• EVENING OF METAL 2012

     

    EVENING OF METAL 2012

     

    EVENING OF METAL
    Saint Dizier – 06 octobre 2012



    Voilà plusieurs années qu’Heavy Sound couvre l’EVENING OF METAL, un festival organisé en octobre, mais l’an passé Yann, l’organisateur et chef d’une meute de passionnés, nous avait prévenus qu’il cherchait à faire évoluer son rendez-vous. Alors lorsque l’affiche tombe c’est un peu la stupéfaction car nous sommes partagés entre inquiétude et enthousiasme avec ONSLAUGHT, l’exclusivité française du combo Anglais, une légende du Thrash Metal qui avait réussi un retour fracassant avec The Sounds Of Violence et surtout dans leur sillage, c’est IZEGRIM et CRIPPER qui vont fouler la scène Bragarde. Cette fois c’est certain, l’EVENING OF METAL a changé de catégorie et la réponse du public se fait immédiate car si en nombre de personnes, ce n’est pas une explosion de la fréquentation mais c’est un public de connaisseurs qui est là ce soir, les jeunes amateurs de Metalcore ont laissé la place à des vestes à patches et l’ambiance va s’en faire sentir avec une ambiance que l’on a jamais vu à Saint Dizier.
     
    Lorsque l’on arrive dans la salle, c’est DEATH DECLINE qui opère avec son dernier titre. Nous sommes en début de festival, le public est encore clairsemé et il regarde la prestation de loin, un accueil poli pour un groupe qui délivre un Metal moderne qui ne laisse pas une trace indélébile sur votre serviteur.

    Déjà, le niveau monte d’un cran avec MEHTNAKRISS, un groupe de Besançon fondé en 2005 et déjà auteur d’un EP et d’un album, A Grey Moment (2011), emmené par le chanteur d’IN ARKADIA que l’on avait pu voir l’an passé sur cette même scène. Devant une audience encore timide, Alix, prend pourtant les premiers rangs à la gorge comme à son habitude avec une présence scénique de tous les instants. Quelques samples viennent habiller un Deathcore carré et bien exécuté d’où s’échappent quelques velléités plus old-school et surtout un feeling mélodique. Le groupe réussit petit à petit à chauffer la salle et c’est alors qu’Alix annonce que c’est ce soir le dernier concert du groupe, on sent une émotion particulière s’emparée des membres du groupe qui s’échangent quelques regards et sourires complices et le côté mélodique prend des allures mélancoliques lorsque déboule "Sink To Madness". Le groupe fait défiler les titres de son unique album en alternant les titres violents et catchy avec ceux plus mélodiques et posés. Un set bien carré auquel il ne manquait que la participation du public. Dommage, le groupe aurait mérité un meilleur accueil mais la scène Metal est remplie de groupes maudits…

    MEHTNAKRISS_DSCN6432


    THE ORDER OF APOLLYON représente le Metal extrême de cette nouvelle édition et c’est avec un line-up totalement remodelé autour de B.S.T., guitariste chanteur du groupe, que le quartet se présente sur scène. On reconnait là le chanteur de LIVARKAHIL, H.K., qui tient aujourd’hui la basse et d’autres acteurs de la scène Parisienne afin que l’Ordre d’Apollyon puisse donner sa dose de Black/Death Metal à un public plutôt habitué à ce genre de groupes sur les précédentes éditions du festival. Si comme tous les groupes de cette scène que sont SVART CROWN, OTARGOS ou LIVARKAHIL, le discours est bien mis en scène, la sauce a du mal à prendre ce soir, c’est que si la musique n’a rien de désagréable, elle n’a rien non plus de bien transcendant. Le groupe interprète The Flesh, l’unique album sorti en 2010 et qui devrait bientôt avoir un petit frère, les séances d’enregistrement étant déjà bien avancées. On retiendra les percutants "Never" et "White Dust" bien placés en milieu de set qui réveilleront un public encore sur la réserve. Le groupe n’a pas totalement convaincu ce soir mais comme tous les concerts donnés en plein processus de nouvel album, on pouvait s’y attendre, il est temps que THE ORDER OF APOLLYON nous propose du nouveau matériel pour retrouver l’envie d’en découdre sur scène.

    THE ORDER OF APOLLYON_DSCN6440


    Après ces apéritifs qui servaient pourtant de tête d’affiche les années passées, il est temps de laisser place à CRIPPER, IZEGRIM et ONSLAUGHT, trois groupes en pleines tournée commune à travers l’Europe sur le point de s’achever. Comme pour bien montrer que l’EVENING OF METAL est monté d’une catégorie, c’est carrément la scène, les amplis et les lumières des trois groupes qui sont déployés sur la grande scène de la salle Aragon alors que le rideau qui servait de fond de scène s’ouvre. Le nombre de T-shirt de CRIPPER présent dans la salle était un indice mais ce qui va se passer là n’a tout simplement jamais eu lieu au EVENING, jamais le public n’aura réagi tel un seul homme comme il le fait pour CRIPPER. Il faut dire que la frontwoman harangue la foule en plus de faire preuve d’une présence scènique pleine de maitrise. La chanteuse utilise l’avancée de scène en contrebas pour venir regarder les Metalheads dans les yeux qui boivent ses paroles, la demoiselle sait user de son charme pour faire l’unanimité.

    CRIPPER_DSCN6488

    Mais attention de ne pas réduire ce groupe à une simple chanteuse car la paire de guitariste est à la fête, c’est bien tout le groupe qui veut en découdre et le résultat est probant car si on pense très largement à ARCH ENEMY lors du show de CRIPPER, il y a une urgence, une dynamique qui est propre aux Allemands. CRIPPER défend son dernier album en date, Antagonist, sorti le 22 juin dernier et délivre un Thrash/Death qui prend des allures de grosse fiesta lorsque le groupe balance un "Fuck You" sur lequel tout le public participe avec le doigt bien levé. CRIPPER est sans aucun doute le vainqueur de cette soirée.

    CRIPPER_DSCN6491


    En effet, lorsque IZEGRIM monte sur scène cela donne l’impression d’un cheveu sur la soupe, le public est encore en train de fumer, boire, bref vaquer à ses occupations. Résultat le début du show est bien timide, de même que la prestation de Marloes, la bassiste chanteuse qui semble presque mal à l’aise. Pourtant, le Death Metal des Néerlandais fait mouche avec ses parties down tempi qui n’est pas sans rappeler BOLT THROWER jusqu’à "Fuck Your Glorious Nation" où Marloes lâche sa basse pour se concentrer sur le chant, voilà le point de départ du show d’IZEGRIM qui arrive bien tard, dommage car le public est enfin entrer dans l’univers du groupe et il va déjà falloir laisser la place à ONSLAUGHT, une chose est sure, Marloes sait occuper la scène, elle l’a démontré mais la basse semble bien encombrante pour elle. Ceci dit, peut-être que dans des conditions autres qu'en festival comme ce soir, mais sur un concert d’IZEGRIM, la prestation façon rouleau compresseur et plutôt statique des Néerlandais prend une toute autre allure, une bonne prestation tout de même.

    IZEGRIM_DSCN6536


    Avec des changements de plateau très rapide qui n’ont pas du dépasser les 20 minutes, c’est très rapidement que l’on retrouve les Anglais d’ONSLAUGHT, maître de cérémonie ce soir et pour lequel le public est tout dédié. On va très vite s’en rendre compte puisque les titres du classique qu’est The Force (1986) tout comme ceux du petit dernier The Sounds Of Violence (2011), une leçon de Thrash Metal façon TESTAMENT, le public réagit au quart de tour. Ainsi "Metal Forces" ou "Flame Of The Antichrist" déclenchent des circle-pits tout comme "The Sounds Of Violence", le bassiste en demandant encore et encore à une assistance chauffée à blanc.

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    La voix de Sy KEELER fait des merveilles, même si un très large écho soutient assez largement le chanteur, sa maitrise reste impressionnante et même sa gestuelle semble bien maitrisée. ONSLAUGHT donne son premier concert en France en 23 ans et même si on sent l’audience un peu fatiguée (ou en état d’ébriété très avancée) tout le monde jette ses dernières forces dans la bataille, c’est alors qu’Andy ROSSER monte sur les enceintes pour les rappels (qui n’en sont pas réellement puisque le public ne s’est pas montré plus insistant que ça pour que les Anglais reviennent sur scène, le seul faux pas de la soirée). ONSLAUGHT n’a pas déçu ceux qui ont su patienter plus de 20 ans pour voir ce groupe qui donne une signification au mot Thrash et les lettres de noblesse à ce style.

    ONSLAUGHT_DSCN6606


    Alors que TANKARD opérait à une heure de route de là (dans la région de Nancy), on pouvait craindre pour l’affluence de ce soir, il n’en a rien été, 2012 est clairement la meilleure édition du EVENING OF METAL et le meilleur reste à venir puisqu’il est question de le faire en plein air dès l’an prochain. Il est certain qu’avec une telle organisation, un son et des conditions de jeu au poil pour les groupes, une équipe au petit soin pour chacun entrant dans cette salle, on voit mal comment un groupe réputé pourrait refuser de venir jouer au EVENING dès l’année prochaine, il ne reste qu’à éduquer ce public Bragard qui ne rappelle pas les groupes aussi cultes soient-ils qu’ONSLAUGHT mais des progrès très forts ont été fait en un an puisque la salle était bien remplie pour la tête d’affiche, ce ne fut pas toujours le cas et les gars de NIGHTMARE s’en rappellent certainement. Chapeau bas, une nouvelle fois à tous ces fous qui croient et qui ont cru à cette aventure que l’on espère voir perdurer le plus possible, rendez-vous l’an prochain !

    Texte & Photos : Aymerick Painless


  • Commentaires

    1
    Painless
    Samedi 20 Octobre 2012 à 08:46
    Et pour ceux qui souhaitent prolonger cette soirée, la même association organise un concert le 27 octobre dans la même salle avec notamment BLAZING WAR MACHINE et LIVARKAHIL, encore une bonne soirée en perspective !
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    2
    Taya
    Dimanche 21 Octobre 2012 à 12:09
    Petite erreur dans le dernier paragraphe, ce n'est  pas l'evening of metal qui est prévu en plein air, c'est un autre festival en plus et qui est prévu pour mai 2014. Voilà merci . Alicia Lezard'os.
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