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    Entretien avec Xavier GODART (guitare) réalisé par mail le 20 Avril 2014.

     

    Auteur d’un deuxième album plus que recommandé, THE GREAT OLD ONES a su garder les pieds sur terre, il faut dire que contrairement à ce que je pensais, le premier album n’a pas fait l’unanimité. Le Metal et ses mystères car ces Français réussissent parfaitement à retranscrire cette ambiance poisseuse et sombre de Lovecraft. Basé sur la nouvelle Les Montagnes Hallucinées, ce nouvel album peut être vu comme de l’Ambiant Black Metal mais il y a bien plus que ça dans cet album. Tekeli-Li, est le titre de cette œuvre dont la déclinaison live s’apprête à investir les scènes hexagonales mais pas seulement. A découvrir absolument !

    Al-Azif était votre premier album, il est sorti peu de temps après l’intégration du line-up complet, était-ce quand même un album collectif ?
    Xavier Godart : Je crois que 4 morceaux sur les 6 qui composent Al Azif était déjà composés par Benjamin avant la formation même du groupe. "Jonas" est le seul morceau de l'album que nous avons réellement écrit à plusieurs. Après, les choses se font collectivement en répétition. Certains arrangements changent en fonction du ressenti de chacun. La dynamique, les intentions, c'est des trucs qui sont plus faciles à sentir quand tu joues à plusieurs. Mais Benjamin arrive toujours avec des maquettes déjà très avancées, et c'est toujours comme ça que ça fonctionne aujourd'hui.

    Les critiques ont pratiquement été unanimes, vous avez réussi à bluffer le monde du Metal, comment avez-vous géré cette reconnaissance dès le premier album ?
    Unanimes ? Tu as du en rater quelques unes. Et ça serait quand même super présomptueux de croire qu'on a bluffé le monde du Metal. On est encore un groupe assez confidentiel. Il y a eu effectivement beaucoup de retours positifs, et ça a été quelque chose de très gratifiant sachant qu'on s'attendait pas à avoir l'exposition qu'on a eu et qu'on partait de rien (merci Les Acteurs de l'Ombre). Mais ça n'a clairement pas plu à tout le monde.

    Tekeli-Li, votre nouvel album arrive dans les bacs dans les jours prochains, peux-tu résumer un peu la trame de fond de l’histoire basée sur la nouvelle de H.P. Lovecraft ?
    Tekeli-li suit la trame de la nouvelle « Les Montagnes Hallucinées » de H.P. Lovecraft. L'histoire raconte le périple d'une expédition scientifique en Antarctique qui, pensant avoir découvert des fossiles inconnus, vont en fait découvrir des vérités innommables. C'est difficile d'en dire plus sans gâcher le plaisir. Chaque morceau de l'album correspond à une certaine partie de la nouvelle.

    Comment êtes-vous entré dans l’univers de Lovecraft, êtes-vous attiré par la littérature fantastique en général ?
    C'est Benjamin, Jeff et Sébastien qui sont des fans inconditionnels de Lovecraft, et de littérature fantastique. Je pense que ses écrits les ont marqués pendant leur adolescence. Personnellement, et comme Léo, je n'ai eu l'occasion de découvrir ces textes que depuis mon intégration dans le groupe. Auparavant, je ne connaissais Lovecraft que par les groupes de Metal qui s'inspirait parfois de son univers.

    On sait que chaque amateur de Lovecraft se fait sa propre vision des héros et des lieux, il n’a pas du être facile de prendre une direction plutôt qu’une autre sur cet album, tant au niveau des paroles que de l’artwork ? Vous êtes vous concerté avant d’écrire les paroles pour mélanger plusieurs visions ?
    Non. Benjamin écrit seul les paroles. C'est sa vision uniquement. Pour les artworks, on essaie de définir à plusieurs quelques idées clés et Jeff les interprètes à partir de là. Il est très prolifique, donc c'est facile d'avoir de la matière et de tomber d'accord sur certains visuels.

    Jeff propose dans une version limitée de l’album une édition illustrée de Les Montagnes Hallucinées, voilà un projet qui a du demander beaucoup de temps, non ? C’est le genre d’attention qu’un amateur de beaux objets doit apprécier.
    On aime les beaux objets, et notre label aussi. Quand on leur a parlé d'une édition limitée avec la nouvelle illustrée, ils ont été partants tout de suite. Le texte étant dans le domaine public, ça ne posait pas de problème de droits. Jeff a du passer 3 mois à ne faire que ça, en collaboration avec Romain des Acteurs de l'Ombre qui s'est occupé de la mise en page et de la relation avec l'imprimeur. Et le résultat est magnifique.

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    Vous avez réussi à retranscrire une ambiance pesante et menaçante sur ce deuxième album, c’est déjà un challenge énorme, notamment grâce à des arrangements de guitare dont Les Acteurs de L’Ombre disent qu’ils existaient déjà à la pré-production, aimez-vous que tout soit fixé avant d’entrer en studio ?
    Oui, même si on fait quand même pas mal de changements au dernier moment en fonction du ressenti, ou sur les conseils de notre ingé-son Cyrille Gachet. C'est aussi une sécurité pour nous, ça nous permet de régler la majorité des problèmes et d'être plus efficace en studio, sachant qu'on ne peut pas y passer trop de temps, pour des raisons financières évidentes.

    Le jeu de batterie de Léo est assez remarquable, je citerai juste en référence le break de "The Elder Things" pour exemple, cela semble simple et pourtant c’est terriblement efficace. Là encore, est-ce que les parties de batterie sont écrites ou laisse-t-il un peu de place au feeling lors des prises de batterie ?
    Quand Benjamin propose un morceau, il a déjà une maquette avec des parties de batterie programmées, dans le but d'expliquer à quoi il voudrait que ça ressemble. Après, Léo décortique, et on profite de son jeu exceptionnel pour embellir tout ça en répétition et en studio, et c'est clairement son feeling qui prend le dessus.

    L’artwork est particulièrement soigné, tout comme pour le premier album, saviez-vous précisément ce que vous vouliez ?
    Non. C'est assez difficile d'avoir les idées claires à l'avance sur les visuels en général. D'ailleurs, à chaque fois qu'on a donné des spécifications trop précises à Jeff, ça n'a pas marché. Il faut que ça vienne de lui même. Comme je le disais, Jeff est très prolifique et il nous montre régulièrement ce qu'il fait. Pour l'artwork de Tekeli-li, ça a été unanime une fois qu'on a vu le tableau : c'est celui là qu'on voulait.

    Les voix narratives qui jalonnent l’album rendent l’ambiance très forte, est-ce Jeff qui s’en est chargé ou avez-vous fait appel à quelqu’un d’extérieur ?
    C'est Benjamin que tu entends sur les voix narratives.

    Quand avez-vous commencé à composer cet album ? Est-ce un travail collectif ? Aviez-vous déjà une idée bien précise de ce vers quoi vous vouliez tendre ?
    Encore une fois, la plupart des morceaux sont de Benjamin pour ce second album. Ça a l'avantage d'assurer une certaine cohérence. On jouait déjà les premiers morceaux de Tekeli-li en répétition tout de suite après la sortie d’Al Azif. On n’avait pas d'idées très précises, et je pense que Ben non plus. Des fois, on jouait certains morceaux pendant plusieurs répétitions, avant de les laisser tomber parce qu'on les trouvait trop différents ou pas assez bons pour être enregistrés. Le tri s'est fait comme ça. Le concept avec « Les Montagnes Hallucinées » est arrivé en cours de composition. C'est toujours la musique qui vient en premier. Après, le travail collectif s'est fait sur les arrangements, sur les sons, la dynamique des morceaux, les intentions. On laisse toujours le temps aux morceaux de mûrir.

    Votre musique peut sembler nébuleuse par l’ambiance qu’elle dégage et pourtant elle est extrêmement précise, cela ne laisse pas de place à l’approximation en live, proposez-vous des versions plus brutes en live ou avez-vous recours à des samples ?
    On joue quelques samples en live, pour les voix narratives et des interludes entre les morceaux. Mais tout le reste est identique à l'album. Les 3 guitares nous permettent de composer sans se limiter et d'être capable de tout rejouer en live sans devoir sampler quoi que ce soit. Évidemment, le rendu en live est plus frontal, mais ça n'est pas une version épurée de la version studio.

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    Après le Hellfest en 2013, c’est le prestigieux Roadburn qui se profile en 2014, quels sont vos autres plans en termes de concert pour cette année ?
    Après le Roadburn, nous fêterons d'abord la sortie de Tekeli-li chez nous à Bordeaux le 15 Mai. Ensuite, nous jouerons en première partie de KYLESA à Toulouse le 25 Juin, puis à Berlin le 5 Juillet à l'occasion du festival Under The Black Sun, puis en Bretagne au Motocultor Festival le 15 Aout, et enfin une tournée européenne qui devrait se faire en Novembre avec un autre groupe Français, mais on en parle pas tant que c'est pas confirmé à 100 %. Il devrait aussi y avoir quelques dates sporadiques en France, et on devrait retourner au Royaume-Uni dans pas trop longtemps.

    Etant donné, votre univers visuel très développé, je suppose que vos concerts ne sont pas juste des amplis et 5 gars avec leurs instruments, peux-tu nous décrire comment vous suggéré au public l’univers de THE GREAT OLD ONES (projection vidéo, samples ambiant entre les morceaux…) ?
    Depuis peu, on a Sylvain qui nous accompagne le plus possible pour gérer le son et les lights (il a 50 bras) et c'est un gros plus pour développer notre univers en live. On est assez indépendant au niveau de notre matériel lumière donc on est capable de rendre plus ou moins la même ambiance dans un petit club ou sur une grosse scène. Et comme dit plus haut, on utilise quelques samples. Pas de projection vidéo pour l'instant, mais on y réfléchit. Le problème c'est que ça demande beaucoup de travail, et surtout des compétences qu’on n’a pas ! On en dira pas plus, venez nous voir si vous pouvez !

     Un titre comme "Behind The Mountains" peut paraitre compliqué à retranscrire sur scène, êtes-vous obligé de laisser de côté certains titres pour le live ?
    On est capable de jouer tous nos morceaux en live. Après, c'est compliqué de jouer un titre de 18min quand tu as 40min de set, alors parfois on favorise d'autres morceaux. "Behind The Mountains" est le seul morceau que nous n'avons pas eu la chance de jouer en live, justement à cause de sa longueur, mais ça sera bientôt chose faite !

    Etant donné le concept très complet de Tekili-Li, pensez-vous qu’il serait possible d’en faire l’interprétation complète sur scène lors d’une occasion spéciale ?
    C'est exactement ce que nous ferons lors de la release party à Bordeaux le 15 Mai. Nous jouerons l'album dans son intégralité.

    Propos recueillis par Aymerick Painless

    www.thegreatoldonesband.com

     


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