• PENSÉES NOCTURNES - A Boire et A Manger

    PENSÉES NOCTURNES - A Boire et A Manger
    Autoproduction
    Style : Avantgarde Black Metal
    Origine : France
    Sortie : 2016
    Site Web : www.facebook.com/Pensées-Nocturnes

    PENSEES NOCTURNES - A Boire et A Manger



    01. Black Orleans Bump / 02. Le Rat des Goûts / 03. La Marche de Travers / 04. Interlude Satierienne / 05. Les Yeux Boiteux / 06. L'Aphone et la Flore / 07. La Java Niaise / 08. L'Hélicon / 09. Morceau en Moins

    La onzième heure d'une journée presque banale s'enfonce dans l'agonie, contemporaine à la noyade des dernières notes de A Boire et A Manger. S'ajoute à ce tableau fort intéressant un léger bruit étouffé et creux, peut être légèrement cabalistique ? Celui du livre que l'on referme d'un coup sec, sans s'en rendre même compte (peut être y a-t-il moins futile et fugace, lorsque que l'on sort des méandres inquiétants de l'art). Midi approche, notre toit d'Eden s'annonce d'un bleu éclatant, j'achève deux œuvres. D'une part, donc, celle de PENSÉES NOCTURNES (qui, une fois n'est pas coutume, seront matinales) ; de l'autre, celle d'Hugo, « Les Derniers Jours d'un Condamné ». Faites résonner les trompettes, clamez les plus bas champs lexicaux, hurlez les plus hauts chants toxicos, l'art en est.

    D'un côté donc, les songes quotidiens d'une cervelle vouée (condamnée) à la solitude, dans toute leur haineuse décadence et dans toute leur ampleur tragique, tableau acerbe de l'intemporalité à sa triste quintessence ; De l'autre, le pinacle de l'accord mineur et de la dramatique discordance, la traduction sonore et brute de l'anamnèse de l'abstrait, baigné à la noyade dans le vin et dans la rouille ; aux piteuses trompettes et aux rythmes chaloupés, déambulant de leur ivresse dans les rues crépusculaires des frêles guitares cloisonnées, s'y joignent les papillons noirs d'un chant, jusqu'au néologisme, parisiennement dépravé. Aspergé de ma ponctuation douteuse, et de quelques turlupinades verbales.

    De toute part, dans cette diptyque élégie, se trouve le grotesque de l'humain, autant que ses abysses chtoniennes, des profondeurs bipolaires d'étudiées lignes de basse du second, jusqu'aux poignantes figures de style du prédécesseur ; du lyrisme vocal du suiveur, à celui littéraire du premier ; de l'orchestre piteux du récent, à l'élégant alphabet de l'ancien ; des dissonances valétudinaires de l'onde, à la vérité malsaine du papier. Alors, d'une double tierce déplacée sur un contretemps, descend-on sur les notes acides d'un piano en crescendo, sur la pureté spéculative du silence, ou sur la dégénérescence de quelque mélodie de guitare lead, et aux infernaux égouts du quotidien, sur un fond sonore de fanfare morbide et déchaînée. Applaudissez : au rythme désarticulé du songe retentissent religieusement les toms acharnés (qui, à de rares et funestes occasions, s'offrent au plaisir destructeur que sont les tornades de blastbeats) ; les vents l'évoquent, l'overdrive le raconte, l'accordéon s'en moque. Et les instruments fanfaronnent en ronde autour d'un si alléchant cadavre, unissant vocalement leurs diaboliques et frêles fréquences à la gloire de l'indicible, de l'horrible, de l'immondice vermine et de l'âme tourmentée. Tournent, tournent, tournent, se retournent et se détournent, entournent et contournent, tournent...

    Chronique : Durchfall

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