• SOILWORK - Verkligheten

    SOILWORK - Verkligheten
    Nuclear Blast
    Style : Melodic Death Metal
    Origine : Suède
    Sortie : 2019
    Site Web : www.soilwork.org

    SOILWORK - Verkligheten



    01. Verkligheten / 02. Arrival / 03. Bleeder Despoiler / 04. Full Moon Shoals / 05. The Nurturing Glance / 06. When The Universe Spoke / 07. Stålfågel (feat. Alissa White-Gluz) / 08. The Wolves Are Back In Town / 09. Witan / 10. The Ageless Whisper / 11. Needles And Kin (feat. Tomi Joutsen) / 12. You Aquiver (feat. Dave Sheldon)

    Malgré un nombre incalculable de changements de line-up remettant sans cesse en cause la cohésion de groupe et sa créativité, SOILWORK fut toujours ou presque au sommet du Death mélodique, grâce notamment à ce talentueux chanteur qu’est Björn « Speed » Strid, emmenant toujours son groupe là où on ne l’attendait pas forcément, parvenant souvent à nous surprendre par l'extrême qualité produite. SOILWORK ayant toujours l’intelligence de rebondir en utilisant à chaque fois ses nouvelles recrues pour se transcender, libérant ainsi un regain d’énergie dévastateur et tellement jubilatoire pour ses fans. Ce fut effectivement le cas à plusieurs reprises et notamment sur le fabuleux Stabbing The Drama (2005) avec l’arrivée du Belge tentaculaire Dirk Verbeuren à la batterie. Mais il nous semblait légitime malgré tout d'être un peu plus inquiet qu’à l'accoutumée aujourd’hui car les Suédois ont perdu coup sur coup leur bassiste emblématique Ola Flink en 2015, ainsi que leur batteur monstrueux Dirk Verbeuren en 2016 qui, mine de rien, officiait chez SOILWORK depuis 2004, croisant désormais le fer avec Dave Mustaine au sein de MEGADETH. Et comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, le remplaçant d’Ola Flink, Markus Wibom, abandonna le groupe pour raisons personnelles en 2016 au bout de seulement quelques mois. De plus, on savait le binôme Strid/Andersson fort occupé ces temps-ci avec leur autre projet THE NIGHT FLIGHT ORCHESTRA... Alors qu’allait-il advenir de SOILWORK ? Tout d’abord Verbeuren fut remplacé par Bastian Thusgaard, qui par ailleurs fut son élève, et cela aura toute son importance sur ce Verkligheten. Tout ce petit monde au complet, ou presque, (pas encore de bassiste), SOILWORK prit de nouveau le chemin des studios en 2018 pour donner un successeur à The Ride Majestic.

    Onzième album studio, Verkligheten sort en ce tout début 2019, avec au programme douze titres, dont deux avec des guests prestigieux : "Stålfågel" avec Alissa White-Gluz (ARCH ENEMY) et "Needles And Kin" avec Tomi Joutsen, le chanteur d'AMORPHIS. Après le triptyque The Panic Broadcast (2010), The Living Infinite (2013) et The Ride Majestic (2015), on espérait aussi bien, voire mieux, même si cela pouvait paraître difficile. Le suspense n’appartenant qu’au cinéma, faisons le taire de suite. Verkligheten est une bombe, n’ayons pas peur des mots, aucune faiblesse, du très grand SOILWORK, rageur, technique, et puissant, super entraînant comme on le connaît, mais aussi avec quelques touches ici et là d’innovations carrément géniales. Un homme sortant de l’ombre, faisant exploser le tout, le jeune et fougueux batteur Bastian Thusgaard à la technique déconcertante, tout cela avec une décontraction légère laissant pantois (regardez le clip de "Full Moon Shoals", le gamin de 26 ans s’amuse facile !).

    Verkligheten est la parfaite synthèse, le parfait équilibre entre Death et mélodie, ses chansons et ses refrains sont fantastiques sans que le groupe ne perde sa totale puissance et sa force de frappe inouïe ("The Wolves Are Back In Town", "Witan"). De plus, de ce nouvel écrin émane une atmosphère bien particulière incitant parfois au voyage spatial, donnant l’impression parfaite que maître Townsend agit, caché dans l’ombre. Cette ambiance se retrouvant dans l’intro de "When The Universe Spoke", magnifique et envoûtante, explosant ensuite en mille blasts furieux et redoutables, à la limite du Black sur un refrain carrément génial. Le passage lent, glauque et super mélodique, est un véritable bijou pour terminer sur l’explosion des débuts. Fin du voyage astral sidéral ? Pas tout à fait, on s’échappe à nouveau pour l’espace le temps de "Stålfågel", véritable hit en puissance qui voit Björn épaulé par la voix sensuelle et merveilleuse d'Alissa White-Gluz. Si Verkligheten est sans doute l’album le plus mélodique et le plus accessible de la carrière du groupe, il n’en demeure pas moins surpuissant, comme sur le grandiose "The Ageless Whisper" et son intro planante groovy, très western futuriste, avec chant féminin susurré en français, le fameux équilibre entre Death et mélodie dont on parlait plus haut est ici perfection. Mais pour ceux qui désirent encore plus de frénésie sonore, "Arrival" va leur mettre une petite déculottée, un soufflet qu'ils ne sont pas prêt d’oublier, avec un petit break sympathique pouvant évoquer OPETH.

    Le début du disque est très beau, le morceau-titre, court instrumental, un peu comme un fil conducteur du côté atmosphérique et spatial de Verkligheten, ambiance que l’on retrouvera à plusieurs reprises ("Full Moon Shoals" avec son riff heavy qui tue, "When The Universe Spoke" entre autre) comme de petites suites à ce morceau introductif. Le morceau subit une accélération infernale déboulant sur une lead artifice, quel boulot de la paire Coudret/Andersson. Un travail monumental se vérifiant encore sur le riff très Heavy Metal de "The Nurturing Glance", un vrai supplice pour la touche « repeat » de notre lecteur sauvagement défoncée. Avec ce Verkligheten, il souffle un vent de fraîcheur, un vent nouveau sur la musique de SOILWORK, gardant toutes ses immenses qualités pour les transcender de nouveau, comme je le disais précédemment, une osmose parfaite entre Death et mélodie, et dont l’arrivée de ce nouveau batteur qu’est Bastian Thusgaard ne semble pas être étrangère à cette grande réussite. Un jeu très technique, furieux, parfois plus lent, très juste et limpide, qu'il sait parfaitement simplifier quand les choses le demandent (écoutez son aisance et la variété de son jeu sur "Bleeder Despoiler", un monstre le jeunot !). Une des meilleures œuvres du band, déjà l’un des meilleurs opus de l’année 2019 avec certitude. A ne pas louper en live en France en Février prochain (le 6, au Cabaret Sauvage, à Paris, votre serviteur sera certainement de la partie), et achat obligatoire, fuck au téléchargement ! Des bombes pareilles méritent amplement, de la part de tout bon métalleux qui se respecte, un investissement du plus beau des digipacks. SOILWORK vient de réussir dans le Death mélo ce qu’en son temps METALLICA avait réussi dans le Heavy Metal avec le Black Album, pouvoir plaire au plus grand nombre sans trahir son identité musicale et tout en restant méchamment hargneux et inventif, et rien que pour cela, la note ultime me semble amplement méritée.

    Chronique : Papa Bordg

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