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DELIRIUM FEST XI
DELIRIUM FEST XI
Chalons en Champagne - Le Contrepoint) – 06 avril 2013
HATESPHERE / THE ARRS / AGRESSOR / SUPURATION / INSANE / EMBRYONIC CELLS / FORSAKEN WORLD / UNTAMED
Et oui c’est déjà la onzième édition de ce Delirium Fest organisé à Chalons en Champagne (51) qui nous met sur la route en ce samedi d’avril, un festival organisé par des passionnés acharnés car l’affluence n’étant jamais à la hauteur de l’affiche proposée, l’association continue contre vents et marées à nous dresser chaque année une affiche alléchante. Après avoir dignement célébré le dixième anniversaire l’an passé et notamment avec SEPTIC FLESH, c’est une affiche plus modeste qui déboule dans la Marne et cela commence par 4 groupes locaux, en effet, lorsque le budget n’est pas extensible, on est un peu obligé de puiser dans les groupes désireux de jouer avant tout. Le public ne s’y trompe d’ailleurs pas et lorsque j’arrive dans la salle juste avant INSANE, ce n’est pas la grande affluence, faisant même craindre le pire aux membres de DELIRIUM TREMENS PRODUCTIONS, ça s’arrangera un peu par la suite, heureusement ! Mais faut-il mettre autant de groupes locaux à l’affiche, difficile question car sinon qui va donner sa chance aux petits groupes ne demandant que du temps de jeu. Un dilemme dont on ne trouvera pas la solution dans ces lignes passons donc au principal sujet du jour et cela commence avec INSANE pour ma part.
Ce groupe n’est toutefois pas un débutant avec plusieurs albums à son actif, le combo Lorrain affiche une belle expérience qui ne transpire cependant pas dans le jeu de scène de David FELTIN plus à l’aise avec sa voix que dans son jeu de scène un peu figé avec régulièrement les mains dans le dos en attendant une prochaine intervention de sa part. Le groupe ayant subi quelques changements de line-up depuis la sortie d’Addicted en 2008 sur le défunt label Thundering Records, c’est un quintet qui foule les planches ce soir et la musique du groupe donne dans un Death/Thrash Metal évoquant nos amis de THE HAUNTED par exemple. Aidé par les deux guitaristes dans les backing vocals, le chant se révèle assez varié, les leads de guitare sont propres et intéressants (la guitare rythmique pêche parfois un peu mais l’énergie est là et comble largement cet aspect qui ne gâche en rien la prestation d’INSANE). Mais c’est le dernier titre, baptisé "30" sur la setlist du groupe et qui semble être un tout nouveau morceau qui remporte la mise avec une partie des voix assurées par le bassiste du groupe faisant preuve d’un organe bien en place, une piste à explorer pour ce groupe car dans l’intensité c’est clairement ce morceau qui rafle la mise. C’est avec le sourire et le sentiment du devoir accompli, on leur accorde largement, que le groupe se retire dans un calme qui fait un peu froid dans le dos et ce n’est là que les prémices de l’attitude d’un public pas très gourmand.
Setlist : Intro / F.T.S. / Ground Zero / New Born / The New Plague / 29 / 30
Fort d’un troisième album (sous ce nom) largement conseillé, les Nordistes de SUPURATION auraient pu s’attendre à un accueil triomphal mais si des Metalheads sont arrivés juste avant le concert, c’est une ambiance glaciale qui règne dans la salle. Le public ne semble pas très réceptif au Metal bien mieux en place que lors du concert à Nancy, au Metalride, sous le nom de SUP l’an passé. La batterie, peut être un peu trop mise en avant, ne manque pas de blast ni de variations mais les guitares déjà glaciales manquent d’un peu de puissance ce soir. C’est vraiment dommage car la technique affichée par ce groupe est simplement bluffant, des leads simples mais envoutants animent une rythmique régulièrement saccadée et froide et des "Sinergy Awakes" issu du nouvel album passe très bien aux côtés des "The Old Mirror", "Incubation", "The Elevation" ou "Soul’s Speculum" et "1308.JP.08" enchainés. Le jeu de scène du groupe ne donne pas non plus dans la franche rigolade avec des membres plus que statiques et une abondance de fumée et du coup, les curieux ont du mal à entrer dans le set de SUPURATION. Hasard ou pas, à peine sorti de la salle, le stand et le groupe ont disparu dans les ténèbres de Chalons, une fin qui aurait du être toute autre, en effet, aucun rappel de la part d’un public juste poli, on comprend mais à peine trois applaudissements après les dernières notes, c’est assez incompréhensible, et surtout que fait l’ingé-son qui laisse ce blanc durer plusieurs secondes avant de balancer un album d’AC/DC dans les enceintes de la salle ? un départ indigne pour SUPURATION et qui va malheureusement se répéter pour les autres groupes.
Et pour la suite, c’est une Ardwen Blonde qui nous attend et quelques rencontres de têtes bien connues (la scène locale est petite mais constituée de vrais passionnés) afin de tailler le bout de gras. Je ne vous cache pas que sur ce coup, on se fait avoir comme des bleus, préoccupés à tailler la bavette nous (euh oui Morbid S. est arrivé depuis, donc c’est nous !) loupons le début du show d’AGRESSOR. Lorsque nous pénétrons enfin dans l’enceinte, le public semble s’être un peu réveillé et accueille un peu plus chaleureusement le groupe de Death aux relents de Brutal Death Metal certains même si quelques racines Thrash subsistent ("Deathreat"). Alex COLIN-TOCQUAINE, chanteur, guitariste, tête pensante du combo d’Antibes, est en forme malgré les habituelles cernes sous les yeux et l’humour un peu décalé du bonhomme brise un peu le côté brutal du groupe mais parle parfaitement à un public pas très au fait avec le répertoire d’AGRESSOR et une complicité se créé des deux côtés de la scène, une bonne humeur que l’on voit aussi au sein même du groupe. Et pourtant, les classiques s’enchainent avec des "Medieval Rites" ou "Someone To Eat" introduit par un « j’ai faim mais j’ai soif aussi ! » d’Alex en profitant pour descendre une petite lichette au passage et tous les albums à l’exception de Neverending Destiny passent à la moulinette ce soir et Deathreat datant déjà de 2006 n’est plus autant mis en avant au profit d’un Medieval Rites. La dextérité du guitariste chanteur a de quoi dérouter, le côté old-school du Death Metal anime ce grand bonhomme de la scène Française (voire même Européenne), encore un groupe qui a une renommée sur le papier mais sans grande action du côté du public. Là encore, pas de rappel, un peu d’applaudissement et un blanc avant que la musique d’ambiance ne débarque dans la sono.
Setlist : Medieval Rites / The Sorcerer / Hyaloid / The Spirit Of Evil / Antedilluvian / Overloaded / Warrior Heart / When Darkness / Deathreat / Someone To Eat / God From The Sky / Bloodshed
Véritable phénomène, THE ARRS sait s’y prendre pour mettre une salle dans sa poche, ils amènent leur entourage pour mettre l’ambiance. On assistera alors à des danses peu communes mais assez marrantes pour les néophytes dont je fais partie, prises taekwondo, divers mimes absurdes tout y passe. Ensuite, les Parisiens savent aussi se mettre en valeur pour leur entrée sur scène avec une véritable introduction, des backdrops, des caisses en bois à l’effigie d’une boisson alcoolisée à base de plantes bien connue permettant aux membres du groupe de jumper à leur guise et un chanteur dissimulé sous une capuche de Kway qu’il abandonnera bien vite. Enfin voilà, tous les clichés du Hardcore Metal rebaptisé Metalcore défilent et si le premier titre peut laisser apparaitre un soupçon d’intérêt, la suite n’est qu’une avalanche de répétition de ce premier titre, une brutalité qui évoque tout de même une frange de la scène Neo Metal d’il y a dix ans et aujourd’hui décriée, dans ce domaine, MASS HYSTERIA, PLEYMO ou WATCHA ont déjà tout fait et l’ennui nous guette. Toutefois, une grande partie du public semble avoir apprécié et c’est bien là l’essentiel, ceci confirme juste qu’avec l’âge les musiques trop standardisées et stéréotypées ne gagnent pas notre attention. Pas ma tasse de thé, mais l’éclectisme faisant la force de la lutte contre l’ignorance, on se réjouit de voir THE ARRS remporter ce succès.
Setlist : Intro / L’Ame La Plus Noire / Mon Epitaphe / Au Cœur De L’Arène / Le Triomphe De La Mort / Héros-Assassin / Ennemis / Décembre Acide / Originel / 1781 / Du Berceau A La Tombe
Tête d’affiche de la journée, les Danois de HATESPHERE conclut là une tournée intensive qui semble avoir mis sur les rotules le drum-tech du groupe qui gère également le merchandising… Avec une bonne présence, le groupe réussit à se mettre le public dans la poche sans mal et le chanteur Esben HANSEN use et abuse d’un jeu de scène plutôt accès sur le second degré (mime d’une mitraillette sur une partie rapide à la double). Là encore, ça fait mouche, autant sur les parties down tempo bien écrasantes ("Floating"), que les parties rapides au groove certain (l’intenable "Need To Kill") et qui provoquent quelques bons circle-pits dans la salle. HATESPHERE montre un professionnalisme parfait en même temps qu’une personnalité affirmée avec un Thrash/Death moins groovy que ce qui se fait actuellement (d’où peut être la baisse de régime du combo auprès du public) alternant habillement le down tempo et la brutalité et couvrant l’intégralité de la discographie des Danois allant même jusqu’à sortir un "Hate" issu du premier album éponyme sorti en 2002 déjà mais aussi et surtout une setlist différente chaque soir (cf. live report de la date de Cambrai). Avec une 1h10 de show dans les pattes, là encore, les Danois sortent de scène sans rappel, heureusement ils avaient prévu une outro qui comblera le vide le temps que le public s’enfuit comme des voleurs, un comportement bizarre qui rend cette édition un peu tristounette. Mais ce n’est pas le cas du chanteur qui vient à la rencontre du public aussitôt sorti de scène, l’occasion d’apprendre que les Danois entrent en studio en mai pour l’enregistrement du successeur de The Great Bludgeoning sorti en 2011, on devrait donc bientôt réentendre parler de ce groupe convaincant.
Setlist : Intro / Lies And Deceit / 500 Dead People / Floating / Resurrect With A Vengeance / Oceans Of Blood / Let Them Hate / To The Nines / Drinking With The King Of The Dead / Forever War / The Coming Of Chaos / Dibeliever / Hate / Need To Kill / Lowlife / Sickness Within
Cette onzième édition offre un bilan mitigé faute d’affluence digne de cette affiche, il faut dire que la concurrence est rude et que les groupes présents à l’affiche de cette journée ont tous été en concert récemment dans des villes assez proches, une frange du public a donc pu faire l’impasse sur cette date qui reste tout de même un rendez-vous certain pour les Metalheads Champenois. Par contre, du côté de l’organisation, comme d’habitude, aucune fausse note, on sent ces passionnés investis et concernés, bravo à DELIRIUM TREMENS PRODUCTIONS pour ce rendez-vous que l’on espère voir perdurer, rendez-vous l’année prochaine !
Report & Photos : Aymerick Painless (avec l’aide précieuse de Morbid S.)
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Commentaires
1O.R.Vendredi 26 Avril 2013 à 23:06En effet: il y a eu quand même un sacré manque d'ambiance et de motivation de la part du public. Pourtant le show était à la hauteur et l'orga de même. Du coup ça a tout de même le gros avantage de voir de très bons groupes de prêt !!!!!!!!Répondre
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