnie : Le vinyle on aimerait, mais c'est très onéreux. Nous sommes tellement fiers d'avoir l'album entre nos mains que nous n’allons pas non plus faire les difficiles. Le support oui on y prête attention, seulement pour ce premier album il n'était pas financièrement possible de proposer un digipack ou un vinyle, pourtant nous avons abordé de nombreuses fois la question ! Nous avons appris à relativiser à ce niveau là. Comme nous l'avons dit, nous ne forçons pas les choses, lorsque nous aurons l'opportunité de proposer un support spécial nous le ferons, sinon ça ne sert à rien. L'important n'est pas le package mais l'émotion que nous ressentons en jouant les morceaux et par l'auditeur en écoutant l'album. Par contre, nous sommes comme tous les groupes, si une personne aime vraiment l'album, nous préférons qu'elle/il l'achète plutôt que de l'écouter sur YouTube, c'est tout simplement le principe du respect mutuel.

    Propos recueillis par Aymerick Painless

    www.facebook.com/AngelloreDoom

     


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    Entretien avec Tomas HALLBORN réalisé par mail le 08 juillet 2013

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    C’est après plusieurs tentatives que nous avons réussi à coincer Tomas devant son écran afin qu’il nous présente le premier album, Feast On Your Gone, de son nouveau projet THE OLD WIND au sein duquel il retrouve de vieilles connaissances. Description du concept avec la tête pensante Suédoise, un album d’ores et déjà conseillé aux amateurs d’un Doom moderne avec des influences Post-Metal particulièrement bien digérées.

    Quelle est la signification du nom du groupe et quel en est son concept ?
    Tomas HALLBORN : Le nom du groupe a plusieurs sens mais le plus significatif se réfère au vent qui frappe fort pendant les hivers froids et sombres dans le Nord, et quand il frappe, ton esprit devient clair et la vérité se révèle être difficile, c’est une expérience hallucinante que j’ai vécu. Le concept de l’album est principalement une thérapie.

    Il y a 3 ex-membres de BREACH dans le line-up, vouliez-vous travailler de nouveau ensemble depuis le début ou est-ce une coïncidence ? Il semblerait que ce projet était initialement une one-man band, c’est bien cela ?
    Lorsque l’idée de THE OLD WIND est née, ça ne signifiait pas que ça devait être un nouveau groupe, ça n’a jamais été dans mon esprit au début. Je devais passer par ce processus seul, c’était ma façon de faire face à mes démons. Mais pendant l’enregistrement j’ai senti que je voulais l’exprimer en live pour lui rendre justice et lorsque j’ai commencé à contacter les gens avec qui je voulais travailler ça comprenait un paquet de potes d’anciens groupes.

    Robin STAPS de THE OCEAN est également là, comment a-t-il intégré ce projet ?
    La raison pour laquelle on a demandé à Robin c’est parce que j’avais déjà travaillé avec lui auparavant et qu’il est réellement un bon et ambitieux musicien, il était donc un excellent choix pour jouer une des trois guitares live. C’est un musicien qui travaille très dur avec un intérêt pour le même type de musique et d’écriture que moi, et signer THE OLD WIND sur PELAGIC RECORDS a été aussi parfait que ça pouvait l’être.

    The Old Wind_Tomas


    Votre premier album est sorti maintenant, est-ce que ça a été un effort collectif dans l’écriture ou as-tu travaillé seul ? Aurez-vous un processus différent à l’avenir, un processus plus collectif ?
    Le processus d’écriture sur cet album a été le travail d’un seul homme, mes démons, ma vérité... Je suis pratiquement sûr que le prochain album sera une toute autre histoire, incluant plus de collaborations avec les autres membres. Le prochain album sera encore fait de mots et de tons à partir d’images, mais, avec certitude, différentes de celles que j’ai eues durant l’écriture de Feast On Your Gone.

    Peux-tu nous en dire plus sur les sujets abordés dans tes paroles ? Ils semblent qu’elles aient un sens très personnel, c’est bien cela ?
    Elles sont en effet autobiographiques et personnelles, ce sont mes émotions, ma vérité et les paroles sont très claires. La haine, la douleur, la tristesse, la colère et le désespoir. J’ai connu plusieurs années sombres après que nous ayions splitté avec BREACH. J’ai mené un combat contre l’addiction et à travers ces années avec les drogues dures et les abus d’alcool, j’ai vécu pas mal de pensées primaires et de sombres environnements. Cela a fini par beaucoup de malhonnêteté, de trahison et de haine. J’ai sacrifié et négligé ma famille pendant plusieurs années et je suis heureux et surpris d’avoir encore ces personnes dans ma vie aujourd’hui, ils ont toujours été d’un grand soutien pendant ma convalescence. J’ai fait du nettoyage dans ma vie par rapport aux gens et beaucoup de "vieux" amis en sont heureusement sorti. Je me bats toujours avec des sentiments comme la haine et les émotions d’œil pour œil, spécialement lorsque j’ai besoin d’aller de l’avant et de lâcher prise. Les émotions fortes comme la haine et la douleur peuvent vraiment vous faire glisser vers le bas si vous ne traitez et n’avancez pas avec elles.

    On peut décrire votre musique comme du Post-Doom Metal mais si nous prenons une image pour illustrer votre music, laquelle serait-elle ? La bande son du combat d’un homme contre lui-même, la bande son de la chute psychologique d’un homme…
    Et bien je ne sais pas vraiment pour le genre, post-pre machin chose. Mais je pourrais décrire cela comme un voyage à travers l’obscurité angoissante et la douleur, mais une voie importante pour marcher avec des pensées positives de calme et de sérénité à la fin.

    THE OLD WIND_Band


    Quels sont vos projets pour la fin d’année, je suppose que vous aimeriez jouer live maintenant ?
    Le temps est arrivé lorsque j’ai réalisé que je voulais montrer mes images au public, mes sentiments et prendre ce train sur la route alors j’ai commencé à parler à mes anciens compagnons de groupe avec lesquels j’étais en contact toutes ces années après BREACH. Nous vivons dans différentes villes de Suède, je vis dans le nord, le reste du groupe dans le sud, et Robin en Allemagne, et répéter nécessitait d’être planifié. Donc nous allons commencer les répétitions cet automne et prendre la route aussi vite que possible. Jouer live et vivre sur la route sera une expérience totalement nouvelle pour moi, cela fait plus de 15 ans que je n’ai pas été sur la route, et cette fois ce sera avec un état d’esprit différent. Nous nous réjouissons de cela et même si tourner est derrière moi, cela est comme une nouvelle expérience puisque je vis une vie différente aujourd’hui et vois les choses d’un autre œil. Et lorsque nous reprendrons la route ce ne sera plus pour ma thérapie mais une façon de montrer aux gens mes sentiments, mes pensées et vérités, ma vérité.

    Votre album est assez court, est-ce un désir de ne pas lasser l’auditeur ?
    Et bien lorsqu’il y en a assez, c’est assez, je ne pense pas que l’auditeur ait besoin de plus de 34 minutes de mon esprit sombre. Le prochain album devrait être plus long.

    La production de l’album est un peu crade avec une basse très présente qui contraste avec la clarté et le côté clean de l’artwork, avais-tu ces choses à l’esprit lorsque tu as enregistré cet album ou est-ce le résultat qui t’a mené à ce choix ?
    Fest On Your Gone est de la pure agonie et ça le traverse de part en part. Il n’y a pas d’exploration dans différentes dimensions de l’esprit de quelqu’un, uniquement les endroits les plus sombres et profonds qu’il soit. Cela, et la façon dont j’écris la musique, est la raison pour laquelle l’album sonne comme il le doit, abritant une obscurité angoissante dans une monotonie douloureuse. Brute et froide, la vérité à nu. Les bois sur l’artwork représentent mon héritage, le nord, le seul endroit où je peux réellement trouver la paix avec moi-même.

    Propos recueillis par Aymerick Painless

     


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    STONE TELLS_Logo

    Entretien avec Mud (guitare) & EIIR (guitare) réalisé par mail le 9 Juillet 2013



    Je vous parlais récemment de la demo de STONE TELLS, jeune formation strasbourgeoise qui donne dans un stoner / metal bien viril et pas prise de tête pour un sou. Hé bien vous serez heureux d'apprendre que ces mecs ne le sont pas davatage et sont plutôt adeptes d'un franc-parler rafraichissant. Décapsulez une bière dégueulasse, passez-vous un vieux Johnny Winter et... Let's ride !

    Hail, ici Morbid S pour Heavy Sound Webzine ! Pour commencer, pouvez-vous présenter STONE TELLS et son parcours ?
    Mud : Aujourd’hui STONE TELLS c’est EIIR à la guitare, H au chant, Goat à la basse, Fulker à la batterie et moi à la guitare. C’est un peu compliqué de se donner un style musical, on va dire qu’on fait du stoner au sens large avec pas mal d’autres influences. Si tu veux définir un peu l’esprit du groupe, faudrait que tu t’imagines un mec dans un pick-up rouillé qui taille la route à travers les marais, une bière à la main, un calibre 12 sous le siège et le cadavre d’une pute sur la banquette arrière. C’est un peu avec ce genre de vision que l’on compose notre musique. Le groupe est né en 2010 avec l’envie de faire du sludge un peu dans l’esprit SUPERJOINT RITUAL. La première mouture du groupe était composé du batteur d’un ancien groupe avec lequel j’avais joué et de nouveaux membres dont EIIR, actuel guitariste que j’avais rencontré lors d’une beuverie, et de moi-même à la guitare. On a tout de suite accroché avec EIIR et on compose la plupart des morceaux et des paroles. Puis on a changé de batteur et de chanteur/bassiste pour former le premier line-up STONE TELLS avec lequel on a démarré les concerts, c’était fin 2011. H au chant et Hellvice à la batterie. On n’avait pas de bassiste à ce moment là, mais on arrivait à se débrouiller pour avoir un son suffisamment lourd et gras pour s’en passer. On a commencé à se produire dès 2012 sur la scène locale et on a fait un passage à Nancy au TOTEM où l’on a pu jouer avec KARMA TO BURN. Courant 2012, Goat, notre bassiste actuel, a rejoint le groupe et ça a considérablement apporté au son du groupe. Surtout dans un style comme le notre. Fin 2012 on a enregistré notre première démo Sick n’ Loaded qui est sortie en avril 2013. En début d’année, Hellvice a quitté le groupe et a été remplacé par Fulker. Aujourd’hui, on compose pas mal pour renouveler le set et on se remettra à faire des concerts à partir de cet été.

    STONE TELLS_band


    Lorsque nous nous sommes rencontrés l'an dernier, il m'avait semblé qu'Hellvice était bien impliqué dans le groupe... Quelle est la raison de son départ et êtes-vous toujours en bon termes ?
    Effectivement, Hellvice était très impliqué tant au niveau musical qu'au niveau visuel puisqu'il faisait aussi nos affiches pour les concerts. On s'entend toujours très bien avec lui, c'est toujours un très bon pote. La raison de son départ est un manque de temps à consacrer à la musique. En fait il jouait à un moment dans 3 groupes différents quand son activité de tatoueur et illustrateur a commencé à décoller. A ce moment là il a du faire un choix et s'est consacré à ces 2 activités. D'ailleurs j'en profite pour lui faire un peu de pub, tu peux jeter un oeil sur ses illustrations sur http://businessforsatan.tumblr.com

    Quels étaient les objectifs que vous vous étiez fixés avec ce premier enregistrement ? En êtes-vous satisfaits ?
    Le fait d'enregistrer nos propres compos dans un studio pro était déjà un objectif en tant que tel. C'était quelque chose que je voulais faire depuis longtemps. C'est vraiment une super expérience et c'est très enrichissant. Jusqu'à présent les enregistrements que l'on avait étaient « faits maison » et ça sonnait très amateur. L'objectif était aussi de faire une démo à diffuser pour faire la promo du groupe d'une manière un peu plus "pro". On a beaucoup travaillé le mixage ainsi que la pochette pour avoir quelque chose qui en jette. Je crois que sur ce dernier point je suis assez satisfait du résultat. Au niveau du son aussi même si maintenant, avec cette première expérience, il y a des choses qu'on aurait sûrement fait différement. Ce sera pour la prochaine fois.
    EIIR : L'objectif de cette démo était de pouvoir faire écouter notre musique au plus grand nombre, avec une qualité suffisante pour qu'on pige direct que l'on souhaite plus que jouer pour nos potes (même si c'est bien marrant). STONE TELLS est un groupe de scène, et c'est sur scène que sa musique prend tout son sens. En résumé, si la musique de STONE TELLS était une baston de bar, notre démo serait la première invective avant les poings ! Satisfait ? Déjà, on a eu de très bons échos sur nos enregistrements, et le seul défaut de la démo est qu'il n'y ait que quatre titres. Pour ce qui est des concerts, la graine est plantée, attendons qu'elle pousse...

    Dans ma chronique, j'ai souligné le fait qu'il aurait suffit d'un pressage pro pour que cette demo puisse être présentée comme un EP. L'idée vous a-t-elle tentés ?
    Mud : Ouais j'ai lu ça et ça fait plaisir. On y a pensé mais ça impliquait de faire un grand nombre de tirages et on s'est limité à 200 exemplaires en digipack que l'on proposera après nos concerts. Du coup le CD on l'a fait maison. Je pense qu'on peut faire quelque chose de plus abouti encore pour sortir un EP. Le prochain passage en studio en donnera sans doute un. Et là on pourra faire un grand tirage. Ce n'est qu'un début …

    D'autant que je suppose que votre répertoire s'est considérablement étoffé depuis, non ?
    On compose surtout beaucoup depuis le début de l'année. Avec l'arrivée du nouveau batteur il y a des morceaux que l'on ne joue plus. Pas forcément parce qu'ils ne nous plaisent plus mais disons qu'on évolue et que certaines chansons ne correspondent plus trop à la direction que l'on prend. Fulker apporte de nouvelles idées et il y a une nouvelle dynamique dans le groupe qui se met petit à petit en place. C'est assez intéressant.

    Parlons influences. Visiblement, vos goûts musicaux ne se limitent pas au Stoner...
    Non, chacun à ses goûts, j'aime beaucoup le sludge avec des groupes comme IRON MONKEY, GRIEF, BONGZILLA ou BUZZOVEN. Mais j'écoute aussi pas mal de country du genre HANK III, Bob Wayne, BLACK EYED VERMILLION ou Joe Buck. J'ai un faible aussi pour GG Allin, mais je pense que c'est plus pour son côté méprisant, alcoolique, drogué et suicidaire que pour sa musique, même si il a quelques bons morceaux.
    EIIR : le Stoner est une peu notre axe commun, mais certains d'entre nous écoutent des ziks qui feraient hérisser les poils des autres. Pour moi, beaucoup de choses partent de BLACK SABBATH et de PINK FLOYD, ce sont ces musiques qui m'inspirent le plus. Et pourtant, chez moi, en ne faisant pas ma vaisselle ou pas mon ménage, se mélangent KHANATE, le Miserere d'Allegri, CORVUS CORAX, Eminem, J.S. Bach... Bref, plus un gang bang qu'une playlist...

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    Parlez nous de votre scène locale. Comment se porte-t-elle ? Existe-t-il un esprit de camaraderie ou de compétition avec certaines formations ?
    L'ambiance est plutôt bonne ! Et on a tendance à s'entre-bourrer la gueule lors de concert à plusieurs groupes... j'ai en mémoire un concert ou je suis monté sur scène presque sobre, et suis descendu complètement cuit grâce, ou a cause du gratteux d'un groupe ami. Je me plais à croire que beaucoup d'entre nous en ont simplement plein le cul de la compétition. Étude, concours, drague, boulot... Le monde est déjà plein de ces compétitions de merde, qui rendent les gens tristes et aigris, ou cons et méprisants. Si c'est pour reproduire ce genre de schéma dans la musique : autant se foutre directement un doigt dans le cul et s'arracher la bite de l'intérieur. La musique est un trip, une came, et j'imagine mal des junkies organiser une compétition de fix... Ou peut-être juste dans le cyclisme...
    Mud : J'aime quand il parle en images, on comprend tout de suite où il veut en venir. Il y a plutôt une bonne ambiance et y a de l'entraide. Certains des groupes ont beaucoup plus d'expérience que nous et ils la partagent, c'est plutôt cool.

    Vous parliez de futurs concerts. Des dates sont-elles déjà calées ? Avez-vous d'autres projets sur le feu ?
    Pas de date précise pour le moment, mais on a 4 ou 5 plans qui devraient donner bientôt lieu à des concerts autour de Strasbourg et Nancy en compagnie des groupes avec qui on n'a pas encore joué. On vous tiendra au jus. On a chacun d'autres projets musicaux à côté qui donneront peut être lieu plus tard à des concerts mais pour le moment on se concentre surtout sur STONE TELLS.

    Ce fut un plaisir les gars, les derniers mots sont vôtres...
    Merci pour l'interview, et on espère te croiser bientôt à une de nos prochaines dates, ça va chier !
    H (chant) : BMNS !


    Propos recueillis par Morbid S

    www.myspace.com/stonetells

     


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    Entretien avec Adrien (guitare) et Jenni (chant) réalisé par mail le 5 juillet 2013



    En pleine phase promo pour leur nouveau bébé Infection-Erasure-Replacement, les normands de NOEIN ont tout de même trouvé le temps de nous parler d'eux : de leurs projets, de leur manière de travailler, et de leur amour de la scène. Si quelque chose est sûr, c'est que faire de la musique apocalyptique n'empêche pas d'avoir la passion du live et du contact avec leur public. Un grand merci à eux !

    Vous avez bénéficié d'un sacré coup de pub, avec votre album encarté dans le Metallian n°76. Les retombées se sont-elles fait attendre ? Comment ont été les retours suite à cette très large diffusion d'Infection-Erasure-Replacement ?
    Adrien : Les retours ont été très positifs de la part de gens qui nous ont découvert grâce à ça, on a eu beaucoup de messages de soutien sur la page Facebook de gens qui ne nous connaissaient pas avant d’avoir acheté le magazine. Après, c’est difficile de se rendre compte vraiment de l’impact que cela a eu, est-ce que plus de gens ont acheté le Metallian avec cette nouvelle formule ou pas ? Est-ce que tous les gens qui l’ont acheté ont pris le temps d’écouter l’album ? Difficile de savoir ! Par contre on a aussi eu l’agréable surprise d’être chroniqué par un site hollandais qui avait eu l’album par ce moyen, et c’était d’ailleurs la toute première chronique de l’album, bien avant que celui-ci ne sorte officiellement !

    Pouvez-vous parler un peu de l'évolution de Noein depuis la formation du groupe ? Vous êtes issus de différents groupes de la scène normande, comment vous est venue l'idée d'un groupe « hybride » ?
    Et bien l’idée est venue très naturellement en fait, on se côtoyait pas mal dans nos groupes, on a fait des concerts ensemble, des fêtes de la musique, il y a eu des remplacements de certains dans le groupe d’autres et au final on est tous devenus très proches et c’est arrivé au moment où nos groupes respectifs périclitaient un peu, du coup ça s’est fait tout seul et on s’est mis à jouer ensemble. Et tout ce qui nous est arrivé après a continué de nous donner envie d’avancer avec le groupe.

    Tout s'est accéléré avec la sortie de l'EP The Initial Tale ? Ou à quel moment avez-vous eu la sensation que Noein « décollait » ?
    Tout s’est fait assez progressivement, par étapes, la sortie de l’EP en étant une majeure évidemment. En fait, il y a d’abord eu le tournage de « Chrysalis » en 2009, ce qui nous a permis de nous faire connaître dans la région, notamment par l’organisation du Festival des Arts Bourrins qui nous y a fait jouer aux côté de Trepalium, notamment, ce qui nous a permis de rencontrer l’ingé son qui allait s’occuper de l’EP puis de l’album. La président de l’asso nous a aussi proposé d’être notre manager et d’éditer l’EP. EP qui nous a permis de nous faire découvrir au niveau national, par le biais d’un certain nombre de chroniques assez bonnes, jusqu’à notre sélection au Metallian Battle Contest qui a abouti sur notre participation au Wacken Metal Battle. En fait on a toujours l’impression d’enchaîner les coups de chance et les propositions super intéressantes.

    Quel est votre meilleur souvenir du Metal Battle au Wacken ? C'est une étape que vous aimez mentionner, j'imagine qu'elle doit avoir une saveur particulière pour le groupe…
    C’est vrai que le Wacken restera toujours un de nos meilleurs moments, si ce n’est LE meilleur ! ça représentait beaucoup de choses : notre premier concert à l’étranger, le privilège et l’honneur qu’on ressentait d’avoir été choisis par le jury du Metallian Battle Contest pour représenter la France et la semaine passée là-bas était juste magique, de l’arrivée et de se promener dans les lieux encore vides de festivaliers, c’était super émouvant et impressionnant   ! Ils étaient encore en train de finir d’installer les ponts de lumières sur les scènes principales ! On a pris un pied énorme à profiter de l’ambiance de ce festival gigantesque, en compagnie sur le camping de l’équipe de Metallian. Mais les meilleurs souvenirs c’est bien sûr le concert en lui-même, les quelques minutes à attendre en regardant le chrono que le départ soit lancé, et la réaction du public nombreux sous la tente, c’était carrément jouissif !

    Vous avez aussi joué en première partie de groupes comme ETHS, GOJIRA, MANIMAL, SEPULTURA… Pour vous avoir vus à l’œuvre en live, je dois dire que l'impression que j'ai, c'est que vous êtes fous de la scène. Je me trompe ?
    Tu as tout à fait raison ! La scène c’est vraiment ce qu’on préfère dans la musique, on adore ça ! Et c’est toujours un plaisir de jouer, d’autant plus quand tu accompagnes de telles têtes d’affiches, des groupes comme Gojira ou Sepultura dont on est fans depuis si longtemps, c’est un peu un rêve de gosses que de jouer avec eux ! Mais c’est vrai que la scène, c’est vraiment là qu’on prend notre pied, et on espère que les gens aussi !

    NOEIN_Band


    L'album Infection-Erasure-Replacement est un album-concept que l'on pourrait qualifier de « futuro-pessimiste », si on est d'humeur à néologismes… D'où vient l'idée ? Du manga ? Ou avez-vous vraiment une vision peu joyeuse de ce qui nous attend ?
    Le manga nous a donné le nom du groupe au départ, et on trouvait aussi l’histoire intéressante, mais on n’est pas restés dessus, et en partant du clip de « Chrysalis » on a très vite développé notre univers propre, qui ne se veut pas pessimiste réellement, mais plutôt barré dans la Science-Fiction. Après, chacun y ressent un peu ce qu’il veut, et c’est vrai que d’un côté c’est un futur qui ne paraît pas si impossible, quand on voit ce qui se passe dans le monde et le mur vers lequel on fonce, on peut effectivement tendre au pessimisme. Mais il n’y a pas que ça dans l’album, il y aussi de l’espoir, de l’éveil, de la résistance à tout ça !

    Comment se passe la composition des morceaux au sein de NOEIN ? Vous n'êtes pas tous proches géographiquement. Composez-vous ensemble ? Il n'y a qu'un seul compositeur ?
    L’album a été majoritairement composé quand nous étions encore tous dans la région, avant le départ de Jenni pour Bordeaux. C’est surtout Nico qui compose les titres, il fait des maquettes instrumentales sur lesquelles on travaille ensemble ensuite. Sylvestre modifie les parties batterie et bosse avec Nico sur les samples. Et ensuite Jenni et Adrien écrivent les textes et les placent sur les chansons.

    En ce moment, vous êtes dans une phase de composition pour le prochain album ou vous êtes plutôt occupés à défendre Infection-Erasure-Replacement en live avant de penser à un nouvel album ?
    Pour l’instant on pense surtout à la promotion de l’album, en tâchant de faire le plus de dates possibles, mais ça ne nous empêche pas de composer des riffs de temps en temps. On aimerait bien pouvoir proposer un ou deux nouveaux titres dans un futur proche à nos concerts, pour anticiper un peu sur le prochain album.

    J'imagine que vous avez tous des parcours différents, et NOEIN est encore un « jeune » groupe en quelque sorte. Envisagez-vous tous la même chose pour l'avenir de Noein ? Des projets parallèles ?
    On a effectivement tous des parcours différents, on a tous eu des groupes avant NOEIN, mais on s’est tellement bien trouvés dans ce groupe que pour l’instant on s’y verse à fond, on continue d’avancer tous ensemble et on verra jusqu’où ça nous mène. Personne n’a de projet parallèle pour le moment, même si ça ne nous empêche pas de contribuer dans d’autres groupes, Jenni a par exemple chanté sur un morceau du dernier album de Demented.

    Jenni, une question me taraude depuis longtemps, et comme j'ai pu entendre ta voix toute douce quand tu parlais, et la puissance que tu dégages sur scène, je vais en profiter pour te la poser : comment travailles-tu ta voix ?
    Jenni : Tout le monde est choqué de m'entendre parler, c'est très marrant à voir ! Pour ce qui est de mon chant, c'est à force de pratiquer, de m'entraîner et d'apprendre que je peux maintenant profiter de différentes techniques de chant pour donner un peu de nuances. Le tout demande un bon échauffement avant chaque concert et répétition, il y en a qui ne se chauffent pas, mais c'est toujours mieux avec des préliminaires, comme on dit !

    Avez-vous une tournée de prévue en France ou en Europe prochainement ? Ou même ailleurs ?
    Adrien : On est en train de travailler sur une tournée pour la rentrée oui, affaire à suivre !

    Merci beaucoup d'avoir répondu à cette interview, vous êtes en pleine phase promo, j'espère que vous n'avez pas trop l'impression de vous répéter… Je vous laisse le mot de la fin !
    Non, ça va, pas mal de questions reviennent souvent, c’est vrai, mais il faut reconnaître que chacun a un peu sa façon de poser les questions, et donc finalement ça devient intéressant de reformuler les réponses. Pour le coup cette question précise, c’est la première fois qu’on l’a ! Le « mot de la fin », par contre, c’est un grand classique ! Alors pour cette fois ce sera : ornithorynque.

    Propos recueillis par Nastassja

    www.noeinmusic.com

     


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  • PYG

     

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    Entretien avec Yvan Guillevic réalisé par mail - Juin 2013



    Hello Yvan, tout d’abord, merci d’avoir accepté ma demande d’interview ;-). As-tu la patate ? Ready pour répondre à mes questions les plus intimes ?
    Yvan Guillevic : Hello Manu, oui « Armed and ready » , prêt à répondre à tout avec grand plaisir !

    D’abord, peux-tu, en quelques mots, nous expliquer et nous décrire l’univers de PYG ? Comment vous êtes vous rencontrés ?
    PYG (Projet Yvan Guillevic) est né en 2010 de l'envie de faire un album de créations qui regrouperait mes influences premières qui sont le Rock Progressif et le Hard-Rock 80's. J'ai monté en 2006 un Tribute à Pink Floyd qui s'appelle EMPTY SPACES et j'ai tout naturellement demandé à ses membres de me suivre dans l'aventure, et ils ont accepté avec enthousiasme.

    Tu fais beaucoup de choses dans le groupe. Est-ce que tu décides de tout ou bien les autres peuvent également amener leur pierre à l’édifice ? Comme une idée de riff ou un texte par exemple ?
    C'est vrai qu'à la base c'est un projet personnel en tant qu'auteur compositeur, c'était le deal dès le début avec l'équipe car c'est beaucoup plus simple pour avancer rapidement, on est tous très pris dans divers projets et le temps passe tellement vite... Donc je propose à chacun ses parties et ensuite on travaille dessus ensemble pour adapter la partie, mais en fait comme je les connais très bien, je pense déjà à eux à la conception même d'une idée, surtout pour les parties voix. Par contre je ne suis pas réfractaire à une bonne idée, d'ailleurs sur le premier album Jean-Noel m'a amené un mouvement de piano qui a donné le titre "From The Darkness" et il a arrangé les claviers sur le titre "We Live We Die part II".

    Comment est né ce projet ? Tu as mis combien de temps à tout composer ?
    Le premier album (End of the world) est sorti très vite, tout a été écrit et composé durant l'été 2010 et le disque était fini en février 2011. Pour We Live We Die, on a pris un peu plus de temps car on voulait tester des titres en live, car dès le départ l'album a été pensé pour la scène. Donc j'ai commencé à composer vers avril/mai 2011 et au fil des concerts on a intégré des titres comme "We Live We Die", "Hey Woman" ou "I Wont Let U Go" qui se sont retrouvés sur l'album tout simplement car ils fonctionnaient bien sur scène. Au final l'album a été terminé en Février 2013 et jusqu'au bout j'ai travaillé sur des compos, "Ocean Chaser" par exemple est arrivé pratiquement sur la fin du processus.

    PYG_Yvan Guillevic


    Dans quel studio avez-vous enregistré ? Etais tu également ingé-son ?
    Oui, je m'occupe des prises de son et du mix, on travaille chez moi pour toutes les prises hors batteries, celles ci sont gérées par Julien chez lui à Nevers, ils me les envoie et je les mixe dans mon studio.

    Si tu devais ne choisir que 3 titres sur cet album, lesquels ?
    "Ocean Chaser" que j'aime beaucoup par son côté très « simple » avec un bon riff et une belle interprétation de Nelly. "Song Of The Werewolf" qui est un délire à la « Meat Loaf » avec un côté grandiloquent et des parties plus progressives voir métal. "Beyond The Last Gate" avec Clotilde Trouillaud à la harpe, j'aime beaucoup ce titre qui me tient à coeur pour des raisons bien spécifiques puisque je l'ai composé pour ma Mère qui est partie en 2011 ..

    Peux-tu nous parler de tes influences ? Comme je le disais, on sent le fan de Deep Purple, Van Halen, Pink Floyd, Satriani etc… ai-je bon ?!
    Oui complètement mais tu peux rajouter des dizaines de références comme Jeff Beck, Gary Moore (toutes périodes), Dokken et toute cette vague US, Queensryche ou la NWOBHM. PYG est un projet qui est fait pour aller dans ce sens là. Je mets de côté pour l'instant mes autres influences comme le blues, le jazz fusion ou même l'électro mais je pense qu'un jour elles ressortiront !!

    PYG_Band


    Quels sont tes albums préférés (tous styles confondus) ?
    La question à 10 000 € !! Je dirais le Van Halen I qui est tout simplement monstrueux, le Dark Side Of The Moon de PINK FLOYD, Guitar Shop de Jeff BECK, The Number Of The Beast d'IRON MAIDEN, Back In Black d'AC/DC, Screaming For Vengeance » de JUDAS PRIEST, In Step de SRV et tellement d'autres qu'il m' est impossible de tous les nommer !!

    Qu’écoutes-tu de récent ?
    RAINBOW (rires) j'écoute ça en boucle en ce moment, plus sérieusement je fais le tour de youtube régulièrement pour écouter des nouveaux trucs, j'ai bien flashé sur ADRENALINE MOB et sur une super reprise de DIO par KILLSWITCH ENGAGE ("Holy Diver") dernièrement. Il y a beaucoup de très bons groupes actuellement. Sinon en ce moment les artistes que je suis régulièrement c'est Arjen Lucassen, BLACK COUNTRY COMMUNION, Joe Bonamassa ou encore Philip Sayce.

    Que penses-tu du music-business en France actuellement ? Ne trouves-tu pas qu’il est de plus en plus difficile de se faire une petite place dans ce milieu ?
    Nous avons été tellement bien accueillis à la sortie du premier album et cette fois encore avec We Live We Die que je me dis qu'un groupe qui arrive avec sa passion et son envie peut peut-être faire la différence. Après pour la question financière et les moyens mis à disposition des groupes c'est clair que c'est extrêmement difficile en France de faire ce style de musique. Les organisateurs sont très frileux, les festivals préfèrent programmer ce qui marche et donc ce qui est mis en avant par les réseaux « musiques actuelles » et les radios « branchées ». Autrement dit il faut faire de la pop rock teintée de hip hop avec un poil d'électro underground, si possible en jouant pas trop bien, pour être aidé. Que le public ne suive pas forcément, ça ne les dérange pas c'est « hype » et de toutes façons c'est pas leur argent... Les majors c'est encore pire elles sont complètement dépassées. Heureusement il existe des gens encore intéressés par une musique vivante et originale et on arrive à faire venir un peu de monde à nos concerts, et les webzines, fanzines, radios libres etc sont très présents et font un superbe travail. On aimerait bien aller jouer dans d'autres pays comme l'Allemagne, la Hollande etc etc où il y a un public plus habitué au Rock qu'en France.

    Pour revenir à l’album, dans ma chronique, j’avais tiqué sur le son et le mix du basse/batterie. Est-ce que c’était vraiment le son que tu souhaitais avoir sur cet album ? Avec du recul, qu’aimerais-tu refaire ou changer ?
    Oui j'assume ce choix et d'ailleurs l'immense majorité des chroniques vantent la qualité de production de We Live We Die et j'entends régulièrement un bon paquet de productions largement moins bien produites pourtant avec bien plus de moyens... Je ne veux pas le son de tout le monde, en ce moment pratiquement tous les groupes ont le même son que ce soit en batterie, en guitare etc et le même mix. Je refuse le coté « hyper produit » en studio et derrière un mastering au rouleau compresseur pour que ça claque en radio et que ça « flatte » les oreilles dès la première écoute, je préfère rester « naturel ». Le son qu'on a sur le CD on l'a presque sur scène, ce n'est pas le jour et la nuit comme on le voit parfois ! Et je peux te garantir que JAMAIS je n'utiliserai d'Auto Tune !! Le gars qui m'a aidé pour le mastering et qui est plus habitué à travailler sur du métal « actuel » a d'abord été un peu pertubé par mon approche mais ensuite il a complètement adhéré à mon point de vue. Quand tu réécoutes les albums de JUDAS PRIEST, de THIN LIZZY, de METALLICA ou de MAIDEN tu entends tout de suite les différences de production entre les groupes, ils ont chacun leur « patte » malgré des défauts de production parfois. Après je ne te cache pas que j'aimerais profiter d'un meilleur studio et de meilleurs matériels mais il faut apprendre à faire avec ce qu'on a, et l'important n'est pas le son (bon faut un minimum quand même ) mais la qualité des compos et des interprètes. Il faut faire passer l'émotion avant tout !

    PYG_Nelly Le Quilliec


    Comme tu es auteur/compositeur, aimerais-tu écrire pour la télévision, la pub ou le cinéma ?
    Bien sûr, c'est un travail passionnant et on peut explorer d'autres horizons musicaux. J'ai d'ailleurs un titre qui a servi pour une pub et un autre qui devrait se retrouver sur un documentaire prochainement.

    Pour terminer, je te laisse quelques lignes pour nous annoncer vos prochaines grosses dates ou rendez-vous et ensuite, libre à toi de te déchaîner si tu veux ! Encore merci d’avoir répondu à mon invitation et entre nous, tu m’as dépucelé car tu es ma première interview ! Ca a été j’espère ?
    Les prochaines dates de PYG sont pour cet été, le 12 août à Arzon et le 13 août à Quiberon (56) et on est en train de monter une date parisienne pour l'automne. Sinon on a pas mal de projets communs avec Morgan, Nelly, John, Ju, Bernard et Jean Noël donc venez visiter le site officiel de PYG, on y regroupe nos concerts avec nos formations tout au long de l'année. Merci Manu pour cette entrevue et la mise en lumière de notre travail !! Stay Rock !!


    Propos recueillis par Manu

    www.pyg-official.com

     


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    LOPSIDED_Logo

    Entretien Lopsided réalisé par mail le 10 juin 2013



    Après un premier EP prometteur mais qui a été suivi de quelques années d'absence, LOPSIDED a réinvesti nos tympans avec la sortie d'Holda's Grace le mois dernier, sur le label franco français Klonosphère qui a toujours fait la part belle à d'étonnantes découvertes. On les a vus en live, on a écouté l'album  : on était fin prêts à poser quelques questions. Merci donc à LOSPIDED de lever le voile sur la genèse du groupe et de leur nouvel album.

    Bonjour messieurs ! Avant de « vraiment » commencer, pouvez-vous revenir un peu sur le parcours de LOPSIDED (pourquoi ce nom d'ailleurs ?), de la naissance du groupe au premier EP, puis le premier album ?
    LOPSIDED c'est une formation rock classique à 2 guitares/basse/battterie/chant et qui tourne depuis un certain temps déjà. Les 2 guitaristes sont à l'origine du groupe et forment avec Nico le chanteur le "noyau dur" du groupe depuis 2005 maintenant. On a connu pas mal de changement de line-up qui nous ont parfois retardé mais on intègre désormais Marvin et Yohann, respectivement batteur et bassiste, qui ont su apporter leur enthousiasme et leurs influences au projet. Le groupe a une soixantaine de dates à son actif, dont des premières parties de KLONE, HACRIDE ou HEADCHARGER, et a sorti son premier album Holda's Grace le 17 mai, lequel fait suite au maxi In Your Steps paru en 2009.

    Quelles sont vos influences ? (nombreuses, j'imagine)
    Nombreuses effectivement, déjà de part la diversité des goûts de chacun des membres du groupe puisqu'on pourrait citer presque tout ce qu'on trouverait entre JAMIROQUAI et MESHUGGAH. Dans le cadre de LOPSIDED on se recentre quand même sur quelques unes de ces influences : GLASSJAW ou AT THE DRIVE-IN pour l'énergie qu'ils dégagent ; TOOL ou KARNIVOOL pour leurs ambiances particulières et leurs subtilités rythmiques ; PEARL JAM ou FAITH NO MORE pour leurs mélodies et leur éclectisme… Voilà, c'est à la fois assez large et réducteur tant les influences sont diverses et variées.

    Sur l'album, vous passez régulièrement d'un « son » à un autre, du metal au rock, de riffs lourds à une ambiance plus « atmosphérique ». Comment décririez-vous votre style ?
    On s'est mis d'accord pour qualifier le style sous l'étiquette de Post-rock progressif. C'est vrai qu'on aime à varier les ambiances et apporter un peu de chacune des influences dont on parlait précédemment, tout en veillant à ce que l'ensemble reste cohérent et accessible. On est vraiment pas dans la démonstration et l'enchainement de plans tape-à-l'oeil qu'on retrouve parfois dans la scène prog, mais plutôt branchés par les ambiances développées par certains groupes de ce style, PORCUPINE TREE ou KARNIVOOL par exemple.

    LOPSIDED_Band NB


    Quatre ans se sont écoulés entre la sortie du premier EP (In your Steps) et Holda's Grace. C'est la composition qui a pris du temps ? D'ailleurs, qui s'occupe de composer, et quels sont les thèmes qui vous inspirent ?
    La composition s'est faite progressivement mais ce sont surtout les changements de line-up et la volonté de bien faire les choses qui ont fait que ça ait mis ce temps. Les compos ont été écrites à l'origine par les guitaristes puis retravaillées tous ensemble ensuite. Pour les thèmes c'est très autobiographique et basé sur des expériences personnelles de Nico le chanteur qui écrit tous les textes. On bosse réellement sur l'album depuis l'arrivée de Yohann, soit 2 ans, car avant cela on s'était concentré sur les concerts pour le maxi In Your Steps. Pour cet album, on tenait vraiment à faire les choses au mieux, bien prendre le temps de peaufiner chaque phase de la réalisation de l'album (enregistrement, mixage, mastering…) et également préparer au mieux la sortie du disque en travaillant sur tous les aspects extra-musicaux (démarchages, artwork, réalisation du teaser…). On a pu bénéficier pour toutes ces étapes de l'aide de partenaires et potes envers qui on est très reconnaissant, notamment Romtomcat qui est responsable du son de l'album dont on est super satisfait (https://www.facebook.com/pages/Romtomcat-EngineerMixerProducer/232475213562000 ).

    Les chroniques parues à propos d'Holda's Grace sont toutes d'accord pour dire que c'est un premier album qui envoie du lourd. Vous vous attendiez à un si bon accueil ? Pas trop de pression pour la suite ?
    On est très content du résultat final, l'album correspond vraiment à l'idée que l'on avait en tête au départ. Après on ne peut jamais être vraiment sûr de comment il sera perçu donc c'est une bonne surprise de lire ces chroniques. J'en profite d'ailleurs pour te remercier, toi et Heavy Sound en plus de tous les autres, pour avoir pris le temps de se pencher sur l'album. Pas de pression non, au contraire ça nous motive à continuer et à faire avancer le groupe, en le faisant découvrir à de nouveaux adeptes.

    Puisqu'on en est à parler du futur de LOPSIDED … Des projets ? Un nouvel album déjà sur le feu ou vous attendez d'avoir défendu comme il se doit Holda's Grace en live ?
    On commence seulement à bosser sur des nouveaux morceaux pour un prochain album. Mais la priorité actuelle est vraiment de jouer, faire des dates pour présenter sur scène les morceaux de ce premier album. On a un projet de clip également pour continuer à développer l'aspect visuel de notre musique. Rien de défini pour l'instant mais on espère concrétiser ça assez rapidement.

    Après la release party au Biplan (très bon concert d'ailleurs messieurs), quelles sont les dates de prévues ? Une tournée ? Des festivals ?
    Merci pour le compliment, on a vraiment apprécié ce concert également qui était aussi un test du nouveau set qui intègre la majorité des titres de l'album. Comme je le disais précédemment, tourner est vraiment notre priorité actuelle. On a pris le temps de bien préparer la sortie de l'album et on espère maintenant jouer régulièrement à partir de la rentrée de septembre. Les retours positifs sur Holda's Grace nous encouragent et on est confiant sur le fait qu'ils vont permettre à des programmateurs de s'intéresser à nous et nous faire jouer. Nos partenaires management et booking Dream On Production et Nao Noise travaillent actuellement à démarcher des dates un peu partout, et on devrait pouvoir en annoncer très prochainement. Pour l'instant on peut déjà confirmer qu'on sera à Roubaix au Bar Live le 28 septembre.

    LOPSIDED_Band 2013


    Comment s'est déroulée la collaboration avec Klonosphère ?
    On connait Guillaume depuis un petit moment car on avait eu l'occasion de jouer avec KLONE sur Lille. Il a toujours bien accroché à ce qu'on faisait et quand on lui a envoyé les démos de l'album il nous a confirmé que ça le branchait de travailler avec nous, de nous aider à faire la promotion de l'album et du groupe. Ca s'est donc fait assez naturellement et on est vraiment très fier d'être associé à Klonosphere qui a sorti beaucoup de très bons groupes ces derniers temps (LIZZARD, LAST BARONS, STEP IN FLUID…) et se bouge vraiment pour faire exister la scène française.

    L'artwork, le titre … Est-ce qu'il y a un fil rouge dans tout ça ? Ou c'est comme une robe blanche pour un mouton noir (« A white dress ... » / « ...for a black sheep », les deux premiers titres de l'album), ça n'a ni queue ni tête ?
    Tout est lié et découle directement des textes de Nico. Ses paroles sont très autobiographiques et s'inspirent des 10 dernières années de sa vie, des bons moments comme des moins bons. Le thème global tourne autour de la naissance et de la renaissance: la naissance d'un enfant, la renaissance comme une reconstruction d'une personne après une période de doutes, d'errance ou de mauvais choix. Pour illustrer tout cela on a fait appel à un pote, Maxime Foulon (www.maximefoulon.com ) qui s'est imprégné du concept de l'album pour finalement nous en proposer une déclinaison visuelle qui nous a tout de suite emballé. On y retrouve donc la symbolique de la naissance via la déesse germanique Holda, chargée de protéger et guider les nouveaux nés.

    Pour finir, avez-vous quelque chose à ajouter ? Un bon souvenir live / une anecdote / une blague Carambar ? (Mille merci à vous en tous cas)
    Des souvenirs live on pourrait en citer pas mal, à commencer par la release-party de l'album au Biplan pour le plus récent. On tient en tout cas à vous remercier pour cette interview et la chronique sur le site, ça fait bien plaisir de partager avec vous notre actualité. Bonne continuation et à très bientôt.

    Propos recueillis par Nastassja

     


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    ARKHAM WITCH_logo

    Entretien avec Simon IFF (chant, basse) réalisé par mail le 15 mai 2013

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    Si Legions Of The Deep est le deuxième album d’ARKHAM WITCH, c’est pour beaucoup la première fois que l’on entend parler de ce groupe aux sonorités Doom qui dévoile là une personnalité intriguante. Nous n’avons pas pu nous empêcher de contacter les Anglais pour nous permettre de faire connaissance. Entretien avec le bassiste chanteur revenu des profondeurs pour nous.

    Vous avez sorti votre premier album l’an passé, On Crom’s Mountain mais c’est la première interview pour le webzine, peux-tu donc présenter le groupe ?
    Simon IFF : Nous sommes ARKHAM WITCH, un groupe de Heavy Metal du West Yorkshire en Angleterre ! Nous avons déjà publié deux albums, On Crom’s Mointain et Legions Of The Deep ainsi qu’une démo en 2009. Le groupe est formé par des personnes à l’exentricité reconnue  : ‘Kinky’ John Demaine (guitare), Aldo ‘Dodo’ Doom (guitare), Emily Ningauble (batterie) et moi-même Simon Iff (basse et chant)

    Deux membres étaient dans THE LAMP OF THOTH. Est-ce qu’ARKHAM WITCH est une prolongation de ce groupe qui n’existe plus ? Avez-vous une autre approche de votre musique dans ARKHAM WITCH ?
    C’est une question intéressante – si un groupe splitte est-ce qu’il n’existe plus ? Peut-on dire que quelque chose qui ne se manifeste que dans un concept existe ? La différence d’approche est que beaucoup de nos influences NWOBHM et Thrash présentent dans THE LAMP OF THOTH ont pris de l’importance.

    ARKHAM WITCH_photo


    Votre premier album est sorti en 2011 et votre deuxième, Legions Of The Deep, l’est récemment, comment expliquez-vous ce planning intensif ?
    Absolument pas plannifié ! Sans réelle raison, cela s’est passé comme ça ! Lorsque nous avons signé chez METAL ON METAL ils nous ont dit qu’ils avaient besoin d’un album pronto, alors nous en avons écrit un !

    Peux-tu nous dire quelles sont les principales differences entre les deux albums ? Y a-t-il eu des évolutions ?
    Pas de réelle évolution, probablement une dévolution à bien des égards. Nous avons essayé d’aller au cœur des raisons qui font que l’on aime le Heavy Metal et présentons notre amour pour la forme dans l’entité musicale que nous appelons ARKHAM WITCH !

    Avez-vous écrit Legions Of The Deep à la même époque qu’On Crom’s Mountain ? Quelle est la manière dont ARKHAM WITCH écrit ses chansons ? Est-ce un travail collectif ?
    Une chanson d’ARKHAM WITCH nait d’une idée de l’un de nous qui est exposée aux autres, un aime la chanson et un (ou deux comme cela peut arriver) n’aime pas cette chanson. Suit ensuite un argumentaire où nous disons tout ce que nous devons dire sur la dite chanson et on fini par dire qu’il faut l’apprendre pour la semaine prochaine. La semaine suivante, la chanson est oubliée et nous passons à l’argumentation d’une autre, finalement nous nous souvenons de la chanson et nous nous demandons pourquoi nous ne l’avons pas déjà adoptée. Ensuite, la personne qui initialement aimait la chanson décide soudainement qu’elle la déteste et celle qui la détestait a fini par l’apprécier. Suit alors un deuxième argumentaire au cour duquel les parties sont inversées, les chansons les plus défendues sont celles qui fonctionnent. C’est juste une rumeur qui dit que Dodo (ndlr. guitares) et moi-même écrivons délibérément la grosse part des chansons au clavier juste pour faire chier John (ndlr. guitares) !

    Votre Doom est vraiment influencé pour la vieille école et le premier titre en est un bon exemple mais il y a un feeling Heavy Metal 80’s. Il semblerait que vous n’ayiez pas grandi qu’avec JUDAS PRIEST et BLACK SABBATH mais avec MANILLA ROAD également, est-ce bien cela ?
    Oui tout à fait, tu as raison !

    ARKHAM WITCH_1


    Votre album est très varié avec des tempi Doom, un feeling Heavy Metal mais aussi une sorte d’approche Thrash sur "On A Horse Called Vengeance", quel est votre secret pour garder une sorte d’unité sur l’album ?
    Avec la force du poignet de Dodo, mon gémissement nasal et les lignes de basse de John, ça ne pourra jamais sonner autrement que comme du ARKHAM WITCH !

    David Lund est une chanson spéciale sur cet album avec ce feeling particulier, parles-tu du peintre expressionniste de l’école de New York du même nom ? Quel est le sens de cette chanson ?
    David Lund n’est pas un expressionniste mais est en fait un magicien Victorien de Keighley. Vous pouvez en apprendre plus sur lui dans ce très bon article : http://imbolcfire.blogspot.co.uk/2010/06/victorian-occult-revival-in-west.html . Comme nous sommes tous de Keighley nous sommes pris d’intérêt et avons essentiellement repris les faits qui apparaissent dans la publication Lucifer de Madame BLAVATSKY et de les mettre en musique.  Alors que THE LAMP OF THOTH mettait l’accent sur les accusations d’actes du mal dans cette histoire, ARKHAM WITCH présente l’autre côté, dans lequel les magiciens du sud corrompus ont essayé d’intimider leurs homologues du Nord figés dans le silence !

    "Infernal Machine" est une chanson particulière avec sa rythmique inhabituelle, peux-tu nous dire comment est né ce titre ?
    Celle-ci est un vieux Thrash, moi-même, Emily et Dodo avions l’habitude d’en jouer dans un vieux groupe. Dodo est un gros fan de Thrash et c’est, je pense, sa meilleure composition, un peu OVERKILL, un peu AC/DC et beaucoup de fun à jouer ! Quand il s’agit de styles Heavy Metal, je pense qu’ARKHAM WITCH est plus une sorte de batard qu’un pédigrée !

    De quoi parlez-vous sur "We’re From Keighley", votre passé, votre present, votre vie ?
    Cette chanson rend hommage à notre ville, Keighley, seulement à propos du fait de venir d’une petite ville du nord. Comment nos ancêtres l’ont construite et y ont vécu et comment toute cette partie de l’Angleterre a doucement été oubliée à travers les années et comment se rappeler d’où vous venez et vous donner la force d’affronter des épreuves à venir.

    On peut entendre un sentiment d’urgence sur certains titres avec un feeling Punk qui avec le Doom Metal d’ARKHAM WITCH est très énergique et a cet incroyable groove, est-ce un aspect important pour le groupe ?
    Oui, même si je n’ai jamais réellement écouté de Punk, ma façon d’écrire s’en inspire beaucoup. Je me demande si c’est un héritage Punk laissé par des groupes comme SAINT VITUS et IRON MAIDEN ?

    Leo STIVALA (FORSAKEN) apparait sur cet album, quel est son rôle? Comment cette collaboration est-elle née ?
    Dodo a dit que Leo STIVALA a toujours été un de ses bons amis. Je viens de Malte et j’avais l’habitude de trainer avec FORSAKEN lorsqu’ils ont commencé. En fait, j’ai fait mon premier gig à l’âge de 18 ans dans un groupe appelé MANSLAUGHTER avec FORSAKEN à l’affiche qui faisait leur début également. Il y avait 600 Metalleux Maltais ce jour là pour nous voir et je n’ai encore jamais joué devant autant de monde depuis ! Dès le début de Legions Of The Deep nous nous étions dit qu’il serait cool si nous avions Leo en invité sur le disque. Nous lui avons demandé lorsque nous avons joué au Malta Doom Metal 2011 et il a voulu en être ! Simon, Emily et moi sommes allés à Malte quelques jours en juin dernier c’est ainsi que dans le home studio de Chris (guitariste de NOMAD SON), Leo a fait des voix pour Legions Of The Deep. Jowita et Simone de METAL ON METAL RECORDS étaient là aussi et on a tous passé du bon temps. Le Malta Doom Metal 2011 restera toujours un énorme show pour nous. Les fans étaient tous proches de la scène, c’était énorme et nous n’attendrons pas d’être invités pour y retourner. Tous les fans de Doom qui ont pensé aller au Malta Doom Metal Festival mais qui ne savaient pas si ça valait le coup… et bien, ça le vaut ! Prenez votre billet et venez boire de la bonne bière Maltaise, vous prélasser au soleil et écouter des bons groupes \m/

    Arkham Witch_Band5


    Avez-vous des concerts de plannifiés ? Cherchez-vous à tourner ou juste à faire des concerts occasionnels ?
    Nous sommes justement à la pèche aux concerts cette année, à l’étranger on espère. On a sorti nos cannes, on verra bien ce que ça donne !

    Quelle est la signification de Legions Of The Deep, est-ce une approche comme AHAB peut l’avoir ou y a-t-il un autre sens pour vous ? Faites-vous partie des légions des profondeurs ?
    Légions de l’Angleterre profonde, ah ah ah... Il s’agit de l’armée inconsciente clandestine en attente de se lever, de frapper, de tuer et de ne jamais céder. Il y a des énergies puissantes en nous qui, si elles ne sont pas libérées, nous détruirons ! Le Heavy Metal semble être la parfaite façon de sublimer ces énergies à des constructions plus utiles !

    Si tu veux ajouter quelque chose, c’est ton instant.
    Que vos oreilles mangent du Metal et votre cerveau digère du l’acier brut, pour alimenter les pensées qui nous maintiennent sur les chemins de bons hommes. Laissez les collines faire résonnance des refrains du battement de nos cœurs et les marées du tonnerre du chaos et les vagues tumultueuses s’opposer vainement à nos poings de fer. Pour nous qui ne sommes pas comme les autres hommes – que dis-je !, dans nos esprits, nous nous efforçons de soulever des travaux titanesques sur de lointains rivages, d’ériger en monument la bande son de nos convictions et de nos croyances, de faire d’acier et de corde un sombre calice de l’éternité. Et une fois que nous en aurons fini, de se dresser tel un colosse face aux vaines flèches que l’outrageuse fortune mettrait sur notre chemin !

    Propos recueillis par Aymerick Painless


    www.facebook.com/ArkhamWitch
    www.metal-on-metal.com/bands/arkham-witch

     


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    Entretien avec Stephane & Pascal réalisé par mail le 06 mai 2013.
     


    C’est en 2012 que l’on entend parler de CROWN pour la première fois à l’occasion de The One, un EP qui nous avait bien séduit. Depuis, le duo a beaucoup travaillé et semble disposer à en récolter les fruits mais ne semble surtout pas enclin à en rester là. Avec une personnalité musicale comme on en trouve rarement sur un premier album, un label solide en support et une exposition Européenne, en attendant plus, voilà deux Français qui devraient rapidement représenter la scène Française et ils le méritent. Entretien avec les 2 parties du cerveau de CROWN qui ont les pieds bien vissés sur le sol.

    Que s’est-il passé pour le groupe depuis la sortie de The One, l’EP avec lequel on vous a découvert. Cela semble avoir été une année chargée ?
    Stephane : Ll'année a été bien fructueuse et ce fut un travail quotidien, on a sorti l'EP sur notre propre label Superstrong et on en a assuré la promo aussi, ce qui n'est pas une mince afffaire et notre boulot a payé car on a réussi à faire parler de nous en dehors de nos frontières tout en ayant d'excellentes retombées de The One ce qui fût très encourageant pour la suite mais aussi nous a mis une certaine pression. Après tout s'est très vite accéléré en fin d'année 2013.
    Pascal : L'EP a été très bien accueilli par la presse spécialisée qui a très vite fantasmé sur l'album, autant dire que nous avions la pression. Nous avons fait quelques dates intéressantes, comme le festival Impetus, une tournée allemande avec nos amis de Zatokrev. Nous avons été endorsé par Schecter et les pédales de Jérôme Marchis et ARTS in BLOODSHED, puis l'annonce du Roadburn, la signature avec CANDLELIGHT et HIBOOKING. Effectivement une année très chargée et très motivante !

    The One montrait le visage le plus lourd de CROWN alors que le split avec STVALLEY s’attardait sur l’aspect le plus expérimental. Avez-vous composé ces titres chronologiquement ou tout était déjà écrit au moment de la sortie du EP ?
    Pascal : Les 2 titres du split ont été composés en même temps que ceux de The One. Nous avons préféré les garder pour un format un peu plus particulier comme le Split.

    Sur ce premier album, Psychurgy, on remarque que le chant n’est pas un élément prédominant même si ces parties sont très soignées. L’abordez-vous comme un élément au même titre que les instruments avec un travail sur les sons plus que sur les mots où y a-t-il un message, une signification qui vous tienne à réellement à cœur dans vos textes ?
    Stéphane : Le chant est pour moi un véritable instrument et permet de compléter le spectre sonore, il est volontairement mis un peu en retrait dans le mixage de l'album afin qu'il puisse se fondre dans les guitares. Il y a une sorte de concept dans Psychurgy qui tourne essentiellement autour de l'occulte, la nature et ses éléments, une forte misanthropie, beaucoup de nihilisme. Je suis attiré par les forces obscures depuis bien longtemps et ces forces m'inspirent et me guident.

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    Vous avez signé avec Candlelight Records pour ce premier album, comment un duo Strasbourgeois se retrouve dans les petits papiers de la tête pensante d’IHSAHN et d’EMPEROR ? Avez-vous hésité, avez-vous eu des craintes sur votre capacité à affronter cette exposition dès le premier album ?
    Stéphane : Nous ne sommes pas strasbourgeois héhé mais colmariens. Nous n'avons pas eu de crainte particulière, tout s'est très bien passé, c'est clair qu'il y a plus d'exposition vu la renommée du label mais on est loin des grosses machines telles Nuclear Blast ou Roadrunner, le label est à dimension humaine et c'est aussi ça qui nous plait plutôt que d'être noyés dans une masse de groupes.
    Pascal : Nous avons fait quelques envois ciblés avec 3 titres pré-produits du futur album, et Candlelight a très vite réagi entre Noel et Nouvel An, depuis nous sommes à nouveau obligé de croire au Père Noel !!

    Vous travaillez sous forme de duo, deux guitaristes, je suppose que les titres naissent d’abord à la guitare ? On sait que le travail en duo est plus rapide qu’à quatre ou à cinq, comment se passe la composition et l’interaction de chacun dans l’écriture des titres ?
    Stéphane : Le travail en duo est bien plus rapide effectivement. Tout part d'une rythmique de batterie que je fais tourner en boucle en jouant des riffs jusqu'à ce que je trouve le bon. Puis après vient la partie programmation, batterie, samples etc etc. Généralement les morceaux sont quasi finalisés quand je les soumets à Pascal, nous revoyons éventuellement les structures ou certains arrangements.

    Vous travaillez également avec des éléments électroniques dont la batterie et pourtant des sons comme sur "Serpents And Fire" paraissent plus organiques, envisagez-vous de faire appel à un batteur de session à l’avenir pour certaines parties ou ce fonctionnement vous convient-il totalement ?
    Stéphane : Disons que je ne souhaitais pas avoir un son de batterie typiquement industriel mais un mix entre indus et organique. Pour le moment pas de batteur de prévu, un jour peut être héhé.
    Pascal : Nous avons souvent abordé le sujet entre nous, et pour le moment, nous avons décidé de rester sur une formule machine. C'est assez drôle, car souvent en descendant de scène des batteurs viennent nous voir pour proposer leurs services.

    Quelques dates sont annoncées pour CROWN dont certaines avec GODFLESH, une des influences du duo, comment appréhendez-vous la scène avec votre musique à la personnalité très forte et qui va peut être demandé un temps d’adaptation à ceux qui ne vous connaissent pas ?
    Stéphane : On nous compare souvent à Godflesh, c'est une influence parmi tant d'autres mais notre musique, excepté d'être deux sur scène, n'a pas grand chose à voir, on pourra trouver certaines similitudes dans la façon d'aborder les rythmiques car souvent froides et martiales mais pour le reste je dirais que les influences vont bien au delà. Il y a énormément de contraste dans nos morceaux et c'est sans doute aussi cette facette de CROWN qui plaît aux gens, il y a des parties très heavy et très mélodiques qui s'entrechoquent.
    Pascal : Etrangement, et malgré le caractère de notre musique, il y a un aspect assez abordable dans notre musique et bon nombre de personnes adhèrent alors qu'elles n'écoutent pas forcément ce genre de chose habituellement. Généralement les gens qui se trouvent face à nous en concert sont venus chercher ce genre de musique, mais ce qui est assez troublant, c'est qu'il n'est pas rare de voir des gens aux premiers rangs, dansant les yeux fermés. Une sorte de transe qui doit être lié aux aspects répétitifs et lents de notre musique.

    A quoi ressemble un show de CROWN (même si le meilleur moyen de savoir et de venir vous voir) ? Avez-vous pensé l’album avec l’intention d’en reproduire les traits les plus fidèles sur scène ? Utilisez-vous d’autres aspects complémentaires comme les projections par exemple ?
    Pascal : La reproduction sur scène est assez fidèle, il y a quelques adaptations nécessaires mais il n'y a rien de révolutionnaire. Depuis le Roadburn nous avons effectivement des projections. Nous avons travaillé avec un ami de longue date Linus et son "7ème Oeil".

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    Prévoyez-vous d’autres dates rapidement ou allez-vous mettre en route d’autres projets dans l’intervalle ?
    Stéphane : J'ai un projet solo nommé STValley que je vais continuer d'élaborer après notre mini tour avec Godflesh, en espérant sortir un album fin d'année voir début 2014, il y a un autre projet de black métal en route que l'on va monter moi et Freddy de Zatokrev, rien de concret pour le moment il nous faut trouver le temps.
    Pascal : Il y a effectivement encore quelques échéances importantes cette année, comme la sortie sur le continent Américain, une édition vinyl, quelques concerts et une tournée européenne qui se prépare pour la fin de l'année.

    En essayant de définir votre style pour les besoins de la chronique j’en suis venu à la conclusion qu’il y avait un aspect Doom, Sludge, Extrême mais aussi Post-Metal, notamment dans les structures, mais afin de ne pas vous cantonner dans un carcan, comment décrirais-tu votre musique ? Est-ce la bande son d’un voyage dans les profondeurs abyssales, dans l’esprit torturé d’un être humain, quelle image as-tu en tête lorsque tu écris ou écoute votre musique ?
    Stéphane : Il y a tellement d'influences, Pascal et moi écoutons beaucoup de musique et pas seulement du Metal, difficile de décrire sa propre musique, je préfère que l'auditeur se fasse sa propre impression. L'univers de CROWN est très sombre et apocalyptique, les textes ne sont en rien lumineux mais abyssaux, dans ce que l'homme peut avoir de plus noir et décadent, l'humain est un destructeur et un autodestructeur et les tableaux qui me viennent en tête quand je compose ou écrit les paroles sont fait de ténèbres et de feu.
    Pascal : il n'y a effectivement pas de doute possible sur une affiliation vers le doom/sludge pour les parties lourdes, et le post-métal représenté dans les parties plus mélodiques. C'est des musiques qui nous touchent depuis longtemps. Bien sur il y a cette touche industrielle et électro également, notamment du fait de l'utilisation des machines.

    Votre artwork est lumineux et assez épuré, quel est le lien avec la musique ou les paroles ?
    Pascal : Nous aimons bien les contrastes et le livret de Psychurgy joue là dessus. Une sorte de choc entre le clair et l'obscur, concept que l'on retrouve dans nos titres. L'aspect épuré de la cover est également un rappel de la musique avec une écriture qui repose sur des riffs simples et des structures assez basiques.

    Est-ce que le groupe s’appelle CROWN ou C.R.O.W.N, quelle en est la signification ?
    Stéphane : héhé, excellente question ! CROWN, pourquoi ? Je ne sais pas vraiment mais ça nous plaisait beaucoup et ce n’est pas compliqué à prononcer même en étant très saoul.

    Propos recueillis par Aymerick Painless

     


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    Entretien avec Johnar Håland (guitare, backing vocals) réalisé par mail le 17 Avril 2013


    Après la claque Aenigma, c'est avec grand enthousiasme que j'ai saisi l'occasion de questionner IN VAIN, surtout que personne ne tarit d'éloges à propos de ce nouvel album, et les compliments sont mérités : un album puissant, avec des sonorités variées, que l'on redécouvre à chaque écoute. Johnar Håland a pris le temps de répondre à mes questions à peine revenu de la tournée européenne d'IN VAIN (un grand merci !) en compagnie de leurs amis de SOLEFLAD et de VREID.

    Bonjour Johnar, je suis ravie de pouvoir te poser quelques questions. D'abord, peux tu nous expliquer le choix du titre « Aenigma » ? Devons-nous le comprendre dans le sens d'une énigme ou de celui de l'allégorie ? (Ndr : « Aenigma » peut avoir les deux sens)
    Johnar Håland : Le titre de l'album, Aenigma, est un reflet du paysage musical d'IN VAIN, à la fois la musique et les paroles. Ces deux aspects peuvent laisser l'auditeur s'interroger et imaginer. D'un côté, notre musique peut être variée et difficile à intégrer, d'autant que nos paroles ont souvent une origine philosophique. L'existence humaine et le monde dans lequel nous vivons nous donne matière à réfléchir chaque jour. D'une manière générale, Aenigma est l'orthographe latine du mot « énigme ». Nous cherchions un titre court pour l'album et avons pensé qu'Aenigma sonnait bien.

    IN VAIN_Band 2013_5


    IN VAIN a un son très particulier. J'ai été frappée par les nombreuses influences présentes sur cet album. Comment définirais tu votre style, extrême et mélodique à la fois ?
    Depuis le début nous avons qualifié notre musique de « Metal extrême progressif ». Ce n'est pas une description complète, mais c'est la plus proche de ce qu'elle est en peu de mots. Nous parlons de Metal « extrême » parce que nous mélangeons des éléments Death et Black Métal. Le terme « progressif » est là aussi parce que nous ajoutons également d'autres élements à notre musique.

    Quel est le processus de création au sein du groupe ? Combien de temps avez-vous passé à composer Aenigma ? Johnar, tu es le seul parolier du groupe, mais qu'en est-il des parties instrumentales ?
    Jusqu'ici j'ai écrit toute la musique, ce qui veut dire que j'ai aussi écrit les parties instrumentales. Écrire des chansons peut s'avérer très difficile au début, mais ça se simplifie en règle générale quand j'arrive dans ce que je nomme le « mode de composition ». Quand  mon esprit entre dans cet état je pense à la musique 24h par jour, 7 jours sur 7 et je peux composer sur le chemin du travail, ou même pendant le travail, etc... Il est difficile d'estimer combien de temps m'a pris la composition d'Aenigma, mais il y a assurément beaucoup de travail acharné dans cet album. C'est certain.

    IN VAIN_Johnar HÃ¥land


    Quelles sont vos sources d'inspiration ? Quels sont les sujets que vous abordez de préférence dans vos chansons ?
    J'écoute tous styles de musique et je pense que c'est un grand avantage quand on compose des chansons. C'est difficile de dire quelle est ma plus grande source d'inspiration, mais quelques-uns de mes groupes favoris sont EXTOL, EMPEROR, OPETH, et IN THE WOODS... J'ai aussi passé pas mal de temps à essayer de m'imprégner et « apprendre » d'autres styles de musique comme le jazz, le blues, la musique classique, progressive, etc...

    Dans la chanson "Rise Against", il y a une partie récitée, avec en trame de fond une ligne mélodique que je qualifierai de « mystique ». Peux tu nous dire quelque chose à ce sujet, pour les personnes qui ne comprennent pas les paroles ?
    C'est Cornelius de SOLEFALD qui récite un poème en ancien norvégien. Pour être tout à fait franc, je ne sais même pas moi même de quoi il est question. Ses poèmes doivent être interprétés et sont difficiles à saisir juste en les lisant sur le papier.

    Vous avez des invités sur Aenigma, peux tu nous donner quelques détails à propos de cette collaboration avec Lazare et Cornelius de SOLEFALD ?
    Ce sont des amis, et Sindre (Nedland) est, en fait, le frère de Lazare. En plus, IN VAIN joue en live avec SOLEFALD. Donc il semblait naturel d'inclure leurs talents sur Aenigma.

    Aenigma a été enregistré au Fascination Street Studios. Quelle est la « Jen Bogren's touch » dans le son d'In VAIN ?
    Ce n'est pas tout à fait correct, l'album a été mixé dans ce studio mais n'y a pas été enregistré. Les guitares ont été enregistrées dans nos propres home studios, et Kjetil et moi avons chacun enregistré quatre morceaux. La batterie et les autres instruments ont été enregistré au Strand studio, à Oslo. Bogren a reçu nos fichiers par internet, et nous n'avons communiqué que par téléphone et par e-mail. Je pense que la production de cet album est la meilleure que nous ayons jamais eue. Nous voulions que le son soit à la fois clair, cristallin, mais aussi lourd, et Bogren a compris ce que nous voulions obtenir.

    IN VAIN_Band 2013_1


    Vous êtiez en tournée européenne avec SOLEFALD et VREID du 4 au 17 avril. Jouez-vous déjà en live des morceaux issus d'Aenigma ? Quel a été l'accueil du public ?
    Yep. Pour l'instant nous avons joué "Against The Grain", "Hymn til Havet" et "Image Of Time". L'accueil a été excellent. Avec le temps, nous jouerons plus de morceaux de cet album en live. Nous avions trois musiciens de studio sur cette tournée, donc nous étions capables de jouer seulement trois morceaux du nouvel album.

    Toutes les chroniques que j'ai lues étaient unanimes : évidemment, Aenigma est considéré comme votre meilleur album. Quelle est la prochaine étape ? Avez-vous déjà des projets en court ?
    Les chroniques sont bonnes, en effet, et de nouvelles chroniques fantastiques continuent de paraître tous les jours. J'ai beaucoup d'éléments sur mon ordinateur, et il y en a certainement quelques-un qui pourront être utilisés pour notre prochain album. J'espère commencer à écrire le nouvel album à l'automne.

    Je suis désolée si mon anglais n'est pas parfait, mais quoi qu'il en soit, j'ai passé un super moment à préparer cette interview. Voulez-vous ajouter quelque chose ? Un dernier mot pour Heavy Sound ? Une blague à raconter ? (et merci !)
    C'est très agréable ! À tous les lecteurs : restez positifs , soutenez votre scène locale et les groupes que vous aimez.

    (Merci Johnar, tout le plaisir fût pour moi)

    Propos recueillis par Nastassja

     


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