• PARADISE LOST - Medusa

    PARADISE LOST - Medusa
    Nuclear Blast
    Style : Gothic Doom Death Metal
    Origine : Royaume-Uni
    Sortie : 2017
    Site Web : www.paradiselost.co.uk

    PARADISE LOST - Medusa



    01. Fearless Sky / 02. Gods Of Ancient / 03. From The Gallows / 04. The Longest Winter / 05. Medusa / 06. No Passage For The Dead / 07. Blood & Chaos / 08. Until The Grave / 09. Shrines (Bonus Track) / 10. Symbolic Virtue (Bonus Track)

    La vie est un éternel recommencement, et la carrière musicale des anglais de PARADISE LOST également. Je ne vais pas refaire toute l'histoire mais après avoir débuté par du Death Metal à tendances Doom, le groupe avait en partie renoué avec ce passé sur l'album The Plague Within sous une étiquette Gothic Doom Death Metal qui n'oubliait cependant pas tout ce qui s'était passé entre temps. Alors, si de l'extérieur ce retour aux sources pouvait avoir des allures de course après une gloire passée ou une nostalgie des fans du groupe, les évènements autour du groupe expliquent pourtant cela, entre le chant de Nick Holmes chez les Suédois de BLOODBATH et la création de VALLENFYRE dans un registre particulièrement old-school Death Metal de Greg Mackintosh, on avait bien senti l'envie de revenir à quelque chose de plus Death chez ces amateurs d'un humour particulier.

    D'ailleurs, pour être totalement complet, il faut remonter à In Requiem pour ressentir les balbutiements de ce retour au Death Metal, mais il ne faut pas pour autant occulter le reste car PARADISE LOST ne s'est pas contenté de reprendre une vieille recette, le Gothic Metal qui les a habité durant tant d'années est encore bien vivace et les titres "Blood & Chaos" et "Until The Grave" en sont les représentants les plus fidèles, de même que le côté New Wave insufflé par le chant de Nick Holmes car si le growl est de rigueur sur ce Medusa, les années à écouter en boucle les albums des SISTERS OF MERCY ont laissé des traces indélébiles ("Fearless Sky", "The Longest Winter") mais là où l'album précédent montrait des titres différents de l'un à l'autre, ce nouvel opus reprend la recette, l'amène plus loin et offre une continuité et une vraie ambiance commune tout au long des 42 minutes, là aussi, sur la durée de l'album, le groupe est revenu à quelque chose d'old-school, so 80's, pas plus de 45 minutes !

    Du coup, on se rappelle qu'au moment de la sortie de l'album précédent, le titre "Beneath Broken Earth", Greg et Aaron Aedy disaient qu'il était le dernier morceau a avoir été composé et qu'il était finalement leur préféré, alors peu de surprise finalement à l'écoute de "Fearless Sky" car si le rythme y est moins funeral, l'ambiance est clairement dans la continuité, de même que "Gods Of Ancient" qui sent bon le Shades Of God, alors que le riff d'introduction de "From The Gallows" nous ramène directement vers Gothic, ce gras dans les guitares, cette rythmique Doom Death Metal typique, la voix de Nick, la machine à remonter le temps n'a pas oublié dans ses bagages tout ce que le groupe a accumulé en expérience depuis. Ensuite, il y a le premier single "The Longest Winter", première incartade réelle dans le Gothic, la New Wave, et à sa sortie, un ami m'avait fait remarqué la similitude avec TYPE O NEGATIVE sur ce titre. Alors, très franchement si sur le coup, je n'ai pas compris, avec le recul et la digestion de cette comparaison qui ne me serait jamais venue à l'esprit, il faut admettre qu'il y a quelque chose et cela réside dans le son de la guitare sur le refrain, supporté par les claviers, pour un rendu qui tire même plus sur A PALE HORSE NAMED DEATH alors que le chant de Nick retrouve une clarté qu'on lui connaissait parfaitement ces dernières années.

    Et la suite ne va pas calmer mon enthousiasme car la chanson titre, "Medusa", se fait moins directe que la plage précédente, un piano en toile de fond, une ambiance plus menaçante, Waltteri Väyrynen, le nouveau batteur du groupe, envoie ses fûts au front et cogne sévèrement pour déboucher sur des couplets qui renvoient autant au mix lourdeur-chant mélodique d'un PALLBEARER (d'ailleurs c'est moi ou la pochette de l'album ressemble à l'esprit de ce même PALLBEARER ?) qu'au chant très travaillé d'un DEPECHE MODE, en effet Nick garde ses influences même dans les moments les plus inattendus. "Medusa" est un titre rampant, sans réel refrain, l'accroche se fait par la succession des leads de guitare de Greg Mackintosh que l'on reconnait aussitôt. Ceci dit, s'il y a bien un point où le groupe pouvait donner l'impression de tourner en rond, c'est bien cette utilisation des leads de son guitariste, sur ce nouvel album, l'homme s'est renouvelé sans pour autant modifier sa patte unique, un vrai challenge largement relevé et qui tire vraiment ce Medusa vers le haut. Pour conclure cette partie d'album clairement plus Doom Death que le reste, l'excellent "No Passage For The Dead" déboule en redynamisant un peu le rythme, nous ramenant plus vers un titre comme "Gods Of Ancient". Enfin, il y a ces deux derniers titres, le premier "Blood & Chaos" et son lead très enjoué, qui tranche véritablement avec le reste de l'album, un chant Gothic au possible, un single qui s'inscrit bien plus dans ce que les Anglais avaient pu nous proposer au début des années 2010. Si de prime abord ce morceau n'avait pas mon adhésion totale, fondu dans la globalité de l'album, il apporte ce regain et cette diversité qui empêche le groupe de rester monolithique et lui évite également un album trop connoté Doom Death. Dans le même genre, le titre "Until The Grave" conserve cette patte Gothic Metal de PARADISE LOST mais également cette part de mélancolie qui règne sur tous les morceaux qui clôturent les derniers albums du groupe.

    Alors, si la construction de l'album semble mener vers le chemin de la facilité pour PARADISE LOST, il n'en est rien en fait, car le groupe sait mieux gérer la dynamique d'un album avec ces éléments Doom Death Metal de retour à l'honneur dans leur mix, créant une personnalité unique que l'on reconnait de suite à l'écoute de ce Medusa. Même le growl de Nick Holmes est à part, cradingue à souhait, avec une espèce de mélodie souvent cachée derrière. Seul Stephen Edmonson est un peu plus caché avec la production de Jaime Gomez, le gras des guitares étouffe un peu ses parties qui, de toute façon, ont très régulièrement servies à appuyer la rythmique de la batterie.

    Pourtant, cela ne se vérifie pas sur le premier titre bonus "Shrines" où la basse tient une place prépondérante dans les couplets. Ce titre clairement inspiré New Wave aurait pu apparaitre sur Symbol Of Life, si ce n'est ce refrain en chant Death. Mais ces deux titres bonus, avec "Symbolic Virtue", également disponible sur la face B du single "Blood & Chaos" sorti courant août, sont moins travaillés, les morceaux apportent un autre visage à la musique du groupe présente sur l'album mais ne semble pas avoir eu la même attention dans les arrangements et dans l'inspiration pour rendre ces morceaux dynamiques et une réelle direction claire pour l'auditeur. Ceci étant surtout vrai pour "Shrines". La version collector avec les deux titres s'adressera donc surtout aux fans purs et durs du groupe car les 42 minutes représentées par les huit titres de cet album sont concis, fluides et parfaitement construits, l'ajout de ces 2 bonus crée un décalage qui pourra déranger les moins initiés d'entre vous.

    Si The Plague Within était, à mes oreilles, une réussite, il n'était en fait que le brouillon de ce nouvel album qui classe PARADISE LOST dans les groupes uniques qui n'ont que très rarement déçu votre serviteur. Une nouvelle fois, ce Medusa est une réussite, où les deux principaux acteurs de la construction de la musique du groupe se surpassent sans en faire de trop ! Pour ma part, on est là dans le top 10 des sorties 2017.

    Chronique : Aymerick Painless

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