IHSAHN – After
Candlelight Records
Style : Progressive Metal/Black
Origine : Norvège
Sortie : 2010
Site Web : www.ihsahn.com
01. The Barren Lands / 02. A Grave Inversed / 03. AFTER / 04. Frozen Lakes On Mars / 05. Undercurrent / 06. Austere / 07. Heavens Black Sea / 08. On The Shores
Depuis 2005, Ihsahn a définitivement pris son envol, la fin de PECCATUM qu’il partageait avec son épouse lui permet de se lancer dans un Metal expérimental dans la droite lignée de Prometheus :The Discipline Of Fire And Demise, dernier opus sous le nom d’EMPEROR totalement composé par Ihsahn. The Adversary, premier album à sortir sous le nom d’IHSAHN garde cette ligne de conduite mais dès le deuxième album, l’excellent AngL, le Norvégien qui s’est associé à Mikael AKERFELDT (OPETH) pour l’inspiration et le jeu sur “The Unhealer”, dévoile quelques envies à aller voir vers d’autres rivages plus mélodiques mais surtout plus sophistiqués. En 2010, épaulé par les SPIRAL ARCHITECT Asgeir MICKELSON à la batterie et par Lars K.NORBERG à la basse, After, prend de nouveau tout le monde à contrepied, tout d’abord c’est le très demandé Jens BOGREN (OPETH, KATATONIA, PARADISE LOST) qui s’est occupé de la production, une nouvelle fois impeccable, ensuite le contenu musical va en décontenancer plus d’un avec la participation très remarquée et remarquable de Jorgen MUNKEBY (SHINING) au saxophone, que ce soit en Free Jazz sur “A Grave Inversed”, “Undercurrent” ou en mélodie principale, là où d’autres auraient mis de la guitare, comme sur l’impressionnant “On The Shores” furieusement Doom. C’est la principale différence avec son grand frère, cette chaleur qui se dégage de cet After, là où AngL marquait une distance avec l’auditeur, la voix mélodique et chaude (comme sur un album d’ALICE IN CHAINS par exemple, même si le style est totalement différent) sur “Frozen Lakes On Mars” surtout, et ce côté gentleman comme on peut le trouver sur un album d’OPETH, IHSAHN a embelli sa musique, non pour la rendre plus accessible car cet album est en fait plus brutal qu’AngL, juste pour rendre les parties brutales encore plus brutales et les parties mélodiques, plus mélodiques. Il suffit de voir l’énergie dégagée par un “A Grave Inversed” où la rythmique des guitares affole le saxophone frénétique qui n’est pas sans évoquer un Devin TOWNSEND de la période Physicist ou le passage bien thrashy de l’épique “Undercurrent” et d’écouter les mélodies du début du même “Undercurrent” ou “Austere” qui renvoie directement à OPETH tout comme “AFTER” qui évoque le “Burden” des Suédois, le refrain très harmonique d’“Heaven Black Sea” et son break où le saxophone suppléé la guitare très atmosphérique. La voix d’Ihsahn oscille toujours entre Black et voix claire et les progrès dans ce domaine sont véritablement flagrant, le bougre a confiance en ses capacités et prouve qu’il est un excellent chanteur. Enfin, et c’est là la principale force d’After, cet album est incroyablement varié, bien plus que tout ce qu’IHSAHN a pu produire auparavant, d’un “The Barren Lands” dont la mélodie évoque celle du “World To Come” de GOJIRA, au plus commun “A Grave Inversed” en passant par l’ambitieux “Austere” très mélodique et sa ligne de basse lead que ne renierait pas Robert TRUJILLO ou par les puissants “Heavens Black Sea” et “Frozen Lakes On Mars” ou enfin le Doom final “On The Shores” très émotionnel avec son utilisation du saxophone en lieu et place d’une guitare lead, les variations sont extrêmement nombreuses tout en réussissant à mener la musique vers une progression en intensité comme sur “Undercurrent” ou en émotion sur “On The Shores”. L’homme s’assume et c’est tant mieux car After est tout simplement son meilleur album, ceux qui espéraient un sursaut Black du Norvégien vont certainement passer à côté de ce petit bijou mais beaucoup d’autres vont découvrir le visage d’IHSAHN, si longtemps grimé.
Chronique : Aymerick Painless
Note : 8,5/10