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AN OCEAN OF VOID
Entretien avec Floran Guillou (chant) et Jean Luc Marro (basse) réalisé par mail le 17 septembre 2013
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Les chroniques de démo ne sont plus vraiment dans l’air du temps, avec une abondance de sortie d’album chaque mois, cet exercice est devenu un réel acte de soutien et il faut vraiment que le groupe en vaille la peine. C’est le cas d’un groupe Bordelais, AN OCEAN OF VOID qui propose un Progressive Metal aux structures et à l’approche moderne et qui proposent trois titres tout simplement imparables. Oubliez le son inaudible, les structures bancales, les instruments non accordés, les pains non corrigés, AN OCEAN OF VOID a déjà tout pour jouer dans la cour des grands mais cela, ils le savent puisqu’ils planchent déjà sur un premier album que, je ne vous cache pas, j’attends désormais avec impatience, voici LA révélation 2013 que les amateurs de Post Metal et/ou Progressive Metal peuvent découvrir sans risque. Entretien avec un groupe sur de sa force… avec raison !
Question inévitable, peux-tu présenter AN OCEAN OF VOID? Que signifie le nom du groupe ?
Floran Guillou : AN OCEAN OF VOID s'est formé il y a bientôt quatre ans à Bordeaux. Très vite, nous avons cherché à créer une musique variée qui ne tombe pas dans les clichés du genre, tout en affichant une certaine ambition. Les répétitions se sont enchaînées, Julien nous a rejoint et quelques mois plus tard, nous enregistrions notre première démo et donnions nos premiers concerts. Plus récemment, nous avons signé chez MisandreProductions, qui assure désormais notre promotion et la distribution de notre démo. Concernant le nom du groupe, il nous a fallu assez peu de temps finalement pour nous décider. Nous recherchions un nom qui illustre l’atmosphère que l’on cherche à créer, une sorte d’ambivalence entre l’infini et le vide. Benoît (guitare) l’a proposé, et on a tous adhéré !
Votre première démo 3 titres est sortie l’an passé, elle montre une maîtrise et une maturité qui peut indiquer que ce n’est pas votre première expérience, est-ce bien le cas ?
Merci pour ces compliments. Il est vrai que nous avons tous joué dans d'autres formations auparavant, mais nous n'avions clairement pas la même ambition. J'ajouterai également que les morceaux présents sur la démo ont eu plusieurs 'vies', nous avons pris notre temps pour les assembler, ce qui nous a sans doute bien aidé à donner cette bonne impression.
La production de ces 3 titres dépasse largement le cadre de la démo, avez-vous hésité à proposer un EP directement avec un format physique ? Dans quelles conditions avez-vous enregistré ?
Nous avons la chance d'avoir deux de nos membres techniciens du son (Pierre et Jean-Luc). Leurs compétences et leur matériel nous ont permis d'enregistrer la démo en home-studio, le tout à moindre coût. Tout (enregistrement, mixage, mastering, artwork...) a été fait par nos soins et nous en sommes plutôt fiers. Pour répondre à ta question, nous avons hésité en effet avant de sortir la démo. Nous avons toujours à cœur de proposer quelque chose d'abouti, mais en même temps il fallait bien qu'on commence à faire parler du groupe. La démo est un bon moyen de promotion, mais c'est aussi et surtout un symbole de l'existence concrète du groupe. La sortir en format physique était important pour nous, et cela permet de prouver notre sérieux.
Vos influences sont très diverses et couvrent beaucoup de style, est-ce l’addition de vos différentes sensibilités qui semble s’être finalement concrétisé assez tard avec les dernières intégrations de line-up ?
Notre musique reflète plutôt bien les influences de chacun de nous, mais en même temps ce n'est pas quelque chose de calculé, réfléchi à l'avance. On a beau évoluer dans la sphère Metal, nous n'écoutons pas tous ce genre, du moins pas que ce genre. En parlant des dernières intégrations de line-up, tu dois sûrement faire référence à Julien, notre guitariste. Son arrivée a coloré nos compositions et leur a donné une teinte très mélodique, avec beaucoup de leads. Tu ne serais pas surpris en apprenant qu'il est un grand fan de Pink Floyd!
Vous renvoyez une image très mélancolique et sombre à travers l’artwork alors que vos leads de guitare par exemple renvoient un peu de lumière à la manière d’un ANATHEMA par exemple, si je te dis que ‘Behind Red Clouds’ me rappelle beaucoup ce que les Anglais ont fait sur les 2 derniers albums, es-tu d'accord avec ça ? Avez-vous en tête cette volonté de contrebalancer le sombre d’un côté par un autre un peu plus lumineux ?
Tout à fait d'accord avec toi, c'est une volonté de marquer cette ambivalence dans nos compositions. Nous préférons proposer une musique 'mouvante', avec beaucoup de relief, qui change d'un titre à l'autre. Le fait d'avoir des structures un peu moins conventionnelles (et non pas le fameux couplet-refrain-couplet...) nous permet justement de pousser plus loin la dualité de notre musique. Concernant la ressemblance avec Anathema, je pense que tu n'as pas tort, même si ce n'est pas forcément une de nos influences.
‘A Faded Light’ affiche un groove différent mais complémentaire du titre qui le précède, vouliez-vous absolument montrer que vous saviez aussi donner du rythme à votre Progressive Metal ou Post-Metal ?
Effectivement. Son approche rythmique tranchait bien avec nos autres titres... Et puis il a tendance à motiver ceux qui viennent nous voir en concert !
Jean-Luc Marro : La composition de nos premiers morceaux fonctionnait de la façon suivante: quelqu’un apportait une idée (ou un morceau complet), et chacun y ajoutait son influence. Cela permettait d’aborder des univers très différents. Notre démarche actuelle consiste plutôt à composer lors des répétitions. C’est un processus un peu plus long car nous essayons de travailler un maximum de détails, mais il est intéressant et source de nombreuses discussions ! En tout cas merci de le souligner, ces différences sont pour nous importantes car complémentaires.
Quels sont les thèmes abordés dans les paroles ? Est-ce lié à un concept de base qui donne l’impulsion à la créativité au sein du groupe ou abordez-vous les sujets qui vous viennent en tête sans donner de ligne directrice véritable ?
Floran : Pour les paroles, nous avons longuement discuté des thèmes à aborder. Comme avec les instruments, nous voulions conter une histoire, quelque chose qui connecte les titres entre eux sans pour autant parler d'un concept. Cette histoire sera complétée sur notre premier album, d'où notre volonté de ne pas la divulguer pour le moment.
Jean-Luc : C'est Floran qui écrit les textes, une fois que la structure du morceau est établie. En ce sens, ce ne sont pas les paroles qui influent sur la composition mais plutôt l'inverse.
Vous avez déjà pu donner quelques shows, avez-vous dans l’idée d’amener une dimension visuelle à vos concerts, si ce n’est déjà fait, pour appuyer les différents sentiments qui se dégagent de votre musique?
Floran : Nous avons effectivement l'intention de travailler l'aspect visuel lorsque nous sommes sur scène. Jusqu'à présent, nous laissions la musique agir par elle-même, sans trop nous préoccuper de l'impact scénique qu'elle prouvait produire...
Jean-Luc : Nous souhaitons désormais proposer quelque chose de plus défini, en utilisant des effets lumières lors de certains passages clés de nos morceaux.
Je suppose que vous avez d’autres titres disponibles à côté pour agrémenter vos shows, pensez-vous les sortir sur un futur support ?
Floran : Bien sûr ! Nous sommes actuellement en phase de pré-production pour notre premier album, qui sera composé de six titres.
Quels sont vos projets pour la fin de l’année et à plus long terme ?
Nous avons quelques dates prévues pour la fin d'année, notamment sur Bordeaux. Cela fait quelques mois que nous avons stoppé les concerts pour nous pencher sur l'album, mais c'est quelque chose qui nous manque, donc... Comme je te l'ai dit, nous travaillons sur notre premier album et espérons le sortir l'an prochain. En attendant, nous sommes toujours en recherche de dates, notamment en dehors de Bordeaux.
Propos recueillis par Aymerick Painlesshttp://anoceanofvoid.bandcamp.com/
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