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PENSÉES NOCTURNES – Grotesque
PENSÉES NOCTURNES – Grotesque
Les Acteurs De L’Ombre Productions
Style : Avantgarde Black Metal
Origine : France
Sortie : 2010
Site Web : www.facebook.com/Pensées-Nocturnes
01. Vulgum Pecus / 02. Paria / 03. Râhu / 04. Eros / 05. Monosis / 06. Hel / 07. Thokk / 08. Suivant
Vacuum avait, en 2008, mis un léger uppercut à une scène Metal moribonde et immobile. PENSÉES NOCTURNES, one-man project de Vaerohn, redéfinissait alors ce qu’était le Black Metal, prenant sa source dans le Musique Classique, ce premier essai posait les bases d’une musique noire, mélancolique et parfois haineuse, mais souffrait encore des balbutiements des débuts. Vaerohn nous avait prévenu que le travail sur le deuxième album était déjà commencé et que ce serait mieux construit et plus abouti, normal me direz-vous, sauf que sur ce coup là, il avait vu juste. Le Black Metal fait toujours partie de l’équation musicale du projet, sauf que l’intégration des éléments Classiques est bien meilleure, c’est fluide, limpide, cela rappelle un peu ELLIPSIS (en plus carré) ou MIRRORTHRONE, mais surtout le spectre des instruments utilisés est très vaste, piano, violoncelle, guitares, orgue de barbarie, accordéon, le travail de fourmis annoncé est bien là. Au niveau vocal également, les progrès sont flagrants, la voix Black toujours aussi criarde s’intègre encore mieux à l’ensemble mais surtout quelques chœurs viennent épaissir la musique ainsi qu’une voix claire qui se fait parfois plaintive (“Paria”) qui donne une couleur très vive à cet album. L’intro symphonique plante le décor, les orchestrations sont réussies et très soignées, le son est tout ce qu’il y a de correct, on pourra juste regretter le son de batterie et de guitare sur “Paria”. Ce titre justement pourrait suffire à résumer PENSÉES NOCTURNES, introduction Jazz, beaucoup de pistes vocales, une partie violoncelle / batterie qui donne une intensité forte à ce titre et ce piano un peu fou sur la fin, bref là où Vaerohn dispersait ces parties inhabituelles dans le Metal en en glissant une par titre, sur Grotesque, la partie blues de “Monosis” vit sur tout le titre même pendant les passages plus Black, de même pour la musique ambiance fête foraine qui se mêle parfaitement au Black furieux ensuite ou à un solo de guitare excellentissime, Vaerohn ne raisonne pas en habillage Black de la musique Classique mais réussit le pari impossible de les faire vivre ensemble, en imposant une vision globale de la Musique, sans étiquette ni frontière. Bien sûr cela demande quelques aménagements que les moins ouverts d’esprit ne risquent pas d’apprécier, l’introduction particulièrement douce de “Eros” ou de “Thokk” qui peut d’ailleurs faire penser à DEINONYCHUS sur la suite du morceau ou les nombreux passages (bien plus que sur Vacuum en tout cas) orchestraux aussi réussis que possible. Grotesque se pose comme une pierre angulaire pour PENSÉES NOCTURNES, un album à l’image d’une bourgeoisie décadente, belle en surface, aucun titre n’est à jeter, “Râhu” et sa structure transposée de la Musique Classique décomposée en mouvements successifs, “Hel” et sa longue introduction orchestrale, “Monosis” et son ambiance fête foraine très réussie ou encore “Paria”. Alors que beaucoup ne voyant en PENSÉES NOCTURNES qu’un ovni, Grotesque l’inscrit définitivement comme un projet viable sur lequel il serait bon de compter.
Chronique : Aymerick Painless
Note : 8.5/10
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