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    Entretien téléphonique avec Franck POTVIN (guitares) et Guillaume BIDEAU (chant) réalisé le 25 avril 2012.



    Fort d’un deuxième album, Destructive By Nature, les Français de ONE-WAY MIRROR ont décroché leur téléphone au retour de leur journée de promotion sur Paris pour parler de cet album et de leur plaisir de se retrouver pour se marrer en faisant ce qu’ils aiment le plus, jouer. C’est donc Franck POTVIN qui a répondu à nos questions avec la participation de Guillaume, chanteur du groupe, qui œuvre aussi au sein de MNEMIC et SCARVE. Entretien avec des gars détendus, simplement heureux d’être ensemble.

    Heavy Sound : Franck, entrons dans le vif du sujet, comment allez-vous ? Etes-vous soulagé de voir cet album sortir enfin ?
    Franck POTVIN (guitares) : Le fait que l’album soit dans les bacs est un grand soulagement, on s’est donné les moyens de le faire donc on craignait un problème quelconque qui fasse qu’il reste dans un tiroir, en plus les retours sont pas mal. Disons que l’on ne s’est pas fait casser…

    Le premier album est sorti chez METAL BLADE, le deuxième chez TREPAN RECORDS, pourquoi ce changement ?
    Lorsque l’on s’est formé, on a écrit 3 ou 4 titres que l’on a envoyé à quelques labels dont METAL BLADE. Ils étaient d’accord pour signer ce premier album qui a bien marché, ils ont fait un bon boulot, on était même un groupe prioritaire. METAL BLADE, c’est un label Américain et les Américains n’étaient pas du tout chaud pour re-signer, ils ont fait une sorte de coup d’essai avec le premier album mais le marché des groupes français aux Etats-Unis n’est pas assez fort. Les Allemands étaient OK pour continuer mais sans l’appui du bureau Américain, et notamment financier, on craignait que l’on ne fasse pas quelque chose d’aussi bien que sur le premier album. On avait notre propre label et on est éditeur de tous nos albums que ce soit avec LYZANXIA, PHAZE I ou ONE-WAY MIRROR, donc ils nous ont conseillé de le sortir nous même, d’autant plus que nous avons aussi un distributeur qui tient très bien la route. Dans cette configuration, nous avons la possibilité d’être totalement libre et d’avoir le contrôle total sur tout ce qui se passe autour du groupe.

    Si on revient un moment sur le premier album, à cette époque, il était clairement défini qu’il y en aurait un deuxième ?
    Oui mais si on en avait vendu 200 ou que l’on se serait tapé dessus en tournée, on aurait arrêté. Heureusement, c’est tout l’inverse qui s’est produit, on s’est bien marré entre nous, l’album a bien marché, il y a un esprit de groupe. Donc, il était évident que nous allions refaire un album.

    ONE-WAY MIRROR a l’allure d’un super-groupe et pourtant, on sent une évolution entre les deux albums avec une certaine maturité qui peut surtout s’entendre sur les refrains qui semblent un peu plus travaillés.
    Oui peut être mais les avis sur l’album sont si différents… Je pense que l’on a juste enfoncé le clou du premier album, Destructive By Nature est la suite logique du premier en plus assumé et en plus abouti.
     
    En effet mais ma remarque portait surtout sur les refrains où Guillaume semble avoir accompli du bon travail, avec des mélodies moins évidentes, non ?
    Oui, mais pour en avoir parlé avec lui, il a voulu faire du Guillaume et non brailler parce que dans le Metal il faut brailler, il l’a fait avec le cœur. Même si, pour moi, c’est un album qui reste catchy, c’est vrai que c’est un album qui demande plus d’attention, qu’il faut rentrer dedans.

    Revenons un peu sur les départs qui ont eu lieu entre les deux albums, Dirk VERBEUREN tout d’abord et Loic COLLIN, peux-tu nous en expliquer les raisons ?
    ONE-WAY MIRROR c’est avant tout un groupe de potes, ça c’est important. Dirk habitant aux Etats-Unis, il est difficile de lui demander de venir répéter un samedi de 14 à 16 heures alors qu’il fait de la batterie avec les mecs de NEVERMORE. Pour le premier album, il a assuré toute la tournée avec SOILWORK en faisant deux concerts par jour mais lorsque l’on a évoqué le deuxième album, nous étions tous d’accord pour dire que l’on ne pouvait pas continuer avec lui. Mais ça reste un super ami, c’est une sorte de parrain du groupe maintenant. Donc, on a demandé à Clément qui joue avec nous dans LYZANXIA, il avait remplacé Dirk lorsque celui-ci ne pouvait vraiment pas venir et il était tout à fait logique que l’on demande à Clément pour continuer l’aventure. Pour ce qui est de Loic, il s’est un peu éloigné du groupe, c’est un super bassiste, impressionnant à voir jouer, mais ce sont les aléas de la vie, il s’est doucement éloigné donc on a fait appel à Vincent.

    Comment se sont déroulées les sessions d’enregistrement chez vous, étiez-vous tous présents où avez-vous enregistré séparément pour arranger les calendriers de chacun ?
    Comme pour le premier album, on a tout fait chez nous au Dome Studio même si sur le premier album les parties de batterie de Dirk avait été enregistrées au Dug-Out Studio car il était sur place pour enregistrer The Undercurrent de SCARVE. Mais pour cet album là, on s’est tous retrouvé à Angers et on a tout enregistré à la maison, on avait une idée précise de ce que l’on voulait, donc on a foncé dans cette optique.

    Pour la composition, est-ce un effort de groupe aussi ?
    On a un système de composition qui est très simple, en général on bosse par paire, et on fait un titre par jour. Si c’est bien, on garde, si ça demande plus de temps, on jette car on perdrait en spontanéité et en fraîcheur. Pour le premier album, c’était sur 12 jours d’affilé, pour cet album on a espacé les journées pour avoir un peu de recul et proposer un album varié.

    En ce qui concerne les dates de concert, des bonnes nouvelles sont tombées puisque vous jouez avec GOJIRA début mai, y a-t-il d’autres choses de prévues ?
    On est partenaire d’une asso d’Angers qui s’appelle LE CHAT NOIR, donc eux nous apportent un soutien technique et notamment pouvoir répéter dans des conditions genre METALLICA dans les années 90, ils nous apportent aussi un soutien promotionnel et ils poussent aussi avec notre tourneur pour des tournées et des dates de concert. Pour l’instant il y a des choses qui se profilent mais c’est encore en négociation. Mais on a composé cet album en espérant pouvoir tourner un maximum donc on espère pouvoir annoncer le truc rapidement.

    Pour le premier album vous aviez fait une vidéo pour "Empty Spaces", pour cet album vous avez choisi "Yes But No", peux-tu nous raconter un peu ?
    En fait, on a lancé un concours pour réaliser le clip de notre single qui était "Yes But No" et le gagnant s’appelle Matthieu BICHELBERGER dont le clip sortait du lot. D’ailleurs, on enregistre la semaine prochaine le clip de "Will It Always Be The Same" avec Matthieu, elle devrait sortir au mois de juin et une autre devrait voir le jour en septembre.

    Est-ce que l’univers graphique de ONE-WAY MIRROR est quelque chose de réfléchi et de clairement défini ou vous laissez-vous guider par l’humeur du moment ?
    Le concept et l’univers de ONE-WAY MIRROR est basé sur la spontanéité, on ne se prend pas la tête, pour composer on se voit et on y va sans pression et sans barrière.

    Parce que le clip d’"Empty Spaces" avait son univers, avec une histoire ?
    Alors là ce sont les frangins DEKA qui sont maintenant aux Etats-Unis qui ont fait le scénario à partir des paroles et même si c’est un exercice intéressant, la réalisation des clips n’est pas notre boulot.

    Tout à l’heure tu parlais de votre mode de composition avec un titre par jour, c’est quelque chose qui aura un impact sur scène, visiez-vous un résultat sur scène avant tout ?
    En fait on part d’une idée de batterie ou de guitare, on y ajoute les différentes parties, les samples, les voix de Guillaume qui en général, à ce moment là sont du yaourt et vers 5 heures du matin lorsque tout le monde est un peu bourré dans le studio on monte le son et on headbangue sur la musique. Déjà au moment de l’écriture, on a déjà envie de les jouer sur scène, on ne réfléchie pas aux différentes parties que l’on devrait faire, on a tellement envie de faire de la scène que les titres que l’on écrit s’en trouvent taillés pour.

    Est-ce qu’il y a tout de même un titre sur l’album qui vous donne du fil à retordre sur scène ?
    Techniquement, si un titre nous pose problème, on ne le joue pas ou on paie des gens derrière la scène et qui joueront à notre place comme font TOKYO HOTEL ou les BB BRUNES, pour les BB BRUNES je ne suis pas sur mais j’aimerais lancer la rumeur (rires).

    Visiblement, Guillaume écrit les paroles sur le tard…
    Alors il arrive que des paroles soient écrites avant car des fois il y a une idée qui se pointe mais la plupart du temps sur les premières versions, Guillaume fait soit du yaourt soit répète des phrases en anglais qu’il a et qui n’ont aucun sens.  En général, les refrains viennent très vite et comme il est souvent à l’arrache il compose parfois les couplets au moment d’enregistrer, c’est là où c’est super intéressant car il a une phrase et accouche d’un titre entier dans la foulée.

    Parlons un peu de la production, comment fonctionnez-vous entre David et toi ? Visiblement, c’est plus David qui s’est occupé de ONE-WAY MIRROR ?
    Cet album a été enregistré au Dome Studio donc forcément David est plus à l’aise chez nous avec son matos que Guillaume (ndlr qui a également participé à la production) et David est un grand bosseur qui peut bosser de 7 heures du matin à 7 heures du matin pendant 3 ou 4 jours d’affilé. Mais la production pour ONE-WAY MIRROR, c’est vraiment Guillaume et David qui donnent ce résultat.

    Est-ce que vous avez dans un coin de votre tête que vous pourriez faire appel à quelqu’un d’extérieur à l’avenir ?
    Oui, pour le premier album, on l’avait fait mixer par Tue MADSEN car on ne savait pas exactement ce que l’on voulait, on avait tous une idée précise mais nous n’étions pas forcément d’accord. Comme Tue MADSEN avait déjà les démos car Guillaume l’avait rencontré avec MNEMIC et il s’était proposé pour bosser dessus donc on s’est dit que c’était une opportunité. On a alors pris la voiture en direction du Danemark pour bosser avec Tue. Pour cet album on a voulu bosser par nous-mêmes mais par un moment on avait pensé à Frederik NORDSTRÖM, on sait comment il bosse, on sait comment il fait sonner les groupes mais finalement on a préféré rester chez nous. Par contre pour le prochain album par exemple, il n’est pas exclu que l’on fasse tout ailleurs, on est ouvert à toutes les propositions.

    Peux-tu nous donner un peu de news de LYZANXIA, quoi de neuf depuis la sortie de l’album l’année dernière ?
    En ce moment on est forcément en stand-by pour se consacrer pleinement à ONE-WAY MIRROR, je pense que dès que les choses seront calmes on recomposera un album.

    L’approche que vous pouvez avoir dans les deux groupes diffère-t-elle beaucoup ?
    Oui, énormément, avec les 3 groupes que j’ai avec mon frangin, ce n’est jamais la même façon de bosser et c’est pour cela que ce n’est jamais le même résultat. C’est difficile à expliquer mais avec ONE-WAY MIRROR, on déconne, on se fend la gueule, on picole alors qu’avec LYZANXIA, on se creuse un peu plus la tête. On essaie vraiment de faire une musique plus poussée et plus ambiancée qui demande bien entendu beaucoup plus de boulot, donc une approche différente.

    ONE-WAY MIRROR suscite beaucoup d’imagination dans les comparaisons avec des groupes Américains surtout, avec lequel de ces groupes ne te sens-tu aucune affinité ?
    Alors attend deux secondes, je vais regarder ta chronique… (rires). LAMB OF GOD par exemple, je ne trouve pas que l’on y ressemble, j’aime bien ce qu’ils font mais avec DEVILDRIVER, c’est un peu violent pour nous comparer à eux. Après on pourrait tourner avec eux, c’est le genre de groupes avec lesquels on pourrait tourner sans problème. On est plus dans l’esprit de KILLSWITCH ENGAGE oui.

    ONE WAY MIRROR_Band


    Franck me propose de m’entretenir un peu avec Guillaume qui est dans la salle, l’occasion de coincer le chanteur du groupe pour quelques instants.
    Guillaume BIDEAU (chant) : (d’une voix très grave) Bonjour !
    Bonjour Guillaume, comment vas-tu ?
    Très bien, merci.

    Tout à l’heure, Franck me parlait des paroles qui sont visiblement écrites sur le tard, peux-tu nous en dire plus ?
    Ouais, je suis une sorte de flémard et pour avoir une certaine spontanéité, j’essaie d’avoir le moins de chose possible avant d’entrer en studio. En général, je fais des ébauches de mélodies sur les refrains alors que les couplets je les garde pour la fin.

    Tu n’as donc pas de sujet de prédilection, tu écris ce qui te passe par la tête sur le moment ?
    Ce sont généralement des expériences personnelles mais écrites de façon subjective, je ne suis pas un parolier émérite, je n’ai pas vraiment de message à faire passer en tant que chanteur. Le seul truc que l’on s’est accordé sur cet album, c’est une approche un peu écologique sans faire de discours écologique pour autant, juste souligner que la façon dont nous opérons actuellement ne pourra pas continuer. C’est plus sur le fait que l’on ne se rend pas compte de la chance que l’on a d’avoir tout ce confort alors qu’à côté de chez nous, ce n’est pas toujours le cas.

    Sur cet album j’ai l’impression qu’il y a une réelle prise en main du chant, que les refrains sont moins évidents, moins communs que sur le premier album. As-tu envisagé cet album différemment du premier ?
    Non, quand je dis que je compose tout à la fin c’est que le chant dépend énormément de mon humeur. Le premier a été réalisé sur une période beaucoup plus courte, Destructive By Nature a été par sessions d’écriture espacées de quelques semaines pour que notre humeur nous permette de varier un peu le propos. Donc lorsque j’enregistre les voix, je fais ce qui me vient sur le moment sans me prendre la tête ou réfléchir à quoique ce soit.

    Dans ton actualité, il y a aussi l’album de MNEMIC qui va bientôt voir le jour, c’est évidemment une autre approche. Comment s’est passé l’enregistrement avec MNEMIC ? Comment interviens-tu dans la composition du groupe ?
    C’est totalement différent en effet, d’abord parce que ce n’est pas avec les mêmes personnes. Pour cet album, je prenais l’avion et je bossais avec le nouveau guitariste notamment, Victor (ndlr Victor Ray SALOMONSEN) et Mircea (guitariste fondateur), un peu comme avec ONE-WAY MIRROR, en groupe de travail, MNEMIC a 3 groupes différents, et je suis très content du résultat. On ne savait pas vraiment où on allait avec tout ces changements de line-up mais tout s’est très bien passé.

    Pour finir, j’ai une question inédite pour toi. As-tu encore des contacts avec les gars de SCARVE ?
    Ah oui toujours ! On se fait des barbecues, on se voit, on se fait des soirées, enfin sauf avec Dirk car c’est un peu plus compliqué. Il n’y a que lorsque je suis parti du groupe qu’avec Pierrick j’ai eu quelques tensions car il n’a pas compris mon choix mais maintenant tout cela est arrangé. Avec Loic, on s’est un peu perdu de vue car il est un peu moins disponible donc s’il doit y avoir un prochain SCARVE, il est possible que je chante comme il est possible que je ne chante pas. Cela dépend des disponibilités de chacun, à l’époque je suis parti car je ne pouvais pas revendiquer un album de SCARVE et un de MNEMIC, ça n’aurait pas été gérable. MNEMIC est quelque chose de plus gros avec beaucoup de promo, des tournées US mais maintenant c’est digéré donc c’est plus facile. De toute façon si je fais un nouvel album avec SCARVE, il y aurait des concerts isolés mais ce ne serait pas une machine de tournée. Mais on en parle à chaque fois que l’on se voit même si c’est toujours en suspend.

     

    Propos recueillis par Aymerick Painless


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