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AMON AMARTH + HUNTRESS + SAVAGE MESSIAH - Reims - 3 Février 2015
AMON AMARTH / HUNTRESS / SAVAGE MESSIAH
03 février 2015 - REIMS – La Cartonnerie
Les concerts Metal ne sont pas vraiment nombreux à Reims et ce malgré cette superbe salle, même superbe complexe, La Cartonnerie où nous avions déjà pu voir GOJIRA ou plus récemment VADER. Alors, en ce mois de février, AMON AMARTH étant présent à Reims et le lendemain à Nancy où le Metal y est un peu plus vivant, Heavy Sound a décidé de couvrir la date de Reims comme une invitation aux Rémois à renouveler ces expériences. Pour commencer, une petite mention aux Suédois qui sillonnent véritablement l’héxagone avec pas moins de 7 dates dont 3 dans l’est avec une à Strasbourg.
AMON AMARTH fait partie des vétérans de la scène Metal et leur Death à tendance Viking des débuts s’est formaté, voilà un bon moment que les albums n’ont pas suscité l’émoi de votre serviteur mais sur scène, le souvenir d’une date à Nancy dans le cadre du Metalride Festival nous donne l’envie de voir comment se portent nos Suédois désormais et lorsqu’en plus on retrouve à l’affiche les SAVAGE MESSIAH que nous avions pu voir avec ANGELUS APATRIDA et HAVOC à Chalons En Champagne (des voisins !), nous tenons notre prétexte pour prendre le volant. Malheureusement, la longue file d’attente et un planning plutôt chargé font qu’au moment de rentrer enfin dans la salle, la grande avec une capacité de 1000 personnes pas tout à fait atteinte, SAVAGE MESSIAH balance un "We are Savage Messiah, merci !" frustrant.
C’est donc avec HUNTRESS que débute la soirée pour nous et autant dire que ce groupe emmené par une Jill JANUS totalement possédée et dans son personnage, sait tenir une scène. La dame est, semble-t-il, dans le cercle des connaissances de la tête d’affiche mais la raison de leur présence est tout autre car ce groupe de Speed old-school n’est pas que ça. A dominance horrifique, l’univers d’HUNTRESS s’accommode de tous les styles qui ont pu nourrir le Metal old-school des 80’s allant du Heavy au Thrash ou le Speed Metal mais aussi un peu de Metal Extrême par moment assez rare tout de même. Bon la démagogie fait partie du show bien entendu, Fred de DRAGONFORCE est là sur la tournée pour suivre les Américains, et si son intervention est plutôt sympathique, mêlée à "I Want To Fuck You To Death" co-écrit avec Lemmy KILMISTER, on peut avoir l’impression que HUNTRESS tente de justifier sa présence alors que la musique se suffit à elle-même mais je chipote, je chipote… si, ne me dites pas non, je m’en rends compte ! Avec un show extrêmement bien présenté, une bonne dynamique avec une bonne alternance d’ambiance, un côté visuel qui tient beaucoup sur les épaules de Jill, auteur de saut de cabri assez surprenant, la réincarnation d’Abbath, la zigounette en moins, c’est assez flippant mais plutôt réussi ! Visiblement c’est le genre de groupe qui a plus d’impact sur scène que sur disque, l’avenir nous dira s’ils sont en mesure de régner partout mais voilà un groupe sur lequel il est bon de garder un œil.
Les Suédois d’AMON AMARTH ne vont pas mettre bien longtemps avant de monter sur scène, la batterie de Fredrik ANDERSSON étant déjà campée depuis le début de la soirée, le changement de plateau se fait très rapidement, ce qui permet au public d’être de suite dans l’ambiance, encore sur la lancée d’HUNTRESS.C’est "Father Of The Wolf" qui ouvre les hostilités et on sent le groupe d’une efficacité redoutable de suite malgré un son un peu brouillon sur ce premier titre, ce qui s’arrange dès "Deceiver Of The Gods". Ce sont bien les titres du dernier album qui vont être mis en valeur ce soir, tout comme les 3 autres albums les plus récents bien que Deceiver Of The Gods ait bientôt deux ans déjà mais un petit "Victorious March" issu du premier album Once Sent From The Golden Hall publié en 1998 juste avant les rappels nous remémore le passé plus Death Metal d’AMON AMARTH. En effet, si le groupe a adouci légèrement son discours en privilégiant les leads de guitare efficaces et entêtants ("Death In Fire", "The Pursuit Of Viking", "Twilight Of The Thunder God"), le Viking en chef Johann HEGG garde toujours ce growl impressionnant qui ne faiblit jamais en live, l’homme fait preuve de puissance et d’implication qui force le respect. C’est aussi le cas de tous les membres, AMON AMARTH n’ayant pas subi de changement de line-up depuis 1998, on voit ce soir le résultat d’un groupe soudé et concerné. Alors oui, tout est millimétré, les postures de Johann sur certains passages ambiants, les morceaux suivent une recette bien maitrisée et sans réelle surprise mais voir ce groupe sur scène, c’est assurément une bonne dose d’adrénaline dans la face car le groove est bel et bien là. De plus, il faut saluer l’effort de Johann HEGG qui tente de parler en français à plusieurs reprises, lançant même un « je suis Charlie » bien accueilli par le public. Alors que les Suédois paraissaient émoussés lorsqu’on les avait vus à Nancy il y a quelques années, ce soir, le groupe met le feu et ne laisse que peu de survivant sur le parterre collant à cause des vagues de bière qui balaieront le sol toute la soirée. "Guardians Of Asgaard" est décoché et très bien accueilli de même que l’incontournable "Death In Fire" mais "Shape Shifter" issu du dernier album provoque également une très bonne réaction du public, preuve qu’AMON AMARTH a su garder son public au fil des albums.
Setlist : Father Of The Wolf / Deceiver Of The Gods / Live For The Kill / Varyags Of Miklagaard / Asator / For Victory Or Death / As Loke Falls / Bleed For Ancient Gods / Death In Fire / The Last Stand Of Frej / Guardians Of Asgaard / Shape Shifter / Cry Of The Black Birds / War Of The Gods / Victorious March / Twilight Of The Thunder God / The Pursuit Of Viking
Les regrets d’avoir manqué SAVAGE MESSIAH sont bien compensés par les prestations hautes en couleur d’HUNTRESS et d’AMON AMARTH qui règne en maître sur le Viking Metal, une affiche qui aurait pu sembler étrange au premier abord mais il faut avouer que trois groupes dans des styles différents mais pas totalement éloignés est une recette parfaite. On attend maintenant un nouvel album d’AMON AMARTH et de nouveaux concerts Metal à La Cartonnerie, une salle excellente tant dans l’accueil que dans l’acoustique où on aimerait vraiment voir plus de dates de ce genre, l’appel est lancé !
Report & Photos : Aymerick Painless
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