• GRASPOP METAL MEETING - 30 Juin 2013

     

    GRASPOP 2013

     

    GRASPOP METAL MEETING
    Dimanche 30 juin 2013
    Dessel (Belgique)


     
    La vie vous impose ses propres priorités. Et même si cela fait parfois sourire les plus jeunes - qui n'y voient qu'une passion « feu de paille » mise de côté avec l'âge - on se voit petit à petit contraint de faire des choix. C'est ainsi que, par exemple, on en vient à n'assister qu'à une unique journée d'un festival qui propose pourtant une affiche très alléchante sur trois jours... Too Bad ! Ce petit brin de nostalgie passé, nous ne crachons pas dans la soupe et sommes heureux de nous rendre dans ce beau pays qu'est la Belgique afin de prendre part, le temps de quelques heures, à cet immense festival qu'est devenu le Graspop, sorte d'attrape-touristes version metal qui a bien changé depuis notre première incursion, en 2004. Pour illustrer cet état de faits, sachez que le prix du ticket pour une journée est à peine moins cher que le pass 3 jours il y a neuf ans !

    Notre premier concert du jour se déroulera sous le Metal Dome, le plus petit chapiteau du festival. Celui-ci est cependant bien garni et je suis particulièrement curieux de voir ce que vaut RED FANG en live. Eh bien la réponse est simple : la même chose que sur album ! Un bon gros stoner énergique aux relents pop et doté d'un certain sens de l'humour. Seulement voilà, comme le laissait penser l'album Murder the Mountains, lorsque RED FANG joue des « tubes » de la trempe de "Hank Is Dead", "Wires" ou "Prehistoric Dog",  le public est tellement enthousiaste (à raison, tant ces titres foutent le feu sur scène) que le reste du répertoire en souffre considérablement. Dommage ! Un bon concert néanmoins.

    RED FANG_Graspop 2013_01


    Il est temps de faire une première pause et d'aller se délester de quelques dizaines d'euros sous le Metal Market, dont l'entrée coûte un ticket boisson, soit 2,50 €. Où somme-nous, à Disneyland ? Depuis notre dernier passage sur le festival belge, en 2009, certaines modifications importantes ont vu le jour. L'une d'entre elles est la disparition des écrans géants dans les grands chapiteaux baptisés Marquee 1 et 2. A la place, on en trouve désormais un seul disposé, avec une sono, à quelques mètres de chaque chapiteau. Une bonne idée, à priori : si l'on est pas fan d'un groupe mais que l'on souhaite jeter un œil curieux sur sa prestation (en s'envoyant une Jupiler fraîche, par exemple !), on laisse ainsi la fosse libre à ceux qui aiment vraiment. Là où le bât blesse, c'est lorsque des hordes de metalheads bien inspirés s'installent par terre, devant lesdits écrans, et bloquent carrément l'accès aux chapiteaux. Intelligence, quand tu nous tiens...

    C'est par ailleurs grâce à ce système d'écran que nous apprécions deux ou trois morceaux de GHOST, qui draine une imposante foule sous la tente n°1. Incroyable de constater le succès de ce groupe auprès d'un public littéralement âgé de 7 à 77 ans, bien que le nombre de t-shirts à l'effigie du mystérieux combo suédois portés sur le site nous avait mis la puce à l’oreille. Et il faut bien admettre que, même si sa musique me laisse un peu de marbre en studio, sa performance scénique est plutôt captivante, si l'on excepte la gestuelle un brin trop théâtrale de son vocaliste, le célèbre Papa Emeritus.

    Setlist : Infestissumam / Per Aspera ad Inferi / Con Clavi Con Dio / Elizabeth / Death Knell / Year Zero / Ghuleh/Zombie Queen / Ritual / Encore: Monstrance Clock

    Retour sous le Metal Dome pour apprécier le gig de THE SWORD, qui va clairement se situer à l'opposé de celui de RED FANG, bien que les deux formations américaines pratiquent des styles « cousins ». THE SWORD propose une performance bien plus hypnotique et ambiancée, baignée de superbes lumières à dominantes bleues ou vertes selon les morceaux. La communication avec le public est réduite à son minimum et le groupe déploie un arsenal de riffs et de grooves à la fois prenants et entraînants, relevé d'un chant chaleureux au charme légèrement robotique. A l'évidence, une autre formation à découvrir sur scène, même si vous n'êtes pas particulièrement séduit par ses albums. Ce groupe qui, en schématisant, est une sorte de version moderne de BLACK SABBATH (dans ce qu'il a de plus rythmé), nous a mis une belle baffe !

    Nous profitons de quelques minutes de répit pour apprécier (sur écran) le "Soldierhead" de NEWSTED balancé en deuxième position sur la setlist, et on se dit que ce morceau speedé est une très belle carte de visite pour ce nouveau groupe bâti autour de Jason Newted (basse & chant, ex-METALLICA). Lorsque nous repassons devant le Marquee 2, à la fin du set, Jason Newsted est en train de se mettre le public dans la poche avec une version bien brutale de "Whiplash" (METALLICA), titre sur lequel il brillait déjà au chant durant sa carrière avec le géant ricain. On en profite pour remarquer que nous avions vu juste : avec son répertoire certes pas inoubliable mais très efficace, Newsted prouve qu'il était bien plus qu'un frontman en herbe : un musicien expérimenté capable de porter un concert sur la base de son charisme et de son énergie.

    Setlist : Heroic Dose / Soldierhead / ...As the Crow Flies / Godsnake / King Of The Underdogs / Long Time Dead / Twisted Tail Of The Comet / Skyscraper / Whiplash (Metallica cover)

    NEWSTED_Graspop 2013_04


    Le concert d'IRON MAIDEN de ce soir est proche en bien des points de celui que vous a décrit Aymerick dans son report du Sonisphere d'Amnéville, trois semaines auparavant. Cependant j'aurais la dent moins dure que mon collègue envers Bruce Dickinson. Mais que voulez-vous, il faut bien que l'ami Painless compense sa désertion capillaire par une certaine amertume envers le vocaliste à la chevelure toujours aussi dense à 55 ans ! Je trouve personnellement que le fait que Dickinson court moins souvent en long et en large de l'immense scène ne lui donne que davantage de charisme, surtout vêtu de cette redingote qui colle à merveille au concept de Seventh Son.... De plus, la prestation de MAIDEN est plus dynamique qu'au Sonisphere, et Dickie de lâcher dès "Moonchild" ce cri aigu hallucinant qu'il réserve habituellement à "The Number Of The Beast" ou "Run To The Hills". Un show plus intense donc, même si les tempi sont effectivement ralentis (là aussi de façon moins flagrante qu'à Amnéville). Ceux qui ont décortiqué le DVD Maiden England '88 y verront certainement l'influence d'Adrian Smith, le membre du groupe qui a le plus pesté contre cette accélération systématique des morceaux en conditions live. Mais l'adrénaline, qu'est-ce qu'il en fait le père Smith, lui qui est certes le guitariste au style le plus « flamboyant » du groupe, mais aussi le membre le plus flegmatique ? Un bon concert donc, mais qui voit globalement IRON MAIDEN lutter avec son âge. Est-on en train d'assister au « début de la fin » de cette légende ? Non ! Car il y a encore de la marge avant d'assister à un show au rabais donné en roue libre par des musiciens qui ne sont là que dans le but d'entretenir leurs trains de vie douillets. Reste cette setlist plutôt à côté de la plaque, une mauvaise habitude chez le sextet british.

    Setlist : Moonchild / Can I Play With Madness / The Prisoner / 2 Minutes To Midnight / Afraid To Shoot Strangers / The Trooper / The Number Of The Beast / Phantom Of The Opera / Run To The Hills / Wasted Years / Seventh Son Of A Seventh Son / The Clairvoyant / Fear Of The Dark / Iron Maiden / Encore: Churchill's Speech / Aces High / The Evil That Men Do / Running Free
        
    Chose inhabituelle pour moi qui suis grand fan de MAIDEN depuis des siècles, je quitte la scène principale dans le but de me placer au plus près de celle du grand chapiteau baptisé Marquee 1. Car celle-ci va accueillir, d'ici une demi heure, une autre légende dont je suis un fervent supporter depuis des lustres : KING DIAMOND ! Ne cherchez donc aucune trace d'objectivité dans ce qui va suivre, il n'y en a pas ! Des grilles de cimetière barrent entièrement le devant de la scène pour un effet déjà vu en photo, mais bien plus saisissant en réalité (elles ne seront ôtées qu'au bout de quelques morceaux). Et c'est sur un terrifiant "The Candle" que déboule le King, sur fond du désormais célèbre décor façon château hanté, le tout complété de superbes lumières.

    KING DIAMOND_Graspop 2013_04

    Le public est tout de suite très démonstratif et chante très fort les « oh oh » du thème de ce morceau. Reflet magique d'une époque que je n'ai pas connu (je n'allais quand même pas commencer à sécher les cours dès le CP!) et qui a vu le chanteur danois enflammer les foules. Le son s'avère puissant et relativement clair d'entrée de jeu, et la setlist est plutôt équilibrée : un titre de chaque album, deux pour Abigail (1987) et Conspiracy (1989), et une impasse sur House Of God (2000), Abigail II: The Revenge (2002) et The Puppet Master (2003). Le groupe est très affûté, bien que Matt Thompson, qui demeure un batteur très compétent, n'atteigne pas l'intensité d'un Mikkey Dee par exemple. Les guitaristes Andy LaRoque et Mike Wead s'en donnent à cœur joie - notamment lors d'un instrumental de haute volée que je n'ai pas pu identifier - et le bassiste Hal Patino est presque effrayant, très charismatique. Le King chante bien, très bien même, mais ma mauvaise foi de fan m'interdit de penser ne serait-ce qu'un instant qu'il est aidé par une quelconque technologie ! Il est par contre acquis que le vocaliste est, depuis une décennie, soutenu par sa choriste (et épouse) Livia Zita même si cela s'entend assez peu ce soir. Ladite miss, « dissimulée » sur un côté de la scène, est d'ailleurs fort discrète, dommage ! Bien inutile en revanche que ce playback (sans micro cependant, comme pour montrer qu'il ne cherche à tromper personne) que nous joue King Diamond sur l'intro de "At The Graves". Nous avons ensuite droit à un petit florilège de morceaux extraits d'albums plus récents. Voilà qui est fort bienvenu, même si le choix de deux titres aussi atmosphériques qu' "Up from The Grave" (très acclamé... Je ne serais finalement pas le seul à avoir acheté The Graveyard en 1996 ?!) et "Shapes Of Black" (issu du médiocre dernier album en date, Give Me Your Soul... Please de 2007) peut sembler étrange, mais c'est là chipoter comme on dit. On retiendra surtout de cette partie du concert un fantastique "Voodoo" lors duquel l'actrice Jodi effectue une chorégraphie simulant une possession démoniaque et jette au public des regards hallucinés. Très franchement, j'avais toujours pensé, en voyant des photos live, que sa présence sur scène devait être assez anecdotique, alors qu'il n'en est rien, si l'on excepte l'utilisation de quelques accessoires au rabais (le masque de Grandma, le poupon sensé représenter le corps d'Abigail La'Fey, etc.).

    KING DIAMOND_Graspop 2013_06

    Mais revenons au concert dont la dernière partie a de sérieuses allures d'apothéose. Le groupe y interprête le monumental et doomy "Eye Of The Witch", deux pépites du répertoire de MERCYFUL FATE dont un "Evil" bien brutal, et deux classiques issus d'Abigail. C'est donc sur un "Black Horsemen" définitif que s'achève le rêve éveillé, avec dix minutes d'avance sur l'horaire prévu. Dommage que le groupe n'en ai pas profité pour balancer un dernier "No Presents For Christmas", mais il faut dire que le show a été mené tambour battant. Un show qui aura été bien plus qu'un simple pèlerinage pour moi, et encore bien plus qu'une occasion de voir une légende avant qu'elle ne disparaisse. Ni plus, ni moins qu'un vrai bonheur de pouvoir constater que King Diamond, en dépit d'albums parfois inégaux, reste un performer hors normes, doté d'un groupe impeccable. Une véritable expérience capable de toucher n'importe-quel amateur de musiques extrêmes, pour peu qu'il ne soit pas réfractaire à ce côté grand-guignolesque.

    Setlist  : The Candle / Welcome Home / At The Graves / Up From The Grave / Voodoo / Dreams / Sleepless Nights / Shapes Of Black / Come To The Sabbath (MERCYFUL FATE) / Eye Of The Witch / The Family Ghost / Evil (MERCYFUL FATE) / Black Horsemen

    KING DIAMOND_Graspop 2013_05

     

    Cette avance sur le planning me permet de voir le dernier morceau de TESTAMENT, un "Alone In The Dark" sur lequel Chuck Billy (chant), très démago, fait trop longuement participer le public. Il est par contre assez bizarre de voir la légende californienne se produire devant une foule très éparse, le chapiteau étant, à vue de nez, rempli pour un tiers de sa capacité, tout au plus. Une autre fois, peut-être !

    Setlist : Rise Up / More Than Meets The Eye / The Preacher / The Haunting / Native Blood / True American Hate / Dark Roots Of Earth / Into The Pit / Practice What You Preach / The New Order / Over The Wall / Disciples Of The Watch / D.N.R. (Do Not Resuscitate) / 3 Days In Darkness / The Formation Of Damnation / Encore: Alone In The Dark

    Il est temps de reprendre le chemin en sens inverse et de retrouver la dure réalité. Mais l'avantage, lorsque l'on est en terre belge, c'est que l'on peut se consoler en faisant quelques emplettes sur le chemin du retour, blurp !

    Report : Morbid S.
    Photos : Skynet.be

     


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