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METAL RIDE V
METAL RIDE FEST V
Nancy - L’Autre Canal - 13 Avril 2013
GOJIRA / THE CNK / VADER / HYPNO5E / THE OCEAN / EXPECT ANYTHING / MELECHESH / LA HORDE
Voilà 18 mois que la dernière édition du Metal Ride avait eu lieu à Nancy, un décalage de 6 mois dans le calendrier et une révision de ce rendez-vous au passage et nous voici à l’Autre Canal, une salle de concert sur Nancy qui a déjà vu passé quelques beaux noms de la scène Metal. En arrivant sur le site, c’est MELECHESH qui assène la fin d’un set de son Black/Death Metal mais trop tard pour moi, LA HORDE et les Israéliens ont déjà donné leur show, première désillusion de la soirée, snif !
D’autant plus que derrière, c’est EXPECT ANYTHING qui foule la scène de la petite salle pour un show de Metalcore très calibré, chant hurlé, guitares rythmiques et jumpy, bref ! Ce n’est pas ce qui tournerait sur ma platine mais force est de constater que d’une part, le groupe, fort d’un deuxième album en préparation, sait occuper la scène et que même si l’originalité n’est pas au rendez-vous, la leçon est bien appliquée, et que d’autre part, la réaction du public est plus que chaleureuse, le groupe jouant régulièrement sur Nancy, on imagine aisément qu’une sorte de fan base se soit créée. La prestation d’EXPECT ANYTHING tourne court pour moi, j’en profite plutôt pour prendre des nouvelles d’un autre festival, le EVENING METAL qui se tient généralement en fin d’année et l’affiche de l’édition d’octobre/novembre devrait voir SINISTER en tenir la tête d’affiche. Mais surveillez bien les news car un gros festival sur 3 jours se tiendra également en mai 2014 dans la Marne et les premiers noms devraient vite être annoncés par cette même association LEZARD’OS.
L’un des groupes attendus de la soirée est THE OCEAN, un nouvel album fraichement sorti, Pelagial, sous le bras et qui va être fièrement défendu ce soir par un groupe qui accueille un nouveau bassiste, Chris BREUER pour remplacer un Louis JUCKER qui fait une pause de 2 ans pour finir ses études (ndlr au passage cela met également en difficulté les projets de tournée de COILGUNS dans lequel est impliqué Jonathan NIDO et Luc HESS pour le moment). Le public ne se trompe d’ailleurs pas et réserve une véritable ovation aux Suisses Allemands dès le premier titre "Epipelagic", un long instrumental absolument sublime et imparable avec ses alternances de parties calmes et de parties Post-Hardcore habituelles chez THE OCEAN. Ce nouvel album plus atmosphérique que les autres demande d’ailleurs une période d’adaptation au groupe me confiera Jonathan plus tard, le groupe habitué à des figures artistiques à la DILLINGER ESCAPE PLAN se pose un peu mais n’en perd toutefois pas son aura. Visiblement, c’est le deuxième show que le groupe donne avec cette setlist et là aussi on ne sent pas de moment de flottement. Les premiers pogos font leur apparition et le chanteur, Loïc ROSSETTI, s’en donne à cœur joie en slammant à de nombreuses reprises sur un public très réceptif. Le set très énergique du groupe est parfaitement mis en lumière, à dominance bleue bien entendu, mais aussi avec des projections vidéo en fond de scène (ndlr chose que la majorité des groupes utilisent sur ce festival). Les voix claires de Loïc passent également bien le test de la scène, très à l’aise pour passer d’un registre à l’autre, l’homme assure le spectacle mais on peut également citer Luc à la batterie et son jeu très visuel ou Jonathan régulièrement perché sur un retour ou le kit de batterie.Enfin, THE OCEAN se retire sur l’unique titre non issu de Pelagial, l’énorme "The Origin Of Species/God" qui fini le public poussé dans ses derniers retranchements, une bien belle prestation qui aura conquis une bonne partie de ceux qui ne connaissaient pas. L’album est prévu chez Metal Blade pour le 26 avril dans une version avec chant et une sans chant, car si cet album devait n’être qu’instrumental au début, Loïc et Robin STAPS, maître à penser du groupe, n’ont pas pu s’empêcher d’essayer et de finalement trouver des lignes de chant. Uniquement composé par Robin, Pelagial a été mixé par Jens BOGREN, l’assurance d’un son aux petits oignons, à suivre !
Setlist THE OCEAN : Epipelagic / Mesopelagic / Bathypelagic I / Bathypelagic II / Bathypelagic III / Hadopelagic I / The Origin Of Species/God
Cette folle ambiance se poursuit dans la petite salle avec HYPNO5E qui compte déjà bon nombre d’adeptes dans la salle. Là aussi l’alternance entre parties calmes et Post-Metal sont de mise et de nombreux samples de voix parlées jalonnent ce concert pour illustrer le concept global du groupe qui tourne autour de l’œuvre L’Etranger d’Albert CAMUS dont des phrases ponctuent et agrémentent le passage d’un titre à l’autre. Cela demande d’être carré car la réussite réside dans le secret de faire partir les samples au bon moment et pourtant le groupe ne s’empêche pas d’échanger quelques mots avec un public qui est à bloc derrière le quatuor Bordelais. L’alternance de parties douces, très douces, et de parties Metal, Hardcore voire même Extreme Metal est bien en place même si le schéma semble assez répétitif mais la voix douce à la ANATHEMA ou même PINK FLOYD contraste à merveille sur d’autres voix plus extrêmes. Sur ce point, les voix plus Hardcore semblent un peu moins bien maitrisées, il semble même y avoir un certain effet, mais mon dieu quelle classe ! Tantôt en espagnol, tantôt en français et anglais surtout, le chant parfois partagé à trois (surtout sur les parties calmes) fait mouche. C’est avec la musique des Feux de l’Amour que le groupe sort de scène, le bassiste aux pieds nus est bien rincé tout comme Emmanuel JESSUA, le guitariste chanteur également joueur de yukulélé et plombeur en chef sur "Tutuguri" notamment. Régulièrement associé à OPETH pour son travail sur les structures, on sent également que TOOL a du jouer un rôle dans ce groupe là, une vraie découverte qui a ce soir conquis bien des âmes perdues.
Après la méchante baffe prise il y a quelques semaines à Reims, nous retrouvons VADER avec un certain plaisir. La salle est chauffée à blanc et prête à en découdre avec les Polonais passés en mode bulldozer depuis quelques temps déjà avec la tournée Back To Black Tour 2013 le voyant revisité ses vieux classiques. Aujourd’hui, la setlist ne sera pas plus équilibrée avec des "Sothis", "Fractal Light", "Carnal" ou "Black To The Blind" particulièrement bien accueillis par le pit mais aussi "Reborn In Flames" extrait de De Profundis contre le plus récent "Return To The Morbid Reich" issu du dernier album en date du quatuor. Toutefois, le rouleau compresseur semble légèrement s’enlisé dans une brutalité à laquelle on finit par s’habituer voire par se lasser, notamment après le quartet gagnant introduisant ce set en une dizaine de minutes chrono. Heureusement, le groupe revient avec une reprise dont il a le secret et c’est un "Hell Awaits" de SLAYER particulièrement bien dégainé qui vient conclure cette toute petite heure de Death Metal ultra classique mais ultra carré, une valeur définitivement sure mais dont on aimerait qu’elle revienne un peu plus sur ses derniers méfaits plus variés. Au moins, VADER aura revu un peu sa setlist et c’est déjà un signe fort envoyé à ses fans qui auront fait les deux dates dans l’est mais sur le respect envers leurs fans, nous n’avions aucun doute.
Setlist VADER : Sothis / Vicious Circle / Fractal Light / Carnal / True Names / Come And See My Sacrifice / Intro – Return To The Morbid Reich / Reborn In Flames / Silent Empire / Black To The Blind / Dark Age / Vision and The Voice / Hell Awaits (SLAYER cover)
La soirée est déjà bien entamée (ndlr tout comme certaines âmes errant dans les traverses de l’Autre Canal) et c’est au tour de THE CNK de clore la journée pour la petite salle. Celle-ci est correctement remplie, l’Indus’ Metal des Français est bien calibré, tout comme le message bien appuyé par les drapeaux, les uniformes, les visages grimés et maculés de sang, le batteur joue à 90° par rapport au public, bref ! Tout est étudié et l’accueil du public est plutôt chaleureux. Et pour être honnête, je craignais vraiment pour THE CNK qu’ils ne jouent devant un parterre un peu désert, déjà car GOJIRA enchaine ensuite et que beaucoup se sont déjà placés et qu’ensuite, le style du groupe est un peu en marge du reste de l’affiche, une très bonne habitude prise par Metalride. Pourtant, après quelques titres pratiquement tous identiques, il est temps d’aller tester l’organisation du bar et là si côté boisson tout est nickel, comme d’habitude, côté restauration c’est un peu la bousculade pour trouver quelque chose mais ce n’est pas bien important car il est l’heure de se prendre LA baffe de la journée !
Pour ceux qui n’auraient pas compris que GOJIRA monte sur scène, il suffit de tendre l’oreille et d’écouter la clameur réservée aux Landais par un public chaud comme la braise. La grande salle n’est pas loin d’être blindée au moment où est envoyé "Explosia" qui introduit également le dernier album en date L’Enfant Sauvage. La tête qui orne la pochette de l’album est également présente en fond de scène avec des jeux de lumière tout comme les projections vidéos toujours aussi soignées. Le groupe semble plus que détendu, Joe DUPLANTIER n’est pas avare dans ses interventions envers le public, il faut dire que la setlist, qui fait la part belle aux trois derniers albums, est un véritable best-of de précision alternant intelligemment entre moments plus aériens et véritables morceaux violents comme ce "Remembrance" dédicacé à HYPNO5E qui a assuré avec eux la première partie de la tournée. "Flying Whales", "Backbone" et "The Heaviest Matter Of The Universe" forment un triptyque gagnant en début de set avant que GOJIRA ne se penche sérieusement sur son excellent dernier album. C’est alors que les 2 frangins échangent leur poste respectif et Mario se met alors au chant le temps d’un "Wisdom Comes", seul titre extrait de la "première période" du groupe, un titre brutal qui met en avant les growls du batteur. Un moment sympathique qui montre bien que GOJIRA sait encore s’amuser mais surtout comment conquérir un public, tout comme le discours de Joe qui indique que c’est la première date en tête d’affiche du groupe à Nancy et vu l’accueil du public, nul doute qu’ils y reviendront. Après un "Oroborus" toujours impeccable, il est temps pour Marco de faire un solo de batterie surtout concentré sur les toms et les caisses avant que ne débarque ce qui sera le dernier titre avant les rappels, "The Axe" avec son tapping signé Joe DUPLANTIER. Cela peut paraitre facile en les regardant mais assurer cette technicité après 1 heure de show, cela montre tout le travail que cela demande, tout comme les cascades assurées par un Jean-Michel LABADIE déchainé. Le groupe se retire et la demande du public est réelle et sincère, une chose que l’on avait plus vu depuis très longtemps puisque les groupes prévoient leur(s) rappel(s) dans leur setlist désormais. C’est aussi le cas de GOJIRA avec "Vacuity" et "The Gift Of Guilt" mais au moins les Nancéens auront manifesté une vraie envie d’en entendre plus.
Setlist GOJIRA : Explosia / Flying Whales / Backbone / The Heaviest Matter Of The Universe / L’Enfant Sauvage / Liquid Fire / Remembrance / Wisdom Comes / Oroborus / Solo Drums / The Axe / Vacuity / The Gift Of Guilt
Nous voici rincés et abasourdis par cette prestation de GOJIRA pleine de maitrise et de moments forts, Metalride a encore affiché une très bonne santé aujourd’hui avec un peu moins de groupes que d’habitude mais une concentration de très bons concerts dès le début du festival, voilà qui s’avère être un choix judicieux (même si j’ai loupé MELECHESH) car l’affluence n’a pas baissé pour autant, bien au contraire. A l’année prochaine, on espère !
Report & Photos : Aymerick Painless
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Commentaires
1frankJeudi 25 Avril 2013 à 13:55Encore un reportage qui allie photos superbes et texte qui nous transporte - bravo à Heavy Sounds - je crois que je vais devenir fanRépondre
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