• GORGON - Elegy

    GORGON - Elegy
    Dusktone
    Style : Symphonic Black/Death Metal
    Origine : France
    Sortie : 2019
    Site Web : www.gorgon.fr

    GORGON - Elegy



    01. Origins / 02. Under A Bleeding Moon / 03. Nemesis / 04. The Plagues / 05. ...Into The Abyss / 06. Ishassara / 07. Of Divinity And Flesh / 08. Elegy

    Personne ne se doutait du tremblement de terre qui allait se produire à la sortie de la première œuvre des parisiens de GORGON. Effectivement, Titanomachy sorti en mai 2016, fit mettre les deux genoux à terre à votre serviteur, scié par tant de classe artistique, ébahi par cette maturité bien présente dégagée par de si jeunes loups français, aussi affamés soient-ils, mais surtout du potentiel inouï qui semblait n'en être encore qu’à ses balbutiements. Un Death symphonique puissant, rythmé comme une énorme fresque cinématographique. Titanomachy était conceptuel contant la bataille épique des Titans, menés par Cronos contre Zeus et ses Olympiens, qui fut longue de dix années. Mélodique, titanesque, et doté d'une production parfaite réalisée par Jens Bogren (FLESHGOD APOCALYPSE, DIMMU BORGIR, CARACH ANGREN), trouvant le juste équilibre entre éléments métalliques et orchestrations symphoniques, le tout réhaussé d’un artwork magnifique. Ce fut pour beaucoup une révélation, du Metal français, mais aussi international, GORGON ayant le cachet, les capacités pour marcher sur les terres enflammées du phénoménal SEPTICFLESH. Alors dire que ce deuxième essai était attendu comme le messie serait un euphémisme. Presque trois longues années auront été nécessaires pour donner une suite à Titanomachy. Elegy sort en cette mi-janvier sous le très bon label italien Dusktone, inaugurant l’année 2019 en fanfare pour le Metal français. Le line-up reste inchangé, s’articulant autour des deux géniteurs de génie que sont Paul Thureau (chant, guitare, instruments folkloriques et programmation) et Aurel Hamoniaux (basse, chœurs), épaulés par les talentueux Julien Amiot (guitare) et Charles Phily (batterie).

    Huit titres grandioses, s’étirant sur un peu plus de quarante trois minutes formant un digne hommage à la femme. Le concept lyrique traite de la corrélation entre la création de l’univers et l’embryon naissant et grandissant dans le ventre maternel. Elegy cassant également les rapports de dualité Homme/Femme, vie/mort, Alpha/Omega, science et spiritualité. Chaque morceau est unique contant sa propre histoire dont les symboles forts de la femme semblent être au cœur du scénario. Cette nouvelle prouesse artistique fut enregistrée durant l’été 2018, produit et mixé par le finlandais Jussi Kulomaa (LORDI, WHISPERED), insufflant un son d’une grande densité, lié à une puissance colossale, tout en gardant chaleur, intimité et émotion. Ce qui caractérise parfaitement toutes les immenses qualités de ce deuxième album. Hautement violent mais également très sensible et hyper attachant, Elegy se veut bien différent de son prédécesseur, nous présentant un Death symphonique plus âpre, au riffing Black Metal pouvant évoquer BEHEMOTH ou DIMMU BORGIR, le tout teinté d'influences orientales, illuminant le propos du groupe d'une certaine grâce et d'une beauté infaillible. Nous parlions de chaleur, d’enveloppe sensible à la musique extrême des Parisiens, comment ne pas en être convaincu par cette fin si envoûtante, belle et calme de ce morceau dantesque qu’est "Origins". Quand GORGON déploie son armée, si grande et imposante, marchant sur "Under A Bleeding Moon", il n’oublie pas d’y inclure aussi tout un tas de subtilités sonores, faites de lumière instrumentale arabisante, avec des leads harmonieux d’une légèreté infinie, contrastant avec une batterie quasi boulimique. GORGON a également recours à de nombreuses reprises à des chœurs grandioses, donnant une forte dimension épique à son Black/Death symphonique ("Nemesis"), une force lumineuse tranchant avec la force obscure growlée par Paul Thureau. Ce dernier ayant même recours à des effets de voix non dénués d’intérêt sur le monstrueux "The Plagues", aux riffs une nouvelle fois très typés Black Metal, rapide, incisif et félin, alternant passage lent, plus lourd et surpuissant, et dont l’ambiance y est apocalyptiquement démentielle, non sans rappeler la majesté d’un Death Cult Armageddon du monumental DIMMU BORGIR. Elegy se montre moins abrupt sur "...Into The Abyss", paraissant presque « guilleret » par instants, ceci s’expliquant certainement par cette richesse dans les arrangements symphoniques, avec cette couleur arabisante et cette profusion d'instruments folkloriques et chœurs féminins. Les soli, s'ils sont peu nombreux, sont toujours d’une finesse et d’une efficacité redoutable ("Ishassara"). GORGON possède décidément tous les dons, même celui du refrain immortel à la SEPTICFLESH, atteint avec divinité sur "Of Divinity And Flesh". Une nature divine qui se retrouve également sous les traits d’une déesse féminine posée sur un artwork encore magnifiquement réussi, et prenant fin sur une longue complainte enivrante, appelant à soi le désire charnel sur l’éponyme "Elegy".

    GORGON est très grand, capable de rivaliser avec les plus grands du Black/Death symphonique, y apportant même une plus value par des éléments propres à sa créativité personnelle et à son immense talent.

    Chronique : Papa Bordg

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