• LYING FIGURES - Interview Frederic Simon

     

    LYING FIGURES - Interview Frederic Simon

    Entretien avec Frédéric Simon (basse, chant) réalisé par mail le 23 Août 2017



    HEAVY SOUND a suivi le parcours des Nancéens LYING FIGURES depuis sa démo From Nowhere To Nothing (2013). Le groupe étant récemment passé à la vitesse supérieure avec la sortie de son très recommandable premier album intitulé The Abstract Escape, il était plus que temps de prendre contact, en l’occurrence avec Frédéric Simon (basse, chant).

    Salut Fred ! On va zapper la présentation du groupe si tu le veux bien. La question est barbante et, en plus, ça voudrait dire que j'ai décrit le parcours de LYING FIGURES pour rien dans mes chroniques (rires) ! Peux-tu donc plutôt nous expliquer comment tu es arrivé dans le groupe, et comment tu définirais ton rôle au sein de celui-ci ?

    Frédéric Simon : (rires) C'est vrai que c'est toujours un peu "barbant" de refaire une présentation du groupe. Même si nous sommes plus actifs depuis 2013, le groupe existe quand même depuis presque 10 ans ! Pour la petite histoire, je suis arrivé dans la région Lorraine en 2008 et j'ai rapidement pris la température de la scène locale. C’est comme ça que je suis tombé sur LYING FIGURES lors de mes recherches sur le net. J'ai par la suite pris contact avec Matt (guitare) pour lui dire tout le bien que je pensais de son groupe, on a sympathisé et, de fil en aiguille, ils m'ont proposé de faire une apparition sur leur démo From Nowhere To Nothing où je partage le chant avec Thibault sur le titre "Words Here Are Nothing". Comme le feeling entre nous tous est bien passé, lorsqu’ils ont dû se séparer de Ludo (basse), ils ont tout de suite pensé à moi pour le remplacer. Pour ce qui est du reste, on a tous un rôle dans le groupe, nous participons tous au processus d'une manière ou d'une autre. Thibault écrit la plupart des lyrics, Matt et Medhi (guitare) composent l'essentiel de notre répertoire, Charles (batterie) nous aide sur les arrangements… Parfois tout se mélange, certains textes sont de Mehdi, certaines musiques sont de Thibault, j'apporte également mes idées... LYING FIGURES est un vrai groupe et non le projet solo de l'un d'entre nous entouré de ses musiciens... C'est plus stimulant de débattre entre nous et plus créatif aussi. En dehors de la musique, Matt gère beaucoup les visuels / artworks, toute la partie graphisme et informatique. Quant à moi, je m'efforce de m'occuper de la communication / promo et le booking...

    Qu'est-ce qui t'a particulièrement plu chez LYING FIGURES, et as-tu tout de suite senti que ce groupe était fait pour toi ?

    J'ai aimé dès la première écoute, il y avait quelque chose de frais dans leur son, des riffs que je n'avais pas souvent entendus de la part de groupes français, et aussi une attitude, un comportement "pro". Je sentais que ce groupe avait du potentiel... Dans un sens oui, j'ai senti que ce groupe était "fait pour moi". On venait tout juste de splitter avec MARTHYR et ce fut assez difficile de m'en remettre... Beaucoup de frustrations... Intégrer LYING FIGURES m'a beaucoup aidé à surmonter tout ça ! Le fait de leur apporter mon expérience, un regard neuf les a fait progresser et inversement. Jouer avec eux m'a replongé rapidement dans mes premiers amours, le Death / Doom, que j'avais pas mal délaissés ces dernières années. Je pense que l'on s'est bien trouvés, et au bon moment.

     

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    Parlons de The Abstract Escape. Vous étiez-vous fixés des objectifs particuliers pour la conception de ce premier album ? Si oui, pensez-vous les avoir atteints ?

    Pas vraiment sur la conception... Notre objectif principal était tout simplement de sortir un premier "vrai" album. La démo From Nowhere To Nothing fut enregistré avec une batterie programmée, les guitares et basse avec de simples simulations. Le EP A World Of My Own a été fait en home-studio. La suite logique pour nous était de monter d'un cran en proposant un album réalisé en studio, en apportant plus de soin à l'enregistrement et la production. Pour ce qui est de la conception, nous n’avions pas d'idée précise en tête, le processus s'est fait naturellement, que ce soit sur la composition ou l'écriture. Certains morceaux comme "The Mirror" ou "Tormented Souls" sont antérieurs à mon arrivée, "Remove The Black" a presque été fini en studio... On s'est juste laissés porter par nos envies du moment, bien qu'on voulait quand même avoir un album cohérent. On voulait que cet album nous ressemble, nous représente et je pense que The Abstract Escape remplit bien son rôle. Avec cet album, on commence à affirmer notre personnalité, musicale comme visuelle...

    Dans ma chronique, je soulignais en effet l'affirmation de votre identité. Es-tu également d'accord avec le fait que votre musique est plus explicitement doom sur cet album ?

    Je ne sais pas trop, l’étiquette "Doom" peut être tellement déclinée ! On est loin de groupes Doom traditionnel par exemple. Je ne pense pas que l'on soit "plus Doom" ou "moins Doom" qu'avec A World Of My Own. Musicalement, ce ressenti est peut-être dû au changement de méthode de composition et de line-up. Avant, Matt et Mehdi composaient beaucoup à eux deux. Sur The Abstract Escape, nous avons tous participé à un moment ou un autre aux compositions, parfois sur des arrangements, parfois sur des riffs entiers ou sur les structures. C'est un album beaucoup plus collectif que les précédents, avec les avantages et inconvénients que cela implique. Mais c'est peut-être justement ça qui donne cette sensation "plus Doom". Certaines paroles sont aussi très sombres, la production joue aussi… On a pris le temps de réfléchir au son final qu'on voulait obtenir...

    En parlant de production, avec un peu de recul, comment avez-vous vécu cette collaboration avec Pierre Schaffner ? A ce stade, pensez-vous retravailler avec lui à l'avenir ?

    Super enrichissant ! Pour ma part je n’étais presque pas entré en studio depuis l'enregistrement de Wordless Hope avec INBORN SUFFERING en 2005, avec Andrew Guillotin aux manettes. Ici, avec Pierre, le processus était assez différent. Pour des raisons de planning, nous faisions beaucoup de sessions courtes (demi-journée). Il a fallu jongler entre la vie professionnelle de certains d'entre nous et le planning chargé de Pierre, entre les activités de PHAZM, ses autres productions et les cours de batterie qu'il donne. Ce fut plus long comme procédé, mais plus concentré, moins fatiguant. Pierre s'est beaucoup investi dans notre projet, il nous a conseillés, donné des astuces, orientés vers des choses que nous n’aurions pas forcément osées, par manque de recul. C'est un mec passionné qui respecte les choix des groupes, mais n’hésite pas à te dire quand ça ne va pas, et te tire vers le haut. Et vus les très bons retours qu'on a sur la production de The Abstract Escape, il y a de très fortes chances pour que l'on retravaille avec lui pour la suite.

    Les retours quant à The Abstract Escape semblent très bons. C'est un sujet rarement évoqué, mais pour un groupe encore relativement peu connu, mais cela se ressent-il concrètement sur les ventes ?

    Oui en effet, c'est très positif pour l'instant. Que ce soit de la part du public étranger ou des autres groupes de la scène Doom, il semble que ce premier album fasse son petit effet... Je ne pense pas que les chroniques aient un réel impact sur les ventes. Ça fait plaisir pour l’ego du musicien en général, mais il vaut toujours mieux se faire une opinion par soi-même. Du moins c'est comme ça que je fais, si je me fiais aux chroniques, je n’achèterais pas souvent d'albums et je n'irais jamais au cinéma (rires) ! Bien sûr, une chronique bien construite où l’on sent que le chroniqueur a pris le temps d'écouter et de décrire l'album reste toujours agréable. D’ailleurs, même quand c'est négatif, tant que c'est intéressant à lire... Il en faut pour tous les goûts. Pour ce qui est du ressenti sur les ventes, c’est encore bien trop tôt pour juger, je n'ai pas le recul nécessaire...

    Justement, y a-t-il eu ne serait-ce qu'une chronique négative ?

    (Rires) Je pense avoir réussi à tout trouver sur la toile. "Négative" je dirais non, juste des chroniqueurs qui n'ont pas aimé ou pas compris notre univers, mais aucune où l’on se fait allumer de partout (rires) ! Mais en général, c'est vrai que c'est très positif, peut-être plus de soutien à l’étranger qu'en France, ce qui est dommage, mais tu sais aussi bien que moi que la France et le Doom, c’est pas toujours facile (rires) !

    Vous avez effectué quelques concerts depuis la sortie du disque. Comment les nouveaux morceaux sont-ils accueillis ? D'autres concerts en prévision prochainement ?

    En effet, nous avons fait une petite tournée de 5 dates pour l'occasion baptisée The Abstract Tour. Nous sommes partis à Paris pour le release show, puis en Belgique et aux Pays-Bas avec le jeune groupe belge SVARTHART, pour finir à Epinal avec le Spin it Live qui a pour but de montrer gratuitement les différents groupes locaux tous styles confondus. Nous avons pu partager l'affiche avec quelques grands noms de la scène Doom / Death durant cette mini tournée, tels que OFFICIUM TRISTE, MY LAMENT, FUNERALIUM, ou DOOMED pour ne citer qu'eux. Les nouveaux morceaux ont reçu un bon accueil, aussi bien de la part de ces groupes que du public. Cependant, des morceaux comme "Monologue Of A Sick Brain" ou "My Special Place" font partie de notre setlist depuis plusieurs années maintenant. Ils étaient prêts bien avant qu'on ne pense au studio et c’était un bon test pour prendre la température sur ce que deviendrait album. Nous avons pu ajouter quelques morceaux inédits et varier plus facilement nos setlists. On a même réussi à faire un set différent chaque soir, ce qui casse la routine ! Par contre, nous n'avons pas d'autres concerts prévus pour l'instant. J’espère que la situation se débloquera bientôt car c'est assez frustrant d’être "privé" de scène !

     

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    As-tu une anecdote ou un souvenir particulièrement marquant de cette tournée à partager avec nous ?

    Rien de croustillant (rires) ! C'était cool de retrouver des mecs que je n'avais pas vus depuis plus de 10 ans comme les gars de YORBLIND ou FUNERALIUM, un grand honneur de partager la scène deux soirs de suite avec OFFICIUM TRISTE, un groupe que je suis depuis The Pathway. C’était aussi pour nous la première fois aux Pays-Bas, j'y avais déjà joué quelques fois avec mes précédents groupes et j'en ai toujours gardé un bon souvenir... Avec LYING FIGURES, ce fut le même constat : de superbes paysages, des gens adorables et accueillants. Très bon accueil en Belgique aussi...

    En dehors de l'activité live, LYING FIGURES a-t-il d'autres projets à plus ou moins long terme (clip, collaboration...) ?

    Pour être honnête, on n'en a pas encore vraiment parlé... Pour l'instant, on reste focalisés sur cet album, essayer de faire plus de concerts pour le promouvoir. On aimerait bien faire un second clip mais ça demande du temps, de la réflexion et aussi un budget... Bien sûr, tous ces bons retours nous motivent à continuer et à sortir un autre album, mais on ne veut rien s'imposer. Se forcer à composer n'est jamais bon, on laisse venir suivant l'inspiration...

    Avant de clore cette interview, permets-moi de te demander ce qui tourne sur ta platine en ce moment. Quels disques as-tu à conseiller, qu'ils soient actuels ou non ?

    Un peu de tout. J’écoute des classiques, en ce moment je réécoute pas mal de vieux METALLICA, SLAYER, PARADISE LOST, JUDAS PRIEST, WASP. Dans la voiture, en ce moment j’écoute THE NIGHT TIME PROJECT, avec Fredrik Norrman (OCTOBER TIDE) et Tobias Netzell (IN MOURNING). Je me repasse assez régulièrement des albums de MOURNING BELOVETH et ANATHEMA, ou encore des musiques traditionnelles nordiques… Un peu de Black aussi… J'ai tendance à écouter les mêmes choses qu'il y a 20 ans en fait, mais il y a parfois de bonnes surprises avec des choses plus récentes : DECAYING DAYS, SVART, GHERZEN...

    Eh bien il ne me reste plus qu'à te remercier pour le temps que tu nous as accordé et à souhaiter le meilleur à LYING FIGURES pour la suite ! Je te laisse le soin de conclure cette interview...

    Merci à toi ! On espère toucher un peu plus de monde en France et faire toujours plus de concerts. C'est vrai qu'on a pas mal de soutien à l’étranger, notamment en Belgique, mais la France semble moins réceptive à notre son... En espérant se croiser de nouveau sur les routes !

    Propos recueillis par Morbid S.



    Chroniques :
    - From Nowhere To Nothing
    - A World Of My Own
    - The Abstract Escape

    Site Web : www.lyingfiguresband.com

     


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