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STABWOUND
Entretien avec Jérémy (chant) réalisé par mail le 11 avril 2014
Œuvrant dans un Death Metal sentant bon le gras, le poisseux et s’articulant autour d’une ambiance réfléchie par le groupe, STABWOUND, avec son premier EP III-Ritual, propose un travail abouti loin de toute tendance Deathcore comme beaucoup de groupes actuels. Un son bien connu qui devrait parler aux amateurs des Suédois de GRAVE et que l’on vous propose de découvrir sans plus attendre.
Il s’agit de la première interview, peux-tu faire un rapide retour sur les 8 premières années d’existence de STABWOUND ?
Jérémy (chant) : StabWounD s'est créé en 2006 autour de Yoann (batterie) et moi-même (guitare et chant) alors qu'on était encore au lycée. Nous avons travaillé pendant deux années avant d’enregistrer, dans cette configuration, notre première démo "I" sortie en 2008. Peu de temps après, Pilou et Tony ont rejoint le groupe, et StabWounD a enfin eu un line-up complet ! C'est sur cette base qu'on a réalisé notre deuxième EP autoproduit en 2010. L'année suivante, peu après l’arrivée de La Bochariz à la guitare, Tony a quitté le groupe. On a décidé de rester à 4 et d'enregistrer notre dernier EP, III-Ritual, en 2012 qu'on a fait mixer et masteriser au Boss Hog Studio en 2013.
Vous aviez jusque là sorti deux démos, que vous ont apportées ces 2 sorties ?
La première démo nous a surtout permis de recruter Pilou puis Tony, de faire nos premiers concerts , mais aussi de se faire un nom dans la scène Rouennaise. Notre deuxième, dans la continuité de notre premier opus, nous a donné encore plus d’exposition. Ca nous a permis d’avoir quelques chroniques et ça nous a assuré deux participations au Festival des Arts Bourrins. Musicalement, ces deux sorties nous ont apporté la maturité nécessaire à notre progression en tant que groupe, sur scène comme en studio.
Vous avez connu quelques changements de line-up, dont le dernier avant l’enregistrement de III Ritual, vous vous retrouvez maintenant à quatre, est-ce que vous allez continuer sous ce schéma ? Se pourrait-il que Jérémy reprenne la guitare qu’il semblait avoir au début du groupe ?
Nous avons trouvé un bon équilibre avec ce line-up et nous souhaitons continuer à quatre pour l’instant. Je pourrais éventuellement reprendre la guitare, mais seulement pour quelques morceaux car je préfère me concentrer sur le chant en concert. J’ai d’ailleurs pu enregistrer sur notre dernier EP quelques parties lead et arrangements, ma guitare n’est jamais loin !
III Ritual est un EP et non une démo, est-ce que c’était clair dans vos têtes dès le début ou est-ce le résultat qui vous a amené à considérer cela comme bien plus qu’une démo ?
C’est avant tout le fruit d’une progression globale. III-Ritual est l’aboutissement de nos 8 années d’existence et cela se traduit par des paroles plus travaillées, des compos mieux arrangées, un visuel plus abouti et une production de qualité. C’est toute cette progression qui fait que nous considérons cet opus comme un EP à part entière et non une 3e démo.
La production est décrite comme do it yourself mais reste tout à fait honorable, comment se sont déroulées ces sessions d’enregistrement ?
Les guitares, la basse et la batterie ont été enregistrées par nos soins, façon "Home Studio". Les prises ont été faites en DI (prises brutes), puis confiées à Clément du Boss Hog Studio pour subir un reamping et surtout pour qu'il s'occupe du mixage et du mastering. Pour l'enregistrement du chant, nous avons fait appel à un ami, Théau, guitariste dans Substans et Tetchiot Krov, et ingénieur du son.
Tony, votre ancien guitariste qui a quitté le groupe en 2011, est crédité sur cet EP, ces titres sont-ils si anciens ? Comment se passe la composition au sein du groupe ?
Oui, ils ont été composés entre 2009 et 2012 (date du début de l’enregistrement), ce qui nous a laissé le temps de les peaufiner et de les jouer en live. Pour la composition, nous proposons toujours aux autres membres du groupe une compo quasiment terminée. C’est généralement le guitariste ou moi qui tablons une ébauche de compo avant de l’envoyer au batteur et au bassiste. C’est à ce moment qu’intervient l’étape la plus importante du processus d’écriture selon moi, la mise en forme d’une structure solide et la composition de la piste de batterie. La compo est ensuite travaillée en répèt’ où je trouve mes lignes de chants qui me permettent enfin d’écrire les paroles. C’est souvent l’ambiance de la musique qui m’inspire les thèmes et titres des chansons.
Votre Death Metal, s’il reflète largement des racines assez old-school, laisse transparaitre une approche assez moderne notamment via certains leads de guitare et je pense à un titre comme "Ritual" par exemple, est-ce l’ajout de La Bochariz, il y a quelques années qui vous à apporté cet aspect, ou l’avez-vous toujours cultivé ?
C’est effectivement La Bochariz qui a apporté cette touche. Son utilisation d’harmoniques sifflées, son jeu rythmique tranchant, son jeu solo et son son de guitare donne cette petite touche moderne qui complète nos jeux respectifs.
Un petit mot sur cette ouverture que je trouve en adéquation parfaite avec l’artwork, est-ce le résultat d’un travail en studio ou était-ce un titre à part entière défini en amont ? D’où viennent ces voix que l’on imagine bien être celle de la bête sur l’artwork ?
L’intro, tout comme le visuel, est le fruit de notre volonté de donner un côté plus ambiant, plus sombre à notre EP. La composition d’intro/outro est quelque chose que nous avions déjà expérimenté sur le premier enregistrement du groupe. De même, nous avions intégré des samples dans notre 2e démo et nous avons souhaité recommencer dans cet EP car ils apportent un côté narratif à notre musique. J’adore regarder des films d’horreur des années 70/80 et c’est en regardant ces films que je repère un sample. Bien sûr, il doit être intéressant au niveau sonore mais doit aussi refléter l’univers décrit par les paroles et la musique. Pour "Defiler’s Ouverture", le sample est tiré d’une scène d'un film de 1974 : "Deranged". Le héros (un tueur en série) réentend les sermons que lui faisait sa défunte mère sur les femmes et la sexualité, et ça alors qu’il vient d’étriper sa dernière victime… tout un programme !
STABWOUND a déjà une existence scénique avec quelques faits d’arme intéressant, quels sont vos projets à l’avenir en termes de concert ?
Nos projets sont, au niveau scénique, de sortir de Rouen et de participer au maximum d’évènements. Nous cherchons donc des dates à travers la France pour nous faire connaitre au-delà de la Normandie. On essaye notamment d'avoir plus de visibilité sur le net pour nous donner des opportunité dans ce sens. Dans le même temps, nous commençons à bosser des nouvelles compos pour un futur album qui s'annonce lourd, sombre et puissant !
Quel est le message à travers vos paroles, développez-vous une sorte de concept général sur la religion, la condition de l’être humain… ?
Je vois les paroles comme des récits, nous ne faisons donc pas de paroles « engagées ». Pour nous, chaque musique est un film d’horreur audio dont les paroles sont le scénario. Ainsi, tout comme Iron Maiden qui m’a beaucoup appris à ce niveau, je m’efforce de raconter des histoires qui collent à notre musique. Nous jouons du Death Metal et de ce fait, les paroles tournent autour du macabre et du fantastique, mais aussi de réalités telles que la psychose, les liens entre la mort et la sexualité, la guerre (les Einsatzgruppen sur "Brown Plague" par exemple) et le vaudou.
J'invite tous les fans de metal à écouter notre EP III-Ritual qui est en écoute intégrale sur notre page Bandcamp (http://stabwound.bandcamp.com ) et à nous suivre via Facebook (https://www.facebook.com/stabwound.death ).Propos recueillis par Aymerick Painless
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