• MONOLYTH - A Bitter End - A Brave New World

    MONOLYTH - A Bitter End - A Brave New World
    Autoproduction / Season Of Mist
    Style : Melodic Thrash/Death Metal
    Origine : France
    Sortie : 2018
    Site Web : www.monolyth.fr

    MONOLYTH - A Bitter End - A Brave New World



    01. The Ego Disaster / 02. This Pale Imitation Of Guilt / 03. Insipid And Shallow / 04. Betrayed Again / 05. Nothing Left Nothing Right / 06. A Bitter End / 07. A Brave New World / 08. The After-vultures / 09. Like A Poison / 10. Reawake / 11. Ataraxia / 12. Devoid Of Compromise

    Finir l’année 2018 sur la chronique d’un groupe hexagonal réjouit sans limite mon cœur tant nos jeunes (ou pas) Français auront été créatifs, talentueux et volubiles marquant de leur sceau les mois durant, qui plus est sur la plus large palette de style qui soit. SEYMINHOL est sa création artistique complexe, richissime dont les suédois de PAIN OF SALVATION se délecteraient avec envie et mordant, LUX IN TENEBRIS avec ce chant féminin sublime au doux parfum oriental, le pirate barbare sanguinaire BLACKBART aux boulets de canons heavy rappelant les foudres de guerre de la New Wave Of British Heavy Metal et ses plus grandes gloires, IRON MAIDEN en tête, sans faire l’impasse sur le titanesque premier album d’OBLIVION, proposant dès son éclosion un Power Metal de niveau international, rien que ça.

    Alors pour cette dernière chronique de l'année, je vous propose de découvrir MONOLYTH, un groupe formé en 2006 à Beauvais, déjà auteur de Catch The Sun, un premier ouvrage sorti en 2007, aux qualités évidentes qui ne demandaient qu’a être développées avec plus de maturité et de personnalité. Et puis le trou noir, plus rien ou presque (un EP) pendant onze ans, des galères (des changements de line-up incessants), des doutes, mais toujours sans tarir la flamme dont les jeunes Beauvaisiens semblaient être animés, une foi en leurs capacités, leur talent, que la scène a su préserver sous le joug d’une petite meute de fans toujours présents, prêts à les pousser, à les porter quoi qu’il arrive, quoi qu’il se passe. Les efforts de tous furent finalement récompensés, voyant MONOLYTH (avec un line-up enfin stable et talentueux) remonter la pente en nous proposant une deuxième banderille fort passionnante, palpitante, poussant toujours à une écoute plus attentive. Tout d’abord A Bitter End - A Brave New World est dense, travaillé, bourré de petits détails sur douze titres, pour une heure de musique où l’ennui n’est pas de mise. Déjà, une fois n’est pas coutume, le travail sur l’artwork est exceptionnel, rappelant, pour les férus de cinéma, le film Upside Down où la splendeur et la richesse d’en haut côtoie la déchéance et la misère d’en bas. MONOLYTH est puissant, frénétique mais aussi très fin et très mélodique. Un Thrash Death mélodique souvent très proche du monumental SOILWORK ("This Pale Imitation Of Guilt", "Insipid And Shallow", "Betrayed Again"), faisant preuve d'une technique certaine, bien maîtrisée, avec des refrains très accrocheurs ("The Ego Disaster", "This Pale Imitation Of Guilt", "Insipid And Shallow", "Betrayed Again", "Re-awake", "Ataraxia") mais ce n’est pas tout, A Bitter End - A Brave New World n’est pas un énième ersatz du genre, certainement pas, réussissant à tisser une toile personnelle au fur et à mesure que l’album s’étire, s’enrichissant de nombreuses autres influences. Comme ce son de gratte dont ARCH ENEMY est friand sur "This Pale Imitation Of Guilt" ou l’énorme "Nothing Left Nothing Right" à l’intro lente et atmosphérique, déboîtant sévère par la suite avec des riffs caverneux et sombres, rappelant l’ambiance musicale des Anglais de CRADLE OF FILTH. MONOLYTH nous démontre son énorme potentiel de composition avec la magnifique "A Bitter End", une ballade rythmée très touchante chantée avec une grande sensibilité par Amaury Durand. Sans artifice, le groupe y déploie un trésor d’émotion, avec de très beaux soli de Tristan Melique. Si nous étions un peu moins incultes en France, c’est le genre de titre sublime qui pourrait toucher les masses comme, à son époque, METALLICA avait su le faire avec "Nothing Else Matters". MONOLYTH signe à cet instant une première partie d’album presque parfaite (le presque vient du chant, pas toujours convaincant et maîtrisé) mais sa musique sera un peu moins prenante et passionnante par la suite, provocant parfois une certaine lassitude, bien que restant encore de très bonne facture. Certaines pistes se dévoilent pas à pas pour la progression musicale du groupe dans un avenir proche, comme sur le break progressif de "Like A Poison" (son intro également), véritable petit bijou, étoffant, aérant, faisant vivre et respirer d’avantage cette fougue sonore débordante qui en a parfois besoin. Ce qui se retrouve également dans le mortel "Ataraxia", morceau réunissant tout ce que le groupe est capable de faire de mieux : un refrain énorme, des accélérations soudaines, des variations de tempo, des mélodies dignes des plus grands, sublimé par un duo Julien Dijoux / Tristan Melique très inspiré : riffs lourds, puissants et incisifs, avec des soli éclatants. Quant aux lignes vocales d’Amaury, elles sont ici juste parfaites. MONOLYTH est des plus impressionnant quand il varie ses structures et ses tempi, ce qu’il s’essaie plus volontiers dans la seconde moitié de A Bitter End - A Brave New World ("Re-awake", la fin de "Devoid Of Compromise"). Un opus capable souvent de rivaliser avec les plus grands tels qu'IN FLAMES, SOILWORK, DARK TRANQUILLITY, composé de musiciens doués et très talentueux mais qui, à d’autres instants, recèlent quelques faiblesses, notamment le chant growlé d’Amaury Durand, pas assez rond et puissant, avec en plus une certaine fragilité sur le chant clair, mais qui amène cependant charme et émotion. A noter une production au son clair et puissant.

    Malgré quelques petites choses à développer et à améliorer, A Bitter End / A Brave New World est un très bon album (et "A Bitter End" un morceau sublime) qui semble tracer une voix royale pour une future œuvre qui risque bien d’être encore meilleure si MONOLYTH exploite tout son potentiel créatif.

    Chronique : Papa Bordg

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