VADER + ABORTED + BONDED BY BLOOD + FHOBI + BLOODHOT DAWN
25 janvier 2013 - Reims – La Cartonnerie

Reims et La Cartonnerie accueille en ce vendredi soir une affiche très complète puisque ce sont 5 groupes qui vont se succéder sur la petite scène de ce complexe Marnais. En effet, c’est une affluence honorable mais non suffisante pour ouvrir la grande salle de La Cartonnerie qui a répondu présente, c’est une grande partie de la scène locale qui est là et on y croise donc quelques têtes bien connues pour ceux qui ont l’habitude de trainer dans les salles de concert Metal de l’Est.
 
Lorsque j’arrive, c’est BONDED BY BLOOD qui vient visiblement de démarrer son set et déjà on remarque qu’une partie non négligeable du public connait parfaitement le combo Californien dont le Thrash Metal à la sauce SLAYER / EXODUS fait mouche de suite. Les gencives tremblent au son des "Crawling In The Shadows", "Restless Mind" ou "Left Behind", il faut dire que Jessie SANCHEZ manie sa basse tel un boucher sauf lorsqu’il s’agit d’un solo au taping sur "The Aftermath", un autre extrait de l’album du même nom, le dernier en date largement défendu ce soir et dont les extraits passent très bien l’épreuve de la scène alors que dans ses penchants studio, les Américains s’étaient quelque peu enlisé de l’avis général. Ce soir, BONDED BY BLOOD a convaincu, le Thrash largement inspiré d’EXODUS dégage une personnalité tout de même assez forte grâce à un son très moderne bien grassouillet avec la guitare 7 cordes et la basse 5 cordes. Auteur d’un set court mais intense, BONDED BY BLOOD a marqué des points ce soir, c’est certain !

Setlist BONDED BY BLOOD : I Can’t Hear You / Another Disease / Immortal Life / Crawling In The Shadows / The Aftermath / Restless Mind / Left Behind

4 mecs encapuchés montent ensuite sur scène, le backdrop à l’effigie de Global Flatline, le dernier album d’ABORTED trône en fond de scène, le temps de faire quelques réglages et un sample se met en route, Sven, le chanteur des Belges est remonté comme un coucou, comme à son habitude, le message va être saignant ! Immédiatement, le public enchaine les circle-pits, bien encouragés par le chauve hurleur, et les walls of death destructeurs, toute la fosse participe et les sourires se multiplient sur scène car ABORTED répond présent. C’est "Global Flatline" qui ouvre les hostilités, la brutalité du Death/Grind du groupe ne souffre d’aucune imprécision, les riffs sont sculptés au scalpel, même sur scène, de quoi donner le tournis. Bien que Global Flatline soit déjà sorti depuis plusieurs mois, les Belges mettent tout de même l’accent sur ce dernier, l’ajout de nouveaux membres l’an passé est peut être une des raisons de ce choix mais c’est aussi parce qu’ABORTED est revenu en force avec cet album et compte bien en profiter encore un peu. La bonne humeur se propage et "The Origin Of Disease" se voit même rebaptisé "The Origin Of Dudu" suite  aux interventions incessantes d’un spectateur hurlant dudu à tout va mais lorsqu’il s’agit de hurler ou de faire des voix de cocher, Sven ne rigole pas et assure son rôle à la perfection, connaissant les rouages d’un bon concert, le frontman arrangue la foule et invite les slammers à monter sur scène, il sera écouté par quelques stage-divers. Le public de Reims étant d’habitude assez réservé, il est bon de voir ABORTED recevoir un tel accueil ce soir.

Setlist ABORTED : Omega Mortis / Global Flatline / Coronatry Reconstruction / Fecal Forgery / The Holocaust Incarnate / Vermicular, Obscene, Obese / The Origin Of Disease / Blood Fixing The Bled / Sanguine Verses (… of Extirpation)

Pour la tournée anniversaire appelée Back To The Black, VADER affiche un décor de scène très sobre puisque seul un jeu de lumière largement teinté de rouge est déployé. Il faut dire que la musique des Polonais se suffit généralement à elle-même avec des shows très réputés et VADER ne va pas faillir à sa réputation avec un "Sothis" donnant la mesure de la soirée. En effet, ce sont bien Sothis, le EP sorti en 1994 et l’album Back To The Blind (1997) qui vont être interprétés en entier devant un public chaud en ce début de show. Pour autant, le groupe dont la présence scénique est indiscutable, on sent la maitrise parfaite du sujet par ces vieux briscards et la setlist est intelligemment agencée puisque des titres de Welcome To The Morbid Reich, le dernier album en date, viennent s’intercaler ("Welcome To The Morbid Reich", "Come And See My Sacrifice") car il faut bien avouer que si les titres de ces 2 disques mis à l’honneur sur cette tournée sont très bons, ils souffrent d’un manque de variation et l’effet rouleau compresseur du début de set s’épuise un peu au fur et à mesure. Un titre plus mid tempo, extrait d’Impressions In Blood (2006) par exemple, aurait pu, sur la fin, redonner un coup de fouet à un public qui fini par être gagné par un semblant de fatigue. D’ailleurs au moment des rappels, le groupe met quelques minutes avant d’entendre son nom scandé par un public lancé par le chanteur de BONDED BY BLOOD resté dans la fosse tout au long du concert de VADER. Et comme à l’époque, ce sont les reprises "Black Sabbath" et "Raining Blood" qui ferment la marche, voilà de quoi redonner un peu de pêche au public ressentant peut être la fatigue après 5 groupes au menu de ce soir. Annoncé à l’affiche du Metalride V qui aura lieu à Nancy le 13 avril prochain (avec GOJIRA, MELECHESH..), on retrouvera les Polonais avec grand plaisir devant un public que l’on espère un peu plus expressif envers un groupe qui ne faiblit pas, la voix de Peter reste d’ailleurs impeccable tout au long du concert. VADER nous a encore prouvé qu’il était un très grand groupe à la réputation largement méritée.
 
Setlist VADER : Sothis / The Wrath / Fractal Light / Heading For Internal Darkness / The Innermost Ambience / Carnal / True Names / Beast Raping / Return To The Morbid Reich / Revelation Of Black Moses / Foetus God / The Red Passage / Distant Dream / Come And See My Sacrifice / Back To The Blind / Dark Age / Vision And The Voice / Black Sabbath (BLACK SABBATH cover) / Raining Blood (SLAYER cover)

Textes & Photos : Aymerick Painless