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MOONSPELL + DER WEG EINER FREIHEIT + VOLKER - Pagney-Derrière-Barine - 16/12/2016
MOONSPELL - DER WEG EINER FREIHEIT - VOLKER
Pagney-Derrière-Barine - Chez Paulette
16 Décembre 2016
MOONSPELL célèbre en 2016 les 20 ans de l'album Irreligious qui figure parmi les classiques du groupe mais également de la scène Dark Goth Metal dont les Portugais sont l'une des figures emblématiques. Neuf dates ont donc été calées en France et en Espagne en cette fin d'année pour que le groupe le joue intégralement sur scène, accompagné de quelques titres issus du reste du répertoire, on y reviendra. En ce vendredi 16 décembre, le passé a repris vie sans pour autant la sensation d'avoir un retour dans le passé à proprement parlé.
Quelques têtes que l'on a pas vraiment l'habitude de voir ici montrent que l'affiche est plutôt exceptionnelle. En effet, si MOONSPELL était passé il y a 5 ans dans le cadre d'un festival sur Nancy, aujourd'hui l'ambiance va être plus intimiste.
Trois groupes sont à l'affiche ce soir, et ce sont les Français de VOLKER qui ouvrent les hostilités avec un Rock'n'roll assez malsain que l'on pourrait appeler Cold Dark Rock'N'Roll. Composé de membres d'OTARGOS et de Jen NYX, l'ancienne chanteuse de NOEIN, le groupe s'affirme et montre qu'il sait tenir une scène. Il est vrai que l'attitude très affriolante de la chanteuse met en émoi les premiers rangs, la demoiselle sait en jouer avec des poses lascives, des contacts avec les mâles du premier rang et une tenue plutôt aguicheuse. Mes craintes sont justement basées là-dessus, que le discours soit creux et que les Bordelais ne mise que sur la présence de Jen. Alors si on ne peut nier que sa présence est un plus indéniable, il rampe derrière une ambiance malsaine avec des riffs parfois dissonants. Les titres sont directs et fonctionnent bien même si l'alternance vocale est d'un commun, la musique, elle, navigue entre Hard Rock bien burné et Sludge. La salle répond plus que positivement à la prestation de VOLKER qui quitte la scène sur un "Raven" bien écrasant et sur lequel Jen se donne à fond, vide ses dernières cartouches, puisque la tournée se finit ici. Le groupe devrait publier son premier album très prochainement...
Setlist : Freaky B / Bitch / Obey ! / Black S / Would You / Negative Wave / RavenLa scène se vide, le kit de batterie de VOLKER est enlevé pour laisser place à une scène dépouillée, DER WEG EINER FREIHEIT opère en trio et sans aucun artifice. Quelques personnes sont clairement là pour les Allemands et on va très vite comprendre pourquoi. Je m'étais arrêté au premier album éponyme mais depuis le groupe s'est fendu de deux albums supplémentaires dont le petit dernier, Stellar, sorti en 2015. Première observation, les Allemands jouent à deux guitares et sans basse, dans la plus pure tradition du Black old-school même si cela semble plus être par défaut qu'autre chose puisque Giuliano Barbieri a quitté le groupe cette année. Le parallèle avec DISSECTION est toujours d'actualité avec cette dualité entre moment calme et mélodique et un Black Metal fortement mélancolique où le blast est roi mais surtout où les guitares tissent des mélodies à deux guitares. "Ruhe" issu du premier album ou "Requiem" du dernier envoient du lourd et si des problèmes de micro sur le premier titre gâche ce set ultra carré et puissant, Nikita Kamprad ne se démonte pas et s'époumone littéralement. Les Allemands ont marqué des points auprès d'un public qui commence à bien garnir cette salle désormais.
En effet, si on peut regretter que ce concert n'affiche pas complet, on remarque tout de même que les trois quarts de la salle sont garnis et c'est loin de sonner vide durant la prestation d'un MOONSPELL qui va littéralement mettre le feu après un changement de plateau assez rapide.
Avec l'introduction lancée, "Perverse... Almost Religious", Fernando Ribeiro annonce la couleur dans un français plutôt bon, ce soir c'est l'album Irreligious qui va être joué entièrement. Explosion d'un public qui semble découvrir la nouvelle, il faut dire que ça n'a pas été très clairement annoncé sur l'affiche, personnellement, c'est en me renseignant sur les précédentes dates que j'ai appris cette nouvelle. Logiquement "Opium" déboule ensuite, le classique du groupe lance le show de manière magistrale et la présence du grand chanteur en impose sérieusement. Idem pour "Awake", "Ruin & Misery" et surtout sur "Raven Claws". L'interprétation est impeccable, Fernando Ribeiro est habité et vit ses paroles pourtant écrites il y a 20 ans déjà. "Mephisto" et "Herr Spiegelmann" referment ce chapitre Irreligious et les Portugais enchainent directement sur des titres de Wolfheart qui entrainent une grosse participation d'un public conquis, mon voisin concédant même qu'il avait la gaule... ne cherchant pas spécialement à vérifier, je change un peu de coin pour "Vampiria" qui prend une dimension exceptionnelle sur scène, le chanteur ayant revêtu une cape, avec un jeu de lumière très rouge pour une ambiance réussie.MOONSPELL nous rappelle ensuite qu'à ses débuts le Folk avait une place prépondérante dans sa musique et nous envoie "Lua D'Inverno" et "Ataegina" issus du premier album, le public danse et chante, Pedro Paixao se relâche un peu en faisant quelques pas de danse avec Fernando et puis le groupe redevient noir avec un "Alma Mater" annoncé comme le dernier titre du groupe... avant les rappels (c'est le dernier titre pour ce soir... enfin avant les « encore » - lâche Fernando fier de sa phrase). Pourtant, les rappels ne sont pas feints et le public présent ce soir en veut encore, et lorsque le groupe revient sur scène, c'est pour nous jouer quelques titres plus récents dont "Breathe", "Extinct" ou "Night Eternal", et si ces titres sont absolument magnifiques, on remarque tout de même que l'ambiance et le rythme est assez proche, dommage car jusque là, tout était parfait de la part du groupe, mais on ne boude pas notre plaisir pour autant. Heureusement, MOONSPELL ne nous laissera pas repartir sans avoir totalement joué l'album Irreligious et nous envoie un "Full Moon Madness" toujours aussi impeccable. Fernando Ribeiro donne de la voix et vit là encore ce titre aux allures de classique parmi les classiques, le public se lâche également. Après 1h30 de show, les Portugais ne peuvent pas laisser espérer d'autres rappels puisque aussitôt une musique 80's retenti dans la salle et des petits culs à peine majeurs se dandinent dans la salle avec des mâles trop bien coiffés pour penser qu'ils étaient là pour le concert de ce soir. Cependant, le groupe au complet reste un long moment sur le devant de la scène à serrer des pinces, remercier, donner quelques médiators pour une soirée des plus réussies.
Setlist : Perverse... Almoust Religious / Opium / Awake ! / For A Taste Of Eternity / Ruin & Misery / A Poisoned Gift / Raven Claws / Mephisto / Herr Spiegelmann / Vampiria / Lua d'Inverno / Ataegina / Alma Mater / Breathe (Until We Are No More) / Extinct / Night Eternal / Full Moon Madness
On aura remarqué que depuis quelques temps le standing de la salle est monté d'un cran, autrefois le point de chute des groupes de Heavy de seconde zone, Chez Paulette est devenue une salle alternative à l'offre des salles de Nancy (située à 15 minutes) qui commencent à se faire rare. Nous sommes déjà venus chez Paulette et nous y reviendrons, c'est certain.
Merci à Luis et à Miguel Gaspar pour leur accueil et leur disponibilité.
Report & Photos : Aymerick Painless
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