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LYING FIGURES + DSM + SPHAERA + BLUE HOUR GHOSTS - 04/11/2017
LYING FIGURES, DSM, SPHAERA, BLUE HOUR GHOSTS
Café Vinyles Vintage, Fains-les-sources
4 Novembre 2017
Ah, un samedi soir de novembre sur la Terre, et plus précisément dans une Meuse pluvieuse, quoi de mieux qu'un petit concert de Melodic Doom Death Metal ? Pour cela, ce sont les Lorrains de LYING FIGURES qui viennent nous entourer de grisaille de circonstance et comme en plus on retrouve avec beaucoup de plaisir les locaux de DSM, déjà vus il y a un mois à quelques kilomètres de là, voilà une soirée qui s'annonce très bonne.
L'affiche de ce soir a beaucoup évolué car outre DSM et LYING FIGURES que je connais déjà, les Lorrains de SPHAERA (Post Djent Metal) et les Italiens de BLUE HOUR GHOSTS (Melodic Power Metal) se sont greffés à la soirée au fur et à mesure. Mais ce soir, c'est également l'occasion de découvrir le Café Vinyles Vintage situé à quelques kilomètres de Bar-Le-Duc, dans la Meuse, le café fait PMU, salle de concert et vente de vinyles également, un concept plutôt cocasse mais pas totalement idiot après tout, la preuve des gens repartiront avec un vinyle à l'issue de la soirée.
Le café offre une très belle salle sur l'arrière du bâtiment, même si les acteurs jouent à même le sol, les conditions sont réunies pour une bonne soirée qui, malheureusement, sera entachée par une qualité de son très aléatoire mais jamais formidable, la personne s'occupant du son ce soir semblant avoir quelques difficultés pour trouver les réglages adéquates, dommage !
C'est BLUE HOUR GHOSTS qui se colle à la difficile épreuve de l'ouverture de la soirée, le public est encore très parsemé et très timide. Le groupe officie avec deux guitares, une basse, une batterie, un chant et un clavier, ce qui, sur cette petite scène, oblige les membres à ne pas trop bouger pour éviter de frapper son voisin accidentellement. Musicalement, le groupe qui donne ce soir son premier concert en France, officie dans un Power Metal mélodique avec des influences modernes très sensibles. Les Italiens vont délivrer 45 minutes environ d'un show sympathique dans un style assez classique mais plutôt bien exécuté, Alessandro Guidi, au chant, semble avoir quelques difficultés avec sa voix un peu fatiguée, mais le bonhomme assure tout de même et réussit à donner le change, l'apprentissage des tournées certainement. L'accueil du groupe aura été poli mais pas totalement froid, les Italiens risquent tout de même d'avoir un souvenir assez particulier de leur premier concert français, on espère les revoir sur notre territoire prochainement pour juger un peu mieux des capacités de ce groupe qui officiait ce soir au Café Vinyles Vintage.
Les Messins de SPHAERA vont énormément mettre de temps à se mettre en place, ce qui va avoir une conséquence fâcheuse sur les deux groupes suivants, obligés de raccourcir leur prestation. La mise en son du groupe semble poser d'énormes problèmes et pourtant ils opèrent sans batteur, c'est donc une boite à rythme qui va donner la cadence sur ce concert où le Djent côtoie un Post Metal très carré où la prestation vocale de Vled Tapas se fait très théâtrale, n'hésitant pas imiter Jonathan Davis de KORN (particulièrement flagrant sur le titre "Half-Life"), une approche différente de ce que l'on a l'habitude de voir, et si je n'accroche pas à l'univers du groupe, ils se démarquent de la masse. Le groupe a notamment pris le parti de ne pas jouer à volume élevé, ce qui manque énormément car, en plus avec les conditions de ce soir, on a du mal à discerner ce qui se passe devant nous, il faudra même que je retire mes protections auditives pour réussir à entendre quelque chose mais c'est un choix auquel je n'adhère pas mais que je peux comprendre. L'attitude positive du groupe semble communicative et l'accueil du public, un peu plus nombreux à cette heure avancée, ne boudera pas le groupe dont la valeur technique est de très haut niveau.
Avec beaucoup de retard donc, les locaux de DSM envahissent les lieux et là trop de problèmes de son pour vraiment profiter du concert de ce groupe de Post Metal mélangeant le Brutal Death, le Post Metal et mêmes quelques influences Post Black Metal rendant l'ambiance bien noire. Pour autant, les conditions ne découragent pas notre quatuor, Renaud martyrise toujours autant son kit de batterie, il lui faudra ramener les cymbales à portée de baguettes régulièrement, Max vit ses paroles, hurlant sur l'ultime titre de ce soir les paroles au milieu du public sans le micro comme étant possédé, un vrai frontman, sans parler de la guitare et de la basse qui assure les ambiances même si nous n'en profiterons pas parfaitement ce soir pour les raisons déjà évoquées. Ce groupe possède une énergie ainsi qu'une force et une maîtrise technique qui peuvent vraiment les emmener vers un niveau plus important. Le groupe ayant pour projet d'enregistrer prochainement leur deuxième album, M&O Office ayant manifesté de l'intérêt pour leur musique, ils sont à un virage important dans leur vie de groupe et ce soir, ils ont montré que malgré les conditions, ils savaient tout de même rendre une copie plus qu'honorable. D'autres dates étant en préparation, on ne manquera pas de vous reparler de ces gars là.Malheureusement avec le retard, une partie du public est parti alors que la tête d'affiche, LYING FIGURES, vient nous présenter son premier album, The Abstract Escape, publié cette année. Mais ceux qui ont eu la bonne idée de rester vont prendre une dose de Death mélodique à tendance Spleen dans la lignée de KATATONIA, OCTOBER TIDE ou NOVEMBERS DOOM par exemple. Comme pour les autres groupes, la mise en son n'aide franchement pas à se projeter dans l'univers du groupe, mais depuis la dernière fois que je les ai vu, Fred, à la basse, amène également un soutien vocal très intéressant au chanteur principal, Thibault, qui assure la voix Death, le chant clair monocorde et le chant posé. Le chanteur assez effacé sur scène, laisse volontiers la place de frontman et de communiquant à Fred qui ne s'en prive pas. On retiendra tout de même la qualité des leads balancés à tour de rôle par Mehdi et Matthieu aux guitares, sans retour, la performance du groupe, qui reste carré, est à souligner, ce qui montre également l'évolution des Nancéens avec une assurance scénique qui leur va plutôt bien. Quelques titres du EP, A World Of My Own ("Nightmare (It Will Come)"), sont également joués mais seulement 5 titres cela fait un peu juste, dommage que le groupe n'ait pas eu la possibilité de s'exprimer plus longtemps. La formule est facile et courante, mais c'est un groupe à revoir pour confirmer ce que l'on a cru apercevoir ce soir.
Bravo à l'association BOYD de tenter de faire bouger le coin et de ne pas hésiter à faire venir des groupes non locaux, à rester entre gens du coin, on va finir consanguin et la scène sera sclérosée, un peu d'ouverture dans ce monde rempli de barrières est toujours une bouffée d'air frais !
Bravo également à l'équipe du Café Vinyles Vintage d'ouvrir ses portes à des concerts Metal, en espérant que ce n'est qu'un au revoir...
Report & photos : Aymerick Painless
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