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GHOST + DEAD SOUL - Reims - 03/02/2016
GHOST + DEAD SOUL
Reims – La Cartonnerie
3 Février 2016
Auteur d’un troisième album remarqué et remarquable, Meliora, les Suédois de GHOST se lancent dans une deuxième tournée traversant la France. C’est sur la halte de Reims que nous nous sommes rendus, avec un trio, DEAD SOUL, pour ouvrir les hostilités. Un mot déjà sur l’affluence, la salle est remplie mais on ne se piétine pas, même pour accéder au bar, on n’a même pas à jouer des coudes !
Lorsque l’on arrive, DEAD SOUL vient de commencer son show, œuvrant sous forme de trio alternant la guitare avec les claviers, les Suédois vont remporter un succès d’estime plutôt flatteur. Avec une musique hypnotique et addictive, le chanteur et son duo de guitariste défend son deuxième album The Sheltering Sky, sorti en 2015. Le groupe propose un Blues Rock avec une boite à rythme comme base, des parties de guitares répétitives et hypnotiques et un chant allant de David BOWIE à Ian ASTBURY, si le résultat peut surprendre de premier abord, on se laisse vite capter par cette musique qui peut nous évoquer un soupçon de DEPECHE MODE (le "Burn Forever" de l’album précédent), de KILLING JOKE, de NINE INCH NAILS et le lien avec GHOST est bien plus présent qu’un groupe de Metal traditionnel, un choix de première partie bien senti qui aura su conquérir une partie du public.
DEAD SOUL jouant sans batterie, le changement de plateau est assez rapide et voilà "Miserere mei, Deus" et "Masked Ball", pour la montée sur scène, qui résonnent dans la sono alors que l’encens finit de bruler. Rien qu’au niveau de l’ambiance, GHOST marque déjà sa différence avec la scène Rock/Metal conventionnelle, les Suédois plongent leur public dans un certain état de réception qui va être très bénéfique à l’ambiance de la soirée.C’est "Spirit" qui déboule et là les craintes se réveillent car le chant de Papa Emeritus III ne s’entend pas devant, mais un espion placé en fond de salle (merci Morbid S.) me confirme que c’est également le cas de là où il se trouve, mais rapidement l’ingé-son réagit et on retrouve cette voix si caractéristique, prenant la place qui est la sienne sur album. Enchainé "From The Pinnacle To The Pit", on comprend rapidement que les 6 membres du groupe, fiers du petit dernier, vont très bien le représenter. Il faut avouer que ces morceaux passent très bien sur scène, tant "Cirice" et ses guitares bien mordantes, "Absolution", "Mummy Dust" qui enflamme bien le pit, mais aussi, bien sûr, le nouveau hit single du groupe, le magnifique "He Is" repris par le public, pas de "Majesty" au programme de même que "Deus In Absentia", plus difficile à caser sur scène, mais les deux premiers albums regorgeant de classiques ("Year Zero, "Con Clavi Con Dio", "Per Aspera Ad Inferi", "Zombie Queen" ou "Ritual") difficile de faire mieux.
Si la première partie du show, jusqu’à l’intermède "Devil Church", se veut très intense, très peu de temps morts, Papa Emeritus III est très peu loquace mais très démonstratif, son jeu de scène est presque dans la lignée d’un clown blanc, alors que les Nameless Ghouls font le show en multipliant les poses. Après cet intermède joué par le groupe et non balancé en sample, peut-être que ça donnera des idées à certains fainéants de la scène… Papa Emeritus III apparait en civil (toujours avec le maquillage sur le visage et les gants blancs) et se fait bien plus loquace avec ses discours travaillés et plein d’humour, n’hésitant pas à se moquer gentiment de certains spectateurs statiques, notamment sur l’arrivée sur scène pour les rappels, le chanteur n’hésitera pas à refaire son entrée sous les vivats de la foule, en rajoutant des caisses dans ses mouvements, le tout dans une bonne humeur communicative.
La reprise de "If You Have Ghosts" est jouée ce soir en semi-acoustique avec une lead guitare pour les mélodies principales, titre sur lequel, le chanteur présente les membres du groupe, notamment le batteur et le claviériste, sortis de scène, c’est loufoque mais ça fonctionne, ou encore en présentant le bassiste comme étant le meilleur guitariste du groupe. Mais déjà arrive le temps du dernier titre, qui est toujours "Monstrance Clock" dans les concerts de GHOST et Papa Emeritus III se lance dans une longue explication pour valider ce choix, après nous avoir signifié qu’il était temps de faire le dernier morceau car demain c’est jeudi… c’est vrai pourquoi s’embêter à chercher des excuses… Bref ! Il nous explique longuement (c’est peut-être là un petit bémol de certains, lorsque l’homme se fait loquace, il ne lâche plus le crachoir) qu’il ne faut pas se priver des très bons moments, se lançant dans un monologue expliquant que ce titre est une ode à l’orgasme et alors pourquoi se priver d’un orgasme collectif même si celui-ci est convenu et attendu. Ca se défend et c’est surtout prétexte pour le chanteur pour lui laisser exprimer son humour à froid, un vrai bonheur avec un titre immédiat repris en chœur, laissant place à de chœurs qui sortent le public de l’état dans lequel il était plongé. Ce soir GHOST a confirmé qu’il était un groupe à part, que sa réputation n’était pas usurpée et que sa progression devrait le mener bien vite vers d’autres sphères, peut-être plus mainstream, on ne peut s’empêcher de penser que pour le prochain album, ce seront des Zenith et des Accor Hotel Arena qui seront blindés pour les accueillir.
Setlist : Miserere mei, Deus / Masked Ball / Spirit / From The Pinnacle To The Pit / Stand By Him / Con Clavi Con Dio / Per Aspera ad Inferi / Body And Blood / Devil Church / Cirice / Year Zero / Spöksonat / He Is / Absolution / Mummy Dust / If You Have Ghosts (Roky Erickson cover) / Ghuleh/Zombie Queen / Ritual / Monstrance Clock
La Cartonnerie a décidé de se laisser aller dans sa programmation Rock/Metal avec MACHINE HEAD le 19 février et CONVERGE en avril (date unique en France !), et avec ce genre de soirée, voilà une salle qui va vite devenir un point de rencontre pour les amateurs de cette musique. En attendant, quel show !
Report & Photos : Aymerick Painless
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