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SURTR

Publié le par Nono666

 

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Entretien avec Jeff (guitares, chant) réalisé par mail le 14 août 2012.



Le nouveau partenariat d’ALTSPHERE PRODUCTION et de MVS Anticraft pour la distribution des sorties du label est l’occasion de revenir sur ces dernières sorties dont le premier album de SURTR, World Of Doom. Plutôt que de vous reproposé l’entretien que Jeff et Régis avait accordé à Heavy Sound en 2011 dans sa version brute, on a souhaité profiter de l’occasion pour prendre un peu de nouvelles du trio et bien nous en a pris puisque Jeff, guitariste, chanteur du groupe, nous dévoile un bout de mystère du deuxième album qui va très prochainement être enregistré et qui est attendu pour mars 2013.

Heavy Sound : La dernière fois qu’Heavy Sound donnait de vos nouvelles, c’était il y a un an, que s’est il passé depuis pour le groupe ?
Jeff (guitare/chant) : Depuis l’année dernière nous avons donné quelques concerts comme sur la Metal Corner Stage du Hellfest, au Klub à Paris ou encore en première partie de THE WOUNDED KINGS à Nancy. Nous nous sommes surtout concentrés sur la composition de nouveaux morceaux qui formeront le second album de SURTR.

Vous êtes en pleine préparation du deuxième album, pouvez-vous nous en dire plus sur son avancement et sur le rendu auquel nous devons nous attendre ?
Notre second opus est composé de 7 titres. Contrairement à World Of Doom, il ne s’agit pas d’un concept album. Les titres sont plus heavy, plus catchy, plus courts et laissent plus de place au chant que nous avons vraiment retravaillé. Nous avons évolué naturellement en jouant simplement ce que l’on avait envie de faire. Il y a de tout dans cet album, des passages épiques, des passages Doom/Death et même un riff qui se rapproche du Shoegaze. C’est un vrai melting-pot de toutes nos influences et tout ceci reste cohérent dans un registre Doom Metal au sens large. Début septembre, nous allons entrer au Mon Studio à Nancy pour 7 jours d’enregistrement intensif. S’en suivra le travail de l’artwork, de promo,… jusqu’à la sortie de l’album en Mars 2013 si tout se passe comme prévu.

Avez-vous changé votre façon de composer, êtes vous partis d’idées laissées de côté pour World Of Doom ?
Toutes les idées sont neuves, il n’y a aucun lien avec World of Doom si ce n’est les paroles qui restent dans la continuité de ce que j’ai pu écrire dans le passé.  Auparavant tout était écrit et travaillé avant que l’on se réunisse en répèt. Aujourd’hui, j’arrive avec des riffs de base et nous faisons tourner les morceaux ensemble en les modifiant plus de dix fois pour les parfaire selon le feeling en jammant à trois. Cela prend du temps car nos agendas sont assez serrés mais on a vraiment pris plein de plaisir lors de la composition de ces nouveaux morceaux.

Quels sont les points auxquels vous avez apporté, vous allez apporter, plus de soin sur ce deuxième album ?
World of Doom avait été enregistré très rapidement et avec Julien (Basse) qui « dépannait » la basse sans être encore dans le groupe. Nous en avions assez de faire tourner ces morceaux avec Régis et il nous fallait les poser sur une galette. On l’a fait. De manière précipitée et même maladroite, mais il fallait que l’on passe à autre chose. Avec ce nouvel album, et même lors de la composition comme je l’expliquais avant, nous avons (et allons encore clairement) pris notre temps. Ça se ressentira à tous les niveaux et nombreux seront surpris de la progression que l’on a fait simplement car nous ne nous sommes pas précipités. Ceci justifie aussi que l’on soit une semaine en studio.

Altsphere Production, pour célébrer sa collaboration avec MVS Distribution, a remis votre album à l’honneur dans les médias ainsi que celui de WIZARD’S BEARD, ROTE MARE et (drama). Comment cela se concrétise-t-il, y a-t-il eu repressage par exemple ?
Grâce à la distribution de MVS Anticraft, les productions du label bénéficie enfin d’une vraie distribution en France, comme c’était déjà le cas au Royaume-Uni et en Allemagne, Benelux. La France étant moins une terre de Metal que ses voisins européens, il était plus difficile d’avoir un distributeur qui s’investirait (et aurait le temps de le faire) pour pousser ces albums. Il n’y a pas eu de re-pressage car il y avait encore du stock sur tous ces titres. MVS a simplement récupéré une partie de celui-ci pour placer les productions d’Altsphere dans les Fnac, Virgin, Leclerc mais aussi des disquaires indés à travers la France, facilitant ainsi la vente des albums.

Est-ce que vous avez dans l’intention de chercher un autre label pour le deuxième album histoire de déléguer un peu de boulot sur la sortie, Altsphere est le label créé par Jeff et cela fait une masse de travail importante ? Désirez-vous plutôt garder le plus de contrôle possible sur votre musique ?
En effet, cela demande un investissement de temps et d’argent, surtout que je suis seul maître à bord d’Altsphere. Mais cette fois encore, nous allons nous débrouiller tout seul pour ne pas avoir à attendre sur une hypothétique possible signature sur un autre label, d’autant plus que nous sommes les mieux placés pour promouvoir et pousser cette nouvelle galette. Ceci dit, Julien me file maintenant un coup de main et Régis a pris en main toute la partie graphique et la partie booking du groupe, ce qui me laisse le temps de me concentrer sur la promo et la diffusion de l’album. De plus, travailler avec MVS me facilite aussi la tâche puisque j’ai moins de démarches à effectuer pour placer les albums un peu partout. Mais c’est sûr que si dans le futur nous avons l’occasion d’avoir un label qui s’occupe de nous, s’il s’investit assez et qu’il va dans le même sens que le groupe, nous pourrions prendre le luxe de n’avoir plus que la musique à gérer et de mettre un peu les pieds sous la table.

Propos recueillis par Aymerick Painless

 

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En attendant l’album, nous vous proposons de vous replonger dans l’interview de juin 2011 réalisé par l’excellentissime Morbid S. (un peu de complaisance ne peut pas faire de mal entre collègues et non moins amis) et qui a disparu avec l’ancienne version du site Heavy Sound, tout comme la chronique de World Of Doom que vous pouvez maintenant consulter.


Salut, ici Morbid S / HEAVY SOUND Webzine ! Première question de routine : pouvez-vous présenter SURTR à nos lecteurs ?
Jeff (chant, guitare) : SURTR est un groupe de doom metal traditionnel qui est né en 2009 lorsque Jul’ me mit en relation avec Régis, que je ne connaissais que brièvement. Après un an et une démo en duo, Jul’ nous rejoignit en août 2010 motivé par l’enregistrement d’un album, puis, après avoir découvert le concept World of Doom, il décida d’être un membre à part entière. Je connais Jul’ depuis des années, et on n’avait jamais composé ensemble. Régis et Jul’ se connaissent depuis l’adolescence, inutile de dire qu’à partir de là une réelle alchimie s’est créée entre nous. Le 2 mai dernier est sorti notre premier album, World of Doom, produit par mon propre label Altsphere Production.

Quelles sont vos influences, musicales comme extramusicales ?
Régis (batterie) : Au départ, SURTR est influencé par SAINT VITUS, c'était la raison de notre rencontre avec Jeff d'ailleurs… C'était le seul mec qui savait de quoi je parlais haha ! Se sont greffés ensuite des groupes comme REVEREND BIZARRE ou BLACK SABBATH, mais aussi CANDLEMASS, DARKTHRONE ou BATHORY. D'un point de vue extramusical, c'est aussi l'observation de la société et du monde qui nous entoure et que l'on voit irrémédiablement  courir droit dans le mur de par sa propre connerie. Il m'arrive d'avoir une lueur d'espoir en me disant que l'humain ne peut tout de même pas être aussi con et qu'il va se ressaisir pour le bien de son univers, donc de lui-même. Ces moments d'espoir sont rares hein… Les plus nombreux restant les moments pessimistes où je me dis que tant mieux, ce sera un bien pour ce monde dans lequel nous vivons si l'humanité devait être appelée à disparaître dans les prochaines décennies.

Votre premier disque, World of Doom, vient de paraître. Satisfaits ?
Régis : Satisfait oui car il fallait le faire ici et maintenant pour pouvoir avancer. Sinon évidemment je changerais beaucoup de choses et je prendrais plus mon temps pour le faire. Qui peut réellement s'estimer satisfait de ce qu'il a fait ?
Jul’ (basse) : Plutôt satisfait oui car au-delà de la musique, c’est la première fois que nous sortons un album ensemble et étant tous les 3 proches depuis longtemps, cela est très significatif. J’aime notre album, mais je suis sûr que nous avons encore beaucoup de marge de progression et nous sommes déjà impatients d’attaquer la prochaine étape.

Une release party a eu lieu récemment près de Nancy. Comment s'est-elle passée ?
Régis : Très bien. Le Soap Box est un très bon petit club et l'ambiance y était ma foi très agréable, avec plein de bonnes rencontres.
Jul’ : C’est l’un de mes meilleurs souvenirs de concert.

L'aspect live n'est pas toujours une priorité pour les formations doom. Souhaitez-vous donner un maximum de concerts ou bien privilégier quelques dates éparses afin de conserver une certaine fraîcheur ?
Régis : Du point de vue de ce premier album, je pense  qu'il prend justement tout son sens en live. C'est le moment où les morceaux vivent et qu'une certaine alchimie ressort de notre trio.
Jul’ : Je pense que la scène est quelque chose de primordial pour nous à tous les niveaux.

Vous allez notamment vous produire au Metal Corner du Hellfest le mois prochain. Impatients ? Plutôt stressés ?
Régis : impatient oui et stressé surtout. Je ne sais pas encore comment je vais faire pour jouer avec SURTR et voir POSSESSED en même temps, haha ! Plaisanterie mise à part, ce sera une grande expérience et je l'appréhende sereinement. Peu de groupes ont la chance de se produire dans ses conditions, donc on va en profiter bien sûr.

 

SURTR_live



La France possède plusieurs groupes de doom assez réputés à présent tels que RISING DUST, THE BOTTLE DOOM LAZY BAND ou encore, dans un style différent, ATARAXIE. Vous sentez-vous proches de ces groupes ? Avez-vous d'ores et déjà noué des contacts avec certains d'entre eux ?
Régis : Si je devais me sentir proche de groupes de la scène française, ce serait bien sûr TBDLB et CHILDREN OF DOOM avec qui nous avons quelques contacts pour d'éventuelles coopérations futures, qui ne sont pas toujours évidentes à mettre en place pour le moment.

Vous semblez attacher une certaine importance aux reprises puisque vous vous êtes déjà attaqués à ni plus ni mois que BLACK SABBATH et REVEREND BIZARRE. Etait-ce un moyen d'étoffer votre répertoire ou bien s'agit-il d'une démarche que vous compter développer sur le long terme ?
Régis : Pour nous c'est non seulement un moyen de montrer d'où l'on vient pour mieux savoir où l'on va, mais encore de rendre un hommage à ces groupes qui nous ont donné envie de monter le nôtre et qui d'une certaine manière l'influencent. Sur le prochain opus, une reprise / adaptation des plus intéressante est d'ores et déjà prévue, mais je n'en dis pas plus. Ce sera en quelque sorte un double hommage.

Que pensez-vous de la fin annoncée de CATHEDRAL ?
Régis : Lee Dorrian estime être allé au bout de son groupe et c'est son choix. Il recommencera certainement un nouveau projet pour évoluer et c'est tout à son honneur.

Pour finir, si vous le voulez bien, quelques petites questions auxquelles je vous demande de répondre le plus spontanément possible :
Jean ou cuir ?
Régis : cuir.
Jul’ : jean.
Jeff : jean.

Lenteur ou groove ?
Régis : lenteur.
Jul’ : groove.
Jeff : lenteur.

CANDLEMASS ou REVEREND BIZARRE ?
Régis : Arf question piège...
Jul’ : CANDLEMASS.
Jeff : Les deux !

Attention, ça se corse : infirmière ou soubrette ?
Régis : Soubrette bien sûr, on parle de fantasme non?
Jul’ : on peut dire secrétaire soubrette avec des couettes ?
Jeff : Soubrette.

Question cinéma : Hammer ou Grindhouse ?
Régis : Grindhouse, même si les films de la Hammer sont très doom dans l'esprit.
Jul’ : aucune idée.
Jeff : Grindhouse.

L'éternel débat : Ozzy ou Dio ?
Régis : Iommi, haha !
Jul’ : Ozzy est une légende, mais musicalement Dio l’emporte.
Jeff : Je me permets de repomper la réponse de Rég’ car j’aime les deux !

Cette interview est maintenant terminée, je vous laisse conclure...
Régis : Merci pour ta chronique, ton interview et ton intérêt. Et merci à tous ceux qui par cette interview iront découvrir SURTR. Doom over the World !!!
Jeff : Vous pouvez suivre notre actualité sur www.surtr.net  ou les réseaux sociaux habituels. A bientôt en live !! Dooooooom !

Propos recueillis par Morbid S. le 1er Juin 2011

 

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WITHDRAWN

Publié le par Nono666

 

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Entretien avec Christophe HELWIN réalisé par mail le 08 août 2012.



Le deuxième album de WITHDRAWN est un petit uppercut de Death Metal à la personnalité bien trempée et comme on ne rechigne jamais à vous présenter les petits groupes qui méritent votre attention, on s’est permis de contacter Christophe HELWIN, bassiste chanteur des Bordelais.

C'est la première interview pour Heavy Sound, peux-tu donc revenir sur le passé du groupe et ses huit années d'existence ?
Thyr et moi-même avons formé WITHDRAWN en 2004 dans une veine Death-Black mélodique, croisement d'AT THE GATES et CRADLE OF FILTH. Nous avons réalisé deux démos en home-studio avant d'enregistrer notre premier album Skulls Of The Weak en 2009 nettement plus influencé Death US et européen et enfin The Strongest will sorti début 2012 qui réunit un peu tout cela et arrive après huit années d'expérience, pas mal de concerts et diverses tournées. Nous avons toujours eu à l'esprit de faire quelque chose de catchy et d'énergique mais par rapport à nos débuts la dose d'agressivité a quelque peu augmenté. En schématisant on pourrait dire qu'on fait du métal extrême accrocheur. Et avec un nouveau line-up nous défendons aujourd'hui le nouvel album The Strongest Will sorti chez Great Dane Records.

Trois années ont été nécessaires pour que The Strongest Will voie le jour, avez-vous été obligés de tout reprendre à zéro après le premier album ou avez-vous réussi à capitaliser un peu dessus pour ce nouvel album ?
Le premier album a été une première véritable expérience de studio ; ça nous a formé et nous a permis d'apprendre pas mal de choses. C'est certain que cette expérience et la façon dont sonnaient nos morceaux sur le premier opus nous ont guidé pendant l'écriture de The Strongest Will mais nous avons aussi laissé parler nos envies, on s'est juste enfermé quelques jours mon frère et moi avec nos guitares et on a écrit ce qui nous passait par la tête et retravaillé des riffs que nous avions déjà en stock. Avant l'enregistrement du premier album nous n'étions déjà plus que tous les deux aux commandes mais ce manque de guitariste ne nous a pas freiné ; on ne s'est pas dit "écrivons des choses qui seront jouables pour la plupart des guitaristes qu'on auditionnera", on a juste écrit ce qui nous passait par la tête et on a aussi eu envie de varier les arrangements. Par exemple, le riff d'intro de "Dusk Of The Cursed" était destiné à recevoir un blast-beat mais nous avons trouvé que ça sonnait trop "convenu" alors on a décidé de prendre le contre-pied de ce qu'annonçait le riff : on a mis un rythme dépouillé lent. Suite au premier album on savait ce qui marchait dans notre musique, ce qui constituait notre force, et on a accentué ces aspects là en essayant de pousser plus loin dans l'originalité et l'agressivité en même temps.

WITHDRAWN_C.H


Michel HOAREAU et Jérôme GUELLERIN semblent avoir gagné les rangs de WITHDRAWN entre les deux albums, est-ce que ça a changé quelque chose à votre façon de fonctionner, de composer entre les deux frangins ? Sinon, est-ce que ça pourrait évoluer à l'avenir ?
A vrai dire ça n'a quasiment rien changé du tout puisque Jérôme est arrivé alors que nous masterisions déjà l'album. Seule l'arrivée de Michel quelques temps avant a eu une petite incidence sur notre façon de composer. Nous avions notamment pu jouer en concert à trois reprises le titre "Kingdom Nothing" et nous avions ainsi pu voir quels étaient les passages qui fonctionnaient et ceux qui marchaient moins bien. On aurait aimé faire ça en compagnie de Michel sur l'intégralité des morceaux mais nos emplois du temps ont fait qu'on n'a pas pu jammer grand chose ensemble, trois ou quatre morceaux tout au plus en répétition et Michel m'a accompagné sur une résidence pour que nous finalisions les arrangements de trois morceaux. Nous espérons faire évoluer cela pour le troisième album, ils ont tous les deux pas mal d'expérience, un bon niveau et des connaissances théoriques de la guitare et de la musique intéressantes.

Sur des bases Death/Black très solides, on distingue tout de même une personnalité très forte chez WITHDRAWN qui permet de rentrer facilement dans l'album sans pour autant avoir l'impression de déjà entendu, je pense notamment à des titres comme "Flesh Made Weapon" qui diffère un peu dans l'ambiance par rapport au reste de l'album ? Avez-vous hésité à introduire ce genre de titres sur l'album afin d'asseoir un public Death/Black avant tout ?
Je t'avouerai que sur Skulls Of The Weak il n'avait jamais été question de faire des titres lents ou ambiants mais pour The Strongest Will nous avons eu envie de tester autre chose, de surprendre les gens qui nous connaissaient déjà, et tout simplement de voir ce que nous pourrions faire dans ce domaine. Pour revenir à ta deuxième question par exemple je te dirai que le passage ambiant de "Chosen Translation" sur le premier album était souvent cité comme étant un des meilleurs moments du morceau, voire de l'album parfois. On n'a pas essayé de faire ce qui pourrait marcher pour un maximum de gens, mais on s'est appuyé sur ça pour "oser" tenter des trucs qu'on aurait rejeté en bloc quelques mois plus tôt. En gros, se souvenir de ce passage de "Chosen Translation" nous permettait d'avoir confiance en nous pour aborder un style qu'on côtoie relativement peu dans WITHDRAWN et qu'on a eu envie d'explorer un peu plus.

WITHDRAWN_J.G


Vos premières démos ont quelques années maintenant, quel regard portes-tu sur l'évolution musicale du groupe ?
Je les ai réécouté il y a peu justement. La forme a un peu changé mais le fond pas tellement. Il y a des idées d'arrangements et des types de riffs sur nos démos qu'on retrouve sur nos deux albums récents. Les mélodies sont moins Death mélodique par rapport à nos débuts et on a appris à se concentrer plus nettement sur le cœur des morceaux ; sur nos démos ça partait parfois dans tous les sens avec des compos à rallonge de plusieurs dizaines de riff, on travaillait beaucoup pour mettre toutes nos idées en place et parfois on trouvait un super riff qui n'intervenait qu'une dizaine de secondes dans un morceau de six minutes : quelque part c'était frustrant de trouver un riff mortel et de ne l'entendre que quelques secondes noyé dans un déluge d'autres mélodies. Avec du recul je trouve que nous étions vraiment ambitieux et je ressens une certaine fraîcheur à réécouter ces démos, il y a beaucoup d'idées, de plans intéressants, on sent clairement nos influences mais on voit aussi qu'on ne s'est pas contenté de faire un simple "copier-coller". On était jeune et inexpérimenté, ça n'arrive qu'une seule fois dans une vie, mais c'est ça qui confie un charme particulier aux premières œuvres. Il faudrait qu'on essaie de rejouer un ou plusieurs de ces morceaux un jour prochain, on redécouvrirait plein de choses sur nos morceaux et sur nous même.

Les questions sur le fait que vous jouiez entre frangins dans le groupe doivent pleuvoir... en voilà une bien niaise : est-ce le fait que vous soyez deux frangins dans le groupe qui vous avait guidé vers David POTVIN très impliqué dans la musique avec son frère, pour l'enregistrement du premier album Skull Of The Weak ? Est-ce la question la plus débile que vous ayez eu sur ce sujet, sinon laquelle est-ce ?
Je n'avais pas pensé à ça... mais je me souviens aussi avoir essayé de contacter les Duplantier pour savoir s'ils pouvaient nous enregistrer dans leur studio des Landes. Peut-être qu'inconsciemment le fait qu'on soit frères nous poussait à travailler avec d'autres frères... les frères Potvin se côtoient énormément au jour le jour, ils sont toujours impliqués ensemble quelque soit le projet : ONE-WAY MIRROR, LYZANXIA, PHAZE I. Ouais, peut-être que plus ou moins involontairement en tant que frères on a voulu se rapprocher de producteurs qui étaient dans le même esprit fraternel que nous. Le choix du Dome studio avait surtout été guidé par ma découverte du Mindcrimes de LYZANXIA que j'avais trouvé excellent, et du coup je voulais bosser avec David qui, je savais, fait du bon boulot moderne.

WITHDRAWN_Band


Plus sérieusement, qu'est-ce qui a déterminé votre choix pour Raphaël HENRY dans les mêmes studios que votre premier album, au Echoes Studio ?
On connaît Raphaël depuis de nombreuses années maintenant, il nous a suivi dès nos premières démos, il a vu l'évolution de notre son, il nous a vu plusieurs fois en concert, Thyr a enregistré plusieurs parties de batterie pour des projets de Raphaël comme ANTHENNATH par exemple, et ça c'est super important. Raphaël n'est pas un inconnu avec qui il faudrait démarrer une relation et découvrir comment chacun fonctionne en à peine quelques jours, le temps de l'enregistrement. Pour la batterie par exemple, Raphaël a enregistré Thyr environ six ou sept fois, il connaît ses forces et ses faiblesses, devine quand un passage sera simple, un autre plus difficile... ça fait gagner beaucoup de temps et ça permet de se comprendre plus vite et plus facilement. Il faut dire aussi que le rapport qualité-prix de l'Echoes Studio est très attractif. Mais honnêtement, c'est plus une question d'amitié, c'est plus comme de bosser avec un troisième membre non-officiel de WITHDRAWN si tu veux. Et dernier détail mais qui a son importance, Raphaël est relativement enclin à faire des productions naturelles, voire old-school, et on voulait revenir vers cet esprit là sur The Strongest Will justement.

Neb XORT est quelqu'un de très occupé, avez-vous eu peur un moment d'avoir le même son que n'importe quel autre groupe dont il s'occupe, aviez-vous pris quelques précautions pour éviter cela ?
Franchement, mes préoccupations ont surtout été d'arriver à le contacter (rires). Il est tellement difficile à joindre, et il le sait, que nous avons failli perdre patience et aller voir ailleurs pour tout te dire. Une fois le créneau bloqué j'étais vraiment soulagé et je ne me posais même plus la question de savoir comment ça allait sonner. Je savais qu'il avait beaucoup d'expérience notamment en métal extrême et je devais l'assister pendant quatre jours durant la période de mixage donc je pouvais diriger un peu la barre également si ça ressemblait trop à ceci ou à cela. Mais nous lui avions dit dès le départ que nous ne voulions pas un son trop clinique façon DIVINE HERESY. Le but était de sonner brutal et puissant tout en restant naturel et un minimum organique. On a appris beaucoup pendant ces sessions et tout s'est très bien passé. On envisage d'ailleurs de rebosser avec lui bientôt.

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Vous avez récemment partagé l'affiche avec RECUEIL MORBIDE pour une dizaine de dates, comment est-ce que ça s'est passé ?
Magnifiquement bien ! Sur un plan humain les gars de RECUEIL MORBIDE sont adorables, on a vraiment passé de bons moments avec eux. Ils sont sur les routes depuis un peu plus longtemps que nous, on a appris pas mal de choses à leurs côtés niveau son, organisation, tournée, promo, etc... décidément on aura beaucoup appris durant la période The Strongest Will (rires) et ce n'est pas fini. Ce Hate & Will Tour a été relativement peu aisé à mettre en place mais on y est parvenu et au vu des conditions actuelles dans l'underground on peut vraiment être fiers de nous. C'était aussi l'occasion pour nous de voir comment se passait une telle tournée, car mine de rien il s'agissait d'assurer un concert tous les jours pendant neuf jours et ça arrive peu souvent ce genre de situations. Excepté Thyr qui avait tourné avec OTARGOS sur de telles périodes (voire parfois plus longue, notamment pour le Reaping Death tour avec WATAIN) Jérôme, Michel et moi n'avions jamais tourné aussi longtemps. Le public était là, les conditions pas toujours excellentes, mais on est rentré à la maison avec un équilibre budgétaire parfait, d'excellents souvenirs plein la tête, et des bons concerts dans les jambes. Et on était aussi très content d'avoir enfin pu jouer sur Rouen et en Suisse. On espère remettre ça et surtout recroiser bien vite les gars de RECUEIL MORBIDE sur scène.

Y a-t-il d'autres shows à venir pour défendre l'album ?
On jouera au Hell'oween Fest de Saintes (17) le samedi 3 Novembre en compagnie notamment de BLAZING WAR MACHINE. Peut-être quelques autres plans pour la fin de l'année 2012 et certains pour début 2013 mais on va probablement ralentir l'activité car on va se concentrer sur la composition d'un troisième album prochainement. On va promouvoir The Strongest Will encore jusqu'à la fin 2012 et puis on s'enfermera en studio de répétition.

WITHDRAWN_Thyr

Un dernier mot à ajouter ?
Pas mal de choses vont se passer pour WITHDRAWN avant la fin 2012, restez à l'écoute. Soutenez l'underground, et si vous aimez les groupes extrêmes mais suffisamment fins pour être accrocheurs alors WITHDRAWN est pour vous. Jetez une oreille sur The Strongest Will il est en écoute un peu partout sur les plate formes de téléchargement. Et un grand merci à toi pour ton temps et ton interview avec certaines des questions les plus originales auxquelles j'ai eu à répondre (c'est un compliment).

Propos recueillis par Aymerick Painless

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ABYSSE

Publié le par Nono666

 

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Entretien avec Geoffrey VERON (guitares) réalisé par téléphone le 03 mai 2012.



Lorsqu’en 2008 on voit débarqué une démo 2 titres intitulée Le Vide Est Forme, on sent tout de suite que ce groupe nommé ABYSSE a un potentiel énorme et puis plus rien… jusqu’à ce que l’on voit fleurir un peut partout des publicités et autres messages annonçant la sortie de En(d)grave, un album que l’on qualifie déjà de surprise de l’année. Est-ce bien ce groupe Français dont on avait adoré la démo ? Oui, et ce premier album est simplement au-dessus de ce que l’on a pu nous annoncer, hisser un Sludge/Doom instrumental à cette qualité n’est pas monnaie courante et nos petits gars de Cholet y sont parvenu. Il fallait donc éclaircir un petit peu nos lanternes sur ce groupe qui s’annonce comme incontournable pour quiconque aime le Sludge en général. Entretien avec le guitariste du groupe et un album à ne pas manquer… enfin sachez qu’ABYSSE sera au HELLFEST cette année, le dimanche matin à 10h30, voilà de quoi réveiller les festivaliers comme il faut…

Heavy Sound : C’est la première interview d’ABYSSE pour Heavy Sound, donc avant tout, peux-tu présenter le groupe ?
Geoffrey VERON (guitares) : L’histoire du groupe est assez classique, ça a commencé au lycée, c’était la mode de monter des groupes. Il faut savoir que l’on est tous des potes avant d’être membres du même groupe. On a appris à jouer ensemble, on a commencé à s’enregistrer avec des magnétophones et des ordinateurs tout pourris pour mettre en écoute. On a commencé à faire écouter autour de nous et les gens trouvaient ça cool donc ça nous a motivés pour continuer dans notre voie. C’est une des raisons pour lesquelles nous n’avons pas de chant, car on était tellement motivé que l’on n’a pas pris le temps de réfléchir à trouver un chanteur et puis ça ne nous a pas vraiment intéressés pour tout dire.

L’absence de chant n’a donc pas été un choix dès le départ, c’est quelque chose qui s’est un peu imposé ?
Oui ça s’est un peu imposé car à la base un groupe comprend un chanteur, donc on a cherché un peu, on a essayé quelques copains dans l’entourage mais comme les liens entre nous 4 sont très forts, intégrer un cinquième membre n’était pas possible. On s’est posé la question pour l’album mais on s’est dit qu’il valait mieux composer comme d’habitude et que l’on verrait pour le chant ensuite. On ne voulait pas que l’intégration du chant change notre style et lorsque l’on a fini de composer, on a trouvé que les morceaux se suffisaient à eux-mêmes et pour l’instant on n’a jamais ressenti le besoin d’en mettre. On a eu plusieurs retours avec des avis divergents, certains disaient qu’il ne manquait plus qu’un chanteur pour que ce soit génial, d’autres disaient qu’il ne fallait pas en intégrer, que cela dénaturerait notre style, et comme ça nous convient et que de toute façon on ne sait même pas comment faire pour composer avec du chant. (rires)

Revenons un peu en arrière, car on a découvert ABYSSE avec Le Vide Est Forme qui a suscité de bonnes réactions de la part de la presse, comment ça s’est passé avec le public ?
Ouais pareil, on a eu pas mal de retour avec cette démo 2 titres mais qui durent tout de même 20 minutes chacun. Lorsque l’on joue en concert, on joue 30 ou 40 minutes donc on interprétait surtout ces 2 titres en fait car on les maitrisait bien et qu’au niveau du public ça passait plutôt bien. Les 2 morceaux ont un univers assez différent, l’un sombre avec des touches moyen-orientales et l’autre qui part un peu dans tous les sens. Et avec le recul on est assez satisfait d’être parvenu à proposer ces 2 titres dont la direction n’a pas été réfléchie. Mais c’est vrai que l’on a eu de bons retours pour cette démo, c’était la première fois que l’on enregistrait dans un studio professionnel, où on enregistrait instrument par instrument, on était très investit dans le mixage, dans le son…

Cette démo a vraiment été une base de travail solide pour l’album…
Oui, on a sentit que l’on franchissait une étape, pas forcément en tant que notoriété mais en tant que musicien, enfin si je peux me permettre, voir que l’on maitrise un peu le son, avoir du recul sur notre musique.

Et avant cette démo, à quoi ressemblait ABYSSE, y a-t-il eu une grosse évolution entre la première démo, le EP et Le Vide Est Forme ?
Oui il y a eu une évolution même si on ne s’en rendait pas compte sur le moment car on compose de façon très naturelle, on fait des improvisations et si on trouve ça bien, on fait tourner et on garde l’idée. On ne se dit jamais qu’il nous faut un titre bourrin ou un titre ambiant mais par rapport à l’album, aujourd’hui on est un peu plus rentre dedans, avec plus de riffs énergiques alors qu’avant on aimait bien faire trainer des riffs en longueur. Mais c’était un des objectifs de l’album car sur ce format, des titres trop ambiants auraient été chiants.

Est-ce que les réactions à la démo Le Vide Est Forme vous ont poussé à prendre votre temps pour l’album, pour soigner les détails ou est-ce que les trois années qui séparent les 2 sorties correspondent à votre rythme normal pour composer ?
Non, c’est vrai que l’on a pris notre temps mais surtout parce que l’on aime bien fonctionner ainsi, lorsque l’on compose un morceau, on en a un autre en parallèle, ce qui fait que l’on revient ensuite sur le premier et avec le recul on commence à modifier des petites choses un peu partout. On ne s’est pas donné de limite de temps dans la composition, on est parti sur le fait que l’on voulait un CD avec 45 minutes de musique environ, on était impatient de le sortir bien entendu, mais on voulait prendre notre temps pour être satisfait à 100% au dernier jour de l’enregistrement.

Abysse_Band 1

Parlons un peu de cet album et ce qui le caractérise c’est sa variété avec des choses ambiantes, d’autres rentre dedans. Est-ce que cela est du au laps de temps sur lequel vous avez composé ou est-ce du à ce que tu décrivais à l’instant, le fait que vous reveniez sur les titres avec le recul peut être pour apporter un peu de variations justement ?
En fait pour l’album on est parti sur un concept sur les animaux disparus qui nous ont donné des pistes d’écriture. Ca correspond au livret où chaque titre représente un animal, ça nous donne un axe de travail qui évite que l’on parte dans tous les sens. On avait un peu peur de faire Le Vide Est Forme allongé à 45 minutes et pour le moment les retours nous confortent dans l’idée que l’on a réussi à faire un album avec des titres bien distincts et non une succession de plages qui donnent l’impression de n’avoir qu’un seul morceau. On voulait tout de même qu’il y ait du lien entre les morceaux pour que l’écoute entière de l’album garde une cohérence et une fluidité. En fait on s’est posé beaucoup de questions pendant cet album !

Justement, il y a ce premier titre qui selon moi, fait le lien avec Le Vide Est Forme, avec une approche Post-Metal, le deuxième avec une approche plus extrême avant d’entrer dans un univers plus Sludge qui domine l’album. Et mise à part le riff typé Black sur "Ten Thousand Changes" où la présence de chant aurait pu se faire, on ne ressent pas le besoin de chant et mieux, cela met en valeur cette variété dans le propos instrumental avec comme tu le disais une vraie cohérence de l’ensemble. Alors, ma question est l’établissement de la tracklist a-t-elle été un casse-tête pour obtenir cette unité ?
En fait l’album a été conçu chronologiquement, c'est-à-dire que l’ordre des titres a été déterminé par leur ordre de composition. On voulait suivre la cohérence de notre évolution et comme toi, on sent que ce premier morceau fait le lien avec la démo et dans notre optique, le dernier morceau on l’apprécie énormément car il correspond le plus à ce qu’est ABYSSE aujourd’hui. Finalement, pour la réussite de cet album, on s’est fixé pas mal de règles pour éviter de nous éparpiller.

Justement, au niveau des règles, la clé de cet album est la durée des titres plus courts que sur la démo Le Vide Est Forme, est-ce que cela vient d’avis extérieur au groupe ? Est-ce qu’en général vous demandez à votre entourage ce qu’ils pensent de certaines options ou est-ce que vous foncez tête baissée pour voir la réaction du public à la fin ?
En règle générale on ne s’impose pas vraiment de limite de temps dans les morceaux, pour Le Vide Est Forme, ils ont été faits ainsi mais ce n’était pas notre intention que d’en faire absolument des titres de plus de 10 minutes. Là c’est vrai que composer des titres de 4 minutes cela faisait longtemps que nous ne l’avions pas fait donc ça nous a bien tentés. On s’est mis quelques défis comme composer un titre de 3 minutes pour voir ce que l’on était capable de faire en trois minutes et ça a donné "Mastodon". Sinon on a tendance à foncer tête baissée sans regarder ce qui se passe autour de nous.

En matière de composition, tu parlais d’improvisation comme façon de fonctionner, il n’y a donc pas de composition faite seul par un des membres qui soumet ensuite ses idées ?
Si, on ramène forcément des choses que l’on a trouvé à la maison mais 95% de l’album a été conçu à 4 en répétition car on est plus productif ainsi et en plus on a notre petite ambiance. On est dans une cave avec des boîtes à œufs sur les murs, des petites lumières et le fait que l’on se connaisse très bien fait que l’on arrive à être super productif en une heure. On n’a pas besoin de chercher des trucs pendant 3 heures chez nous, c’est le fait d’être ensemble qui donne cela et je pense que ça se ressent sur l’album. Chacun compose ses parties avec l’aide des autres bien entendu mais on se laisse pas mal de liberté par rapport à nos instruments respectifs. D’ailleurs lorsque l’on a finit l’enregistrement, j’ai découvert des solos de guitare, des parties de batterie ou de basse auxquelles je n’avais jamais fait attention.

Les retours sur l’album sont très bons, est-ce que vous sentez une attente particulière pour les concerts ?
D’un côté, on est très flattés d’avoir des retours aussi positifs car on appréhendait vachement, le fait de faire du Metal Instrumental ne facilite pas les choses. Mais d’un autre côté, ça nous met un peu plus de pression pour les concerts car il faut assurer les morceaux en live, il nous faut une présence scénique tous les 4 du fait qu’il n’y ait pas de chanteur pour occuper le devant de la scène. Ca nous fait un défi supplémentaire et à chaque concert on donne le meilleur de nous-mêmes.

Et en matière de dates, qu’y a-t-il de prévu prochainement ?
On a le Hellfest, le dimanche 17 juin à 10h30, le premier du groupe du matin le dernier jour… ça va être cool. (rires) Sinon on est encore en cours de recherche de dates et rien d’officiel pour le moment.

Est-ce qu’il vous est difficile de décrocher des dates du fait que vous soyez un groupe instrumental ?
En fait, l’absence de chant fait que l’on peut jouer avec n’importe quels groupes, on arrange notre setlist en fonction de l’humeur de l’affiche qu’elle soit Post-Rock ou autre, on peut sélectionner nos morceaux. Comme en général c’est le chant qui définit un style, ça nous laisse pas mal de portes ouvertes. Malheureusement, cela joue aussi en notre défaveur car sans chant, les organisateurs sont moins intéressés. Mais il n’y a pas que les dates de concert, le fait de trouver un label a été compliqué, on en a contacté beaucoup et là les réponses ont été assez paradoxales car on nous répondait que notre album était vraiment bon mais que du fait de l’absence de chant, ça ne se vendrait pas ! Alors c’est flatteur de voir que ce que l’on fait plait mais c’est rageant de voir que cela nous freine sur certaines choses.

Mais j’ose espérer que les retours sur cet album ouvriront les oreilles aux organisateurs et/ou aux labels, non ?
En fait, on a cherché un label après l’enregistrement en août et jusque là nous n’avions que les retours des amis et de la famille, pas vraiment les avis les plus objectifs alors avec les réponses des labels on a commencé à se remettre en question, à se demander si nous ne nous étions pas surestimés mais en même temps ça nous a encore plus motivé car on avait suffisamment confiance en cet album et on voulait démontrer qu’un groupe instrumental pouvait avoir une place sur la scène Metal.

Là encore, le fait que vous ayez monté votre label, est quelque chose qui s’est imposé à vous ?
Oui tout à fait mais on se dit que ce n’est pas plus mal car on a pas mal de libertés, nos possibilités sont limitées mais si notre album marche suffisamment bien, peut-être que pour le prochain les labels s’intéresseront à nous. C’est vrai que le premier album n’est pas évident car les labels ne savent pas à quoi s’attendre…

Quel est le titre qui, sur scène, vous donne un peu plus de difficultés ?
Personnellement, ce serait "Golden Life" qui est très intéressante à jouer mais difficile à maitriser en live car elle est entre l’ambiant et le rentre dedans, ambiant mais lourde en même temps et puis il y a l’interlude qui est un peu difficile à gérer à 2 guitares qui demande que l’on soit super précis. On a déjà joué tous les titres de l’album au moins une fois sur scène, parfois même avant d’enregistrer pour les tester.

Abysse_Band 2

Comment avez-vous gérer l’étape du studio, est-ce que ça a été des sessions plutôt zen ou plutôt tendues ?
Ca a été plutôt cool, on était dans le studio avec les Potvin (ndlr les frères Potvin de LYZANXIA, ONE-WAY MIRROR) que l’on connait très bien donc l’ambiance était géniale, ce n’était pas uniquement professionnelle. David et Franck sont très pros et pouvaient avoir du recul sur nos morceaux, ils nous ont donné pas mal de conseils que l’on a suivi ou pas et on se voit mal enregistrer ailleurs que chez eux car ils font un très bon boulot et en plus ce sont devenus des potes. La tension était plus par rapport au timing car étant étudiants et bossant à côté, nous n’avions que le mois d’août pour enregistrer donc pas le droit au problème de matériel, à un passage qui pose problème, il fallait que l’on soit dans les temps.

Vous avez un artwork et une imagerie très soignés, qui en est responsable ?
C’est Sébastien, le batteur du groupe, qui est aussi un designer et qui mieux qu’un membre du groupe pour savoir ce que l’on veut. Financièrement, c’est toujours ça de gagner aussi et comme il ne voit pas ça comme un travail, il s’amuse à le faire. Ca a toujours été lui qui a fait nos illustrations, le logo du groupe, des flyers, des affiches…

Et par rapport à la pochette d’album, peux-tu nous en dire plus ?
Et bien cela faisait un moment que l’on avait cette idée de la tâche d’encre car du fait que l’on n’ait pas de chant, les gens peuvent se faire une idée de ce qu’elle représente au même titre qu’une tâche d’encre dans laquelle tu peux voir ce que tu veux. C’est une idée que l’on aime beaucoup. On a vraiment fait les tâches que l’on a pliées, Sébastien a mis au scanner et il a retouché un peu pour que ce soit un peu plus propre. Y en a qui y voit un ange, d’autres un sexe d’homme, d’autres un sexe de femme, on a eu pas mal de retours bizarres à propos de la pochette mais c’est bien car ça mène les gens en voyage autant musicalement que visuellement.

Et le titre de l’album, En(d)grave, que cache-t-il ?
C’est un jeu de mot entre Engrave qui signifie graver et End qui symbolisent les espèces animales disparues desquelles nous sommes partis pour la composition. Mais là aussi il peut y avoir plusieurs lectures possibles, on a déjà eu d’autres interprétations. Pour le nom de l’album, on a mis un peu de temps car on ne voulait pas un nom trop explicite ou un album éponyme, on voulait ce genre de jeu de mot car on aime les trucs un peu flous pour que les gens se fassent leur propre idée.

Voilà, je te laisse le mot de la fin si tu le désires…
 Oui, sans être totalement officiel, avec les retours que l’on a sur l’album, beaucoup de gens se sont intéressés à la démo donc on pense de plus en plus à la rééditer, il se pourrait qu’elle ait une deuxième jeunesse.

 

Propos recueillis par Aymerick Painless

 

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YOSSI SASSI

Publié le par Nono666

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Entretien avec Yossi SASSI réalisé par mail le 13 avril 2012



Cela faisait plusieurs mois que l’on entendait parler de ce premier album solo de Yossi SASSI, guitariste et principal compositeur d’ORPHANED LAND. Lorsque nous l’avions vu avec son groupe en novembre dernier, Melting Clocks était déjà prêt, c’est dire si l’attente a du lui sembler interminable avant de pouvoir proposer ses travaux personnels. Nous avons donc fait le point avec le radieux guitariste pour parler de la genèse de cet album mais aussi de l’avenir de ce nouveau projet loin d’être aussi balisé que ce à quoi nous pouvions nous attendre, entretien avec un passionné de musique, un vrai…

HEAVY SOUND : Yossi, à Nancy en novembre, tu étais impatient de voir ton album sortir, comment te sens-tu maintenant que c’est fait ?
Super!! C’est bon de donner naissance à un voyage musical, il est comme je rêvais qu’il soit…

Comment est née cette idée d’album solo ? Voulais-tu faire ce genre d’album depuis longtemps ?
J’ai été la force motrice d’ORPHANED LAND pour de nombreux aspects et en particulier la composition, les arrangements. J’ai fait cela pendant plus de 20 ans et j’ai tellement de musique en moi qui ne correspond pas à celle d’ORPHANED LAND. Ca me brûlait de libérer cela et comme on dit, rien n’est plus puissant qu’une idée lorsque le temps est venu qu’elle sorte !

Est-ce des titres écrits récemment ou il y a plusieurs années ? Penses-tu que tu aurais pu sortir cet album il y a 15 ans ?
Tu sais, lorsque j’ai dit à Marty (ndlr. FRIEDMAN, ex-guitariste de MEGADETH) que je voulais faire un premier album solo après 20 ans de carrière, il a rigolé, il a dit que j’aurais du le faire bien avant. Je pense que je n’aurais pas pu le faire il y a 15 ans et même si je l’avais fait ça aurait sonné très différemment. Ma maturité en tant que producteur et musicien a beaucoup évolué et je pense que cet album devait sonner comme cela. Et ce n’est que le premier d’une série de beaucoup d’autres !

As-tu écrit comme tu le fais pour ORPHANED LAND ? Sur cet album, ta facette Metal est mise entre parenthèse, qu’est-ce qui t’a inspiré ? As-tu hésité à suivre cette voie ?
Ce fut pareil que ma production pour ORPHANED LAND, pour les 2 projets je fais une pré-production dans on studio Symplyossity. La différence est que j’étais totalement seul, dans ORPHANED LAND tous les membres donnent leur opinion et ont un mot à dire sur la façon dont le résultat final doit sonner, même lorsque je fais la majorité de la composition ou des arrangements.

En Israël, Yehuda POLIKER semble avoir eu une influence importante sur les membres d’ORPHANED LAND mais spécialement sur toi en tant que guitariste, peux-tu expliquer quelle importance ce musicien a eu sur ta façon d’appréhender la musique ?
Yehuda est un grand ami et un musicien spectaculaire. C’est comme un père pour nous. Ses racines Grecques se ressentent dans sa musique et m’inspire.

Une collaboration comme celle de Steven WILSON et Aviv GEFFEN au sein de BLACKFIELD t-inspire-t-elle, aurais-tu aimé faire cet album avec un partenaire ou voulais-tu vraiment une expérience solitaire ?
Steven et Aviv sont de bons amis tous les deux et j’aime beaucoup BLACKFIELD. Pour mes débuts je préférais une approche solitaire mais je suis toujours ouvert pour une collaboration.

Il semble que Marty FRIEDMAN apparaisse en invite sur Melting Clocks mais il n’est pas le seul, peux-tu nous en dire plus sur ces invités qui t’ont aidé ?
Marty est un mec super et un guitariste incroyable, ce n’est pas la première fois que nous coopérons et je le respecte tant. Nous allons tourner ensemble prochainement. D’autres grands invités également comme Marina Maximilian-Blumin (une chanteuse d’origine ukrainienne basée en Israel) qui a une voix incroyable et j’ai le privilège de l’avoir sur l’album. Il y a aussi Roy Zu-arets, un pianiste talentueux que j’aime beaucoup aussi bien pour l’homme que pour le musicien, il joue une partie de piano phénoménale sur “Fields of Sunrise”. Mes remerciements vont à tous ces talentueux musiciens…

Pour être honnête, je pensais que tu allais sortir une sorte d’album d’ORPHANED LAND en acoustique mais ce n’est pas du tout le cas. Je pense à Steve VAI ou Joe SATRIANI, as-tu consciemment travaillé pour obtenir quelque chose de différent de ce que tu fais avec ORPHANED LAND ?
Oui, c’est un album différent. C’est intéressant de lire les bonnes chroniques et apprendre quelles influences les gens à travers le monde pensent que j’ai eu pour cet album. La vérité est que je me suis inspiré de tant d’artistes et d’éléments que l’on ne pourrait pas en pointer qu’un ou deux. Mais Joe SATRIANI est certainement une des plus claires.

YOSSI SASSI_Dessin



Peux-tu expliquer le concept de Melting Clocks ? Il n’y a pas beaucoup de paroles, as-tu travaillé la musique en fonction du concept ?
Melting Clocks est un voyage musical, un concept-album ou chacune des 12 chansons existent par elle-même, différente des autres, et pourtant fortement liées aux autres titres. C’est une pièce musicale intéressante et n’importe quel amateur de Prog/Rock/World/Folk musique et de musique de qualité appréciera. Les paroles servent le concept que lorsque c’est nécessaire, sur certaines chansons j’ai préféré que la guitare parle à ma place.

Tu as joué à Tel Aviv le 14 avril dernier, comment cela s’est-il passé ?
Le concert était incroyable! Nous avons fait salle comble avec beaucoup d’amour dans l’air. Il existe de belles photos et vidéos. J’ai également eu la chance d’essayer ma nouvelle guitare à cordes nylon Tremontane (de LAG) et ça sonnait brillamment !

Quels sont les musiciens qui jouent avec toi sur scène ?
Les musiciens qui ont joué sur l’album. C’est bon de pouvoir collaborer avec eux de nouveau, cette fois-ci en live, sur scène !

Joues-tu uniquement des titres de Melting Clocks ou joues-tu des titres d’ORPHANED LAND ?
Je fais les deux, je joue quelques hits d’ORPHANED LAND mais la majorité de la setlist c’est bien entendu Melting Clocks.

Y a-t-il d’autres date à venir pour promouvoir ton premier album solo ?
Oui ! Nous travaillons dur sur des dates en Europe et en Angleterre prochainement. Restez branchés ! Nous annoncerons cela prochainement sur www.yossisassi.com

Penses-tu qu’il pourrait y avoir un autre album solo de Yossi SASSI dans les prochaines années ?
Je ne le pense pas, je sais qu’il y en aura ! Ce n’est pas un projet temporaire, je prévois de sortir plus d’albums et de voir ce groupe sur le long terme.

Pour finir, peux-tu nous donner quelques nouvelles d’ORPHANED LAND ?
En ce moment nous travaillons sur un nouvel album, j’ai écrit de bonnes structures de chansons et nous nous rencontrons ces jours-ci pour les façonner.

Merci beaucoup de nous avoir consacré du temps et on espère te voir de nouveau sur scène bientôt, les derniers mots sont pour toi, profites en…
Merci beaucoup ! (en français dans le texte) Profitez de l’album et on se voit sur la route avec Melting Clocks !!

 

Propos recueillis par Aymerick Painless

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ONE-WAY MIRROR

Publié le par Nono666

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Entretien téléphonique avec Franck POTVIN (guitares) et Guillaume BIDEAU (chant) réalisé le 25 avril 2012.



Fort d’un deuxième album, Destructive By Nature, les Français de ONE-WAY MIRROR ont décroché leur téléphone au retour de leur journée de promotion sur Paris pour parler de cet album et de leur plaisir de se retrouver pour se marrer en faisant ce qu’ils aiment le plus, jouer. C’est donc Franck POTVIN qui a répondu à nos questions avec la participation de Guillaume, chanteur du groupe, qui œuvre aussi au sein de MNEMIC et SCARVE. Entretien avec des gars détendus, simplement heureux d’être ensemble.

Heavy Sound : Franck, entrons dans le vif du sujet, comment allez-vous ? Etes-vous soulagé de voir cet album sortir enfin ?
Franck POTVIN (guitares) : Le fait que l’album soit dans les bacs est un grand soulagement, on s’est donné les moyens de le faire donc on craignait un problème quelconque qui fasse qu’il reste dans un tiroir, en plus les retours sont pas mal. Disons que l’on ne s’est pas fait casser…

Le premier album est sorti chez METAL BLADE, le deuxième chez TREPAN RECORDS, pourquoi ce changement ?
Lorsque l’on s’est formé, on a écrit 3 ou 4 titres que l’on a envoyé à quelques labels dont METAL BLADE. Ils étaient d’accord pour signer ce premier album qui a bien marché, ils ont fait un bon boulot, on était même un groupe prioritaire. METAL BLADE, c’est un label Américain et les Américains n’étaient pas du tout chaud pour re-signer, ils ont fait une sorte de coup d’essai avec le premier album mais le marché des groupes français aux Etats-Unis n’est pas assez fort. Les Allemands étaient OK pour continuer mais sans l’appui du bureau Américain, et notamment financier, on craignait que l’on ne fasse pas quelque chose d’aussi bien que sur le premier album. On avait notre propre label et on est éditeur de tous nos albums que ce soit avec LYZANXIA, PHAZE I ou ONE-WAY MIRROR, donc ils nous ont conseillé de le sortir nous même, d’autant plus que nous avons aussi un distributeur qui tient très bien la route. Dans cette configuration, nous avons la possibilité d’être totalement libre et d’avoir le contrôle total sur tout ce qui se passe autour du groupe.

Si on revient un moment sur le premier album, à cette époque, il était clairement défini qu’il y en aurait un deuxième ?
Oui mais si on en avait vendu 200 ou que l’on se serait tapé dessus en tournée, on aurait arrêté. Heureusement, c’est tout l’inverse qui s’est produit, on s’est bien marré entre nous, l’album a bien marché, il y a un esprit de groupe. Donc, il était évident que nous allions refaire un album.

ONE-WAY MIRROR a l’allure d’un super-groupe et pourtant, on sent une évolution entre les deux albums avec une certaine maturité qui peut surtout s’entendre sur les refrains qui semblent un peu plus travaillés.
Oui peut être mais les avis sur l’album sont si différents… Je pense que l’on a juste enfoncé le clou du premier album, Destructive By Nature est la suite logique du premier en plus assumé et en plus abouti.
 
En effet mais ma remarque portait surtout sur les refrains où Guillaume semble avoir accompli du bon travail, avec des mélodies moins évidentes, non ?
Oui, mais pour en avoir parlé avec lui, il a voulu faire du Guillaume et non brailler parce que dans le Metal il faut brailler, il l’a fait avec le cœur. Même si, pour moi, c’est un album qui reste catchy, c’est vrai que c’est un album qui demande plus d’attention, qu’il faut rentrer dedans.

Revenons un peu sur les départs qui ont eu lieu entre les deux albums, Dirk VERBEUREN tout d’abord et Loic COLLIN, peux-tu nous en expliquer les raisons ?
ONE-WAY MIRROR c’est avant tout un groupe de potes, ça c’est important. Dirk habitant aux Etats-Unis, il est difficile de lui demander de venir répéter un samedi de 14 à 16 heures alors qu’il fait de la batterie avec les mecs de NEVERMORE. Pour le premier album, il a assuré toute la tournée avec SOILWORK en faisant deux concerts par jour mais lorsque l’on a évoqué le deuxième album, nous étions tous d’accord pour dire que l’on ne pouvait pas continuer avec lui. Mais ça reste un super ami, c’est une sorte de parrain du groupe maintenant. Donc, on a demandé à Clément qui joue avec nous dans LYZANXIA, il avait remplacé Dirk lorsque celui-ci ne pouvait vraiment pas venir et il était tout à fait logique que l’on demande à Clément pour continuer l’aventure. Pour ce qui est de Loic, il s’est un peu éloigné du groupe, c’est un super bassiste, impressionnant à voir jouer, mais ce sont les aléas de la vie, il s’est doucement éloigné donc on a fait appel à Vincent.

Comment se sont déroulées les sessions d’enregistrement chez vous, étiez-vous tous présents où avez-vous enregistré séparément pour arranger les calendriers de chacun ?
Comme pour le premier album, on a tout fait chez nous au Dome Studio même si sur le premier album les parties de batterie de Dirk avait été enregistrées au Dug-Out Studio car il était sur place pour enregistrer The Undercurrent de SCARVE. Mais pour cet album là, on s’est tous retrouvé à Angers et on a tout enregistré à la maison, on avait une idée précise de ce que l’on voulait, donc on a foncé dans cette optique.

Pour la composition, est-ce un effort de groupe aussi ?
On a un système de composition qui est très simple, en général on bosse par paire, et on fait un titre par jour. Si c’est bien, on garde, si ça demande plus de temps, on jette car on perdrait en spontanéité et en fraîcheur. Pour le premier album, c’était sur 12 jours d’affilé, pour cet album on a espacé les journées pour avoir un peu de recul et proposer un album varié.

En ce qui concerne les dates de concert, des bonnes nouvelles sont tombées puisque vous jouez avec GOJIRA début mai, y a-t-il d’autres choses de prévues ?
On est partenaire d’une asso d’Angers qui s’appelle LE CHAT NOIR, donc eux nous apportent un soutien technique et notamment pouvoir répéter dans des conditions genre METALLICA dans les années 90, ils nous apportent aussi un soutien promotionnel et ils poussent aussi avec notre tourneur pour des tournées et des dates de concert. Pour l’instant il y a des choses qui se profilent mais c’est encore en négociation. Mais on a composé cet album en espérant pouvoir tourner un maximum donc on espère pouvoir annoncer le truc rapidement.

Pour le premier album vous aviez fait une vidéo pour "Empty Spaces", pour cet album vous avez choisi "Yes But No", peux-tu nous raconter un peu ?
En fait, on a lancé un concours pour réaliser le clip de notre single qui était "Yes But No" et le gagnant s’appelle Matthieu BICHELBERGER dont le clip sortait du lot. D’ailleurs, on enregistre la semaine prochaine le clip de "Will It Always Be The Same" avec Matthieu, elle devrait sortir au mois de juin et une autre devrait voir le jour en septembre.

Est-ce que l’univers graphique de ONE-WAY MIRROR est quelque chose de réfléchi et de clairement défini ou vous laissez-vous guider par l’humeur du moment ?
Le concept et l’univers de ONE-WAY MIRROR est basé sur la spontanéité, on ne se prend pas la tête, pour composer on se voit et on y va sans pression et sans barrière.

Parce que le clip d’"Empty Spaces" avait son univers, avec une histoire ?
Alors là ce sont les frangins DEKA qui sont maintenant aux Etats-Unis qui ont fait le scénario à partir des paroles et même si c’est un exercice intéressant, la réalisation des clips n’est pas notre boulot.

Tout à l’heure tu parlais de votre mode de composition avec un titre par jour, c’est quelque chose qui aura un impact sur scène, visiez-vous un résultat sur scène avant tout ?
En fait on part d’une idée de batterie ou de guitare, on y ajoute les différentes parties, les samples, les voix de Guillaume qui en général, à ce moment là sont du yaourt et vers 5 heures du matin lorsque tout le monde est un peu bourré dans le studio on monte le son et on headbangue sur la musique. Déjà au moment de l’écriture, on a déjà envie de les jouer sur scène, on ne réfléchie pas aux différentes parties que l’on devrait faire, on a tellement envie de faire de la scène que les titres que l’on écrit s’en trouvent taillés pour.

Est-ce qu’il y a tout de même un titre sur l’album qui vous donne du fil à retordre sur scène ?
Techniquement, si un titre nous pose problème, on ne le joue pas ou on paie des gens derrière la scène et qui joueront à notre place comme font TOKYO HOTEL ou les BB BRUNES, pour les BB BRUNES je ne suis pas sur mais j’aimerais lancer la rumeur (rires).

Visiblement, Guillaume écrit les paroles sur le tard…
Alors il arrive que des paroles soient écrites avant car des fois il y a une idée qui se pointe mais la plupart du temps sur les premières versions, Guillaume fait soit du yaourt soit répète des phrases en anglais qu’il a et qui n’ont aucun sens.  En général, les refrains viennent très vite et comme il est souvent à l’arrache il compose parfois les couplets au moment d’enregistrer, c’est là où c’est super intéressant car il a une phrase et accouche d’un titre entier dans la foulée.

Parlons un peu de la production, comment fonctionnez-vous entre David et toi ? Visiblement, c’est plus David qui s’est occupé de ONE-WAY MIRROR ?
Cet album a été enregistré au Dome Studio donc forcément David est plus à l’aise chez nous avec son matos que Guillaume (ndlr qui a également participé à la production) et David est un grand bosseur qui peut bosser de 7 heures du matin à 7 heures du matin pendant 3 ou 4 jours d’affilé. Mais la production pour ONE-WAY MIRROR, c’est vraiment Guillaume et David qui donnent ce résultat.

Est-ce que vous avez dans un coin de votre tête que vous pourriez faire appel à quelqu’un d’extérieur à l’avenir ?
Oui, pour le premier album, on l’avait fait mixer par Tue MADSEN car on ne savait pas exactement ce que l’on voulait, on avait tous une idée précise mais nous n’étions pas forcément d’accord. Comme Tue MADSEN avait déjà les démos car Guillaume l’avait rencontré avec MNEMIC et il s’était proposé pour bosser dessus donc on s’est dit que c’était une opportunité. On a alors pris la voiture en direction du Danemark pour bosser avec Tue. Pour cet album on a voulu bosser par nous-mêmes mais par un moment on avait pensé à Frederik NORDSTRÖM, on sait comment il bosse, on sait comment il fait sonner les groupes mais finalement on a préféré rester chez nous. Par contre pour le prochain album par exemple, il n’est pas exclu que l’on fasse tout ailleurs, on est ouvert à toutes les propositions.

Peux-tu nous donner un peu de news de LYZANXIA, quoi de neuf depuis la sortie de l’album l’année dernière ?
En ce moment on est forcément en stand-by pour se consacrer pleinement à ONE-WAY MIRROR, je pense que dès que les choses seront calmes on recomposera un album.

L’approche que vous pouvez avoir dans les deux groupes diffère-t-elle beaucoup ?
Oui, énormément, avec les 3 groupes que j’ai avec mon frangin, ce n’est jamais la même façon de bosser et c’est pour cela que ce n’est jamais le même résultat. C’est difficile à expliquer mais avec ONE-WAY MIRROR, on déconne, on se fend la gueule, on picole alors qu’avec LYZANXIA, on se creuse un peu plus la tête. On essaie vraiment de faire une musique plus poussée et plus ambiancée qui demande bien entendu beaucoup plus de boulot, donc une approche différente.

ONE-WAY MIRROR suscite beaucoup d’imagination dans les comparaisons avec des groupes Américains surtout, avec lequel de ces groupes ne te sens-tu aucune affinité ?
Alors attend deux secondes, je vais regarder ta chronique… (rires). LAMB OF GOD par exemple, je ne trouve pas que l’on y ressemble, j’aime bien ce qu’ils font mais avec DEVILDRIVER, c’est un peu violent pour nous comparer à eux. Après on pourrait tourner avec eux, c’est le genre de groupes avec lesquels on pourrait tourner sans problème. On est plus dans l’esprit de KILLSWITCH ENGAGE oui.

ONE WAY MIRROR_Band


Franck me propose de m’entretenir un peu avec Guillaume qui est dans la salle, l’occasion de coincer le chanteur du groupe pour quelques instants.
Guillaume BIDEAU (chant) : (d’une voix très grave) Bonjour !
Bonjour Guillaume, comment vas-tu ?
Très bien, merci.

Tout à l’heure, Franck me parlait des paroles qui sont visiblement écrites sur le tard, peux-tu nous en dire plus ?
Ouais, je suis une sorte de flémard et pour avoir une certaine spontanéité, j’essaie d’avoir le moins de chose possible avant d’entrer en studio. En général, je fais des ébauches de mélodies sur les refrains alors que les couplets je les garde pour la fin.

Tu n’as donc pas de sujet de prédilection, tu écris ce qui te passe par la tête sur le moment ?
Ce sont généralement des expériences personnelles mais écrites de façon subjective, je ne suis pas un parolier émérite, je n’ai pas vraiment de message à faire passer en tant que chanteur. Le seul truc que l’on s’est accordé sur cet album, c’est une approche un peu écologique sans faire de discours écologique pour autant, juste souligner que la façon dont nous opérons actuellement ne pourra pas continuer. C’est plus sur le fait que l’on ne se rend pas compte de la chance que l’on a d’avoir tout ce confort alors qu’à côté de chez nous, ce n’est pas toujours le cas.

Sur cet album j’ai l’impression qu’il y a une réelle prise en main du chant, que les refrains sont moins évidents, moins communs que sur le premier album. As-tu envisagé cet album différemment du premier ?
Non, quand je dis que je compose tout à la fin c’est que le chant dépend énormément de mon humeur. Le premier a été réalisé sur une période beaucoup plus courte, Destructive By Nature a été par sessions d’écriture espacées de quelques semaines pour que notre humeur nous permette de varier un peu le propos. Donc lorsque j’enregistre les voix, je fais ce qui me vient sur le moment sans me prendre la tête ou réfléchir à quoique ce soit.

Dans ton actualité, il y a aussi l’album de MNEMIC qui va bientôt voir le jour, c’est évidemment une autre approche. Comment s’est passé l’enregistrement avec MNEMIC ? Comment interviens-tu dans la composition du groupe ?
C’est totalement différent en effet, d’abord parce que ce n’est pas avec les mêmes personnes. Pour cet album, je prenais l’avion et je bossais avec le nouveau guitariste notamment, Victor (ndlr Victor Ray SALOMONSEN) et Mircea (guitariste fondateur), un peu comme avec ONE-WAY MIRROR, en groupe de travail, MNEMIC a 3 groupes différents, et je suis très content du résultat. On ne savait pas vraiment où on allait avec tout ces changements de line-up mais tout s’est très bien passé.

Pour finir, j’ai une question inédite pour toi. As-tu encore des contacts avec les gars de SCARVE ?
Ah oui toujours ! On se fait des barbecues, on se voit, on se fait des soirées, enfin sauf avec Dirk car c’est un peu plus compliqué. Il n’y a que lorsque je suis parti du groupe qu’avec Pierrick j’ai eu quelques tensions car il n’a pas compris mon choix mais maintenant tout cela est arrangé. Avec Loic, on s’est un peu perdu de vue car il est un peu moins disponible donc s’il doit y avoir un prochain SCARVE, il est possible que je chante comme il est possible que je ne chante pas. Cela dépend des disponibilités de chacun, à l’époque je suis parti car je ne pouvais pas revendiquer un album de SCARVE et un de MNEMIC, ça n’aurait pas été gérable. MNEMIC est quelque chose de plus gros avec beaucoup de promo, des tournées US mais maintenant c’est digéré donc c’est plus facile. De toute façon si je fais un nouvel album avec SCARVE, il y aurait des concerts isolés mais ce ne serait pas une machine de tournée. Mais on en parle à chaque fois que l’on se voit même si c’est toujours en suspend.

 

Propos recueillis par Aymerick Painless

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KAUSE4KONFLIKT

Publié le par Nono666

 

KAUSE4KONFLIKT_Logo K4K
Entretien avec ARX (basse) et JDZ (guitare) réalisé le 7 Avril 2012 lors du Delirium Fest X

KAUSE 4 KONFLIKT est un régiment né de la rencontre entre des membres de feu-PSORIASIS, OTARGOS, NO RETURN et SUPERTANKER. L’appellation « Ofensive WarCore » ayant titillé notre curiosité de bleusaille, nous avions décidé, avant même de voir le show du groupe au Delirium Fest, de lui poser quelques questions. Ayant entretemps eu tout loisir d’apprécier l’impact scénique de ce contingent, l’entretien s’est rapidement transformé en échange d’informations top-secrètes sur le plan d’attaque de ces forces spéciales…

Commençons par le commencement : pouvez-vous présenter le groupe ?
ARX (basse) : C’est très simple, K4K est né il y a un an et demi suite au split de PSORIASIS. Je travaillais donc déjà avec RDK (chant, guitare) et JDZ (guitare). Nous avons voulu remonter un projet différent tout en conservant la dynamique de PSORIASIS et en intégrant des touches hardcore plus « dansant ». Nous voulions à tout prix garder la mise en scène. Le projet a mis du temps à voir le jour car on ne savait pas comment procéder pour la batterie. Finalement, par connaissance, on a travaillé avec Boban, le batteur de NO RETURN. Je pense que ça a pris six ou sept bons mois à se mettre en place…
JDZ (guitare) : Le temps de poser les idées, bosser les compositions, pouvoir présenter quelque-chose.
ARX : Ca fait donc un peu plus d’un an que ça tourne. Nous sommes maintenant en pleine période de composition. Tous les membres du groupe aiment jouer et, si l’album n’est pas encore sorti, c’est parce que nous sommes « parasités » par les concerts. On espère enregistrer d’ici la fin de l’année / début d’année prochaine. Le projet est tout nouveau, on a joué sur le fait qu’il y avait des membres de NO RETURN, de PSORIASIS, d’OTARGOS, de SUPERTANKER et ça s’est fait tout doucement. Maintenant les choses s’accélèrent, le studio commence à apparaître et il nous reste encore deux titres à mettre en place.
JDZ : Oui, on est encore en phase de composition, il reste deux titres à torcher.

Pour l’instant, vous avez choisi de ne présenter qu’un titre sur Internet. Est-ce pour ne pas trop dévoiler ?
JDZ : Non, pas vraiment. Lorsque tu fais partie d’un groupe, il faut bien présenter ta musique. Est-ce un choix ? Oui et non. Nous voulons enregistrer directement l’album. Donc, nous avons fait une petite production home-studio histoire de présenter quelque-chose au public. On voulait jouer et on fera l’album plus tard…
ARX : Tu as dû remarquer qu’on essaie d’être hyper-impactant. C’est pour ça qu’il y a toute la mise en scène, beaucoup de merchandising et on aimerait bien que, quand le produit sortira, ce soit un grand coup dans la gueule avec tout le package. On a donc pris le parti de ne mettre qu’un morceau et tu n’es pas le premier à nous en demander d’autres. Justement, on incite les gens à venir nous voir. Je pense que K4K est un groupe à voir en concert.
JDZ : Oui, ça prend toute son ampleur en live.
ARX : Pour le moment c’est donc volontaire de ne mettre qu’un titre. C’est une production « maison », ce qui ne mettrait pas vraiment la musique en valeur.
JDZ : Ce qu’on voulait surtout, c’était faire du live tout de suite. Pour présenter K4K, il fallait un peu de son et on l’a fait dans cette optique-là : un titre qui montre qui nous sommes et ce qu’on fait, travailler le visu, montrer le concept. C’est l’objectif.
ARX : On présente K4K comme de l’ « Offensive WarCore » et on a fait un peu exprès d’inventer ce terme dans lequel on retrouve nos bases : hardcore, thrash, death, mise en scène…
JDZ : Il fallait définir un style qui colle avec l’esprit KAUSE 4 KONFLIKT.
ARX : Il y a un gros travail en amont à ce niveau-là.

Vous parliez donc d’un enregistrement pour la fin d’année…
ARX : On aimerait bien. Tout dépendra du travail des uns et des autres. Nous avons des idées de studios mais nous ne nous sommes pas encore arrêtés, et des idées de labels. Nous avons des connections via nos autres groupes. Après nous sommes conscients que c’est un style assez particulier et on ne sait pas si les labels seront intéressés. Quoiqu’il arrive, l’album sera enregistré en fin d’année ou en début d’année prochaine.
JDZ : On espère pour 2013 quoiqu’il arrive…

Avez-vous effectué un nombre important de concerts jusqu’ici ?
ARX : Oui, quand même…
JDZ : De tête, je dirais pas loin d’une vingtaine sur une période d’un an.
ARX : Sans « nom », donc tu vois…
JDZ : Sans nom et avec un seul titre !

Et vous trouvez facilement des dates ?
JDZ : Oui et non. L’avantage est qu’on est tous issus de groupes qui ont déjà tourné, ça aide.
ARX : Nous avons un réseau de promoteurs qui nous connaissent et on joue là-dessus. Nous avons partagé quelques dates avec OTARGOS, ce qui nous permet de « vendre » un peu plus facilement le plateau. Maintenant, nous sommes conscients que nous avons beau avoir une démarche assez pro, nous n’avons pas de CD à l’appui. Mais voilà, pour le moment, nous n’avions pas assez de titres…
JDZ : Comme quoi ce n’est pas incompatible. Tu peux faire de la musique sans avoir de CD si tu es motivé. Nous avons travaillé tous les à-côtés, fait des photos etc., quelque-chose de pro dès le départ. Et on voit que ça fonctionne.
ARX : C’est pour ça que les promoteurs ont été attirés. Tu peux faire un album avec ta promotion et puis les promoteurs te contactent. Nous avons au contraire pris le parti de commencer à faire des concerts, quitte à parasiter la composition, et de se faire connaître du public. Quand l’album sortira, les gens seront intéressés car ils nous auront déjà vus. Après, nous sommes conscients de la crise du disque mais bon…
JDZ : L’autre avantage des concerts, c’est qu’il y a une mise en scène importante, nous avons beaucoup misé là-dessus. Et les gens en parlent, on le voit dans les live reports.

Justement, quelle est la réaction aux concerts ?
JDZ : Elle est généralement positive.
ARX : Nous sommes une petite équipe. Nous n’avons pas encore d’ingé-son, de lighteux. Parfois il y a de la confusion dans le son, mais la mise en scène sauve tout et les gens sont à fond, parfois même avant même que l’on commence à jouer. On a beaucoup travaillé l’ambiance pour qu’il se passe quelque-chose d’entrée, qu’on marque les esprits.

A ce petit jeu, votre chanteur est très fort…
JDZ : Oui il est très fort. Après, ça découle des années d’expérience, PSORIASIS…
ARX : Il y avait aussi une mise en scène.
JDZ : Tout ce travail et ces années d’expériences font qu’avec K4K, on sait ce qu’on a à faire. Grâce à l’expérience, c’est beaucoup plus pro.
ARX : Tu parlais de notre frontman, dont nous sommes très contents, mais nous avons travaillé toute cette façon d’haranguer le public. En plus, nous avons un concept qui n’est pas pro-armée, ni hyper-evil. C’est du genre : « le contingent est là !». C’est notre armée et les gens rentrent obligatoirement dedans.

Vous jouez sur le côté fédérateur…
Ensemble : Exactement.
JDZ : Ce n’est pas du tout pro-guerre. C’est plutôt la peur aux tripes, ce qu’il se passe sur le terrain.
ARX : Il faut savoir que lorsque nous avons monté K4K, nous n’avions pas de concept. Je commençais alors à lire des bouquins. Tout le côté martial, militaire, « Kill, kill, kill ! Die, die, die ! », on ne voulait pas faire ce genre de trucs. Des films comme Jarhead montrent des soldats plus jeunes que nous, qui partent au Golfe où il ne passe rien… On a lu beaucoup de trucs et j’ai proposé aux autres de parler de la dévotion du soldat. Pas forcément le mec en train de mourir ou qui a envie de tuer, mais plutôt le type qui est là sans savoir pourquoi. Nous essayons de défendre ça comme nous le pouvons car c’est quand-même un peu compliqué : il y a tout de même une notion martiale sur scène. Les gens ne comprennent pas encore le message exact de K4K. D’ailleurs nous ne sommes pas là pour diffuser un message mais pour raconter une histoire. Les gens ne connaissent pas trop ce qu’il se passe sur le front. Moi non-plus, et j’ai dû faire beaucoup de recherches pour m’apercevoir que la guerre, ce n’est plus du tout ce qu’on imagine. Ce sont des jeunes comme nous, qui s’emmerdent, qui n’attendent qu’une chose : tirer avec leur fusil, mais ils ne tirent jamais. Je t’invite à voir Jarhead (j’ai d’abord lu le bouquin, puis vu le film), qui a été une grosse inspiration pour K4K. J’insiste sur le fait que, même s’il y a une notion martiale dans la mise en scène, nous ne faisons pas un truc pro-militaire. Nous ne sommes pas là pour tuer, mais pour parler de la confrérie militaire, du brotherhood. Tu es dans l’armée, tu pars bosser dans le Golfe. Quand tu pars, ta copine te trompe, tu te retrouves tout seul. Tu n’as rien à faire donc tu te branles vingt fois par jour et la guerre n’arrive jamais…

 

KAUSE4KONFLIKT_Band



Quelque-part il s’agit de retirer le côté glam que les gens ont en tête par rapport  à la guerre…
ARX : Complètement. Et c’est difficile. Maintenant, lors d’une guerre, il ne se passe rien. C’est une guerre chimique, technologique, et les soldats qui sont là-bas s’emmerdent. Nous pensons à ces jeunes qui, surtout chez les américains, sont fiers de rejoindre les marines. Ils arrivent et on leur dit : « Aujourd’hui, il ne se passe rien. ». Cent jours après, il ne s’est toujours rien passé et le cent-unième jour on leur dit que la guerre est finie.
JDZ : Comme dans Jarhead justement…
ARX : Ce bouquin m’a complètement ouvert les yeux sur le nouveau sens de l’armée. C’est notre chanteur qui parle, mais grâce aux interviews, on peut expliquer que K4K défend le côté fraternel de l’armée – bon, pas sous les douches hein (rires généraux) ! Mais le côté fraternel et la dure vie du soldat, pas forcément à se faire tirer dessus, mais à ne rien faire.

Est-ce qu’on peut faire un parallèle avec la vie du musicien ? Beaucoup de temps à voyager et à attendre…
JDZ : Attendre beaucoup ouais !
ARX : Pas mal ! C’est un peu ça oui…
JDZ : Mais il y a quand-même un aboutissement car on a plaisir à jouer.
ARX : Après, il faut savoir que le musicien joue généralement pour lui et pour son auditoire, alors que le soldat est obligé : il s’engage et il travaille pour son pays. Parfois, c’est peine perdue.

ARX, comme tu le disais, vous partagez parfois l’affiche avec OTARGOS. N’est-ce pas trop éprouvant physiquement ?
ARX : Si, c’est un peu difficile parce que les deux groupes demandent une mise en scène particulière et nous sommes un peu speed. C’est pour cela que lorsque je fais un double-plateau, je demande à ce qu’on autre groupe joue entre les deux. Après, je suis content de jouer avec mes potes d’OTARGOS et mes potes de K4K et ça s’est toujours bien passé.

Quel est votre avis sur l’affiche d’aujourd’hui ?
ARX : Je suis arrivé en mode fantôme, de Nantes, et je n’ai pas vu les premiers groupes. Le batteur de SUBLIME CADAVERIC DECOMPOSITION est un copain et on soutient le groupe. SEPTIC FLESH est resté un peu isolé. Ils travaillent avec leur propre crew.
JDZ : On n’a pas eu vraiment l’occasion de les rencontrer. Ils ne savent pas qui nous sommes et il y a peut-être aussi la barrière de la langue.
ARX : Mais nos amis communs de SVART CROWN ont fait une tournée avec eux et m’ont dit que ça s’était très bien passé. En plus ils sont dans la même écurie qu’OTARGOS… Mais j’étais content de revoir mes potes et je n’ai pas vraiment cherché non-plus à aller vers SEPTIC FLESH.
JDZ : Je suis sûr qu’ils sont sympas, c’est juste qu’on n’a pas eu l’occasion…

K4K a-t-il d’autres concerts en prévision ?
ARX : Il y a une option sur le Motocultor. Je suis en pourparlers avec l’un des régisseurs.
JDZ : Il y a quelques dates qui se dessinent, dont une à Rouen, mais on va peut-être faire un break car on doit terminer la composition et on est pressés d’aller en studio.
ARX : Je ne sais pas encore si cela se fera, mais, en parallèle, on travaille avec DEMENTED (brutal death – Bordeaux) sur une petite tournée européenne d’une dizaine de dates, dont trois concerts en France.
JDZ : Voilà pour les projets du moment.
ARX : Grâce à notre expérience, nous savons comment fonctionnent les aides, les subventions… Nous essayons de monter un projet complet et de gagner la confiance des prestataires et chopper des subventions pour pouvoir, à la sortie du disque, créer un buzz avec de la promo et une tournée déjà mises en place. Ça demande beaucoup de temps, d’énergie, d’argent… Lorsqu’un album sort, il y a toute une campagne de promotion derrière, car la toile est tellement polluée de groupes que le seul moyen de te démarquer est d’être partout, sur tous les supports, d’avoir beaucoup de contacts et nous sommes en train de travailler tout ça en amont. Par exemple, il faut que les gens qui ont entendu parler de KAUSE 4 KONFLIKT ou qui ont vu nos stickers A4 collés dans le métro s’interrogent. On espère que cet « effet boule de neige » va fonctionner, mais en tout cas on y travaille.

L’année dernière, nous avions pu parler longuement d’OTARGOS. ARX, as-tu quelques infos à nous donner ?
ARX : L’enregistrement est lui-aussi prévu en fin d’année aux Concrete Studios, là où nous avions enregistré Ten-eyed Nemesis et Kinetic Zero. Ce sera une plus grosse production que sur le précédent. A la base, nous devions enregistrer en février mais nous avons décidé de prendre plus de temps pour créer la demande, avoir du recul et ne pas faire n’importe-quoi. Ce sera beaucoup moins ambient et plus catchy que No God, No Satan. On en a terminé avec la religion. Ce sera un peu un mélange entre Fuck God Disease Process et Kinetic Zero, ou un Kinetic Zero très noir. Nous sommes très confiants. En plus, nous avions Void (guitare)… Aujourd’hui c’est le dernier concert d’OTARGOS et ensuite on se met en stand-by. Cet été, on a booké quelques semaines ensemble à la campagne pour pouvoir travailler. Beaucoup de monde nous attend au tournant, nous ne voulons donc pas précipiter les choses.

Pas de membres WATAIN en guests (rires) ?
ARX : Non je ne pense pas (sourire crispé alors que DAGOTH, à proximité, se marre) ! Mais on aimerait bien que Julien Truchan (BENIGHTED) fasse une apparition, et aussi Xavier de JENX que j’aimerais bien contacter. Après il faut voir, ce ne sont que des idées. Ce sont des personnalités et des timbres qui me plaisent beaucoup mais il faudrait que cela corresponde à l’album. DAGOTH qui est le compositeur principal, va généralement donner des directives en fonction de ce qu’il a écrit, alors qu’à l’inverse, si j’ai une idée nouvelle, je vais vouloir l’intégrer dans la composition. C’est pour ça qu’on se met souvent sur la gueule, gentiment (rires) !

Merci. Je vous laisse conclure…
ARX : Eh bien je dirais simplement « chacun d’entre vous, dans le trou ! ». On se retrouve sur les prochaines dates. On invite les gens à venir découvrir KAUSE 4 KONFLIKT pour passer un bon moment et en prendre plein la gueule !
JDZ : Semper Fi !
ARX : Semper Fidelis !

 

Propos recueillis par Morbid S.

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GANG

Publié le par Nono666

GANG_logo
Entretien avec Bill (chant) et Steve (guitare) réalisé le 8 Avril 2012 lors du Delirium Fest X

En ce début de deuxième journée du Delirium Fest X, nous retrouvons deux membres du groupe de heavy metal marnais GANG. L’occasion de faire le point sur les nombreuses activités de ces musiciens sympathiques et expérimentés qui, c’est une évidence, prennent toujours autant de plaisir sur scène. Si vous êtes un jeune musicien, lisez attentivement les propos qui suivent. Vos fantasmes voleront peut-être en éclat, mais vous trouverez une foule de conseils qui peuvent s’avérer fort utiles…


Vous venez de sortir le EP HM666%, enfin je ne sais pas si vous préférez le prononcer en anglais…
Steve : On ne sait pas. C’est plus un sigle qui parle, plein d’images… Mais on n’a jamais essayé de le prononcer en fait…
Bill : En fait je crois qu’on est partis de l’album précédent avec quelques clichés sur la pochette, et puis on est allé à fond dans ces clichés : HM, heavy metal, 666…
Steve : Et puis c’est le sixième disque, le chiffre 6 était obligatoire car le précédent s’appelait V. Le heavy metal revient en grande force dans GANG. C’est notre coming-out, qu’on avait débuté sur V. On est restés dans le même trip et on a poussé le suppositoire un peu plus loin (rires) !
Bill : On vient d’une génération qui a écouté du hard rock dans les années 80, voire avant. Puis les clichés du heavy metal sont devenus un peu « tabous ». Nous nous sommes dits : « Faisons ce qu’on aime, comme on l’aime ! » et tant pis pour ceux qui n’aiment pas les clichés. C’est pas grave, de toute façon, ils ne nous écoutent pas non-plus (rires) !

Quel est l’accueil réservé à cet EP jusqu’ici ?
Steve : On est agréablement surpris.
Bill : Très surpris parce qu’il y a quand même un petit changement musical. Déjà c’est un EP, il y a des reprises de morceaux classiques, c’est un peu moins thrash qu’avant… C’est l’évolution des deux derniers albums, mais, à priori, ça plaît.
Steve : On est surpris de la vitesse à laquelle ça prend. Peut-être qu’on avait bien préparé le terrain avec V qui avait été pas mal médiatisé. On avait été chroniqués par tous les webzines et magazines majeurs en France. L’étranger avait pris un petit peu le relais, dans des proportions relatives bien-sûr. On n’est pas IRON MAIDEN, c’est clair ! Il y a eu de bons échos et une sorte de logique s’installe, un nouveau EP sort et il y a de la demande. Le premier tirage va être épuisé, et même si on parle en centaines plutôt qu’en milliers, c’est déjà un retirage.
Bill : Je crois que les gens ont beaucoup de choses à écouter, qu’ils reçoivent beaucoup de CDs. Et on arrive avec un album qui est fait de manière vraiment old-school, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de surproduction, pas de tricherie, c’est quasiment live. Ça ne ressemble pas au son du voisin, c’est le son de GANG et pas celui que tout le monde essaie de reproduire en ce moment avec les power-chords, les samples… C’est brut, basique et spontané, un peu dans l’esprit des années 80, lorsque jouer, c’était se faire plaisir…
Steve : Et où chaque groupe avait son son et apportait sa musique. Le truc aujourd’hui, c’est qu’on est tombé dans une ère où la technologie prime. Je ne parle pas de qualité musicale mais d’identité musicale. Aujourd’hui, quel que soit le style, les groupes vont être produits plus ou moins de la même façon parce que c’est le son du moment. Finalement, on se rend compte qu’il y a énormément de groupes qui existent, mais qu’ils n’ont pas d’âme ou pas d’identité. C’est leur son qui va « avoiner » et faire accrocher le public. C’est un peu dommage…
Bill : Pour conclure, là où nous avons atteint notre objectif, c’est que tous les gens qui ont écouté l’EP nous disent : « Ça fait du bien, on a envie de ressortir nos vieux disques !». Quelque part, c’est ce qu’on voulait.

C’est dans cette optique que vous avez choisi les morceaux à reprendre ? Car il s’agît vraiment de grands standards comme le titre de SAXON, celui de SCORPIONS…
Steve : Etrangement, le morceau de SAXON est un gros standard mais ce n’est pas celui qui est le plus repris. Peut-être parce qu’il y a des parties très mélodiques… Je vais lancer des fleurs à mon chanteur mais Byford a vraiment une voix particulière…
Bill : Klaus Meine aussi !
Steve : Klaus Meine aussi, j’allais le dire ! On parlait d’identité, mais c’est super important. On a envie de jouer une musique qui correspond à ce qu’on a en nous, à l’âme de GANG. On ne veut pas se retrouver à jouer – même en ayant du succès parce qu’on suit bien le mouvement – quelque-chose qui ne nous correspond pas.
Bill : Ces chansons sont des standards que tout le monde connaît. A un moment, on a tous écouté SAXON, on a tous écouté SCORPIONS, on a tous écouté JUDAS etc.…
Steve : Oui, même les gens qui ont abandonné.
Bill : C’est relativement fédérateur et c’est dans notre esprit du moment, on a envie de se faire plaisir.

Toujours à propos du choix des morceaux (les deux compères se marrent alors que j’exhibe fièrement mon t-shirt MERCYFUL FATE), Pourquoi « Return of the Vampire » et pourquoi ne figure-t-il pas sur le tracklisting officiel ?
Steve : Au départ on a été contactés pour une compilation hommage à KING DIAMOND et MERCYFUL FATE. Le titre est prêt depuis un an ou deux. Bon, le projet n’est pas mort mais comme le morceau était prêt, on s’est dit qu’on allait le mettre en ghost-track. En plus ça nous fait un petit clin d’œil entre vampire, ghost… Le côté titre-fantôme pour une reprise de MERCYFUL FATE, je trouve que c’est un concept sympa. On attend que les labels concernés – car il y avait en fait deux compil’ différentes – nous re-sollicitent. Si, au final, ils ne veulent plus du titre parce qu’il figure déjà sur le mini, on en fera un autre, ce n’est pas un problème ! Ça fait vingt-deux ans qu’on est là, on prend du temps pour faire les choses, mais on ne le perd pas non-plus.

GANG_Chaulnes



Le précédent disque était sorti chez Emanes Metal, et pas l’EP…
Bill : Ils étaient intéressés mais ne pouvaient pas le sortir avant l’année prochaine. Soit on attendait patiemment avec notre EP enregistré…
Steve : Sachant que l’on a un album qui arrive derrière…
Bill : Et qu’on avait planifié les concerts…
Steve : On a aussi besoin d’offrir du neuf en termes de supports. C’est une autoproduction, un format EP qui peut aussi être pris comme un mini-album pas forcément officiel mais qui comble en tout cas un manque de support disque à l’heure actuelle.
Bill : Ce n’est pas important, le label…
Steve : On est très reconnaissants envers Emanes pour le boulot qu’on a fait ensemble. Emanes, c’est comme Underground Investigation (l’association drivée par Steve, notamment organisatrice de la convention annuelle Rock’n’Metal de FISMES). Il n’y a pas une chape de béton qui lie le groupe au label. Ce sont des gens qui mettent des moyens en commun pour faire des choses quand c’est faisable. Sinon cela se fait autrement…
Bill : On peut le faire nous-mêmes aussi, ce qu’on a fait auparavant.
Steve : Oui. Il n’y a pas que GANG chez Emanes, et le timing ne correspondait tout simplement pas.

Il n’est donc pas exclu que vous rebossiez avec eux ?
Bill : Il est question que l’album ressorte en vinyle chez Emanes, après c’est une question de timing…
Nous, on ne voulait pas garder le produit sous le coude. On en reparlera dans un an, on a les concerts. De toute façon, on aura certainement un autre EP l’année prochaine, voire un album, ou un album ET un EP. Peu importe, nous on avance.

Une question un peu délicate : est-il difficile de sortir ce genre de disques ? Je pense en particulier aux problèmes de droits…
Bill : Non. On n’a pas déformé les morceaux qui restent proches des originaux. Donc on n’est pas obligés de demander les droits pour les sortir en tant que tels.
Steve : Après, c’est de l’argent à sortir, des droits à payer, point-barre. Mais on l’avait déjà fait sur Dead or Alive quand on a fait les reprises de TWISTED SISTER et VULCAIN. On paie les droits qu’on a à payer et je pense que les groupes ne sont pas lésés sur le truc. Il ne faut pas croire que l’on fait de l’argent sur le dos de ces groupes en jouant leurs morceaux. Ce sont de bons morceaux qui ont largement fait l’argent qu’ils devaient faire et qui continuent à en rapporter, du moins les originaux…
Bill : Et on ne va pas les concurrencer là-dessus.
Steve : C’est clair ! Nous, c’est pour le plaisir et on a payé nos droits d’auteur.

Vous tournez de façon assez sporadique…
Steve : Pas tant que ça. En fait on a eu une grande période sans concert puisqu’on n’a pas joué live de 2000 à 2010.
Bill : Ce n’était pas l’objectif d’ailleurs.
Steve : Ce n’était pas l’objectif car on avait un line-up qui n’était pas stabilisé, une mouture du groupe un peu particulière. Rajouter la dimension live à la façon dont était mené le groupe à l’époque, ce n’était pas jouable.
Bill : Il n’y avait l’envie non-plus (Steve acquiesce). Physiquement, je ne m’en sentais plus capable. Je n’avais plus le temps non-plus de préparer le truc. Après, ça a été une opportunité, on a remis le pied à l’étrier il y a deux ans. Mais sporadique, pas tant que ça…
Steve : On joue deux fois par mois depuis deux ans, ce qui n’est pas très sporadique finalement.
Bill : Ce n’est pas une tournée dans le sens où on ne joue pas quinze jours de suite mais sur l’année…
Steve : Si on regarde bien, quand un groupe annonce une tournée, il prend quinze jours de vacances pour faire dix dates. Nous, on joue tous les quinze jours de janvier à décembre, et ça occupe bien aussi. On ne pourrait pas partir en tournée quinze jours d’affilée car on n’est pas professionnels et on a d’autres choses à faire. On est des amateurs, c’est clair. Mais au final, on se retrouve à tourner d’une manière plus régulière, plus constante, et ça correspond bien plus à notre rythme de vie. On a le fanzine, on bosse avec plein de groupes, on voit les groupes qui explosent puis implosent en se tapant sur la gueule etc.. Nous, on a une vraie ambiance familiale dans ce groupe. C’est un truc phénoménal. On se dit souvent que la musique est presque devenue un prétexte pour se rencontrer, passer du bon temps ensemble. On se connaît depuis bien avant le groupe. On faisait tous des fanzines, on était impliqués dans le milieu et aujourd’hui on se connaît en tant que musiciens, en tant que famille, et on partage des moments de convivialité. On a aussi besoin d’avoir cette soupape : on n’est pas intensément sur la route, les uns sur les autres, en tout bien tout honneur (rires) ! Tout comme il y a un besoin de passer du temps en famille et du temps hors famille, c’est un équilibre humain, on a une dimension humaine.
Bill : Par rapport à d’autres groupes, on joue sur tous les plans : on a joué dans des bars, dans des petites salles vraiment underground avec vingt à cinquante personnes, ce qui n’est pas un problème. D’ailleurs on s’éclate tout autant. Et on a joué avec RAGE, BLAZE BAYLEY, PAUL DI’ANNO, des dates un peu plus grosses. On a fait des dates où il n’y avait personne aussi. On s’en branle, L’important est qu’on se voit, on s’amuse et on fait une date. Puis une date en entraine une autre. Il n’y a pas de petit plan, pas de mauvais plan.

Ne serait-ce pas, quelque part, la recette pour garder un groupe en bonne forme au bout de vingt ans ? Ne pas chercher le professionnalisme à tout prix…
Steve : A un moment donné on a arrêté de courir après une espèce de Graal qui est devenu de plus en plus inaccessible au fil du temps. A une époque, dans les années 70, où il y avait peu de groupes, peu de labels et plus de moyens peut-être, des plans « stars » pouvaient atteindre des niveaux terribles. Aujourd’hui, ça fourmille de groupes, y’a des tas de structures… Il faut arrêter de croire qu’on va devenir des stars et qu’on va faire mieux que les autres. Tous les anciens sont toujours là et les jeunes, malheureusement, ont du mal à se maintenir alors qu’ils ont peut-être plus de moyens techniques.
Bill : Il y a une recette pour réussir : il faut un peu de talent (et je ne suis pas sûr que nous en ayons véritablement, mais on se fait plaisir), énormément de travail et de l’investissement financier. Les trois quarts des groupes ne réunissent pas les trois. Ils ont parfois un petit peu de talent. Parfois ils mettent un peu de temps, mais jamais sur la durée. Et de l’argent, ils ne veulent quasiment pas en mettre.

Peut-être un gros facteur chance aussi ?
Ensemble : Non, il n’y a pas de facteur chance.
Bill : Il n’y a que le travail qui paye…
Steve : On parlait d’argent mais cela englobe aussi le travail. C’est-à-dire que les groupes s’imaginent que, dès l’instant où ils ont sorti un disque, ça doit marcher. Mais aujourd’hui, tout le monde sait que sortir un disque est très facile. Les moyens techniques sont là et le marché est inondé d’albums. Pourquoi l’album qui a été fait à la maison devrait-il d’un seul coup détrôner le disque qui a été fait en studio selon les vieilles techniques et qui, lui, est dans un cursus professionnel avec de grosses structures qui investissent de l’argent derrière ? On va entrer dans un autre débat, mais si on est dans cette fameuse crise du disque, c’est bien parce que les maisons de risque n’arrivent plus à récupérer, sur de gros groupes, l’argent qu’elles ont investi car les ventes ne suivent pas.
Bill : C’est le même cas pour nous à notre niveau. On dépense de l’argent pour sortir un album de GANG et faire ce que l’on fait, mais on ne couvre pas les frais. On s’en fout, on est assez grands, on s’assume. On met de notre poche financièrement et on avance. On le fait tant qu’on peut. Après, il y a des groupes qui attendent que tout tombe du ciel, ou que ça s’autofinance. Mais ça ne marche pas comme ça. La musique, ce n’est que des sacrifices : sacrifice de temps, sur le plan humain, financier…
Steve : Il faut accepter aussi de vieillir, de prendre de la maturité dans la réflexion, ce que certains jeunes groupes ne font pas, et qu’on n’aurait d’ailleurs pas forcément fait à nos débuts. On voit des mecs qui ont nettement plus de talent que nous…
Bill : Et qui n’ont pas forcément fait grand-chose de plus…
Steve : Parce qu’ils ne savent pas trop ce qu’ils recherchent. Ils veulent des plans abracadabrants, mais ont-ils vraiment l’envie ? Savent-ils vraiment ce que c’est que d’être dans ce milieu ? Vont-ils l’assumer ? Puis des tensions se créent. Les tournées de quinze jours dont on parlait tout à l’heure, c’est là que l’on apprend à connaître humainement les personnes avec lesquelles on joue. Dans les groupes underground associatifs comme le nôtre, il n’y a pas de contrat entre les gens. Il n’y a que l’affinité qui compte, et il faut pour cela prendre le temps de découvrir les gens, vivre avec leurs qualités et leurs défauts et les accepter. Aujourd’hui, dans GANG, ce qui fait toute la différence, c’est que tout cela est largement acquis. C’est pour cela que nous disions que la musique est presque un prétexte pour se voir. Tout est resté très humain et très collectif. Ça ne nous empêche pas de nous donner à fond. Mais on voit plein de groupes qui ont beaucoup de talent mais qui se découragent ou ne prennent pas le temps. C’est comme le vin, il faut le laisser vieillir gentiment. Si c’est un bon crû, ça va tenir (rires) !
Bill : Il y a un principe en musique, c’est qu’on fait les choses d’abord pour nous. Pour ce qui nous écoutent aussi évidemment, mais d’abord parce qu’on a envie de les faire et pas en attendant que les autres s’occupent de nous. C’est-à-dire qu’on avance, on se fait plaisir, il y a des gens qui adhèrent, d’autres pas mais on s’en fout. Il y a un peu de gens qui nous suivent, c’est très bien. S’il y en a un peu plus, c’est mieux. Mais si, au prochain album, il y en a un peu moins, tant pis. Cela ne changera pas pour autant notre vision des choses, mais voilà, on fait !

GANG_Madhouse_Chaulnes 2011



D’autres dates sont-elles prévues à ce jour ?
Steve : On a une date sur Braine, par chez nous. Une petite association qui organise un premier concert rock où  on va retrouver nos amis de THORGEN etc. à la fin du mois, le 28 avril. Ensuite, on a deux dates en mai. On joue le 12 mai au deuxième Fismes France Hard Rock Rendez-Vous avec ADX, EVIL ONE, ROZZ et THORGEN puisque c’est une co-organisation avec ces derniers. On essaie d’allier les forces vives pour l’organisation. Aujourd’hui, comme je le dis souvent, jouer dans un groupe, c’est plus que brancher les guitares. On essaie d’être un peu partout, pas seulement en train de jouer la musique, mais aussi à l’organisation, la promotion, la distribution. Il faut avoir une vision globale pour avancer et savoir où on en est soi-même. C’est la politique du groupe et on œuvre depuis longtemps…
Bill : Il suffit de regarder qui est derrière le stand de merchandising de BLAZE BAYLEY aujourd’hui : c’est Blaze Bayley lui-même ! Ce mec-là s’occupe de tout…
Steve : Ca fait plusieurs fois qu’on le voit et on a toujours vu arriver Blaze Bayley, conduisant lui-même le camion. Il a des musiciens qu’il paie certainement, et c’est lui qui les conduit. Il y a des leçons à tirer de gens comme ça. C’est le même gars qui menait MAIDEN à Bercy il y a quelques années. Et aujourd’hui, il est à Châlons à tenir son stand et ça, il faut le comprendre. Certains groupes auraient des leçons à tirer de ce genre de comportement. Pour en revenir aux concerts, on jouera aussi avec VULCAIN à Landrethun-le-Nord le 19 mai. Après, on aura une petite période de pause car on n’a pas décroché de gros festival cette année, on ne joue pas à l’étranger (rires) !
Bill : On ne fait pas le Wacken (rires) !
Steve : L’an dernier, on avait pu faire une date au Danemark, c’était sympa. Et on redémarrera en septembre avec quelques dates qui devraient tomber, sur Nancy notamment. On croise les doigts pour le Raismes Fest, mais quoi qu’il arrive, on y sera. Après c’est en octobre avec TOKYO BLADE, TYGERS OF PAN TANG, ATTENTAT ROCK où on sera juge et partie avec un énorme plaisir et beaucoup d’énergie.
Bill : Après il faudra qu’on bosse sur l’album.
Steve : Oui, et on refait aussi une date le 13 octobre du côté de Dunkerque avec SPIRIT. En fait, on a un réseau de gens avec lesquels on travaille et il y a des renvois d’ascenseurs qui font que ça fonctionne, tout simplement.

Vous avez participé à un concert de soutien au Raismes Fest le 24 mars dernier. Comment cela s’est-il passé ? Cela a-t-il attiré un peu de monde ?
Bill : ça s’est très bien passé, même s’il est toujours un peu délicat d’attirer du monde en France…
Steve : Oui, on aurait préféré qu’il y ait beaucoup plus de monde et que les gens se sentent plus concernés. En même temps, je pense que ceux qui étaient présents savaient très bien pourquoi ils étaient là et tout le monde s’est investi, c’est bien. J’espère franchement que le Raismes Fest pourra avoir lieu.
Bill : Il y avait de bonnes conditions, une belle scène, on a eu le son qu’on voulait…
Steve : On a peaufiné certains contacts avec lesquels on avait déjà quelques affinités. Souvent c’est ça : du contact et des rencontres qui font avancer le truc. Tu parlais tout à l’heure du facteur chance, mais si tu ne le provoques pas, il n’arrive jamais. Tu peux rester le cul sur ta chaise à attendre que le facteur chance arrive. Par contre si tu croises Blaze Bayley qui monte une tournée, vas lui demander si il y a moyen de faire une date par chez toi…
Bill : Ou de lui en organiser une.
Steve : Ce n’est pas du facteur chance, c’est passer du mode « consommateur » au mode « acteur ».

Parlons un peu du Delirium Fest. Que pensez-vous de cette nouvelle édition ?
Steve : DT Prod’ et nous, c’est une histoire de famille aussi. On prend toujours énormément de plaisir à venir à Châlons, même si dernièrement on a raté quelques dates qu’ils ont organisé pour des histoires de calendrier. DT Prod’ s’investit à Fismes depuis plusieurs années. Ils gèrent tout le côté scène, ce qui est aussi un gros morceau de l’organisation de la convention et des différents festivals que l’on fait. Pour nous, il est logique d’être présents et de renvoyer l’ascenseur quand on peut. C’est là-aussi une mise en commun de forces vives…
Bill : On est super bien accueillis. Il y a une belle scène. On connaît le mec qui est au son et qui bosse bien. Il y a tout ce qu’il faut pour qu’on se sente bien. Il ne nous en faut pas plus.
Steve : On est heureux !

Des affinités particulières avec les groupes qui jouent aujourd’hui ?
Ensemble : Il y a des fans de MAIDEN donc…
Steve : Et de WOLFSBANE par la même occasion. On a suivi la carrière de Bayley depuis le début. On est plusieurs à être bien branchés par KORITNI. Après, les autres groupes de la région, ce sont des formations que l’on a l’habitude de croiser, ou avec qui on a déjà joué. C’est que du bonheur, une superbe affiche !
Bill : Pour nous, ce n’est jamais une compétition. On a des styles différents, parfois assez proches, mais ce n’est jamais de la compète. On prend notre pied à jouer et à être avec les autres, à les accompagner. On a souvent invité des gens à venir jouer avec nous, ne serait-ce que sur une reprise. Après, ils viennent ou pas, mais il y a un échange, un partage, pas une compétition.
 
GANG a-t-il d’autres projets pour les prochains mois, voire les prochaines années ?
Steve : Houlà ! Eh bien continuer à ce rythme : faire des concerts, sortir des disques, prendre du plaisir jusqu’à ce que mort s’en suive !
Bill : On va alterner entre albums « sérieux » de GANG et EPs avec des reprises. Y’a plein de trucs. Des morceaux, on en a en pagaille, et aussi des reprises à bosser. On va mettre ça en place et continuer à avancer à notre rythme.

Voilà, le mot de la fin est pour vous…
Bill : Je chausse du 42-43 et je mets des slips kangourou !
Steve : Faut que j’aille pisser !
Bill : Et notre batteur est gay !
Steve : Toujours très gai ! Non, déjà on te remercie pour l’interv’ car tout soutien est le bienvenu. Long Live Rock’n’roll !
Bill : Tous nos titres sont écoutables sur Internet en intégralité, il faut que les gens soient curieux, écoutent et se fassent leur avis.

 

Propos recueillis par Morbid S.

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